La Divine Comédie - Le Purgatoire de Dante Alighieri

La Divine Comédie - Le Purgatoire de Dante Alighieri
( Purgatorio)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Ngc111, le 15 août 2009 (Inscrit le 9 mai 2008, 38 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (13 268ème position).
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Lumière incandescente

L’Enfer ayant eu droit à sa critique sur CL il eut été injuste que la deuxième et la troisième partie de la Divine Comédie en soient privées. Je me suis donc attelé à la relecture de cette œuvre qui a tant inspiré écrivains, peintres, sculpteurs et compositeurs et qui aujourd’hui trouve écho dans le cinéma voir les jeux vidéos.
La tâche est ardue de critiquer une œuvre telle que celle-ci, comme le font d'ailleurs souvent remarquer certains lecteurs de CL à qui revient la charge (mais le plaisir aussi !) d’écrire un texte concernant ces cathédrales auprès desquelles l’on se sent minuscule.
Mais trêve de digressions, place à la « critique » !

« Quand Virgile et Dante, à l’aube du dimanche de Pâques de l’année 1300, débarquent sur la plage de l’Antipurgatoire, après avoir traversé tous les cercles infernaux, après avoir escaladé, en s’accrochant à ses poils, le corps gigantesque et glacé de Lucifer, et reparcouru, à travers un boyau obscur, tout l’espace du centre de la terre à sa surface, l’impression de bonheur est intense, quasi paradisiaque… ».

En effet la montagne du Purgatoire ne ressemble pas à un lieu où les ombres des morts doivent se laver de leurs pêcher au prix de douleurs expiatoires. La mer magnifique entoure les lieux, le soleil darde ses rayons sans relâche, donnant aux environs l’aspect d’un Paradis terrestre. Loin du ciel sans étoiles de l’Enfer, Dante peut se laisser aller à la contemplation des quatre corps lumineux du pôle Sud, à l’enivrant chant de Casella et débuter son périple par la purification ceignit d’un jonc.

La Divine Comédie est à la fois une œuvre poétique, dénonçant les corruptions politiques et religieuses, et une déclaration d’amour à un être cher disparu.
Le Purgatoire est pour cela le pilier de cette trilogie. Là où l’Enfer s’attachait principalement à condamner (parfois avec cruauté il faut le reconnaître) les responsables politiques et religieux contemporains ou antérieurs à Dante, et où le Paradis sera une mise en avant de la beauté céleste et de l’importance de Béatrice dans le système suprême ; le Purgatoire relie ces extrémités avec brio et finesse. Les tirades de Virgile ou des Anges contre la corruption de l’Homme, celles de Dante contre le péché originel sont là pour nous rappeler l’implacable déception (voir la colère ?) de l’auteur quant à ces âmes privées de Paradis. Ses rencontres seront aussi l'occasion (comme avec les philosophes grecs du premier cercle de l'Enfer) de rendre hommage à d'autres poètes.

L’apprentissage, en rêve ou par l’instruction des différents intervenants, permettra à Dante, et au lecteur, de mieux percevoir le fonctionnement de l’endroit. Les ombres des morts subissent encore quelques tourments mais rien à voir avec l’Enfer car ici elles ne soupirent pas et acceptent l’attente avant la montée vers les cercles célestes. Dante lui-même passera par diverses étapes (la Porte synonyme de passage de l’Antipurgatoire vers le Purgatoire, le mur de flammes pour aller vers le Paradis terrestre…). Il aura appris tout au long de l’ascension sur l’Amour, le libre arbitre ou encore la constitution de l’âme.
Mais le Purgatoire se révèle surtout par ses derniers chants, d’une beauté extrême et emplis d’une lumière, de moins en moins aveuglante pour Dante… mais incandescente pour le lecteur. Pour la première fois apparaît le personnage de Béatrice et ce moment avec tout ce qui s’en suit élève un peu plus, si cela fut encore possible, le récit de Dante au statut de chef d’œuvre intemporel.
Peut-on vraiment classer les parties de la Divine Comédie ? En rédigeant cette critique je me rends compte que mes propos sont aussi dithyrambiques qu’ils ne l’ont été pour l’Enfer et le seront pour le Paradis. Avant relecture j’avais souvenir d’un deuxième livre moins impressionnant et moins accessible. Ce n’est plus le cas désormais et la vision de Béatrice par Dante restera comme un des grands moments de mon "aventure" littéraire.

L’Enfer, le Purgatoire et le Paradis sont trois lieux différents mais peut-on vraiment les découper ?

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Intermède

8 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 15 mars 2011

Dante, toujours en compagnie de Virgile, on eût pu trouver pire guide, quitte les strates de l'Enfer, pour découvrir les corniches et assises du Purgatoire, beau et sémillant, où attendent les pécheurs. On retrouve les avares, coléreux et luxurieux, pour ensuite faire la connaissance de Béatrice.

L'espace de transition se fait, en effet, bien sentir, entre le paysage idyllique, les âmes en attente de leur sort et les interrogations subséquentes sur la morale.

Cet opus permet d'approfondir sa réflexion sur la hiérarchie des valeurs.

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