Hiver de Mons Kallentoft
( Midvinterblod)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone , Littérature => Policiers et thrillers
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Le froid, partout
Ostergötland, Suède, le dernier jour de janvier. Un corps est retrouvé nu, pendu à un arbre, victime de sévices atroces. La commissaire Malin Fors et ses collègues sont chargés de l'enquête. Plusieurs pistes s'ouvrent à eux et recueillir des informations n'est pas une mince affaire, tant l'ombre du secret plane sur cet homme et son univers. Peu à peu, les langues se délient. La victime s'appelait Bengt Andersson, homme de très forte corpulence, soumis à des brimades constantes de la part de quelques jeunes du quartier. Ces petites frappes seraient-elles allées trop loin dans leurs délires de persécution? Un rite satanique pourrait également être l'explication mais Fors semble moyennement convaincue. Sans compter la tribu Murvall, clan marginal et violent, qui aurait pu avoir quelques comptes à régler avec Bengt. Malin Fors doit creuser, encore et encore.
Avec en toile de fond un des mois les plus froids de Suède, des températures glaciales qui gèlent les corps et les mémoires, s'infiltre partout au point de parfois faire perdre le sens des réalités.
"Hiver" est, à ma connaissance, le premier roman traduit en français de Mons Kallentoft, auteur à succès dans toute la Scandinavie. Pourvu que celui-ci soit suivi de la traduction de ses autres ouvrages, car voici un auteur qui n'a rien à envier à un Henning Mankell par exemple.
Dans ce récit, Mons Kallentoft opte pour une narration à plusieurs voix, celle de Malin Fors mais aussi de Bengt Andersson et à la fin, d'autres personnes qui viennent assembler les pièces du puzzle. Une technique qui permet à la partie narrative descriptive de faire preuve de plus de recul, d'un examen quasi clinique de cette affaire. Un procédé qui convient parfaitement à l'atmosphère pesante qui règne sur la plaine suédoise en cette période tourmentée. Un meurtre dans une région calme, un journaliste qui panique la population, un froid dévastateur... autant d'ingrédients qui participent à créer une ambiance oppressante et prenante. Rapidement, le lecteur a envie d'en svoir plus, de comprendre les protagonistes et de les accompagner dans leur quête de la vérité. Mons Kallentoft ménage ses effets et privilégie l'écriture sèche et épurée aux effets et rebondissements chers à d'autres auteurs de polars. Un procédé gagnant dans le cas présent, qui se marie à merveille avec le thème exploré.
J'ai apprécié cette lecture, pour son intrigue mais également pour cette conviction avec laquelle l'auteur arrive à faire frissonner le lecteur quand il évoque le froid polaire, la glace qui prend possession de tout, le vent qui s'infiltre dans les corps... réaliste et efficace. Un auteur que je suivrai avec plaisir !
Les éditions
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Hiver [Texte imprimé] Mons Kallentoft traduit du suédois par Max Stadler et Lucile Clauss
de Kallentoft, Mons Clauss, Lucile (Traducteur) Stadler, Max (Traducteur)
le Serpent à plumes / Serpent noir
ISBN : 9782268068688 ; 24,40 € ; 13/11/2009 ; 483 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (7)
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Enquête sociale en Suède
Critique de BMR & MAM (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 64 ans) - 6 décembre 2012
Le bouquin commence naturellement très fort : la Suède connaît l'un de ses hivers les plus rigoureux (je vous dis pas) et on découvre le cadavre nu d'un gros bonhomme pendu à un arbre, lacéré de coups de couteau.
D'emblée on plonge dans la vie quotidienne de la brigade criminelle de Linköping et l'auteur laisse entrevoir les fêlures qui fragilisent chacun de ses personnages (ce bouquin est le premier d'une série).
À commencer par l'héroïne, Malin Fors, une commissaire douée pour les enquêtes ... c'est-à-dire qu'elle est séparée, mère d'une adolescente pas toujours facile et avec un penchant un peu trop marqué pour faire pencher la bouteille le soir, après le dur labeur.
D'entrée on est un peu rebuté par l'écriture de Mons Kallentoft : de petites phrases courtes et sèches, peu de dialogues mais beaucoup de “voix intérieures” (même le mort ‘parle’ !), cela donne une lecture hachée, très peu fluide et c'est bien dommage.
À mi-parcours, malgré cette lecture peu agréable, on se laisse quand même prendre par les descriptions très “sociales” de cette Suède que l'on connaît si mal : on se croirait au fin fond de l'Iowa ou de l'Illinois.
Les descriptions des différents milieux socio-culturels de la région sont instructifs (on a presque droit à un panorama de l'immobilier et de l'urbanisme local) même si le lecteur français manque évidemment de repères et de références au pays des usines Saab.
– Alors ?
La vieille fixe d'abord Malin, puis Zeke. Ce dernier n'est pas troublé, au contraire il a un léger sourire lorsqu'il entre dans la pièce et annonce :
– Nous sommes ici en raison du meurtre de Bengt Andersson. Il était l'un des témoins interrogés dans le cadre de l'enquête sur le viol de votre fille Maria.
Et malgré l'horreur des faits qu'il décrit, Malin sent comme une chaleur dans son cœur. C'est comme ça que ça doit être. Zeke n'a absolument peur de rien et tire dans le nid de guêpes. Se fait respecter. Je l'oublie parfois, mais je sais pourquoi je l'admire.
Autour de la table, tout le monde reste impassible. Jakob Murvall se penche en avant, saisit un paquet de Golden Blend sur la table et en tire une cigarette qu'il allume aussitôt. L'un des bébés pleurniche.
– Nous ne savons rien là-dessus, dit la vieille dame. Pas vrai les garçons ?
Les frères attablés secouent la tête.
– Rien, dit Elias en ricanant. Rien du tout.
Au final, en dépit de l'étiquette polar nordique, on est bien loin, très loin, de la catégorie des Mankell, Nesbo et autres Indridason.
Il faut plutôt ranger Mons Kallentoft aux côtés de Karin Fossum par exemple, pour les voix intérieures, ou de Asa Larsson pour le froid et les célébrations sectaires.
Pas sûr qu'on repique l'hiver prochain pour une autre enquête aux côtés de Malin Fors.
Pas polaire, mais presque …
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 2 novembre 2012
Un homme obèse est retrouvé pendu un petit matin d’hiver – plutôt froid en cette contrée scandinave comme chacun le sait ou s’en doute – en haut d’un arbre, nu, ayant manifestement subi sévices, brûlures, … Une fois identifié son cas n’est pas simplifié pour autant puisque Bengt Anderson présentait tous les symptômes de l’être inoffensif, un peu simplet, un peu marginal.
C’est la commissaire Malin Fors qui est chargée de l’enquête avec son équipe. L’occasion pour Mons Kallentoft d’apartés plus … sociétaux sur la vie comme elle va en Suède pour les Suédois et notamment les femmes seules amenées à élever une adolescente – c’est le cas de Malin Fors et ce n’est pas proprement enthousiasmant …
L’enquête met à jour plusieurs pistes possibles, avec l’apparition d’une famille de marginaux notamment, pas piquée des hannetons … ! Ca va à son rythme, pas trépidant puisque pas mal d’à côtés sont traités, mais sans jamais lasser le lecteur.
Originalité dans le traitement du récit : il est traité à plusieurs voix dont notamment celle de Bengt Anderson, le défunt, qui commente ou prolonge, du ciel, les progrès de l’enquête. L’occasion de recadrer certaines avancées et de permettre au lecteur de retrouver « ses billes ». Une belle maîtrise, à mon sens, de Mons Kallentoft, et je lirai les suites (apparemment il fait dans « les saisons) avec plaisir.
Glacial!
Critique de Koudoux (SART, Inscrite le 3 septembre 2009, 60 ans) - 22 août 2011
C'est évidemment dans le premier tome que le l'auteur place ses personnages, alors beaucoup de détails.
Une petite nouveauté, le mort donne son avis à différents moments.
Vivement l'été, car il faisait vraiment trop froid pour moi!!
Meutre glaçant
Critique de Manolo (, Inscrit le 6 mars 2007, 52 ans) - 13 février 2011
Pour ma part j'ai découvert grâce à une intrigue accrocheuse la vie quotidienne dans en Europe du Nord. Les personnages principaux sont très attachant. J'ai hâte de lire Eté.
Pas très emballée par le froid suédois ...
Critique de Mandarine (, Inscrite le 2 juillet 2010, 52 ans) - 11 septembre 2010
Je pense que c'est plus le style qui ne me convient pas. La meilleure façon de se faire une idée, c'est de le lire !!!!
Ambiance glaciale!!!
Critique de Poki (, Inscrite le 1 mars 2010, 50 ans) - 24 juillet 2010
Un livre exceptionnel.
Critique de TaO RaiiN (, Inscrit le 2 juillet 2010, 31 ans) - 2 juillet 2010
La prise de parole par la personne assassinée est incroyablement touchante, ce qui permet au lecteur de ne pas se perdre dans un livre où tous les personnages se mêlent, s'entremêlent.
C'est un 20/20 que je donne à Hiver de Mons Kallentoft .
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