Complexe du chimpanzé (Le), tome 3 : Civilisation de Richard Marazano (Scénario), Jean-Michel Ponzio (Dessin)
Catégorie(s) : Bande dessinée => Sci-fi & fantastique
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épique ou toc ?
J’ai déjà dit en ces lignes combien j’étais fan de Jean-Michel Ponzio et de sa technique de dessin si particulière à base de photographies travaillées et intégrées dans les histoires. Ca aurait pu n’être que du roman-photo, mais les mises en scènes savamment étudiées font facilement oublier les modèles initiaux pour constituer des univers convaincants. A peine, peut-être, des postures un peu figées, mais bien peu de choses à redire face à la réalisation finale. Mais trêve de palmes tressées à JM Ponzio. Attardons-nous plutôt sur le scénario…
Les tomes 1 et 2 nous avaient scotché, avec cette histoire d’astronautes revenus du passé, entités incompréhensibles car déjà revenues une fois sur Terre, comme des avatars de choses qui avaient déjà existé et dont le cosmos imaginait une nouvelle destinée. Un phénomène suffisamment inquiétant pour mobiliser les meilleurs agents des Etats-Unis et leurs meilleurs astronautes chargés d’aller chercher dans l’espace l’explication de cette réécriture fort peu cartésienne de la destinée des hommes confrontés aux étoiles.
Alors, évidemment, on attendait le tome 3 avec intérêt, espérant qu’il démêlerait l’écheveau des questions demeurées sans réponse de manière originale. Et là, je le dis tout net : déception !
1. Parce que les astronautes à la dérive dans l’espace se réveillent pour découvrir qu’ils ne sont plus seuls (ô originalité), et d’une manière qu’on nous a déjà rabâchée à plusieurs reprises en d’autres endroits : du déjà vu dans pas mal de romans / films de science-fiction (que je ne citerai tout de même pas car il ne faudrait pas déflorer le peu d’histoire).
2. La « quête » qu’ils poursuivent pendant tout l’album est tout de même prodigieusement tirée en longueur. Un suspense aussi similaire à d’autres aurait gagné à être plus succinct.
3. Le deus ex-machina qui permet à l’héroïne de s’échapper a justement le désavantage d’être un… deus ex-machina, donc une échappatoire artificiellement plaquée sur une intrigue qui aurait mérité un meilleur dénouement.
4. Le « phénomène » qui explique les avatars multiples est un peu décevant. (Mais là, c’est peut-être dû à ma (dé)formation en physique qui fait que ça ne m’a pas du tout convaincu et pas plus fait rêver.)
Autrement dit, on espérait un final épique, on a droit à un dénouement toc.
Les éditions
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Civilisation [Texte imprimé] scénario et storyboard, Richard Marazano dessins, Jean-Michel Ponzio
de Ponzio, Jean-Michel (Illustrateur) Marazano, Richard (Scénariste)
Dargaud
ISBN : 9782205060218 ; 14,50 € ; 07/11/2008 ; 57 p. ; Album
Les livres liés
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Très esthétique... mais des longueurs, avant une chute un peu décevante
Critique de PPG (Strasbourg, Inscrit le 14 septembre 2008, 48 ans) - 9 avril 2010
Maintenant, on ne peut dégager une critique complète sans oublier le scénario, qui est conçu ici en une trilogie. Force est de constater qu'il est difficile pour nous lecteur d'interrompre brutalement la compagnie de personnages que l'on vient à peine de connaître (ceci est récurrent dans différentes séries). Cependant, ce troisième opus tire un peu en longueur. C'est parfois poussif, même si le suspens demeure tout le long, ce qui est un peu paradoxal il faut l'avouer. Mais on en attend toujours beaucoup quand notre coeur palpite de façon exponentielle. Donc, on peut être déçu quant à la chute qui est à la fois précipitée et trop brève.
La chute d'une épopée surnaturelle
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 19 février 2009
Et, après coup, Helene apprend que sa fille Sofia, involontairement délaissée, a entamée la même carrière. Au passage, son prénom signifie sagesse en grec.
L'histoire se répète donc : même en science-fiction, la vie est condamnée à s'enchevêtrer dans d'éternels recommencements, tels d'innombrables tonneaux des Danaïdes.
Si le lecteur s'est attaché à l'héroïne, cette fin en quasi-queue de poisson ne manquera pas de le laisser amer, et m'a laissé un peu sur ma faim.
Mais, au-delà de ça, et en sus de l'esthétisme sombre du dessin, la trame générale de cette saga invite à la réflexion métaphysique, ce qui est loin d'être négligeable, et à l'utilité de la conquête spatiale.
Mon amie de post-adolescence m'a donc permis une belle évasion intellectuelle, et je l'en remercie.
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