Pour qui sonne le glas de Ernest Hemingway
(For Whom the Bell Tolls)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Un très grand roman du siècle, une grande écriture
Le personnage principal de ce livre s'appelle Robert Jordan. Il est spécialiste en dynamite et le quartier général républicain l’envoie dans les montagnes chez les maquisards.
Sa mission est simple, mais cruciale : faire sauter un pont au bon moment. Pas trop tôt, pas trop tard. Les républicains déclencheront une offensive et Jordan ne doit faire sauter le pont que si les troupes franquistes tentent de s’en servir pour faire passer des renforts et faire échouer l’offensive. Dans le maquis Jordan est entouré de plusieurs hommes dont Pablo est le chef. Ce dernier pense plus à sa petite guerre personnelle qu'aux intérêts de la République. Mais Pilar (Hemingway donnera plus tard ce nom à son bateau pour la pêche au gros), est une véritable républicaine et a une réelle influence sur Pablo et ses hommes. Il y a aussi Maria, très belle jeune femme, qui a fortement souffert des troupes franquistes et s’est réfugiée là.
Laissons l'histoire se dérouler…
Hemingway a une façon bien à lui d'écrire : il est très concis. C’est l’influence de son métier de journaliste qui ressort. Il luttera toujours contre les mots de trop. Un jour Faulkner, au style opposé, dira de lui que son vocabulaire ne tenait qu'en bien peu de mots. Sa réponse sera dans le genre : il ne me semble pas nécessaire que le lecteur doive prendre le dictionnaire pour arriver à comprendre des émotions. Et Hemingway s'y connaît pour faire passer les émotions, souvent suggérées plutôt que décrites. Son style a frappé son époque et nombreux sont ceux qui s’y sont essayés. Cette capacité de concision a d’ailleurs fait de lui un des grands spécialistes de la nouvelle. Il en écrira toute sa vie et Gallimard vient de les rassembler toutes en un seul volume, classées par ordre chronologique : une merveille !
Les thèmes de " Pour qui Sonne le Glas " sont ceux de l'ensemble de l'œuvre d'Hemingway. La lutte contre la mort, mais accompagnée de l'acceptation et de la volonté de l'affronter. C’est elle qui donne son sens à la vie et la capacité de l'affronter faitr la grandeur de l’homme. À la guerre, en tauromachie, à la chasse : le combat est le même. Il est imprégné du mythe de la virilité, qui ne va bien souvent de pair d'ailleurs qu'avec la peur de l'impuissance. L’homme a à faire ce qu’il doit, indépendamment du prix à payer pour cela. Déjà blessé, Robert Jordan fera ce qu'il doit, mais pas sans mal. Il souffre d’une fracture ouverte de la jambe, pense à se suicider avant que d’être pris, mais il pense au pont et se dit : " Non, ce ne serait pas bien. Parce qu’il y a encore quelque chose que tu peux faire. Tant que tu sais ce que c'est, tu dois le faire. Tant que tu te rappelles ce que c’est, tu dois l'attendre. Allons, qu’ils viennent. Qu'ils viennent ! ".
Il nous donne une vision très juste de ce qu'est une guerre civile : le fils contre le père, le frère contre le frère, l'oncle contre le neveu. C’est la guerre la plus horrible qui soit et il n’est pas étonnant que l'Espagne en soit toujours marquée à ce jour. Un sondage fait, il y a quelques semaines, lors des fêtes pour le vingt-cinquième anniversaire du règne du Roi Juan Carlos, a révélé que plus de 62 % des jeunes se considéraient encore comme concernés par cette guerre !
Si vous ouvrez ce livre, je pense que vous ne voudrez plus l'abandonner !
Les éditions
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Pour qui sonne le Glas de Ernest Hemingway
de Hemingway, Ernest
le Livre de poche
ISBN : 9782253012320 ; 4,26 € ; 01/09/1971 ; 511 p. ; Poche -
Pour qui sonne le glas
de Hemingway, Ernest
Gallimard / Folio
ISBN : 9782072729935 ; EUR 9,00 ; 11/05/2017 ; 512 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (13)
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Rasoir !
Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 6 août 2019
Robert Jordan, soldat américain dans la guerre d’Espagne, a reçu pour mission de détruire un pont lors d’une offensive contre les fascistes pour empêcher leur retraite. Pendant 3 jours, il attend en compagnie de partisans républicains, préparant minutieusement l’opération. Dans ce huis-clos, certaines tensions naissent, ainsi qu’un amour...
L’auteur se complaît dans des dialogues et monologues sans fin. C’est d’un ennui mortel ! Tout est attente et on ne peut même pas dire qu’un petit suspense viendrait relever le tout à la fin !
L’auteur offre une certaine réflexion sur la mort et sa justification, les réactions et séquelles de ceux qui ont tué, etc. Mais je n’ai pas trouvé ces réflexions transcendantes ; elles en restent principalement à l’état de questionnement.
J’ai dû me forcer pour terminer…
Très beau livre
Critique de Benson01 (, Inscrit le 26 mai 2012, 28 ans) - 6 juillet 2013
Pour qui sonne le glas est une œuvre pleine d'humanité se déroulant durant la guerre d'Espagne. Le livre met en scène un groupe de républicains chargés de faire sauter un pont afin de nuire aux fascistes. L'aventure est rythmée par l'émotion et les sentiments, en particulier par la belle histoire d'amour entre Maria et le héros anglais, Robert Jordan, venu combattre pour son idéologie républicaine. C'est tellement beau sous l'écriture d'Hemingway qu'il en est facile pour n'importe quel lecteur de venir à bout de ces 500 pages. Les personnages principaux sont très vivants, l'histoire ne manque pas d'intérêts et de rebondissements bref, c'est une lecture enrichissante et passionnante.
La fin du roman est typique dans les livres d'Hemingway il me semble. Très dure et très triste mais jamais sans émotions.
Voilà un ouvrage que je recommande chaudement.
Destination finale
Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 28 mars 2013
Après avoir lu Malaparte tous les autres romans ayant pour toile de fond la guerre sous toutes ses formes font pâle figure.
Pour qui sonne le glas est bien écrit, il est profondément humain et décrit parfaitement les différents sentiments de protagonistes charismatiques: Pablo, quel personnage!
Pourtant pour moi il n'y a pas photo avec Kaputt et la Peau qui lui sont bien supérieurs, plus marquants. Après ce n'est qu'une question de goût.
Au final, un bon roman, à lire assurément, mais pas si exceptionnel que cela.
Du grand Hemingway!
Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 12 janvier 2013
Pour qui sonne le glas
Critique de Exarkun1979 (Montréal, Inscrit le 8 septembre 2008, 45 ans) - 6 août 2011
À mes yeux, le livre parle beaucoup de la violence de l'être humain. L'homme est prêt à tuer d'autres hommes parce qu'ils ne pensent pas de la même façon. C'est aussi un peu l'histoire du début du XXe siècle. Dans ce livre, on voit que communisme ou fascisme, c'est du pareil au même car le seul but est d'éliminer physiquement les gens qui ne sont pas en accord avec l'idéologie. Il y a même pire encore, il y a ceux qui ont la même idéologie et qui sont éliminés pour avoir été ami avec la mauvaise personne.
Ce livre tourne donc beaucoup autour de la mort, surtout celle qui se produit au combat. Mourir pour la liberté ou tout autre concept idéologique.
À couper le souffle
Critique de Jwpack (, Inscrit le 1 novembre 2010, 44 ans) - 4 décembre 2010
Avant d'entamer ce livre, j'avais d'emblée quelques préjugés, qui se sont très vite évanouis à la lecture des premières lignes. En effet, je croyais qu'Hemingway était un poète, un auteur classique qui serait difficile à interpréter. Je ne sais d'ailleurs pas trop pourquoi. Je m'attendais à des proses qui devaient nécessiter l'utilisation d'un dictionnaire à chaque phrase. Je me suis trompé. Il s'agit d'un roman fluide, sympathique à quiconque aimant la lecture et d'une beauté extraordinaire.
Voici un court résumé selon Wikipédia: "L'histoire raconte la mission d'un jeune professeur américain, Robert Jordan, engagé dans les Brigades internationales, qui est envoyé en Castille par le général Golz pour faire sauter un pont."
J'ai mangé les premières pages à une vitesse hallucinante. La première soirée, j'en étais rendu presque à la moitié du livre, en me demandant comment j'avais fait pour arriver aussi vite à lire 252 pages. L'histoire est passionnante, captivante et émotionnelle à souhait. Que dire de la finale...
C'est dans cette finalité qu'on retrouve la beauté du roman. C'est dans la manière d'écrire qui nous permet l'incursion dans les pensées de Jordan comme si c'était les nôtres. Je suis maintenant un fervent accro à Hemingway et je m'attarderai sous peu à la lecture de toutes ces œuvres.
À conseiller à tous. Ces romans sont des bijoux de littérature, d'une facilité de lecture déconcertante pour tous ceux croyant, comme moi, que les classiques sont écrits dans un français hautain. Ce n'est pas le cas.
Ma note: 5 étoiles sur 5
Je ne trouve pratiquement aucun point négatif. En fait, le seul serait l'un des chapitres qui m'a donné un peu de difficulté, mais seulement par l'utilisation de plusieurs noms et un peu d'explication politique, mais sans plus. L'auteur ne s'y attarde pas vraiment.
James W. Pack
Que dire de plus?
Critique de PA57 (, Inscrite le 25 octobre 2006, 41 ans) - 19 mars 2009
Je le conseille vivement.
Comment ne pas en sortir transformé?
Critique de Soldatdeplomb4 (Nancy, Inscrit le 28 février 2008, 35 ans) - 27 janvier 2009
Pour ce qui est de ce qu'il faut tirer de ce livre, les autres critiqueurs libres l'ont dit mieux que moi.
Mais je tiens à signaler que si le début peut paraître longuet, il faut s'accrocher. Les 200 dernières pages sont magistrales, les 100 dernières à couper le souffle, les 50 dernières énormissimes, et je n'ai pas de mots pour les dix dernières.
Je suis soufflé. J'enlève une étoile pour le début un chouille trop long, mais tant de longueur avec tant de style, c'est excusable!
La mort au bout du chemin
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 24 janvier 2005
Ce roman raconte les 72 heures durant lesquelles ils vont se préparer tant matériellement que psychologiquement à cette attaque dangereuse. Pour eux, c’est l’occasion de s’interroger sur leur mort imminente, sur l’absurdité mais aussi l’utilité de la guerre d’Espagne, sur l’amour,…. Tout comme « La condition humaine » d’André Malraux, « Pour qui sonne le glas » est l’un de ces romans dont on ne peut ressortir que différent après la lecture.
Derniers jours d'un condamné
Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 6 juin 2004
Robert Jordan est un personnage fascinant, solide et vulnérable, décidé et parfois douteux de son propre sort. Il vit cet amour auquel il ne croyait pas, cet amour qui le rend plus faible tout en le confortant dans son désir d'exister, d'agir.
La Maria, douce, enfantine, naïve et pourtant souillée, se lavant dans cet amour. Pilar, la femme-homme, la courageuse, la rebelle, l'aimante, la jalouse, la douloureuse, la laide et si avide d'amour Pilar.
S'il est concis dans les mots, Hemmingway ne l'est pas dans le développement de son récit. Il s'ancre, s'étale, fait vivre ces derniers jours au centuple. Il aime ces êtres qui prennent corps dans ses pages, ça se sent. Il aime ces vies fortes et tellement autres.
La conscience de la mort qui est si proche, cette lutte envers l'idée même de la mort alors que celle-ci ne fait que croître et prendre de l'ampleur.
C'est un grand roman, en souffrance. Un roman fait d'exaltation, de victoire et d'amour de la vie. C'est une compréhension, une acceptation de cette mort qui nous concerne tous.
Un livre impressionnant, lourd, qu'il m'a fallu apprendre à comprendre, à découvrir, à finalement aimer. Jusque dans ces dernières pages où tout le reste nous submerge.
Tout a été dit
Critique de Sorcius (Bruxelles, Inscrite le 16 novembre 2000, 54 ans) - 24 février 2001
Je l'ai lu il y a plus de 10 ans, et si les détails se sont effacés de mon esprit, les impressions très fortes sont toujours là. J'étais en vacances à Biarritz, dans un camping, et je ne fermais mon livre, très tard, que pour me réveiller à l'aube et le reprendre très vite. J'étais d'ailleurs amoureuse de Jordan... mais ça, c'est une autre histoire...
Un classique moderne.
Critique de Mauro (Bruxelles, Inscrit le 20 février 2001, 61 ans) - 23 février 2001
Un de mes livres préférés
Critique de Francassa (Paris, Inscrit le 8 janvier 2001, 53 ans) - 8 janvier 2001
Je l'ai commencé un soir, je l'ai lu en deux nuits, c'est un souvenir formidable. Je l'ai lu en français, et ça m'a donné envie de connaître la VO, je l'ai donc relu et le plaisir était encore plus grand.
Je crois que c'est le livre qui m'a fait vraiment découvrir et aimer Hemingway, je le conseille à tous ceux qui veulent pénétrer dans son univers.
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L'écriture d'Ernest Hemingway | 4 | Jules 2 | 8 juin 2004 @ 19:31 |