Sept cavaliers quittèrent la ville au crépuscule par la porte de l'Ouest qui n'était plus gardée de Jean Raspail
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Une longue chevauchée.
Sept cavaliers... quittèrent la ville au crépuscule, face au soleil couchant, par la porte de l'Ouest qui n'était plus gardée. Tête haute, sans se cacher, au contraire de tous ceux qui avaient quitté la ville, car ils ne fuyaient pas, ils ne trahissaient rien, espéraient moins encore et se gardaient d'imaginer etc ...
Voici l'incipit de ce cours roman de Jean Raspail. Un climat merveilleux règne tout le long du livre, la fin d'une civilisation, thème cher à l'auteur qu'il sait habilement mettre en mots. Le Margrave héréditaire a bien compris que son royaume est mort, aussi délègue-t-il à une mission de sept cavaliers le devoir d'aller voir plus loin que la ligne d'horizon, ce qui doit continuer d'exister en dépit de cette apocalypse. L'appareil d'état, le protocole, cette colonne vertébrale de tout état a pris fin de manière inexorable, fatalement. Les jeunes générations se sont révoltées dans l'anarchie, le nihilisme et la déroute. Détruisant une édification séculaire. Aussi nos cavaliers cheminent-ils au travers de la montagne pour se rendre à Sépharée où, peut être, l'espoir les attend. De bivouacs en pérégrinations, Raspail plante un tableau où les hommes sont face aux éléments de la nature, face à eux mêmes, il trace un portrait rigoureux de ces hommes porteurs d'un ultime sursaut de conscience face à la déroute de ceux qui ont tout lâchés devant l'adversité et de la fatalité. Les Oûmiates, peuple cher à l'auteur, par le truchement de Abaï, nous livrent un message de ce qui peut-être nous attend, les Tchétchènes aussi. Et puis la fin du livre surprend car elle nous assène en plein visage la réalité d'une aristocratie bafouée. Car Raspail est sans nul doute un aristocrate, celle qui garde la tête haute dans la tourmente, qui ne quitte pas le navire, le meilleur sang d'un peuple devenu servile par abandons. Sept cavaliers, offre des résonances avec d'autres livres de Raspail, une version BD a été éditée, sans doute apporte-t-elle des éléments qui déjà ne font pas défaut dans le livre, tant le talent du Maître est indéniable. Un livre autant dérangeant qu'anti conformiste à l'heure de la bonne conscience guimauvesque.
Les éditions
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Sept cavaliers quittèrent la ville au crépuscule par la porte de l'Ouest qui n'était plus gardée [Texte imprimé], roman Jean Raspail
de Raspail, Jean
R. Laffont
ISBN : 9782221075364 ; 5,05 € ; 25/02/1993 ; 224 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (2)
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Poétique et lucide
Critique de MyriamV (, Inscrite le 3 décembre 2012, 69 ans) - 3 décembre 2012
un aristocrate de la plume
Critique de Isabella (Paris, Inscrite le 19 décembre 2009, 43 ans) - 19 janvier 2010
Un beau livre crépusculaire ...
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