Les chaussures italiennes de Henning Mankell

Les chaussures italiennes de Henning Mankell
( Italienska skor)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Tanneguy, le 18 février 2010 (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 84 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 37 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (649ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 36 794 

Remarquable !

Mankell nous surprend toujours. Il signe là un de ses meilleurs romans ( il ne s'agit pas d'un policier...) ; il y exprime une sensibilité étonnante, sans mièvrerie et disserte longuement sur la vie, la mort, la signification de l'existence...

Son héros, 65 ans passés, est "réfugié" depuis dix ans dans une petite île isolée d'un archipel suédois : pas de voisin, une visite occasionnelle du "facteur". Il était chirurgien dans une autre vie, on saura plus tard pourquoi il a abandonné cette profession. Plus de parents, pas de femme ou d'enfant. Il contemple le paysage de saison en saison, hivers rudes et été courts et étouffants.

Mais un jour, tout va changer, il va être rattrappé par son passé et se découvrira une famille, voire plusieurs... Le lecteur ne peut quitter ce récit simple qui le mènera dans des contrées sauvages de la Suède et lui fera connaître des personnages étonnants et attachants, même si l'on est parfois agaçé par certains travers des Scandinaves.

Bravo, Monsieur Mankell ! Continuez à nous proposer de tels romans...

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Les éditions

  • Les chaussures italiennes [Texte imprimé], roman Henning Mankell traduit du suédois par Anna Gibson
    de Mankell, Henning Gibson, Anna (Traducteur)
    Seuil
    ISBN : 9782020944656 ; 21,80 € ; 08/10/2009 ; 340 p. ; Broché
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Morbide

5 étoiles

Critique de Ardeo (Flémalle, Inscrit le 29 juin 2012, 76 ans) - 25 juillet 2020

Si jadis, j’ai passé de « bons » moments avec les livres de Mankell, cela fait un certain temps que ce n’est plus le cas. Je suis peut-être tombé sur des œuvres mineures ou celles qui ne conviennent pas à mes moments de lecture mais en tout cas, ce roman-ci ne m’a pas plu du tout. Pourquoi ?

Je n’ai pas cru un seul instant à la véracité, à l’épaisseur, à l’authenticité des personnages et notamment, en premier lieu à cet homme âgé, ancien chirurgien isolé sur une petite île suédoise été comme hiver depuis 15 ans. Je n’ai pas cru un instant aux bouleversements qui lui arrivent quand nous faisons connaissance après toutes ces années de réclusion volontaire.
Pour moi, c’est soit superficiel, soit absurde, soit incompréhensible, inimaginable même. Un exemple parmi d’autres : après ces 15 années, le narrateur retrouve la femme qu’il a un jour amputée d’un bras en faisant une grosse erreur médicale, professionnelle et qui mettra fin à sa carrière de chirurgien … puis, sans grande difficulté, il est accepté par cette dame … puis il est attiré physiquement par elle ce qu’elle refuse violemment … puis elle lui pardonne à moitié … puis il veut lui offrir de venir vivre sur son île avec une bande de pauvres jeunes filles déphasées à la limite de la délinquance dont elle s’occupe maintenant !!!

Mais ce qui m’a le plus gêné dans ce livre, ce sont les incessantes références à la vieillesse et surtout à la mort : la sienne, celle de ses parents, celle de sa femme miraculeusement apparue (avec une « nouvelle » fille à la clé), d’autres personnes, d’un chien, d’un chat, d’animaux sauvages … Morbide. Pourtant HM a écrit cela en 2006 c’est à-dire 9 ans avant son décès. Était-il malade ? Obsédé par la mort ?

Finalement, le seul personnage que j’ai bien aimé dans le livre est Jansson, le marin qui fait pour lui la liaison avec le continent et qui est son facteur, son transporteur, son fournisseur, son confident, son patient. Peu !

Ombres et lumières

7 étoiles

Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 47 ans) - 29 juillet 2017

Depuis quelque temps je voulais lire cet auteur réputé pour ses polars et je me suis donc décidé pour son roman qui semblait avoir la meilleure presse. Et qui n'est finalement pas un polar...

Fredrik Welin s'est retiré du monde sur une île au nord de la Suède depuis une dizaine d'années. Pour lui tout est joué, il n'attend plus rien du reste de sa vie. Jusqu'à ce que son amour de jeunesse, qu'il a abandonné il y a plus de 40 ans sans un mot, ressurgisse.

C'est un roman intimiste et pudique. Les personnages peinent à se livrer, gardent leurs secrets. C'est le portrait d'un homme et de ses démons. Entre humanité et petitesse.
Malheureusement le sentiment d'être toujours en attente, en attente que les événements s'accomplissent, en attente que les personnages se disent les choses, a usé en partie mon intérêt pour l'ensemble.

Pas convaincu.

6 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 15 décembre 2015

Je viens de terminer mon premier Mankell et je ne suis pas trop convaincu.
C'est une lecture agréable qui incite à la rêverie (l'univers de l'île, la solitude, le froid, le vent et les vagues (quand la mer n'est pas gelée)).
Mais l'histoire me fait penser à une multiplication de désespérances. Cela tombe de partout... : même le chat et le chien sont vieux et boitent.
Une pièce de la maison est même colonisée par une fourmilière géante.
C'est un peu gros pour moi mais j'ai accompli mon devoir de lecteur attentif sans déplaisir.

Retraite congelée

1 étoiles

Critique de Homo.Libris (Paris, Inscrit le 17 avril 2011, 58 ans) - 31 mars 2015

Bon point : c'est bien écrit et bien traduit (décidément, quand on sort des traducteurs de l'anglais, on trouve des gens qui savent écrire le français !), cependant la construction est très linéaire, sans aucune aspérité.
Bon, n'y allons pas par quatre chemins : c'est tout de même chiant comme une série TV policière allemande. Je me suis ennuyé à mourir ! C'est d'un banal affligeant et d'une bien-pensance dégoulinante.
Reste que j'aimerais bien être chirurgien suédois pour pouvoir vivre aussi décemment quelques vingt ans sans aucun revenu !!!!

Russell Banks ou John Irving incarné en Suède ?

10 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans) - 3 novembre 2014

Disons-le d’emblée aux habitués du commissaire Wallander et des polars sociétaux d’Henning Mankell ; point de cela ici. Nous avons plutôt affaire à un superbe roman, sur la vieillesse peut-être ?, sur la rédemption possible après une faute ?, qui incite à la communication entre les êtres plutôt qu’au superbe isolement mortifère. N’importe. C’est un très beau roman.
Fredrik Weslin, soixante-dix ans, vit reclus sur « son » île, héritée de ses grands-parents, une petite île de l’archipel côtier suédois, une petite île dont il est le seul habitant. Seul ?
Pas tout à fait : un vieux chat, un vieux chien et … des fourmis. Bon, il y a aussi un facteur un peu curieux, quasiment le seul contact de l’exilé avec les humains qui, lors de sa tournée d’îles vient quasiment « en consultation ».
Oui, c’est que Fredrik Weslin est médecin. Et plus précisément chirurgien. Un ex-chirurgien qui a commis une faute, qui ne l’a pas assumée et l’expie dans un exil volontaire tourmenté. Oui, nous les hommes sommes bizarres, parfois … Ca fait quand même dix ans qu’il se lève le matin pour prendre un bain glacé dans la Baltique, quitte à creuser la glace (quand je vous dis qu’il y a des hommes bizarres !).
Mais tant qu’à commettre des fautes, Fredrik Weslin a aussi commis celle de lâcheté, vis-à-vis d’une femme aimée, dont il s’est détourné à la fin de ses études, sans explication, pour des raisons de carrière. Cette femme, jamais revue, surgit un beau jour – scène hallucinante d’une vieille femme s’appuyant sur un déambulateur pour gagner l’île depuis le continent sur la glace ! Harriett, en fin de vie, cancer avancé, qui vient comme un remords vivant le confronter à sa réalité. A sa réalité et bien plus (mais là, il faut lire « Les chaussures italiennes »). Une belle leçon de société au final, une leçon surtout dispensée par des femmes.
Atypique roman d’Henning Mankell, en cela qu’il ne s’agit pas d’un polar. On louche véritablement du côté de Russell Banks ou John Irving …

Le récit d'une fin de vie , des relations authentiques, ...

9 étoiles

Critique de Elise28 (, Inscrite le 27 mai 2014, 60 ans) - 2 juin 2014

Henning Mankell aime à détailler les émotions et les pensées de ses personnages mais aussi la nature sauvage de la Suède . Dans ce roman, il nous raconte comment un homme qui vit seul avec son chien et son chat sur une ile suédoise, va voir sa vie complètement bouleversée par l'arrivée d'une femme qui l'a aimé dans sa jeunesse et qu'il a lâchement abandonnée. L'authenticité des personnages , la rudesse de la vie insulaire, le froid de l'hiver suédois, la peur de vieillir, la solitude y sont décrits avec justesse. Ce roman fait partie de mes coups de coeur

Une vie presque ratée

9 étoiles

Critique de Pierraf (Paimpol, Inscrit le 14 août 2012, 66 ans) - 8 mai 2014

Le récit d'une année qui va chambouler la vie de cet ermite, reclus sur une île du grand nord et vivant des souvenirs de sa vie loupée. Mais voilà le destin se présente sous la forme d'une vieille dame mourante .....
Magnifique roman plein de sensibilité, de mélancolie (caractéristique des scandinaves), rythmé avec les changements de saison et des personnages attachants avec des caractères marqués. Très très chouette livre !

chef d'oeuvre

10 étoiles

Critique de Pachama (aix en provence, Inscrite le 18 septembre 2012, 58 ans) - 11 septembre 2013

Magnifique ouvrage d'espoir où la vie, l'amour est plus fort que tout.

S'ouvrir aux autres

8 étoiles

Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 27 janvier 2013

Suite à une erreur médicale qu’il n’a pas voulu assumer, un chirurgien décide de s’isoler sur une île ayant appartenu à ses grands-parents. Il reçoit un jour la visite de la femme qu’il a aimée et quittée trente-sept ans plus tôt, et ce, sans un adieu. Elle va en l’espace du temps qui lui reste à vivre, faire découvrir à ce reclus de la société des horizons dont il ne soupçonnait pas l’existence. Un homme qui avait tout abandonné, même lui-même, trouve enfin des buts dans sa vie.
L’émotion dégagée de cette histoire est formidablement transcrite par un auteur qui trouve les mots justes et touche le lecteur en plein coeur.
Je ne connais non plus Mankell comme auteur de polars, mais cela donne envie de s’y intéresser, notamment en raison de son style efficace qui semble idéal pour ce type de récits.

« Ce temps qui rétrécit sans cesse »

8 étoiles

Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 8 août 2012

Ce roman (non policier) de Mankell peut certes susciter diverses réactions. Les uns l’encenseront pour sa sensibilité, le côté atypique de ses personnages, ses multiples considérations sur la solitude, sa mélancolie. D’autres pourraient lui reprocher d’avoir caricaturé ses personnages, leur enlevant toute crédibilité. Pour être franche, j’ai ressenti tout cela à la fois…

Fredrik Welin a beau avoir tout fait pour vivre dans un isolement total (« Je suis comme mon bateau, remisé à sec, sous une bâche »), le voilà rejoint par une femme de son passé. A 66 ans, l’effarement le saisit lorsqu’il voit débarquer sur son île déserte son amour de jeunesse qu’il avait, en son temps, très lâchement abandonnée. Apparition d’autant plus improbable que la vieille dame est mourante et se déplace en déambulateur avec la plus grande difficulté. Cette intrusion, déjà bouleversante en soi, va provoquer d’autres découvertes qui, comme une réaction en chaîne, porteront Fredrik au-delà de lui-même, le faisant littéralement sortir de lui-même et de son vase clos.

Dommage que le livre se traîne un peu sur la fin, un peu comme si Mankell ne savait pas comment terminer son récit…

Réclusion, calme...et surprise.

8 étoiles

Critique de Jonath.Qc (, Inscrit le 6 juillet 2011, 45 ans) - 15 juin 2012

Un chirurgien vit reclus sur une île nordique, rongé par une erreur médicale passée. Tout est ce qu'il y a de plus tranquille, lorsque surgit de nulle part une ancienne flamme de sa jeunesse. Bien que celle-ci soit très affectée physiquement par la maladie, elle injectera une dose de vie incroyable dans le quotidien du héros et dérangera à jamais la quiétude tant souhaitée par ce dernier.
C'est un beau roman, à la fois lent, surprenant, qui amène aussi des situations très touchantes. J'ai adoré le style narratif de l'auteur qui est très particulier. C'est pour moi un premier Mankell et j'en redemande!

Isolement volontaire, solitude, errance personnelle…

7 étoiles

Critique de FranBlan (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 81 ans) - 15 mai 2012

Tel que plusieurs amateurs de polars, j’ai eu ma période «Kurt Wallander» jusqu’à ce que l’éditeur, fort de l’immense succès de librairie de cet auteur suédois qui réinventait le genre, se mette à publier dans l’ordre et le désordre tout ce que cet auteur avait pu écrire, jusqu’à ses listes d’épicerie…
J’exagère sans aucun doute, mais si peu; bref, je n’aurais pas acheté ce livre. Ayant eu l’occasion de l’emprunter d’une amie, je l’ai lu, sans grande émotion, mais avec un certain plaisir…
Il ne s’agit nullement cette fois d’un polar mais ce roman au style dépouillé conserve une construction d’intrigue policière et le personnage principal et narrateur n’est pas plus gai que le commissaire Wallander!
De façon inégale, j’ai apprécié cette dissertation sur une vie; ce roman a des effluves très nordiques familières avec le froid, la solitude, la forêt; des personnages atypiques souvent à la dérive, en rupture avec la société, pris dans leur solitude…
Des dialogues souvent pleins d'humour malgré un thème profond et sombre sur la recherche de soi, une nuance unique sur le temps, sur l'errance, la culpabilité et la rédemption; j’ai apprécié que ce roman fasse ressortir qu'il est plus facile de se perdre dans soi-même que dans une forêt.
En général, peu d’empathie avec les personnages, mais un plaisir certain à découvrir un propos intelligent empreint d’humanité.

Une solitude volontaire

8 étoiles

Critique de Ayor (, Inscrit le 31 janvier 2005, 51 ans) - 24 janvier 2012

Il s’agit là d’une belle et touchante histoire, écrite simplement, qui se déroule sur le rythme lent des jours et des saisons qui passent sur cette île un peu perdue de cet archipel suédois. Le personnage central qui après une introspection forcée se rend compte de ce que représente sa vie, de ce qu’il peut encore accomplir, et de l’importance des personnes qui lui sont proches, est réellement attachant, et ce malgré des défauts majeurs.
Rien ni personne n’est parfait, mais la vie mérite souvent qu’on la respecte pleinement, et nous apprend qu’il ne faut pas la négliger.
Appréhendant la lecture de ce roman, dont le genre ne correspond habituellement pas à mes attentes, je n'en ai retiré que plus de satisfactions une fois celle-ci terminée, tant elle m'a plu.
Du coup, je suis impatient de découvrir les autres œuvres de Mankell, et notamment celles concernant la série des Wallander.

Difficile à comprendre complètement...comme la vie

8 étoiles

Critique de Nav33 (, Inscrit le 17 octobre 2009, 76 ans) - 13 décembre 2011

Le personnage principal et narrateur n’est pas plus gai que le commissaire Wallander (dans les polars de Mankell) . Il est un peu moins dérangé mentalement que le héros de « Profondeurs » (autre non-polar de Mankell) et évolue dans un environnement insulaire presque identique. Les relations familiales ne sont pas plus simples qu’entre Wallander et sa fille d’une part et son ex d’autre part . Ici c’est le facteur qui est hypocondriaque et non plus le « héros ». Mankell crée donc le changement dans la continuité et ne devient donc pas un joyeux drille sur ses vieux jours , ce qui aurait été surprenant. Malgré cet univers lugubre et un narrateur avec qui j’ai du mal à être en empathie , il y a dans ce roman des notes d’espoir , de la chaleur humaine et une philosophie douce amère empreinte de doute et d’indulgence. Il n’y a pas de certitude absolue , et la vision des êtres et des événements évolue selon les points de vue et selon l’écoulement du temps , y compris post-mortem. Un bon roman donc , dans lequel j’ai trouvé quelques parties un peu laborieuses , mais qui est aussi parfois très intense. Je réserverais les 5 étoiles pour 2 polars de Mankell , la Lionne Blanche et les Chiens de Riga, écrits dans un registre moins ambitieux , mais complètement réussis à mon avis

Du Douglas Kennedy en mieux

10 étoiles

Critique de MEloVi (, Inscrite le 6 juillet 2011, 39 ans) - 28 novembre 2011

Pour les fans de Douglas Kennedy, je dois avouer que lorsque que j'ai eu fini de lire cet ouvrage j'ai vraiment eu l'impression d'avoir trouvé son maître. L'écriture est riche et pleine de rebondissements comme chez Kennedy même si les paysages et le choix des héros restent très différents.

Ca n'est pas du sensationnel, juste l'histoire d'un homme dont la vie s'écoule lentement. L'écriture soutient merveilleusement cette histoire. Un jeu d'équilibriste parfaitement maîtrisé!

Je n'avais jamais lu Mankell mais je dois me rendre à l'évidence que ce roman va m'inciter à en lire beaucoup d'autres!

Bonjour Tristesse

7 étoiles

Critique de Lejak (Metz, Inscrit le 24 septembre 2007, 49 ans) - 10 novembre 2011

Si l'histoire peu commune de Fredrik Welin sur son île déserte, et le style littéraire de Mankell m'ont plu, je n'ai pas accroché sur le bouquin à cause de la mélancolie qu'il génère.
Même si les personnages ont une vie peu commune, que les évènements s’enchaînent de manière surprenante, l'heure n'est pas à la fête.
J'ai mis pas mal de temps à le finir ; ça me foutait le moral dans les chaussettes à chaque lecture.
Bien que ce soit plutôt un bon livre, j'aurais du mal à quand même le conseiller.
Spécial.

Le samaritain des glaces: cas d'école

7 étoiles

Critique de Deashelle (Tervuren, Inscrite le 22 décembre 2009, 15 ans) - 10 octobre 2011

Même la glaciation intense a ses failles. Bonne nouvelle. Mais, Brrr ! Ce roman n’a rien pour plaire. Voici un Robinson Crusoé suédois qui a choisi de se retirer du monde dans un univers volontairement glacé quelque part, aux confins d’un archipel perdu de la Baltique semi-mourante de pollution.
Malgré son rêve de blouse blanche enfin atteint, cet ex-médecin a décidé de fuir le prochain depuis bientôt douze ans. Plus de parents, pas d’amis, pas de femme pas d’enfant. Ermite solitaire, malade de la présence des autres, il se trempe chaque jour dans un trou de glace pour se punir ou pour se faire naître. Who knows? Il habite un paysage inhabitable et fantastique et lui-même semble inhabité, hors la misanthropie, de vagues souvenirs d’enfance, et un sentiment de culpabilité rampant. Sa seule fascination est une fourmilière qui a envahi sa salle à manger et qu’il respecte religieusement comme une montagne magique.

Il y a ce facteur surréaliste et hypocondriaque, pendant des années son seul interlocuteur humain. Flotte le souvenir lancinant d’un père aimant en veste blanche de garçon de café qui a élevé ce fils au statut enviable de la blouse blanche. Et celui de cette mère méprisée, abandonnée et morte dans un home pendant des années. Il y a vraiment de quoi se méfier.

Soudain, une femme, en stade final de cancer, vient marcher en déambulateur sur la glace dont cet homme est fait et les paraboles s’enchaînent. Plus rien ne sera comme avant. Conversion : les larmes salées, source vivante finiront par couler et la naissance aux autres s’amorcera, à 66 ans passés, l'histoire presque terminée. Que de temps perdu ! Deux autres fées rédemptrices contribueront à enflammer son cœur engourdi. Une étrange fille rebelle, fascinée par les chaussures sur mesure de fabrication italienne, vivant dans une caravane au milieu de la forêt, coquille portée un jour par les flots sur son île déserte. Et une autre, sorte de bois flotté, ex-championne de natation, devenue manchote par la faute d’une erreur médicale, et qui, après une période de haine et de colère intenses, dévoue sa vie aux ados en dérive.

Méfiance. Et pourtant on se laisse peu à peu entraîner par ce sombre personnage fêlé qui vit une sorte de rêve irréel, dans un monde énigmatique de fantômes, un conte fantastique, avec ces chaussures italiennes, sorte de graal sur mesure, produites par un ermite de la forêt, à deux pas d’un lac au souvenir enchanteur… La progression dans ce roman bizarre est lente, les paysages glacés sont pleins de mystère, de cris d’oiseaux et de vents persiffleurs et bavards. A pas lourds, on progresse dans une humanité renaissante, le dégel s’opère, tout se réchauffe au fur et à mesure, jusqu’au brasier final.

Notre juge le plus inflexible est nous-même

8 étoiles

Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 11 septembre 2011

De belles descriptions de paysages d’hiver, de l’introspection, un être humain qui doute et présente des côtés antipathiques, des personnages riches de générosité et de connaissances sous des apparences parfois trompeuses. Tous ces ingrédients donnent un livre attachant, simple et profond comme la vie.

Un médecin a fait une erreur professionnelle en ne vérifiant pas le travail préparatoire de son équipe, ce qui a conduit à l’amputation du bras sain d’une patiente. Ne se le pardonnant pas, il interrompt sa carrière et s’isole sur son île. Alors qu’il a 66 ans, un ancien amour de jeunesse arrive en déambulateur lui rappeler son passé, sa lâcheté et sa manie de fouiller dans les affaires des autres par curiosité. Il se découvrira une fille, ressentira à nouveau du désir et se réconciliera avec lui-même.

IF-0911-3783

Un rythme lent comme le temps qui s'écoule

8 étoiles

Critique de Luce33 (, Inscrite le 29 mai 2011, 44 ans) - 1 septembre 2011

Un vieil homme, qui a choisi de se retirer sur une île isolée de Suède, reçoit soudain la visite de son premier amour.
Trente-cinq ans après sa fuite, elle le retrouve, souffrante et lui demande d'exécuter sa promesse en l'amenant au bord d'un lac, au coeur de l'hiver.
Bousculé dans sa routine et dans sa solitude, il se laisse convaincre d'affronter le monde extérieur, et de revenir sur ce passé qui l'oppresse.
Un livre tout en retenue, sobre, mais qui aborde avec justesse les petites lâchetés du quotidien. On suit avec intérêt cet homme qui par la force des choses trouve un peu tard le courage de dépasser ses erreurs pour donner, mais aussi recevoir des autres.

Le froid suédois

7 étoiles

Critique de Olinot (Proche de Paris, Inscrit le 5 janvier 2010, 55 ans) - 1 septembre 2011

On entre dans ce livre très vite.
On s'attache au personnage principal, et par la suite aux autres.
On se dit que c'est cousu de fil blanc.
On ne peut malgré tout arrêter la lecture.
On est pris, on s'agace, on rit.

On aime.

" Nous sommes arrivés jusque-là ! "

10 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 58 ans) - 26 août 2011

petit mot laissé dans une bouteille vide et enseveli par une fourmilière....qui vient clôturer ce magnifique roman.

Fredrik Welin ( 66 ans ) , vit reclus sur une île de la Baltique dans la Suède profonde.Tous les jours , il casse la glace et " descend dans un trou noir pour sentir s'il est encore en vie " .Tous les jours , il tient un journal de bord où sont consignés les moindre changements du temps ( ... )
Il a pour seuls compagnons un chien , une chatte et Jansson - le facteur -
Il est comme son bateau , " remisé à sec sous une bâche " .
Après avoir grandi dans la pauvreté , entre les larmes de sa mère et les soldats de plomb de son père ; Fredrik est devenu chirurgien.

Harriet Hornfeldt , son ex-fiancée , abandonnée et trahie se présente un beau matin sur l'île , appuyée sur un déambulateur , atteinte d'un cancer en phase terminale.
Elle est venue lui demander de " tenir sa promesse" ( admirer le lac de son enfance ) et en " payer les intérêts " ( rencontrer sa propre fille )

Commence alors une lente quête vers une hypothétique rédemption , la recherche d'une paix intérieure.
Sa fille Louise va lui ouvrir les yeux sur la Vie , L'Art ( Caravage ) , les Chaussures italiennes faites sur mesure par Maitre Giaconelli , célèbre bottier romain.

Henning Mankell signe une oeuvre magnifique .
Solitude ,rédemption , la maladie ( la mort ) , le mensonge , la fragilité de la vie, sont traités avec beaucoup de pudeur et de sensibilité .
Mais également , la problématique - plus actuelle - du mal vivre d'une jeunesse qui peine à trouver sa place dans une société de plus en plus violente .

Un auteur de Polars qui démontre qu'il est un grand écrivain.... Chapeau bas Mr Mankell !

début prometteur mais ensuite...

4 étoiles

Critique de Odile93 (Epinay sur Seine, Inscrite le 20 décembre 2004, 69 ans) - 15 août 2011

J'ai bien aimé le style de l'auteur au début, le héros de son livre a dès les premières pages rencontré ma sympathie mais le contenu du livre, de plus en plus noir, de plus en plus triste, quelques invraisemblances et aussi quelques longueurs m'ont déconcertée.

La fin de l'histoire (forcément très triste), je n'ai pas souhaité la lire mais il est vrai que ce genre de tragédie me déprime fortement et j'ai donc écourté ma lecture.

Conte suédois

7 étoiles

Critique de Valadon (Paris, Inscrite le 6 août 2010, 43 ans) - 4 août 2011

Je pense qu'il faut voir cette histoire comme une sorte de conte...Un conte peuplé de personnages irréalistes et plus grands que la vie, l'histoire d'un homme qui a vécu sa vie sans jamais l'habiter, un passager assis à l'arrière d'une voiture qui regarderait défiler le paysage.Et au moment où la mort se rapproche, une chance lui est donnée de devenir enfin vivant, pour quelques temps encore, et de pouvoir aider ceux qu'il a fait souffrir.
Il y a dans cette histoire toutes sortes d'éléments fantastiques, une île entourée de rochers, un lac perdu dans la forêt, des souliers créés par un magicien, des femmes rédemptrices, une fille portant une épée...
Tout cela dans une Suède contemporaine et hors du temps, délicatement et très finement raconté par Henning Mankell, encore plus doué en romancier qu'en auteur de polars.

Une expérience de la solitude

9 étoiles

Critique de Laurent63 (AMBERT, Inscrit le 15 avril 2005, 49 ans) - 20 juillet 2011

Plein de poésie et d'amour dans ce livre, avec des mots simples Henning Mankell nous livre l'histoire de cet homme qui a choisi de vivre seul sur son île. Lorsque son passé va refaire surface, il ne pourra pas fuir, comme il le faisait jusqu'à présent, il sera obligé de l'affronter et de faire face. Avec beaucoup de lucidité il nous offre un regard sur la solitude et le sentiment de culpabilité qui peut nous habiter à un moment de notre vie. C'est un livre agréable à lire, on se laisse transporter sur cette île et on vit avec le personnage ses aventures. On passe un bon moment, même dans les moments difficiles du personnage, l'auteur a su mettre une forme de poésie dans la tragédie, qui la rend moins lourde à lire.
Un beau roman qui nous change radicalement des aventures du Commissaire Wallander, et qui nous démontre, si besoin est, que cet auteur a beaucoup de talent...

SUPERBE

9 étoiles

Critique de Gardigor (callian, Inscrit le 27 avril 2011, 46 ans) - 27 avril 2011

Ce voyage est vraiment envoûtant.
J'ai lu ce livre il y a déjà quelques mois et j'y pense souvent.
Je le conseille vivement si vous avez besoin d'évasion. Les sentiments sont très forts.

Un homme seul

5 étoiles

Critique de Pitchou (Morges - Suisse, Inscrite le 8 mai 2010, 34 ans) - 26 avril 2011

C'est mon premier livre de Mankell et j'ai bien aimé son style d'écriture. Cependant, il y a des longs moments de lenteur dans ce livre qui pourraient être abrégés.

Les personnages sont attachants bien qu'on ait envie de mettre des gifles au personnage principal pour qu'il se bouge.

Je comprends que ce livre ne plaise pas à tout le monde. Je l'ai trouvé "moyen".

Comme quoi, cela ne sert à rien de se retirer sur une île pour oublier son passé, car le passé revient toujours toquer à la porte.

A essayer

Déception

5 étoiles

Critique de Idelette (, Inscrite le 11 mars 2005, 60 ans) - 21 février 2011

Désolée pour le concert de louanges précédent mais encore un héros amer, misanthrope, sur une île déserte refusant la réalité... Ca vous rappelle "Profondeur" ?! Bingo...

Ici, Fredérik finit entouré, ouf ! Vive la rédemption mais on est déçu, car tout est archi prévisible, Mankell nous a habitué à mieux, j'ai failli l'abandonner, je ne le conseillerai qu'aux aficionados !

L'histoire d'une vie ordinaire. Mais quelle réussite !

10 étoiles

Critique de Mandarine (, Inscrite le 2 juillet 2010, 52 ans) - 21 novembre 2010

Ce livre se déguste lentement, se vit en même temps au fur et à mesure des lignes. Les sentiments, les paysages, les personnages attachants chacun avec leurs Histoires, leurs drames, leurs choix et leurs joies. Un vrai plaisir, et une vraie découverte pour cet auteur que je ne connaissais pas. Première fois que je lis cet auteur qui je l'ai appris écrit également des policiers !
Laissez vous tenter !

exceptionnel

10 étoiles

Critique de Parisrome (, Inscrite le 23 octobre 2010, 68 ans) - 23 octobre 2010

Un livre merveilleux, une plume remarquable en finesse et dureté à la fois.

Une histoire versée sur des personnages vrais.

l'émotion est partout : dans chaque personnage, la nature et les animaux aussi.

Il se dégage un marque philosophique sur la vie, la mort, la solitude, l'isolement, le passé qui vous rattrape toujours.

Un livre qui vous donne à réfléchir, un livre positif somme toute.

Dés les premiers mots, un attachement se crée naturellement pour ce personnage égaré depuis si longtemps.

Un livre magnifique d'une très grande pureté.

personnages particuliers mais pas très attachants

3 étoiles

Critique de Laure 11 (, Inscrite le 15 août 2008, 50 ans) - 17 octobre 2010

La vie du personnage principal est particulière, il vit en ermite sur une île en Suède suite à un accident de vie, et au fil des pages des personnages importants de sa vie vont refaire surface. Je me suis un peu ennuyée en tournant les pages, les personnages ne sont pas très attachants et leurs vies sont presque inintéressantes bien que peu banales. Ce livre ne me laissera pas grand chose

Lâcheté et courage

9 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 65 ans) - 4 septembre 2010

Fredrik Welin vit en ermite sur son île, avec le facteur comme unique visite. On sait juste qu'il s'est retiré après une grave erreur médicale.
Sa vie va se remettre en marche après la visite d'Harriet, son ancienne fiancée qu'il avait abandonnée 40 ans plus tôt.
Cette rencontre et toutes celles qui vont suivre, vont obliger Fredrik à réfléchir, à enfin bouger.
Une galerie de personnages hors du commun, avec un clin d'oeil à "Tea-bag" (autre héroïne de l'auteur), un héros lâche qui commence à assumer ses responsabilités, une écriture fluide et agréable font de ce roman original de Mankell , un très touchant moment de lecture.

C'est un beau roman, c'est une belle histoire

9 étoiles

Critique de El grillo (val d'oise, Inscrit le 4 mai 2008, 50 ans) - 21 juillet 2010

Mais ce n'est pas une romance d'aujourd'hui. Non parce que c'est l'histoire d'un ermite au fin fond d'une île en Suède, y'a plus glamour.
Pour le reste, c'est du bonheur en page. Malgré des situations âpres, des personnages rugueux comme la glace sur un pare brise, l'humanité qui se dégage m'a transporté tout du long. Autant j'avais été refroidi par une aventure de Wallander (le flic des polars de l'auteur) qui ne m'avait pas donné franchement envie de me précipiter sur la suite, autant là...
Mankell est la preuve littéraire que les écrivains polardeux en ont dans la chaussette quand il s'agit de plume. C'est du poids lourd/léger: ça plane et ça vole que c'en est touchant, et ça percute là où ça fait mal au moment où l'on ne s'y attend pas. Du grand art.

Déjà-lu

4 étoiles

Critique de Stavroguine (Paris, Inscrit le 4 avril 2008, 40 ans) - 23 juin 2010

Au début, ça commence comme The Sea, the Sea, d'Iris Murdoch, au point, même, qu’on se retient d’immédiatement crier au plagiat comme d’autres au loup. Comme dans le livre de Murdoch, on se trouve face à un homme dont la vie est plus derrière lui que devant ; lui accepte cependant de révéler son âge : soixante-six ans. Comme dans le livre de Murdoch, il s’est retiré sur la côte d’une île (ici, dans l’archipel suédois ; là, au bord des falaises anglaises) dans une baraque isolée de tout et, surtout, de tous. Comme Charles Arrowby, dans le livre de Murdoch, Frederik Welin, le héros de celui de Mankell, se baigne tous les jours : si le premier se contente d’une mer agitée, le second, lui, ira jusqu’à s’immerger dans un trou creusé dans la glace pour se sentir vivant. Surtout, comme dans le livre Murdoch, notre homme se retrouvera soudainement confronté à une femme qu’il a aimée, puis abandonnée (chez Murdoch, c’était elle qui était partie) et qui, soudain, réapparaît dans sa vie sans crier gare.

A partir de là, ça change, mais le point de départ demeure quand même étrangement similaire… Cependant, on passerait volontiers outre ces « quelques ressemblances » si, quand il décidait enfin d’être original, Mankell écrivait un bon roman. Ce n’est malheureusement pas le cas. Au contraire, on se retrouve dans ce qu’on comparerait volontiers à un film choral, avec des personnages en rien crédibles qui, tous, ont cette particularité de trop qui leur ôte toute réalité et les empêche d’être autre chose que ce qu’ils sont : des personnages de roman. En plus du vieillard hanté par un démon du passé, on trouve donc pêle-mêle une mourante en déambulateur qui n’a jamais réussi à oublier ledit vieillard, une fille inconnue militante activiste et passionnée du Caravage (il faut bien trouver un prétexte pour apprendre plein de choses au lecteur lambda qui n’en demande pas tant – culture-confiture…), une manchote qui s’occupe d’adolescentes en difficulté, un facteur hypocondriaque, et même une chienne.

De cette galerie de personnages hauts en couleurs bien trop criardes, on ne tire qu’une histoire banale et à l’intérêt plus que limité. Quant aux chaussures italiennes du titre, elles ne sont qu’anecdotiques au point qu’on en vient presque à les oublier et que, quand elles réapparaissent finalement (de façon par ailleurs tout à fait prévisible – c’est d’ailleurs sûrement pour ça qu’on les avait oubliées : on savait déjà comment ça allait se finir), elles n’apportent absolument rien de plus.

A vrai dire, avec tout ça, on ne passe pas à proprement un mauvais moment – c'est un trait que le livre de Mankell partage avec les comédies françaises vaguement romantiques ; un autre est qu'il en existe des centaines similaires et qu'on les confond toutes – on ne passe donc pas un mauvais moment, mais on aurait tout aussi bien fait de lire autre chose. Et tant qu’on y est, on gagnerait plutôt à lire The Sea, the Sea.

Attention ce n'est pas un policier

6 étoiles

Critique de Persil (Sierre (Valais), Inscrite le 15 octobre 2007, 58 ans) - 21 juin 2010

Euh bof! Bon je dois admettre que j'ai lu ce livre par pure curiosité.

On dira que c'est une jolie histoire sans plus.

Mais M. Mankell je vous préfère en écrivain de littérature policière. Là je vous adooooooooore!

Entre deux solstices d'hiver

10 étoiles

Critique de BMR & MAM (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 64 ans) - 13 mars 2010

On connait bien le suédois Henning Mankell par ses polars et son inspecteur Wallander qui tient même désormais série sur Arte.
On avait également suivi cet auteur prolixe et éclectique (il écrit du théâtre, il écrit sur l'Afrique, ...) avec un roman social sur l'immigration en Suède : c'était Tea-Bag (dont on retrouve d'ailleurs trace ici !.
Le voici de nouveau avec autre chose qu'un policier : Les chaussures italiennes, assurément son meilleur roman jusqu'ici et, tout aussi sûrement, un des meilleurs bouquins, tous rayons confondus, qu'on ait lu ces derniers mois.
On aimerait en voir adapté un film, non pas à cause du scénario mais parce que les images sont évoquées avec une force peu commune et qu'il ne faut que quelques lignes à Mankell pour nous plonger au coeur de l'hiver suédois aux côtés de ce Fredrik Welin.
Un type qui s'achemine lentement mais sûrement sur ses 70 ans, qui vit reclus sur une des îles de l'archipel suédois avec une fourmilière qui envahit peu à peu son salon, un type qui snife un pot de goudron dans son hangar à bateau quand ça va vraiment mal, un type qui tient un journal de bord résolument insignifiant où il ne parle que du temps et de la force du vent, et qui tous les matins creuse un trou dans la glace pour s'immerger dans l'eau glacée, comme pour se convaincre qu'il est encore vivant et qu'il fait plus froid dehors qu'en sa tête ou son coeur.
Il survit ainsi, taraudé par son passé : un amour de jeunesse qu'il a fuit lâchement sans explication et une erreur professionnelle alors qu'il était chirurgien.
Un beau jour d'hiver, boitillant sur la glace qui mène à son île, rongée par un cancer, surgit Harriet son ex-amie ...
Dès les premières pages on sent qu'on tient là un superbe roman à l'écriture sobre, qui fait mouche à tous les coups, qui touche à toutes les pages. Ça sent l'humanité, la vraie vie.
Si style, époque, pays et météo sont bien différents, on y a retrouvé un peu de la force d'évocation de John Fante, l'humour en moins, et ce sens de la chute au coin d'un paragraphe, pour aller droit au coeur, à l'essentiel.

[...] Le vent a soufflé par intermittence pendant toute la nuit.
J'ai mal dormi. Couché dans mon lit, je l'écoutais se déchaîner contre les murs. Le courant d'air de la fenêtre côté nord était plus important que l'autre, côté est, je pouvais donc en déterminer sa direction : vent de nord-ouest, avec rafales. J'en prendrais note dans mon journal de bord le lendemain. Mais la visite d'Harriet, je ne savais pas si je la mentionnerais.

Comme un coup de pied dans la fourmilière, l'arrivée d'Harriet va bousculer la vie jusqu'ici anesthésiée du chirurgien : les histoires et les femmes du passé vont envahir l'île de cet ermite du coeur.
Quant aux chaussures italiennes, seule petite note de couleur et d'optimiste, comme déplacée dans cette histoire très vraie mais pas très gaie, on vous laisse découvrir ce qu'elles viennent faire dans les forêts enneigées de Scandinavie.
Et toujours sans trop en dévoiler pour ne pas gâcher le plaisir de la lecture, relevons que le docteur Welin et l'inspecteur Wallander partagent un peu des mêmes difficultés dans leurs relations familiales ...
Alors, que ceux qui ne connaissent pas encore Mankell ou qui n'en connaissent que ses polars, se précipitent sur cet excellent roman. De la très très belle littérature.

Un très beau livre

9 étoiles

Critique de Isabella (Paris, Inscrite le 19 décembre 2009, 42 ans) - 19 février 2010

Mélancolique mais avec des pointes d'optimisme, une belle ode à la vie ou comment on peut surmonter le poids des souffrances et partir à la recherche de soi et des autres.

Parfois magnifique.

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  Les Chaussures italiennes 15 Frunny 1 septembre 2011 @ 17:38

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