La route du retour de Jim Harrison
(The Road Home)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Les personnages, la nature, la profondeur et les qualités d'écriture
Je ne vois pas l’utilité de remettre ici la biographie de l'auteur, ni les thèmes chers à Harrison. " La Route du Retour " est de la même veine que " Dalva ".
Loin de moi l'intention de dire que ce livre ne serait qu'un " remake " de " Dalva " car cela n'est vraiment pas le cas !. Ce livre est une merveille en soi, bien qu'il vaudrait mieux, pour une meilleure compréhension, avoir lu le premier.
Ce livre se découpe en plusieurs parties. Nous commençons par le récit du grand-père, John Wesley Northbridge. Puis vient le récit de Nelse, le fils de Dalva. Son enfance, dans sa famille adoptée, ses réflexions, alors qu’il tourne en cercles concentriques autour du ranch de sa mère.
Nous passons alors à Naomi, la mère de Dalva. Vient ensuite le récit de l'oncle Paul, avant que Dalva elle-même ne rencontre son fils.
L’histoire de la vie du grand-père est extraordinaire et, tout comme Naomi et Paul, il nous apportera des éléments qui nous feront encore mieux comprendre certaines situations reprises dans " Dalva ".
Nelse est passionné par la nature et s’y livre à des recherches entre autres ornithologiques. Il est bien le fils de Dalva et le petit-fils de John Wesley ! Il n'aurait pas renié cette phrase de son grand-père: " Nous avons reconstruit l'Allemagne en une petite douzaine d’années tout en ignorant consciencieusement le sort de nos premiers citoyens, mais notre théocratie imbécile nous assure que le Dieu de Moïse et Jésus ont chaudement approuvé le moindre de nos agissements " (voir ici la préface de Jim Harrison pour le livre " Sur la Piste de Big Foot " de Le Quérec).
Une pensée de Nelse: " Ma copine Zen disait toujours que nous peignions tous notre vie, ce à quoi je répliquais qu'il y avait beaucoup de mains sur le pinceau. "
Laissons le dernier mot à Dalva: " Aucune métaphore ne peut apaiser la fin de l'histoire, en dehors de la parfaite banalité de l’expérience, la marche lente à travers ce paradis que notre cécité nous empêche de remarquer suffisamment ".
Comme pour " Dalva ", un très grand livre !. "
Les éditions
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La route du retour [Texte imprimé] Jim Harrison trad. de l'anglais par Brice Matthieussent
de Harrison, Jim Matthieussent, Brice (Traducteur)
Christian Bourgois / Fictives (Paris).
ISBN : 9782267014631 ; 2,10 € ; 26/08/1998 ; 524 p. ; Broché -
La route du retour [Texte imprimé] par Jim Harrison trad. de l'anglais par Brice Matthieussent
de Harrison, Jim Matthieussent, Brice (Traducteur)
10-18 / 10-18
ISBN : 9782264025272 ; 10,20 € ; 19/01/2001 ; 585 p. ; Poche
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Saudade américaine
Critique de Jlc (, Inscrit le 6 décembre 2004, 81 ans) - 21 août 2012
« La Route du Retour » est un roman qui a la « saudade » et Jim Harrison y fait plusieurs fois référence en fourrant par exemple le CD de l’admirable chanteuse capverdienne Cesaria Evora dans le pick up d’un de ses personnages. Le titre qui évoque le retour chez soi donne déjà le sentiment de quelque chose qui se termine avec à la fois la nostalgie de ce qui s’est passé et l’espérance d’un nouveau vivre ensemble. Adelle, le grand amour du grand-père de Dalva, emportée par la rivière et le malheur, Noami qui attendra quarante ans pour vivre au grand jour son amour pour son beau-frère, Nelse le fils abandonné qui parcourt les grands espaces de l’Ouest pour retrouver sa mère, Dalva enfin qui dit adieu « et voilà tout », tous expriment une forme de « saudade » à l’américaine.
« La route du retour » est un formidable roman comme « Dalva » l’était déjà. C’est aussi une leçon de vie où on parle de tout et jamais de rien car tout est important, qu’il s’agisse d’une côte de bœuf, d’une fleur rare, d’un cheval fougueux, d’un paysage retrouvé –« Vous ne devenez pas le paysage, c’est le paysage qui devient vous »-, d’une nuit à la belle étoile, des chiens qu’on respecte et aime comme des humains, d’amours qui sont autant de destins, de malheurs qui sont autant de rêves brisés, en un mot tout ce qui fait une vie.
Harrison brasse une foule de faits, d’opinions comme sa colère envers les blancs qui ont tué les civilisations indiennes, de remarques –« Nous pensons rarement que nos pères nous ont aimés autant que nous les avons aimés »-, de sentiments, de suggestions et c’est pour nous un intense plaisir de lecture même si le journal de Nesle m’a paru un peu long. Ou alors aurait-il fallu disposer d’un recueil pour voir tous les oiseaux qu’il cite.
Harrison est un grand sentimental et c’est un compliment. La fin du journal de Dalva qui, écrit par un autre, aurait pu être un tire-larmes artificiel devient sous sa plume un moment d’intense émotion retenue.
Ce livre dit aussi magnifiquement son amour de la vie : « La chose essentielle quand on aime quelqu’un c’est que votre amour vous donne une immense envie de continuer à vivre ».
Oui, décidément, un très grand roman.
Aimer, naitre, vivre et mourir
Critique de Poignant (Poitiers, Inscrit le 2 août 2010, 58 ans) - 19 mars 2011
Quelle que soit la qualité des critiques, on ne sait jamais...
Eh bien Jim Harrison l'a fait. Il a su donner une suite, ou plutôt un second tome à ce roman fabuleux.
Comme dans « Dalva », les récits de truculents personnages s'imbriquent pour compléter la saga de la famille Northridge, où le sang indien sioux se mélange à la fortune.
Le besoin viscéral d'espace de Nelse, le fils perdu de Dalva, succède aux amours impossibles de John Wesley, son arrière grand-père.
Les doutes existentiels de Naomi, finissent par se conjuguer avec ceux de Paul, le frère de son défunt mari.
La jeunesse s'amalgame à la vieillesse, l'amour à la mort.
Toujours la même ambiance, pleine de fraicheur et de liberté ; toujours les mêmes évènements dans lesquels on replonge comme dans les souvenirs d'un âge d'or ; toujours ce style, qui nous laisse emporter par la verve de l'auteur comme un papillon par le vent.
Oui, il y a quelques longueurs. Au milieu du roman Jim Harrison se laisse un peu aller.
Mais quand on aime Dalva ...
Beau, vrai, inoubliable.
L'Amérique de Harrison
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 9 octobre 2006
"La route du retour" constitue une belle suite au livre "Dalva" que j'ai également bien aimé. Cette fois, on y retrouve les pensées et réflexions du grand-père de Dalva, Northridge, de Nelse, le fils de Dalva, de Paul et finalement, une centaine de pages consacrées au derniers jours de Dalva, personnage sublime de beauté.
Un livre émouvant (surtout la fin) qui m'a plongé dans un univers qu'il m'est difficile de quitter. Harrison fait parler ses personnages qui nous confient leurs pensées les plus secrêtes sur leur vie présente et passée. C'est très beau. Cinq cent pages de pur bonheur pour employer une phrase toute faite mais combien pertinente pour cet ouvrage hors du commun. Des personnages qu'il est bien difficile de quitter tellement ils nous habitent et nous obsèdent.
Je lirai certainement d'autres livres de cet auteur américain dont la puissance d'écriture ne peut que bouleverser notre âme de lecteur et y laisser une marque indélébile. Merci encore une fois Jules de me l'avoir fait connaître.
Variation(s)
Critique de Heyrike (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 57 ans) - 31 octobre 2004
Difficile de quitter Dalva sans ressentir une intense émotion qui vous submerge dans un flot de sentiments passionnels et éprouvant, qui vous arrache une infime partie de vous-même. Partie si infime que vous en restez cependant complètement abasourdi par son absence.
Au firmament !
Critique de Léonce_laplanche (Périgueux, Inscrit le 22 octobre 2004, 88 ans) - 25 octobre 2004
Jim Harrison c’est un vieux Bordeaux, long en bouche….il faut le garder longtemps entre langue et palais, et puis ensuite il faut en parler ! y compris avec soi-même .
Comment fait-il pour exprimer aussi clairement la vie, la mort, le temps, la nature? toujours sans avoir l'air d'y toucher ?
« La route du retour « est un livre exceptionnel !
Montana, Michigan….certains prétendent que le ciel y est plus vaste qu’ailleurs ! Peut-être, mais ce qui est sûr c’est qu’il n’y manque pas d’étoiles.
Merci Folfaerie !
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 15 juin 2003
Adieu Dalva
Critique de Folfaerie (, Inscrite le 4 novembre 2002, 55 ans) - 15 juin 2003
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La route du retour | 6 | Jules | 4 mars 2011 @ 09:57 |