Le Frère préféré de Tiery Bourquin

Le Frère préféré de Tiery Bourquin

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par BONNEAU Brice, le 2 novembre 2008 (Paris, Inscrit le 21 mars 2006, 39 ans)
La note : 5 étoiles
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Sensuel, sexuel, dérangeant.

Ce premier roman de Tiery Bourquin mettra probablement plus d’un lecteur mal à l’aise. C’est que, racontée comme une confession, l’histoire de ce photographe, ancien étudiant en philosophie, aborde le sujet délicat du désir et de l’inceste. C’est pour son jeune frère de quinze ans, venu passer sept jours à Paris lorsque le narrateur en avait vingt trois, que son désir est alors orienté. Sept jours vécus comme un compte à rebours, sept jours rien qu’à eux, où la fraternité se mélangera aux désirs et aux pulsions sexuelles. Chaque jour, c’est la camaraderie de deux frères dans la ville, et le soir à la toilette, le désir du plus grand pour le plus jeune, observant la sensualité du corps, l’innocence de la jeunesse.

Au narrateur d’écrire ce livre comme une lettre à celui qu’il appelle son “petit roi“, comme une explication, la confession nécessaire de sentiments jamais dévoilés. Parlant de leur proximité charnelle, Tiery Bourquin lui dira que “quelques caresses supplémentaires auraient suffi, mais tu risquais de les confondre toutes, de ne pas voir la différence entre l’apparence mensongère d’une affection de famille et un amour qui aime plus qu’il ne doit“. Plus tard, lorsqu’il retrouvera son frère dans la maison parentale, la frustration sera plus grande encore, et alors qu’il le regarde allongé sur son lit torse nu, l’ainé prononce la sentence résumant à la fois son désir et son impossible aboutissement, “je craignais qu’en te touchant je ne vous réduise en cendres, mon désir et toi“.

Passée cette première partie sur l’émoi amoureux et la frustration sexuelle, Tiery Bourquin évoque dans un style plus torturé et moins poétique ses relations, avec Teddy à Landor, ou Philippe à Paris, complexes et vouées à l’échec, et sur lesquelles planent toujours cet amour incandescent pour son petit frère.

C’est finalement sans qu’aucune transgression n’ait vraiment eu lieu que le récit s’achève, comme un entêtement déraisonnable, sur un désir inaltéré. Au narrateur de conclure par une : “tant que l’on se sent assez fort pour avoir mal, on ne renonce pas à la douleur“.

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