Le roman de Renart de Collectif

Le roman de Renart de Collectif

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Lolita, le 18 décembre 2001 (Bormes les mimosas, Inscrite le 11 décembre 2001, 38 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 8 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 348ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 11 079  (depuis Novembre 2007)

Le Moyen-Age

Le roman de Renart est un groupement de petits contes sous forme de fiction animale qui symbolise bien la société du Moyen-Age. Il a été écrit entre le XII¡ et XIII° siècle.
Il y en a tout 11 contes qui racontent une histoire riche en péripéties.
L'action a deux objectifs principaux : faire rire et faire réfléchir. Et c'est réussi! Le personnage principal que l'on retrouve dans chaque conte est Renart, un être rusé. Mais ils mettent aussi en scène des animaux. Cette ruse permet aux auteurs de critiquer indirectement le caractère et la conduite des hommes, et de faire vivre sous nos yeux la société du Moyen-Age.
Renart, le personnage principal, a tous les attributs d'un baron, il possède une terre et un château, marié et père de famille, il est également chrétien.
Le récit est à la fois satirique, comique, rempli d'aventures... Vraiment adorable!

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Le triomphe du pourri

4 étoiles

Critique de Froidmont (Laon, Inscrit le 28 octobre 2022, 33 ans) - 3 juillet 2024

Critique établie sur l'édition Hatier de 1993, reprise de l'édition de 1977.

Le zèbre psychologue
Pourriez-vous expliquer pourquoi donc vous mentez ?
Pourquoi ressentez-vous ce besoin de tromper ?
Pourquoi à chaque fois que l’on vous fait confiance,
Vous faut-il nous trahir et nous mettre en défiance ?

Renart
Je ne sais pas docteur. Mais c’est plus fort que moi.
Quand un visage niais arrive et que je vois
Qu’il est prêt à tout croire de ce que je dis,
Il faut que je le trompe et que je rie de lui.
Qu’on se voie dans un val, qu’on se voie sur un mont,
Je veux le voir tomber plus bas que de raison.

Le zèbre psychologue
Concernant Ysengrin, que vous flouez souvent,
Pourquoi donc sur votre oncle un tel acharnement ?

Renart
C’est le roi des benêts ! Si vous voyiez sa face,
Quand il comprend qu’il est victime d’une farce,
Mais c’est irrésistible ! Comment ne pas agir ?
Dans le fond ce ne sont que d’innocents plaisirs !

Le zèbre psychologue
Mais lui couper la queue !

Renart
J’avoue, c’était poilant !

Le zèbre psychologue
Humilier ses enfants et violer dame Hersent !

Renart
Vous l’avez dit vous-même, il n’avait plus de queue !
Pauvre dame quand même avec un eunuque !
Et si je suis coupable de l’horrible outrage,
C’est bien à moi, monsieur, de compenser l’hommage !

Le zèbre psychologue
Et quand vous avez dit à ma femme Lucienne
Que vous m’aviez surpris avec la dalmatienne ?

Renart (dissimulant son sourire sous une grimace de malaise)
J’avoue, monsieur, mon œil a cette forfaiture
Qu’il ne différencie les tâches des rayures ...

Je n’aime pas Renart, il est juste méchant. Au début, il est vrai, qu’il nous semble amusant : il est un peu rusé, joue quelques vilains tours ; c’est Denis la malice en plus roux et plus lourd. Mais il sombre très vite dans la cruauté faite pour son plaisir en toute gratuité. Qu’il soit méchant, passons ! mais il faut qu’il le paye. Or toujours son paiement est mis à la corbeille. Sans demander la mort, au moins le rendre agomphe ! Et moi tous ces récits où les pourris triomphent me rebutent, m’ennuient et en fin me déçoivent. Ça fait trop réaliste et alors ça déprave.
Toutefois l’édition n’est pas sans intérêt, puisqu’elle se munit d’un assez bon dossier, repose en son contexte dans le Moyen-Age et les faits culturels et les faits de langage. Par contre j’aimerais pointer un peu du doigt la belle maladresse que l’éditeur a en présentant l’ouvrage au public des scolaires, ouvrage qui demeure un temps sur l’étagère, en allant comparer sans plus de précision le roman de Renart avec un film sans nom : « Rappelez-vous le grand film de Jean Anouilh passé à la télévision pour les fêtes du Nouvel An 1977. »

Des jolis textes

7 étoiles

Critique de Marcel11 (Paris, Inscrit le 23 juin 2011, 26 ans) - 24 mars 2012

Renart est un goupil bien personnifié qui est le plus grand trompeur. Il aime tromper tout le monde : son compère Ysengrin le loup, Tibert le chat, Tiécelin le corbeau et le roi Noble le lion. Il les trompe de façon drôle et cruelle. Je n'ai lu que des adaptations en prose de ce recueil d'aventures poétiques, mais il m'a bien plu, en particulier la pêche à la queue, le coup le plus ignoble de Renart.

En livre audio pour les jeunes

8 étoiles

Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 24 juillet 2011

Petit clin d'œil à ce fameux "Roman de Renart" que je viens de redécouvrir de bien agréable manière : en livre audio ! En effet, la collection Ecoutez Lire de Gallimard a à cœur de remettre au goût du jour certains classiques, qu'elle propose lus par des comédiens dynamiques. C'est plaisant et ludique, surtout dans le cadre de cette œuvre-ci !

Quel personnage, ce Renart !

Vol, perfidie, mensonge, séduction, tous les moyens sont bons pour permettre à Renart d’arriver à ses fins : avant tout, se remplir le ventre et, au passage, faire un ou deux mauvais coups à ses congénères. Et pour ce qui est d’embobiner, le « roi des fourbes » a plus d’un tour dans son sac !

Le livre audio dispose, de plus, d’un petit lexique de la langue d’époque, pour ceux à qui un « courtil » ou un « vilain » ne voudraient pas dire grand-chose.

Un agréable moment, donc, d’autant que la voix et la lecture taquine de Domnique Pinon donnent au récit une pointe d’espièglerie tout à fait à propos !

Que de gens ont espéré, que de gens ont essayé !

8 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 19 décembre 2001

Et cela à travers les siècles !... Mais ne rêvons pas trop, qui lit ?... Et surtout ce genre de livres là !... Nous sommes à tout casser un minuscule pourcentage de la société globale. Cela ne veut d'ailleurs pas dire que les gens qui ne lisent pas ne pensent pas (loin de moi cette idée), mais le tout ensemble reste une très petite minorité. Les gens n'aiment pas se poser trop de questions. D'ailleurs, à le faire, cela ne rend que les choses plus complexes, alors ils n'en voient pas trop la nécessité...Le cinéma doit aussi contribuer à aider un peu, parce qu'il est plus facile à aborder, mais cela suppose toujours que l'on n'aille pas voir n'importe quoi. La Télé aussi, mais... De toute façon, il faut continuer à y croire et à espérer, mais ce sera lent...très lent...

sans vouloir lancer un débat...

9 étoiles

Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 19 décembre 2001

Je me dois quand même de répondre... En fait, ce n'est pas tellement que je crois que l'être humain changera un jour, jamais, bien sûr, il ne deviendra bon et vertueux, diable, pourquoi le deviendrait-il ? Non, mais il se trouve que j'ose croire qu'il existe sur cette terre certains êtres à part qui ont réussi à englober les notions de Bien et de Mal au niveau de l'Univers (hou là, mysticisme quand tu nous tiens !) et qui font tout pour tirer vers le haut cette immonde masse grouillante de pourceaux de Panurge (les moutons c'est encore trop gentil !). N'oublie pas que je suis Nietzschéen, je crois au surhomme... Et le Roman de Renart, du haut de son millénaire, devrait nous ouvrir un peu plus les yeux sur notre non-évolution pathétique !

Allons, Pendragon ! Tu n'y penses pas !

8 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 19 décembre 2001

Tu attends encore l'arrivée sur le marché d'une espèce nouvelle ? "L'homme vertueux et droit" ? Personnellement, je ne rêve plus à une telle apparition ! Si c'était possible, en quelques millions d'années on aurait du y arriver, non ?... Il n'y a qu'un seul endroit où il existe: sur les faire-parts de décès !... Là, tous sont vertueux, vertueuses, bon maris, bonnes femmes, bon pères, bonnes mères, désintéressés, désintéressées etc. Comme dit Erich Maria Remarque dans "L'Obélisque Noir": " La créature humaine, dotée d'un incroyable talent pour le mensonge et l'illusion, se surpasse dans la littérature mortuaire. Mais le plus étonnant est qu'elle se laisse prendre à son jeu."

C'est surtout...

9 étoiles

Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 19 décembre 2001

Tu le signales dans ta critique, mais je pense qu'il faut cependant insister un peu plus sur le fait qu'il s'agit là d'une critique très profonde et très acerbe de l'être humain, du pouvoir, des dogmes et des religions. Toujours prêt à trahir son compère Ours, toujours prêt à manger son comparse Lièvre, le Goupil est un être vil et abject qui se sort de toutes les situations en écrasant, trahissant et dénonçant les autres... et il ne se retrouve que trop rarement puni ! Ces "contes" ne sont finalement pas très drôles quand nous observons bien tous les tenants et aboutissants des aventures que vivent nos compagnons. Ecrit au Moyen-âge, certes, mais d'une toujours brûlante actualité ! L'être humain changera-t-il un jour ?

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  Nouvelle traduction du Roman de Renart... 2 Saule 20 novembre 2010 @ 12:40

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