Alamut de Vladimir Bartol

Alamut de Vladimir Bartol

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone , Littérature => Voyages et aventures

Critiqué par Lolita, le 19 décembre 2001 (Bormes les mimosas, Inscrite le 11 décembre 2001, 38 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 14 avis)
Cote pondérée : 8 étoiles (619ème position).
Discussion(s) : 2 (Voir »)
Visites : 12 453  (depuis Novembre 2007)

Absolument fabuleux! Un chef d'oeuvre!

Un très gros livre (environ 600 pages) mais une très belle histoire que l'on lit jusqu'au bout et quand on l'a dans les mains, on ne peut plus le quitter. Vladimir Bartol a réuni ici tous les ingrédients qui font d'un livre un vrai succès.
Un amour impossible entre des esclaves prisonnières d'un maître et de jeunes soldats... De l'aventure, des combats religieux : les soldats combattent tous pour la religion islamique que le prophète d'Allah leur enseigne... De l'intrigue, dont le secret ne sera dévoilé qu'à la dernière page : Mais qui est donc ce Maître qui dirige toute cette forteresse? Est-il vraiment le prophète d'Allah? Un contexte fabuleux : un superbe palais au coeur de l'empire arabe avec des descriptions de jardin, telles qu'on n'a jamais lues. On a l'impression d'y être réellement. Ce livre est une vraie merveille et se succèdent au fil des pages des sentiments que chaque être humain éprouve : le bonheur, la peur, l'amour, la passion destructrice, la haine, le rêve, la manipulation des êtres......
A lire absolument, car ce livre n'est pas destiné à des lecteurs particuliers... Il a été écrit pour séduire tous ceux qui aiment les livres.

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Mi-figue mi-raisin

5 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 27 août 2018

Le roman se déroule dans les montagnes du nord de l'Iran en 1092 et narre l’ascension de deux personnages au sein d'une secte religieuse ismaélite (dérivée des chiites) basée dans la forteresse d'Alamut. Régis par Hasan-Ibn Sabbâh, les Haschichins, ou Assassins, mènent une lutte religieuse effrénée contre leurs voisins religieux, le sultan de Turquie, seldjoukide donc, comme à Téhéran et Bagdad. D'un côté, Halima, ancienne esclave, arrive à Alamut pour servir le harem du mentor des lieux, mais aussi ses plans d'embrigadement. De l'autre, le jeune Avani ibn Tahir, soldat volontaire, qui gravit les échelons de l'armée personnelle d'Alamut, est témoin de l'éducation militaire et religieuse : voué au culte du Coran et de son nouveau mentor, il est éduqué dans la fascination de la mort et du dévouement.

Il a fallu un demi siècle pour qu'une maison d'édition se décide à faire traduire et publier ce texte.
Très franchement j'ai trouvé l'histoire alambiquée et frisant même le ridicule par moment. Toutefois cette idée du besoin de l'illusion pour desservir la religion m'a semblé lumineuse. L'explication de la différence entre chiites et sunnites a aussi un grand intérêt et m'a beaucoup appris. Bilan mitigé pour cette lecture, certains passages parcourus en diagonale et d'autres relus avec attention. Des propos parfois bien plus pointus que ceux de Salman Rushdie dans ses timides "Versets Sataniques" qui lui ont valu une peine de mort édictée par un tribunal de grands imbéciles !

Au delà du conte, une réflexion philosophique et politique

8 étoiles

Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 3 mars 2018

Le mot assassin en français viendrait de ḥašāšīn, fumeur de haschisch qui aurait été utilisé pour conditionner les tueurs fanatisés que le « vieillard de la montagne » envoyait contre ses ennemis. Et Alamut, c’est la forteresse où il était installé, siège du courant ismaélien.
C’est à une histoire romancée de cette forteresse que nous convie Vladimir Bartol. L’histoire est sympa, fidèle reflet de la légende qui s’est construite autour de ces événements, dans un décor de Mille et une nuits avec intrigues et rebondissements. Elle souffre juste du retournement trop rapide, psychologiquement invraisemblable, de Ibn Tahir.
Mais c’est surtout une réflexion sur le mensonge et l’ignorance, le rêve et la réalité, le pouvoir... Les dialogues avec Hassan ibn Saba, le maître d’Alamut, sont fascinants et effrayants par leur cynisme lucide. Publiée en 1938 par ce romancier slovène, cette histoire de leader totalitaire qui asservit les foules par des discours trompeurs et l’endoctrinement, qui n’hésite pas à se débarrasser de ceux qui l’ont aidé à consolider son pouvoir, fait penser aux dictateurs de l’époque (Staline, Hitler...). Aujourd’hui, il résonne puissamment dans le contexte de fanatisme religieux auquel nous sommes confrontés.

Décryptage du fanatisme religieux !

10 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 30 septembre 2017

Vladimir Bartol (1903- 1967) est un écrivain slovène.
Son roman Alamut (1938) a été traduit dans de nombreuses langues et l'a fait connaître mondialement.
Il se base à la fois sur des faits historiques - la forteresse d'Alamut ayant été le bastion des ḥašišiywn qui désignait la branche religieuse des musulmans chiites ismaéliens nizârites, dont le premier mentor fut Hasan-Ibn Sabbâh - et sur des faits jamais prouvés - utilisation de drogue pour le combat, présence de jardins chargées de faire croire à l'entrée du Paradis...

"J'ai compris que le peuple est nonchalant et paresseux et qu'il ne mérite pas qu'on se sacrifie pour lui. Je l'ai appelé et invité en vain.Tu penses que l'énorme majorité des gens tient à la vérité ? Que nenni ! Les gens veulent la paix et des fables pour nourrir leur imagination. J'ai frappé à la porte de la bêtise et de la crédulité des gens; de leur concupiscence, de leur désirs égoïstes.

Iran, fin du XI ième siècle, la succession du Prophète Mohammed aiguise les appétits et les convoitises. Retranché dans Alamut, une forteresse imprenable, Hassan Ibn Sabbâh va mener une guerre sainte en édifiant un plan machiavélique. L'objectif est d'imposer la doctrine ismaélienne comme l'unique et seule croyance.
Pour ce faire, il va forger un bras armé acquis à sa cause. Des soldats (Fedayin) prêts à se sacrifier pour leur maître, qui -seul avec le Prophète- a accès au Paradis de son vivant.

Un ouvrage consistant (600 pages) qui démarre lentement sur le modèle des contes des "Milles et Une nuits" et qui -après 200 pages- prend son envol pour nous dévoiler l'envers du décor, les rouages d'une terrible mécanique qui broie les hommes sans pitié.
Un lavage de cerveau en règle pour une cause dont les objectifs sont pour le moins fragiles et contestables.
Une oeuvre puissante, intelligente et -ô combien- moderne.
L'auteur dissèque avec beaucoup de tact et d'ironie les rouages du fanatisme religieux.
Un très grand roman qu'il faudrait imposer aux esprits égarés (et aux autres... )

Pour comprendre le fanatisme religieux

10 étoiles

Critique de Jaimeoupas (Saint gratien, Inscrite le 4 octobre 2010, 52 ans) - 2 septembre 2013

Ce livre est un petit bijou.

Il allie la fausse naïveté de Voltaire à l'exotisme des milles et une nuits pour en tirer une satire politique.

Chapeau bas à l'auteur qui nous plonge dans les milieux musulmans et leurs extrémismes et nous éclaire sur les desseins des gourous des sectes.

A l'école des hashashin

8 étoiles

Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 9 février 2013

Tout commence comme un roman d'adolescent : Halima à l'école des houris, Avani à l'école des fedayins. Puis le vernis s'écaille, les intentions se dessinent, la manipulation froide et implacable se dévoile. Une plongée dans la Perse du XIème siècle, envoûtante et cruelle, où l'ambition des uns s'appuie sur l'endoctrinement des masses, où les élans spirituels se disputent aux réalités politiques. Basée sur l'un des personnages les plus fascinants et énigmatiques du Moyen Age, Assan Ibn Sabbah, cette histoire est d'une redoutable efficacité.

Objet d'orientalisme naïf, mais éclairé

6 étoiles

Critique de Stavroguine (Paris, Inscrit le 4 avril 2008, 40 ans) - 5 mars 2010

Les premières ascensions du rocher d’Alamut sont une petite déception, tout de même, d’autant plus importante qu’elle s’étale sur près de deux cents pages durant lesquelles de jolies jeunes filles et de beaux jeunes hommes découvrent un monde merveilleux où même les guépards sont apprivoisés. Tous, ils baignent dans cet orientalisme de pacotille, chargé et factice comme se doit de l'être un orientalisme, et ils sont fatigants de beauté, de noblesse, de douceur, d’espièglerie et de courage. Au milieu d’êtres si parfaits et de si grosses ficelles, on n’a plus à faire que la seule chose qu’il soit digne de faire : s’ennuyer.
S’ennuyer, et attendre, comme tous ces fedayins, que le prophète Hassan Ibn Saba apparaisse aux yeux de tous. Alors, ça va un peu mieux, car l’homme est brillant et tient des discours plus qu’empreints de nihilisme qui, s’ils n’ont sûrement aucune once de véracité historique, n’en demeurent pas moins des réflexions fort bien construites qui interpellent tant et si bien le lecteur qu’il est presque prêt à embrasser la vision d’Hassan. A deux moments surtout, les discours du faux prophète font mouche et relancent même l’intérêt de l’ensemble du livre, mais les pages demeurent toutefois bien lourdes lorsqu’on s’essaye à les tourner.
C’est que l’ensemble est tout de même fort naïf et froid. Entre les houris chipies et les fedayins endoctrinés, on a du mal à s’attacher à un personnage et à véritablement se préoccuper de son sort. Seuls Myriam et l’Ibn Tahir de la fin du roman suscitent un peu d’intérêt. Mais que Suleïman, Halima et Seïduna fassent ce qu’ils veulent, on s’en contrefiche dans une large mesure, et c’est bien dommage.
Il faut aussi dire que, pour peu qu’on se soit un petit peu intéressé à la secte des Assassins auparavant – et je ne parle pas de s’être plongé dans des ouvrages doctes, mais simplement de savoir qu’elle a existé et en quoi elle consistait vaguement – alors, le tout apparaît largement cousu de fil blanc. A moins d’être une page aussi blanche que les fedayins à leur arrivée sur le rocher, on n’aura quand même du mal à gober qu’ils aient pu se laisser prendre par un tel endoctrinement et un paradis en carton-pâte.
Alors quoi ? Alors, il reste quand même le contexte historique et l’intérêt de cette période, la fin de l’âge d’or de l’Islam où tout un empire s’étendant sur le bassin méditerranéen et plus loin hésite entre science, art, politique et obscurantisme : l’âge d’Omar Khayyam, de Nizam Al Molk et de Hassan Ibn Saba. Ce contexte donne bien au livre une certaine saveur mais la comparaison avec le Samarcande de Maalouf est inévitable et force est de constater que celui-ci l’emporte largement à tous les niveaux, notamment dans les pages dans lesquelles Maalouf conteste directement la description que Bartol fait de la secte et de son fonctionnement, ou encore lorsqu’il prend la casquette d’historien pour nous conter l’empire des Seldjoukides.
Alamut est loin d’être un mauvais livre et malgré tous ces défauts, une fois les deux cents premières pages passées, il offre un certain plaisir de lecture. Seulement, il faut le prendre pour ce qu’il est : un roman non pas historique, mais se servant de l’histoire comme d’un décor pour dénoncer les totalitarismes du vingtième siècle et exposer les sensibilités nietzschéennes de l’auteur. Pour ceux qui cherchent plus et veulent en apprendre sur l’Orient du onzième siècle, il vaudra mieux chercher ailleurs (chez Maalouf, dans les ouvrages spécialisés) ou alors, commencer par Alamut, mais s’abstenir de s’y plonger quand on en sait trop, même si on en sait bien peu.

Une bien longue histoire ...

4 étoiles

Critique de Lejak (Metz, Inscrit le 24 septembre 2007, 49 ans) - 29 juillet 2009

Oh oui bien long est ce roman dont les charmes n'ont semble-t-il pas opéré sur moi.
En effet, la première partie du livre nous relate l'histoire de jeunes adolescents dont le destin sera lié au Vieux de la montagne. J'ai personnellement failli abandonner à ce stade précoce tant j'avais l'impression de lire la revue ASTRAPI : naïf et mièvre. L'entrée en scène du mystique Ibn Saba m'a revigoré quelque peu ... mais pour à nouveau découvrir rapidement le fin mot de son plan si ingénieux ... ce que je n'ai pas compris dans la construction du roman, c'est que même ceux qui ne connaissent pas l'histoire de l'ordre des Assassins, peuvent deviner trop facilement le subterfuge ... or le livre y perd totalement de son intérêt puisqu'il est construit comme une intrigue autour de ce secret !
Peut-être ai-je attendu trop ou autre chose de ce roman ? Le Vieux de la Montagne, l'Iran, les Assassins, les Califes ... je m'attendais à du mystère, des intrigues dans le noir ... A ceux qui recherchent la magie du Moyen Orient, je conseille de passer leur chemin.

Un roman étrangement visionnaire !

10 étoiles

Critique de Mr Grille-Pain (, Inscrit le 26 janvier 2009, 39 ans) - 26 janvier 2009

Vladimir Bartol est Slovène, mais son roman n'a a priori rien à voir avec son pays.

Et pourtant, ce livre a été conçu comme un avertissement adressé à ses contemporains !
En effet, dans un contexte où, sur le territoire slovène d'alors, comme dans toute l'Europe, les passions politiques extrémistes se manifestaient à profusion, tant d'un côté que de l'autre (la première publication date de 1938), Vladimir Bartol a su rester lucide. Son idée était à la base de chercher un événement historique comparable à ce qui se déroulait à ce moment, mais de s'arranger pour que le message d'avertissement soit passé subtilement. Le roman en lui-même ne porte d'ailleurs aucun jugement sur l'extrémisme religieux, et, en tant que lecteur nous avons souvent tendance à nous prendre de sympathie pour le terrible Hassan Ibn Saba.

L'avertissement a d'ailleurs été trop subtil et le livre n'a pas rencontré son succès immédiatement. Il a été en fait redécouvert bien plus tard, après la guerre, où il s'est fait traduire dans de nombreuses langues, petit à petit. Mais c'est véritablement dans le contexte d'extrémisme religieux actuel qu'il s'est épanoui, la comparaison étant flagrante.

Il est donc intéressant de voir que Bartol avait conscience d'être visionnaire en écrivant ce roman, mais qu'il se fourvoyait pourtant sur l'époque où son œuvre prendrait tout son sens.

Envoûtant !!

10 étoiles

Critique de Araknyl (Fontenay sous Bois, Inscrit le 5 mai 2006, 54 ans) - 26 décembre 2007

Un vrai coup de coeur pour cet unique roman de Bartol ! On plonge avec délectation dans cette intrigue digne des mille et une nuits, relevée d'un cynisme délicieux... Ce roman basé sur une histoire vraie se déroulant au XIe siècle, se révèle par ailleurs d'une actualité incroyable, à l'heure où l'intégrisme fanatique religieux frappe de plus en plus dur, de plus en plus fort dans notre monde.

Un livre exceptionnel !

10 étoiles

Critique de Florah (, Inscrite le 13 mars 2007, 55 ans) - 14 mars 2007

Je ne vais pas en donner un nouveau résumé car d'autres l'ont déjà fait avant moi mais je souhaite vraiment vous le dire:
Si je ne devais retenir qu'un livre parmi tous...ce serait celui-là!

Je l'ai lu il y a bientôt 20 ans et il reste encore très présent dans ma mémoire.

Roman d'aventure, historique mais tellement d'actualité, ce livre nous aide à comprendre les problèmes de fanatisme religieux de notre siècle.





Terriblement visionnaire

7 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 25 avril 2005

Je n'ai pu résister à la lecture de cet ouvrage lorsque j'ai appris que Vladimir Bartol était slovène et qu'il avait vécu à Trieste (il aurait été l'ami de James Joyce). Trop de ressemblances avec Drago Jancar et une qualification de nihiliste qui ne pouvait que m'interpeller.
A priori le sujet ne faisait pourtant pas partie de mes terrains de prédilection : une grande fresque historique dans l'Iran du XIe siècle, j'avais peur de m'ennuyer et de trouver ça longuet. Que nenni !

C'est envoûtant et ô combien d'actualité : des luttes politiques, des complots, des meurtres, des querelles d'influence, un pays déchiré... A la lecture de ce livre, je me suis rendue compte que rien n'avait changé dans cette partie du globe (pas étonnant, d'ailleurs, que certains libraires avisés aient ressorti ce livre de leurs placards après le 11 septembre et l'invasion irakienne) et que les amis d'hier peuvent devenir les ennemis de demain.
Beaucoup de violence et de noirceur dans le texte de Vladimir Bartol et en même temps, il s'en dégage une telle beauté, tant de poésie, on se croirait presque au paradis quand il parle de poésie, de jolies femmes, de soleil, de lumière... mais la réalité nous rappelle vite à l'ordre.

Je me suis sentie partagée entre l'envie de voir Hassan Ibn Saba réussir son entreprise contre les Turcs Seldjoukides et le besoin de contrer son fanatisme et la secte des Assassins. Difficile de se faire une idée claire, de prendre parti sans craindre d'avoir tort ou raison, tout ça est compliqué (comme aujourd'hui).
Tout y est : intolérance religieuse, terrorisme, obscurantisme, fanatisme, culte obsessionnel de la personnalité, vénération d'idoles défuntes ou vivantes, opérations suicides...
Il suffit de changer les noms, les dates, un peu les lieux et ce que j'ai lu, je le vois chaque jour à la télé. Visionnaire Bartol ? Peut-être. Philosophe et réaliste en tout cas, il semble avoir bien compris l'ivresse du pouvoir, l'attachement à une terre et la défense des libertés personnelles, fussent-elles dictées par un infect personnage.

Quelques phrases font réfléchir :
"Devenir la terreur des puissants étrangers, quels qu'ils soient", "La connaissance minutieuse des faiblesses humaines" (et ce terrible "Plus bas est le niveau de conscience d'un groupe, plus grande est l'exaltation qui le meut"), "Rien n'est vrai, tout est permis"...
Aucun doute, rien n'a changé.

Un très bon roman sur le thème du vieux de la montagne

10 étoiles

Critique de CptNemo (Paris, Inscrit le 18 juin 2001, 50 ans) - 16 avril 2003

Depuis que j’ai découvert l'histoire de Hassan Ibn Saba, plus connu comme le
Vieux de la montagne, dans un roman d’Amin Maalouf, je suis complètement fasciné. Quelle ne fut pas ma joie en découvrant ce roman racontant son histoire et celle de sa secte.
Au 11ème siècle, cet homme, ami personnel d'Omar Kayam l’auteur des fameuses Roubaya, retranché sur son nid d'aigle d'Alamut faisait trembler les grands dirigeants de la région. Sa méthode, la terreur. En enivrant de vin et de haschich des jeunes hommes et en leur ouvrant les portes de son harem pour une nuit, il leur faisait croire qu’ils avaient visité le paradis. Pour ceux qui voulaient y retourner rien de plus simple, ils leur suffisait de mourir en martyr. Voilà comment notre homme construit une secte de fanatiques prêt à mourir sur son ordre. En infiltrant ces hachischins dans toutes les cours d'orient, il pouvait ainsi y dicter sa loi. On cite par exemple l'anecdote de l'ambassade qu’Hassan Ibn Saba envoya au calife pour présenter ses exigences. Devant le refus, l’ambassadeur fit une signe à un des gardes du corps du calife. Celui-ci sans hésiter se trancha la gorge. La démonstration porta ses fruits, le calife obtempéra aux exigences du Vieux de la montagne.
C’est cette extraordinaire histoire à mi chemin de la légende qui nous est contée dans Alamut de Vladimir Bertol.
Ce très bon livre est à la fois un roman d’aventure se déroulant dans un cadre merveilleux et à une période historique totalement fascinante (le succès des 1001 nuits le prouve), le portrait d’un homme mystérieux, une parabole politique et un « thriller » religieux. Ainsi les révélations des dernières pages sont véritablement inattendues et donnent une perspective complètement nouvelle au roman.
Malheureusement Alamut est également un ouvrage dramatiquement d’actualité et le Vieux n’est pas sans rappeler le sinistre Oussama.

Roman d'aventure et pamphlet politique

9 étoiles

Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 22 décembre 2001

Une histoire passionnante, haute en couleur avec le dépaysement des contes de mille et une nuits en prime pour un récit dont l'action se situe au treizième siècle mais qui est étrangement d'actualité. Niché dans une citadelle imprenable au sommet d'un pic rocheux en Iran, un chef musulman y forme de jeunes guerriers destinés à des actions kamikazes. Pour les convaincre il reconstitue un paradis sur terre, un jardin somptueux rempli de créatures superbes, donnant ainsi à ces jeunes qui n'ont jamais connu ni femmes ni alcool un avant-goût de ce qui les attend après leur mort 'héroïque'.
Ce livre a été écrit en 1930 en slovène, une langue peu répandue, ce qui explique qu'il ait été injustement ignoré pendant longtemps. L'auteur s'y livre en fait à une critique des régimes totalitaires et fascistes de l'époque mais pour échapper à la censure il situe son récit dans une toute autre époque et un autre pays.
Une curiosité et un vrai bonheur de lecture.

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  Bartol ? 2 Manon 1 août 2005 @ 00:51
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