La Divine Comédie de Dante Alighieri
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
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Vous qui entrez, laissez là toute espérance...
On ne peut pas critiquer au sens propre du terme un monument littéraire tel que celui-ci mais tout ce dont j’ai envie, c’est de vous montrer le chemin, de vous guider vers la porte de l'Enfer de Dante, de cette oeuvre qui se visite plutôt qu’elle ne se lit, qui se découvre et qui fascine.
J'ai découvert l’Enfer de Dante pour un travail de fin d’année en rhéto, au cours de latin. Le but était de comparer son oeuvre avec l'Enéide de Virgile, lorsque Enée descend aux Enfers pour retrouver son père Anchise. Je ne sais pas pourquoi cette idée m’est venue mais tout ce que je sais, c’est qu'elle m’a permis d'entrer dans une dimension extraordinaire et troublante, dans un monde mystique dont les ressources littéraires, historiques et fantastiques, nous marquent et nous changent indéniablement.
Ce premier tome de La Divine Comédie est sans doute le plus célèbre. Et quand on le lit, difficile d’imaginer qu’il a plus de 700 ans. Tous les genres sont présents et s'ajustent les uns aux autres avec une efficace justesse : fantastique, poésie, philosophie, romantisme, mythologie, histoire, politique…
L’idée d'un récit écrit au 14e siècle risque peut-être d'en rebuter plus d'un… Et pourtant, et pourtant! Lorsque Dante parlait de la Divine Comédie, il ne la considérait jamais comme une fiction. ce qui convainquit nombreux de ses contemporains : cet homme était allé en Enfer, son teint olivâtre et sombre confirmait les ragots des femmes italiennes, sa peau avait fait la traversée des flammes d’outre-tombe… Comment pourrait-on être aussi précis si ce n'était en l’ayant vu de ses propres yeux ?
Dante est à un passage de sa vie où tout n’est que remise en question. Après avoir perdu la femme de sa vie, Béatrice, il connut une phase d’égarement avant de s'impliquer dans la vie politique de Florence au point même d'en être exilé.
Et puis vînt l'Enfer où il ne laissa de côté rien ni personne… Egaré dans une sombre forêt, il parvient, par l'intermédiaire de sa bien-aimée, à avoir la grâce de voyager dans l’au-delà. Il aura comme guide parmi les morts Virgile, « cette source qui répand si grand fleuve de langage ». Ensemble, il vont parcourir les cercles successifs de l’Enfer, répartis selon les péchés commis par les âmes de leur vivant. Et de rencontrer personnages mythologiques, historiques ou contemporains de l'auteur, ainsi que divers philosophes… Chaque rencontre est fascinante, surprenante, baignée dans une réflexion intimiste entre Dante et Virgile. Quelle richesse ! Et puis, quels textes magnifiques! Impossible de choisir un extrait plus représentatif qu’un autre.
Dante était sans nul doute un poète mais aussi un visionnaire doté d'une culture Immense. Son Enfer aux visions sombres et funèbres a excité l'imagination des peintres au fil des siècles mais aussi d’auteurs célèbres de XIXe siècle tels que Balzac, Stendhal, Baudelaire ou Dumas. Tous eurent l’intention de travailler sur une retraduction de la Divine Comédie mais seul Dumas se lança dans une version soignée en alexandrins. pour s'arrêter après le premier chant ! La poésie de l'horreur de Dante ainsi que sa créativité mystique n'eurent, semble-t-il, jamais d'égal…
Si, il faut bien le reconnaître, le texte demande souvent de se rendre aux notes en fin de livre pour ne pas passer à côté du sens des alexandrins, Dante nous plonge dans un monde envoûtant, attirant, déroutant et aussi... effrayant !
Des textes dont la puissance s'exerce encore sur nous après tous ces siècles, ça ne peut être que fascinant !
Faites ce voyage dans l’Enfer de Dante Alighieri, vous ne le regretterez pas. enfin, si vous osez !
Les éditions
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La Divine Comédie : L'Enfer de Dante Alighieri
de Dante Alighieri,
Flammarion
ISBN : 9782080707253 ; 2,98 € ; 04/01/1999 ; 380 p. ; Poche -
La Divine Comédie de Dante Alighieri
de Dante Alighieri,
Flammarion / Poesie Bilingue
ISBN : 9782080707277 ; 29,40 € ; 04/01/1999 ; Relié -
La divine comédie [Texte imprimé] Dante traduction, préface et notes par Jacqueline Risset
de Dante Alighieri, Risset, Jacqueline (Traducteur)
Flammarion / G.F.
ISBN : 9782081231559 ; EUR 10,20 ; 03/11/2010 ; 630 p. ; Broché -
La divine comédie [Texte imprimé] Dante Alighieri nouvelle traduction de l'italien et préface de René de Ceccaty
de Dante Alighieri, Ceccatty, René de (Traducteur)
Points / Points (Paris)
ISBN : 9782757868836 ; EUR 13,90 ; 24/08/2017 ; 704 p. ; Poche -
La divine comédie [Texte imprimé] Dante Alighieri traduction de l'italien, préface, notes et bibliographie de Danièle Robert
de Dante Alighieri, Robert, Danièle (Traducteur)
Actes Sud / Babel (Arles)
ISBN : 9782330147693 ; 13,50 € ; 10/03/2021 ; 928 p. ; Poche -
La Divine Comedie - L'Enfer, le Purgatoire, le Paradis.
de Dante Alighieri, de Lamennais, Félicité Robert (Traducteur)
ISBN : 9781502589873 ; 20,13 € ; 03/10/2014 ; 508 p. ; Broché -
La divine comédie [Texte imprimé] Dante traduction, préface et notes par Jacqueline Risset
de Dante Alighieri, Risset, Jacqueline (Traducteur)
Flammarion
ISBN : 9782080237224 ; 22,00 € ; 17/02/2021 ; 672 p. ; Broché -
La divine comédie [Texte imprimé] Dante publiée sous la direction de Carlo Ossola avec la collaboration de Jen-Pierre Ferrini, Luca Fiorentini, Ilaria Gallinaro... [et al.] traduction de Jacqueline Risset
de Dante Alighieri, Ossola, Carlo (Directeur de publication) Risset, Jacqueline (Traducteur)
Gallimard / Bibliothèque de la Pléiade
ISBN : 9782072888748 ; 68,00 € ; 14/10/2021 ; 1488 p. ; Cuir/luxe
Les livres liés
- La Divine Comédie
- La Divine Comédie - Le Paradis
- La Divine Comédie - Le Purgatoire
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La conscience dans l'Enfer
Critique de Frychar (NICE, Inscrit le 2 mars 2005, 76 ans) - 8 janvier 2023
Un tueur en série se fait appeler Minos en référence à la divine comedie. Minos dans la divine comédie est souvent interprété comme une allégorie de la conscience. Et l'oeil de verre du Minos du film fait penser à l'oeil d'Abel dans la conscience de Victor Hugo. Dans le film l'oeil de verre se reflète depuis l'intérieur sur les lunettes de soleil de Minos, Moissac allume la cigarette de Minos et Letellier remarque l'oeil de verre https://youtu.be/q4ze4CVgK0I . J'ai cherché les occurrences du mot verre dans la divine comédie. J'en ai trouvé 4 dans l'enfer, une dans le Paradis, une dans le purgatoire. Celle concernant le verre étamé dans l'enfer a retenu mon attention " 9. Et lui : « Si j’étais de verre étamé, ton image extérieure plus vite en moi ne se refléterait pas, que ne s’y reflète celle de dedans " . Les premiers miroirs apparurent au 13ème siècle https://proantic.com/magazine/…).. Le "miroir" de la divine comédie reflète l’intérieur et l’extérieur. L'oeil de verre de Minos dans le film lui reflète la mauvaise conscience de l’extérieur, mais il ne voit pas sa mauvaise conscience de l’intérieur, puisqu'un oeil de verre ça ne fonctionne pas !
Un monument littéraire
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 31 décembre 2019
La langue de Dante est belle, poétique et d'une richesse incroyable. Cet ouvrage est un véritable voyage dans l'au-delà et l'auteur nous guide à merveille. En fermant le livre le lecteur peut imaginer la carte du monde des morts. Il est possible de visualiser le cadre spatial tant les indications sont précises et organisées. Je rejoins le plus grand nombre en estimant que la section "L'enfer" est la plus captivante, mais cela est totalement subjectif.
Dans cette traversée du monde des morts, Dante est guidé par Virgile, qui cédera sa place à d'autres personnages plus tard comme Béatrice, sa muse.Dans les divers chants, le lecteur croise des philosophes, des figures mythologiques, des figures royales et toute une faune d'individus florentins ou toscans que l'auteur a intégrés dans "La Divine comédie" les immortalisant par là même. De la même manière que les scènes religieuses peintes à la Renaissance ont souvent pour cadre le pays de l'artiste, ici Florence est très souvent convoquée, tant dans les figures évoquées que dans le contexte historique de cette période. Face à tant de richesses, le lecteur ne peut lire rapidement cette oeuvre. Il est nécessaire d'en lire les notes nombreuses afin de mesurer la teneur et la richesse de cette oeuvre. Un lecteur pressé ne pourrait pas prendre plaisir à lire "La Divine comédie" tant elle est dense.
L'auteur cultive parfois des climats d'attente, attise notre curiosité, voire surenchérit afin d'impressionner le lecteur sur le spectacle horrible qui va se présenter à lui ou bien en évoquant une lumière quasi indescriptible dans "Le Paradis". Le lecteur jubile dans certains passages lorsqu'il rencontre des figures célèbres, tant historiques que mythologiques. Nous avons le sentiment que tout le monde gréco-romain se retrouve réuni dans cette oeuvre pour notre plus grand plaisir. Il est toujours jouissif de voir de grandes figures ressusciter sous le plume d'un grand écrivain. Et puis le personnage de Dante converse avec Virgile, avec certaines figures présentes dans l'oeuvre, ce qui ne peut que séduire le lecteur. Le passage ultime de "L'enfer" où nous rencontrons Lucifer est captivant, avec cette créature à moitié ensevelie dans la glace dotée de trois têtes dévorant trois traîtres célèbres. Chaque chant comporte 130 à 150 vers, ce qui permet de rythmer les aventures de Dante et de ne pas ennuyer le lecteur.
L'auteur a aussi beaucoup d'imagination quand on pense aux tortures infligées aux pécheurs. Cette géographie de l'au-delà aussi rend ce voyage presque pictural. Il y a même beaucoup de modernité de cette manière de dépeindre ces périples. On a presque l'impression de sortir d'un film épique avec les paysages fermement inscrits sur notre rétine. Que l'on soit croyant ou non, cette oeuvre ne peut que stimuler notre imagination et matérialiser certains questionnements sur ce qu'il y aurait après la mort.
Cette oeuvre a eu un impact sur de nombreuses œuvres littéraires et picturales. L'on rencontre régulièrement des tableaux en lien avec certains épisodes de "La Divine comédie" dans bon nombre de musées mondiaux, surtout ceux qui concernent "L'Enfer". Le XIXème siècle était très porté sur l'oeuvre de Dante, grandement négligée malheureusement au XXème siècle même si Samuel Beckett en était un grand lecteur.
Une oeuvre qui paraît impressionnante, mais elle reste accessible. Il serait dommage de s'en priver !
Des délits et des peines après la mort
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 9 mars 2011
Chacun d'eux est réservé à un type de locataires en fonction du mal qu'il a commis de son vivant, qui l'a conduit ici. Il leur est assorti une peine particulière, corollaire de la faute qui justifie leur présence.
Chaque chant décrit chaque cercle et giron, est l'occasion de décrire une morale, de justifier les sanctions éternelles à chaque trait de caractère répréhensible.
Ces descriptions fantastiques soulèvent beaucoup d'interrogations théoriques. Les sept fameux péchés capitaux sont sanctionnés, ce qui pourrait être revu et corrigé. Toutes ces fautes sont-elles si graves ? ou comparables ? En quoi ces peines fantastiques, relevant souvent de la torture, sont-elles assorties et proportionnées aux délits, crimes et travers moraux auxquelles elles s'appliquent ?
Ces chants sont rédigés à la fin du XIIIème siècle, et semble contenir beaucoup de considérations désuètes et devenues hors de propos, mais justifiées pour l'époque, donc non anachroniques, en raison de la toute puissance du christianisme, seul terreau liant de l'occident, face à des systèmes féodo-vassiliques morcelés.
Ce livre est crucial pour s'interroger sur la morale, la théologie, mais aussi le droit : il pourrait être lu en parallèle de Des délits et des peines, de Cesare Beccaria, lui aussi Italien.
Difficile à apprécier
Critique de Florian1981 (, Inscrit le 22 octobre 2010, 43 ans) - 26 décembre 2010
Les points négatifs :
- le style est vraiment daté. Si certains chapitres se lisent simplement, d'autres sont vraiment compliqués à bien comprendre.
- le livre est historiquement très daté. Dante fait souvent allusion à ses contemporains, hélas beaucoup d'entre eux ne sont pas restés célèbres de sorte qu'on ne sait jamais de qui il s'agit et ce qu'ils représentent comme péché. Heureusement il y a les renvois en annexes qui expliquent bien. Mais hélas c'est le troisième défaut :
- difficile de lire correctement le livre quand il faut se rendre tous les 3 vers en annexe pour comprendre de quoi ou qui on nous parle.
En conclusion: une lecture trop ardue pour pouvoir l'apprécier pleinement.
Le meilleur de la divine comédie!
Critique de Ngc111 (, Inscrit le 9 mai 2008, 38 ans) - 4 janvier 2009
Pourtant, avec de la persévérance et une édition aux notes bien utiles, on finit par admirer le travail de Dante. Celui-ci nous livre une vision des enfers plus étouffante que jamais et à la structure désormais mythique.
L'Enfer reste sans doute pour moi la meilleure partie de cette formidable trilogie qu'est la divine comédie.
Le chemin vers la lumière débute dans l'ombre...
Chef d'oeuvre
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 14 avril 2008
Agréable relecture
Critique de Fa (La Louvière, Inscrit le 9 décembre 2004, 49 ans) - 14 décembre 2007
Gallimard propose ici une édition bilingue d'extraits de la Divine Comédie.
La traduction est ici bien plus agréable et abordable. Cette oeuvre reste franchement incontournable. Seul petit bémol, quant à la suppression de certains passages.
Mythologie et Religion
Critique de FightingIntellectual (Montréal, Inscrit le 12 mars 2004, 42 ans) - 3 mai 2006
Même si le fait d'avoir digéré sept cent ans d'histoire peut rendre "La Divine Comédie" désuète à tous ces bien-pensants qui passent de Zola à Dan Brown entre deux tasses de camomille et un MacPoulet, son recul temporel ne fait que dégager de nouvelles significations et de nouvelles implications face à notre époque.
Dante interroge le besoin religieux de l'homme contemporain. Cette visite guidée des lieux damnés et célestes, bâtie selon les règles de la poésie épique nous met face à l'évidence de la similarité de la religion catholique avec ce qu'on considère maintenant la mythologique gréco-romaine, mais qui, à l'époque était aussi sérieusement considérée qu'une religion comme le catholicisme dont il est ici question.
Aimons-nous nous faire raconter des histoires au point d'y remettre notre vie et notre mort? Une oeuvre énorme au point de vue spirituel, politique et historique. Laissez Dante vous ébranler.
A rester sans voix
Critique de Fa (La Louvière, Inscrit le 9 décembre 2004, 49 ans) - 14 mars 2005
Dante est simplement extraordinaire et sa divine comédie mérite sans détour son qualificatif.
Une fois cet ouvrage lu, vous découvrirez combien cet ouvrage maintes fois évoqué mais somme toute mal connu, car - il faut bien l'avouer - fort difficile, a été intensément utilisé comme source d'inspiration artistique.
La présente critique ne vaut pas seulement pour le premier tome, mais également pour le Purgatoire ou le Paradis.
Une lecture indispensable ! Très ardue, mais tellement riche.
Le Plus Grand De Tous Les Temps, la main de Dante est la main de Dieu
Critique de Don_Quichotte (Metz, Inscrit le 31 mai 2004, 37 ans) - 6 août 2004
Le purgatoire s’ouvre sur un paysage grandiose, une immense montagne s’élève d’une île où des milliers d’âmes arrivent par bateaux pour traverser la vallée des princes, l’antipurgatoire puis les sept corniches afin de se purifier des péchés avant d’atteindre le paradis… L’ambiance du purgatoire est beaucoup plus calme mais infiniment lente. L’attente se poursuit comme il se doit, et Dante continue de monter en se purifiant à chaque corniche tout en continuant de croiser des hommes qu’il a connu durant sa vie. Le paradis terrestre marque le séparation de Virgile et de Dante, car dans le paradis il sera guidé par Béatrice en personne. La beauté des lieux subjugue totalement Dante, le laissant pantois devant tant de magnificence, qui augmente continuellement jusqu'à la consécration suprême, la béatitude divine et céleste pour Dante.
La Divine Comédie n’a pas vraiment d’histoire, ce n’est pas romancé donc le suspense est inexistant mais c’est une ode à la beauté de l’âme de Béatrice opposée aux ténèbres qui gouvernent l’esprit des autres Hommes… C’est l’un des plus grands monuments littéraires qui existe au monde et l’exaltation naissant de la lecture fait brûler l’esprit de ceux qui d’aventure ont voulu suivre Dante… Le génie Italien a inspiré ses contemporains comme Boccace ou Pétrarque, mais il marqua aussi de nombreux écrivains des siècles suivants, les plus grands auteurs en particulier…
Le meilleur
Critique de Don_Quichotte (Metz, Inscrit le 31 mai 2004, 37 ans) - 1 juin 2004
Bravo
Critique de Platonov (Vernon, Inscrit le 7 septembre 2001, 41 ans) - 31 décembre 2001
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