Ce que le jour doit à la nuit de Yasmina Khadra

Ce que le jour doit à la nuit de Yasmina Khadra

Catégorie(s) : Littérature => Arabe , Littérature => Francophone

Critiqué par Sorcius, le 6 septembre 2008 (Bruxelles, Inscrite le 16 novembre 2000, 54 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 32 avis)
Cote pondérée : 8 étoiles (174ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 45 558 

Nostalgérie

Un nouveau roman sur la douleur d'un peuple, sur ses valeurs, ses idéaux, ses étrangers qui n'en sont pas toujours, son histoire, son honneur, sa fierté, ses drames et ses espérances.
Un très beau livre, plus doux que les précédents, plus nostalgique - "nostalgérique" comme le dit si bien l'auteur. Une très belle histoire d'amitié surtout, plus forte que la vie, que l'amour, que les préjugés et les différences.

Younes pour les Arabes, Jonas pour les Français, deux prénoms pour les deux côtés de cette Algérie coloniale que l'on découvre sous un jour si pas nouveau, du moins mal connu, avec ce petit garçon qui grandit au milieu des deux peuples qui ont aimé ce pays d'un amour ensoleillé et indéfectible.

Ce que le jour doit à la nuit commence durement, avec la ruine et la descente aux enfers du père adoré de Younes. Pauvre hère que le destin persécute, il va de déconfiture en déconfiture et finit par se résoudre à l'inévitable: confier son fils unique à son frère, afin de lui offrir un vie meilleure, une vie qu'il est incapable de lui donner, ce qui lui crève le coeur et le mènera, par honte et par colère, à sa perte.

Son oncle, Mahi, Algérien, et sa tante, Germaine, Française, couple témoin du mélange des cultures, lui offriront une vie aisée et une enfance protégée, d'abord à Oran puis à Rio Salado, parmi la jeunesse coloniale qui accueillera à bras ouverts cet enfant aux yeux bleus, si beau que toutes les portes lui seront ouvertes.
Mais Younes ne perdra pas son coeur ni son âme dans cette nouvelle existence. Il restera fidèle à lui-même, à ses valeurs et à sa parole donnée. Quitte à perdre l'amour de sa vie, cette trop belle Emilie qui surgit tel un ange au milieu de Rio et menace de diviser le clan formé par Younes et ses amis.

Puis viendra la guerre 40-45, et surtout, ensuite, la lutte pour l'indépendance et l'incompréhension des colons, si éloignés souvent des conflits politiques.

Beauté des phrases, justesse des idées, Khadra nous régale et nous fait aimer cette Algérie peu connue - en tout cas ici, en Belgique...

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Un roman agréable, tout simplement

8 étoiles

Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 40 ans) - 28 août 2017

Que dire de plus après toutes ses critiques ? Tout d’abord mon ressenti, et ce que le jour doit à la nuit est un roman qui a sauvé mon été en terme de littérature. Un été ponctué de mauvais choix. Agréable à lire, avec ce petit côté doux amer qui bien souvent m’est agréable, ce roman fut une agréable surprise. Ses personnages originaux, notamment Younès, le sortent de l’ordinaire. Il se dégage une certaine mélancolie qui n’est pas également pour me déplaire.
Une lecture plaisante.

autant en emporte oran

10 étoiles

Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 28 février 2016

Une vie, un destin. Celui de Younès, qui deviendra plus tard Jonas. Des années 30 à la jeune Algérie indépendante, trente années de vie, une vie bouleversée par une suite de coups du sort. Comme son père, Younès est à cheval sur l'honneur, mais n'en mesure guère les conséquences. Pour une parole donnée, du bout des lèvres, à une personne qui n'en valait guère la peine, notre héros va perdre celle qui aurait pu être le soleil de sa vie. Mélodramatique à souhait, le récit nous fait découvrir une foule de personnages tous aussi attachants les uns que les autres et le livre se dévore de la première à la dernière ligne. De la vraie, de la grande littérature populaire, pleine de rebondissements, sur un fond historique solidement documenté. Mais aussi une analyse très fine des rapports humains, l'amour, l'amitié, la fidélité aux convictions. Comme dans toute son œuvre littéraire, le message délivré par Yasmina Khadra est ambigu tout en restant profondément humaniste. Nul n'est bon, nul n'est mauvais, et les meilleurs sentiments peuvent générer des précipices dont nul ne ressort indemne. À chacun de juger en son âme et conscience…

La beauté de la tristesse

10 étoiles

Critique de Kundalini (, Inscrite le 30 août 2013, 38 ans) - 30 août 2013

Chaque fois que l'on s'apprête à sourire, un nouvel événement nous arrache quelques larmes. Du moins c'était mon cas!
Un livre mélancolique mais très attachant.
Je le recommande vivement. Il est tout simplement magnifique.

populaire et de qualité

6 étoiles

Critique de Fanou03 (*, Inscrit le 13 mars 2011, 49 ans) - 29 mai 2013

J’ai dévoré ce roman en une nuit d’insomnie. C’est pour moi un exemple de littérature populaire et de qualité. Il y a en effet de très belles pages dans ce livre, parfois poétiques mais parfois aussi très fortes, notamment au début. La narration est fluide et l’auteur mêle habilement romance, histoire d'amitié, fiction et réalité historique. On pourra bien sûr reprocher à Kedra ses partis pris romanesques, parfois improbables, et en premier lieu ce qui fait tout le ressort sentimental principal du roman. Mais sa plume est tellement vive, chaleureuse, et pleine d'émotion, qu’on lui pardonne bien volontier.

Un bon livre de chevet

7 étoiles

Critique de Loa (, Inscrite le 28 septembre 2011, 40 ans) - 21 avril 2013

Facile à lire, bien écrit, on revit avec les personnages la fin de l'Algérie française. La fin est un peu longue cependant. Je continuerai à lire cet auteur.

un roman assez classique que j'aurai vite oublié

6 étoiles

Critique de Chrysostome (, Inscrit le 31 décembre 2012, 44 ans) - 21 janvier 2013

Si on aime Yasmina Khadra on dira qu'il écrit bien, ses détracteurs eux trouveront son style trop classique. Tout comme son récit, l'histoire d'un algérien d'origine modeste, depuis son enfance jusqu'à ses vieux jours, dont la vie est parsemée d'injustices et de bonheurs ratés pour d'infimes petits riens. Avec la petite histoire sur fond de grande histoire : les conditions de vie dans l'Algérie coloniale pour les autochtones et pour les français, puis la guerre pour l'indépendance.

Il m'aura fallu des mois pour venir à bout des 400 pages de ce roman. La même chose m'était arrivé à la lecture de "L'Attentat" du même auteur. En fait bien que Khadra ait un style qui rend la lecture de ses romans très plaisante et facile, il ne semble pas en mesure de déclencher chez moi un enthousiasme qui me plongerait véritablement dans ses histoires et qui m'empêcherait de décrocher.

Au final "Ce que le jour doit à la nuit" aura été pour moi une lecture plaisante, bien que s'étirant un peu en longueur (je vous l'avoue, j'ai parfois sauté quelques pages), mais que j'aurais probablement tôt fait d'oublier (ce qui m'était arrivé avec "L'Attentat"). Ce type d'histoire, très classique, avec son lot d'injustices, d'amitiés à priori indéfectibles, d'histoire d'amour impossible, de rendez-vous manqués et de contexte historique troublé avait tout pour plaire au cinéma ! Ca ne m'étonne donc pas qu'une adaptation ait vu le jour.

Sublime

10 étoiles

Critique de Flo29 (, Inscrite le 7 octobre 2009, 52 ans) - 9 décembre 2012

Il y a peu de livres qui me transportent à ce point, ce roman est une pure merveille. On traverse une vie entière, on rit, on pleure avec un héros double, aussi bien par son origine que par son prénom. Le titre montre bien cette dualité, il en est de l'homme comme de la vie: une face est sombre, l'autre claire. Il faut lire cet ouvrage comme on déguste un fruit: en prenant son temps. Il y a de très belles réflexions sur la vie, la guerre, l'amour... Bref, c'est un roman à conseiller, à offrir, à relire!

J'ai pas compris le titre, mais c'est un bien chouette récit

8 étoiles

Critique de Lucile (Stockholm, Inscrite le 20 septembre 2010, 36 ans) - 24 octobre 2012

C'est un livre un peu complexe à commenter, je trouve. Bon disons-le tout de suite, la caractéristique la plus évidente est l'écriture : elle frôle la perfection par moments, et est superbe le reste du temps.
Mais je trouve que justement, cette délicatesse d'écriture ne colle pas trop avec le comportement du narrateur, Younes. Celui-ci m'a paru d'une froideur extrême. Du coup, cette contradiction nous fait apparaître le personnage comme très seul, un peu détaché de la société, spectateur des évènements. Ses sentiments sont rarement décrits, bref, il m'est un peu antipathique. Je pense que c'est voulu de la part de l'auteur, mais je m'obstine à ne pas en voir l'intérêt.
En revanche, la description de la guerre d'Algérie (ou plutôt de l'Algérie d'avant-guerre) est sublime, et sonne terriblement juste. La complexité de la société et des sentiments des Arabes et des non-Arabes est superbement évoquée, tout en nuances et en finesse.

En résumé, je pense que le livre aurait gagné en profondeur si Younes avait fait preuve d'un peu moins de léthargie. Mais la remarquable écriture efface à mes yeux ce petit défaut.

Ce livre mérite tous les prix gagnés

9 étoiles

Critique de Yotoga (, Inscrite le 14 mai 2012, - ans) - 11 septembre 2012

Au départ, je n'étais pas du tout intéressée à l'histoire, et j'ai emprunté ce livre sans penser vraiment le lire. Je me disais, encore un livre qui a gagné des prix pour d'autres raisons que littéraires. Puis, je me suis plongée dedans, un jour, ouverte à tout.

Et je confirme : la beauté de l'écriture m'a coupé le souffle. L'auteur trouve toujours le mot juste et de belles métaphores, ce qui rend le roman poétique. (par ex : Un éclair illumina les ténèbres. La pluie tombait doucement. Les carreaux étaient en larmes..)

Ensuite, l'histoire de ce petit gars est passionnante et je me suis retrouvée à vouloir savoir la suite encore à 3h du matin (marque de qualité à mon goût).

Les rapports historiques m'ont permis de refaire des recherches sur la guerre d'indépendance.

Et puis enfin, j'ai été retournée par ce sens de la droitesse de Jonas vis-à-vis de ses amis et par delà la perte de son unique amour.

J'enlève juste un demi point parce que j'aurais aimé des bases expliquées : il parle des fellaghas, de l'OAS, du FLN... J'ai été un peu perdue dans les personnages.

Chronique de l'indépendance

8 étoiles

Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 29 mai 2012

L'auteur aborde un épisode de l'histoire en évoquant la schizophrénie d'un personnage confronté à la rupture qu'a été l'indépendance de l'Algérie. Cette manière de construire son récit, l'auteur l'a déjà utilisée dans "L'attentat", où le personnage principal est tiraillé entre deux mondes, entre deux identités. Certainement un bon Khadra.

UN HOMME ENTRE DEUX RIVES

10 étoiles

Critique de TRIEB (BOULOGNE-BILLANCOURT, Inscrit le 18 avril 2012, 73 ans) - 18 avril 2012

Qu’est-ce qui détermine la vie d’un homme ? Sa condition sociale, ses origines, ses antécédents culturels, son enfance ? Sans céder jamais à un schématisme facile, Yasmina Khadra nous invite dans ce roman à une double traversée : celle du destin de Younes Mahieddine, jeune algérien vivant dans un village, misérable, nommé Jenane Jato, dans les années trente, et celui de son pays : l’Algérie.

Ce personnage , dont la maison familiale a brûlé , et dont le père s’éloigne de sa famille pour des raisons tant matérielles que morales , est confié à son oncle , un musulman éclairé , progressiste vivant avec une européenne, Germaine , gérante d’une pharmacie à Rio Salado, dans les environs d’Oran . Après avoir découvert la misère dans son village d’origine, l’analphabétisme, la discrimination sociale, toujours présente en filigrane dans le roman, il se frotte au milieu des colons européens ; y découvre l’amitié de certains personnages, André, Fabrice, Jean-Christophe, tous épris du désir de vivre follement leurs jeunesses et de profiter de la vie, malgré les nuages qui s’amoncellent sur l’Algérie coloniale.

Ainsi, capte-t-il les échos de réunions secrètes tenues dans la maison de son oncle ; un soir, il reconnaît Messali Hadj, le fondateur du nationalisme algérien : « Un soir, qui ne ressemblait pas aux précédents, mon oncle m’autorisa à rejoindre ses invités dans le salon. Il me présenta à eux avec fierté. (….) Une seule personne se permettait de discourir . Ce ne fut que beaucoup plus tard, en parcourant un magazine politique, que je pus mettre un nom sur son visage. »
Il tombe amoureux d’une jeune fille, Emilie, qui lui restera inaccessible, et à laquelle il avouera la nature de ses sentiments bien trop tard, lorsque cette dernière aura épousé l’un des ses amis, européen.
Le dualisme de prénom accordé par l’auteur au personnage principal, alternativement surnommé Younes ou Jonas rappelle sans cesse cette impossibilité d’une égalité véritable entre européens et indigènes. Younes alias Jonas est déchiré par cette double appartenance, générée par ses origines et ses fréquentations européennes : « Comment avais-je pu me passer régulièrement de cette partie de moi-même ? Avais-je été toléré, intégré, apprivoisé ? Qui avais-je été à Rio ? Jonas ou Younes ? »

Par le poids grandissant des événements , de la guerre insurrectionnelle qui débute en 1954, puis gagne le village de Rio Salado , à l’occasion d’une première visite nocturne de fellaghas dirigés par Jelloul, un ancien camarade de village, dans le local de la pharmacie de Germaine , la vie de Younes est de plus en plus impactée par les « événements d’Algérie », ainsi nommés à l’époque . Les amitiés avec ses relations européennes se distendent, la mort de son oncle, avocat d’une fraternité jamais advenue , vient rappeler à Younes que son pays est voué à une transformation inéluctable : la fin d’un monde , monde auquel il était relié par ces souvenirs de camaraderie, d’amours inaboutis , de désirs inassouvis vis-à-vis d’Emilie , amour d’enfance inoubliable pour lui
Ce que le jour doit à la nuit n’est pas un roman historique, ni un roman d’amour . Il établit une magnifique confluence entre les deux genres et donne à tous ces personnages une touche de vérité et d’humanité qui éveille toujours l’intérêt pour leurs destinées respectives. Un grand roman.

UN ROMAN LUMINEUX

9 étoiles

Critique de Esblandin (colomiers, Inscrite le 11 novembre 2011, 42 ans) - 8 janvier 2012

Quoi dire à part que j'ai eu un doute sur ce livre sur les premières pages et puis dès que Younes part chez son oncle et devient Jonas son destin prend une autre tournure.
J'ai trouvé ce roman lumineux, chargé d'une belle écriture, ce roman n'est pas qu'une histoire de guerre, c'est une histoire humaine pleine de la complexité des sentiments humains.
C'est l'histoire d'une amitié riche de sa diversité qui va souffrir de part le contexte politique.
Mais à la fin l'amitié en sommeil depuis des années renaît de ses cendres.
Une magnifique histoire, de belles heures de lectures à quand mon prochain Yasmina KHADRA

A la charnière de l’Algérie indépendante

7 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 28 septembre 2011

Voilà un roman qui a dû beaucoup compter pour l’auteur. Il y déroule, sous forme de fiction, l’histoire de Younes – Jonas, sa vision de l’Algérie pré-indépendante et la guerre qui s’y déroula. Comme ce fut en partie une guerre civile, ce fut compliqué et confus et Yasmina Khadra n’élude pas la difficulté. Foin de dichotomie où les Algériens seraient gentils et les pied-noirs méchants. Il prend en compte la complexité de ce genre de situation et se débrouille bien pour nous faire saisir que décidément rien n’est simple.
Pour cela, quoi de mieux qu’un personnage à cheval sur les deux entités ? Younes est le fils pauvre d’une famille qui se fait évincer des terres où elle essayait de survivre pour émigrer à Oran, dans des conditions misérables. Les choses vont de mal en pis et on confie l’éducation de Younes à son oncle, pharmacien algérien marié à Simone, une Française. Younes devient Jonas et accède à une éducation soignée, côtoyant la jeunesse pied-noire jusqu’à ce que, l’histoire avançant inexorablement, l’ère de la colonisation soit passée et que les Algériens dussent passer à des « arguments » forcément violents pour faire valoir leurs droits.
Drôle de situation que d’être ainsi à cheval entre deux cultures. Younes-Jonas évoluera comme il le pourra entre les deux communautés, pas forcément sans dégâts. Yasmina Khadra poussera l’histoire jusqu’à nos jours pour une fin qui permettra à certains de se retrouver quarante ans après et au lecteur de faire le point.
Un roman un peu atypique du reste de la production de Yasmina Khadra mais qui dit probablement beaucoup sur lui.

L'art d'écrire

8 étoiles

Critique de Patsy80 (, Inscrite le 20 août 2009, 49 ans) - 26 septembre 2011

Une plume extraordinaire, c'est ce que je retiendrai de ce livre qui, sur le fond, ne m'a pas accrochée plus que ça. Je reconnais le talent de l'auteur tant sur la structure que sur la poésie de son œuvre.
Je ne partage pas l'avis d'Elya sur le titre qui, selon moi, peut être interprété par le fait que toute chose mérite son contraire. Un peu comme "bien mal acquis ne profite jamais" mais dans l'autre sens.
Dans tous les cas, je ne regrette pas du tout ma lecture que l'on m'avait vivement conseillée. Après tant de malheurs, une "happy end" aurait pu être sympa mais on se serait éloigné du message final sur le pardon. Perso, ce qui m'a frustrée tout le livre, c'est le silence de Jonas alors que quelques mots auraient suffi si souvent à s'expliquer et à ne pas gâcher tant de vies; Mais ce doit être des questions de culture et d'honneur qui m'échappent un peu.

Emportée par ce titre

8 étoiles

Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 13 septembre 2011

C'est trop facile. Trop facile d'écrire un si beau titre, si poétique, afin d'attirer les lecteurs conquis par l'écrivain, ou qui n'auraient pas encore trop lu de ses oeuvres pour ressentir de la lassitude, ou encore qui ne le connaîtraient pas. Trop facile, surtout, de ne pas l'expliquer, de n'y faire aucune allusion. On en conclut, sûrement à raison, que ce titre était à pur but promotionnel... quel dommage!

Passée cette déception, je n'ai pu qu'apprécier la très belle écriture de Khadra. Les histoires qu'il aborde, surtout au début, quand on découvre cette famille qui est forcée d'abandonner sa propriété pour vivre dans un bidonville, sont profondément dramatiques, et ne peuvent qu'émouvoir. Il nous instruit aussi sur l'histoire de l'Algérie des années 30, des pieds-noirs, des conflits qui existaient entre les races, et de comment tout a peu à peu dégénéré.
Certains personnages sont profondément touchants, comme ce père de famille, si distant avec ses enfants, et qui fait pourtant tout, jusqu'à se faire enfoncer 6 pieds sous terre, pour sa famille.

La deuxième partie de l'histoire n'a malheureusement rien à voir avec la première. Même si certains personnages demeurent, on bascule d'une description de la société la plus misérable de l'Algérie à celle des beaux quartiers. Là où les gens vivent plutôt que survivent. Ici, l'émotion est bien moindre. Khadra s'attache à décrire les différentes relations amoureuses du fils de la famille.

Si on fait l'addition entre la première partie si émouvante, sans être trop voyeuriste, et la seconde plus banale, et moins bien écrite, cela reste une lecture agréable.

Magnifique

9 étoiles

Critique de Kikounette (Nîmes, Inscrite le 15 mai 2003, 52 ans) - 1 septembre 2011

Après tous ces éloges que dire de plus ?

Je me suis régalée. Comme tous les romans de cet auteur, celui-ci est magnifique.

Un seul mot : à lire.

Un livre splendide

9 étoiles

Critique de Kalista (, Inscrite le 5 mars 2011, 63 ans) - 9 avril 2011

Un livre très riche en sentiment et en enseignement sur l'Algérie.
Une écriture splendide, des réflexions très profondes sur le sens de la vie....
Petit bémol, parfois un peu long.....

Quel bon auteur !

9 étoiles

Critique de Nb23 (Bruxelles, Inscrite le 26 août 2010, 57 ans) - 26 août 2010

Tristesse et amour impossible se mêlent dans ce roman merveilleusement bien ficelé. Un livre dont le romantisme adoucit la la noirceur, sans jamais l'effacer tout à fait.

Une pure merveille.

10 étoiles

Critique de Sophie anne (, Inscrite le 10 février 2009, 55 ans) - 31 mai 2010

Pour ma part, lire ce livre fut un plaisir. Des mots choisis, aux descriptions de ce pays " l'Algérie". Des sentiments si possibles. Une histoire si triste en réalité : être délibérément passé à côté de l'amour qui lui était destiné et avoir passé le reste de sa vie à le regretter. J'ai vraiment aimé.

Bravo. Je le conseille très fort.

A lire absolument

10 étoiles

Critique de Beloumi78 (, Inscrit le 16 février 2010, 39 ans) - 16 février 2010

très très beau roman, yasmina khadra a un talent fou pour décrire ses personnages, je suis carrément tombé amoureux d'émilie lol

Emouvant

9 étoiles

Critique de Elfe191 (, Inscrite le 9 novembre 2006, 68 ans) - 31 décembre 2009

C’est avec talent et dans son style poétique et accrocheur que Khadra nous promène dans l’Algérie de la colonisation avec ses personnages nous avançons lentement au fil des années vers cette guerre fratricide et destructrice qui ravagea ce pays .On y côtoie la misère des uns l’abondance et l’insouciance des autres .Un très beau roman ,l’histoire d’un amour improbable,d’une vie de l’enfance à la vieillesse d’un Arabe aux yeux trop clairs

Magnifique

10 étoiles

Critique de Tallula31 (toulouse, Inscrite le 6 mai 2008, 52 ans) - 11 novembre 2009

Un livre fort en sentiments

De l'autre côté du miroir...

7 étoiles

Critique de Alexnoc (Carignan, Inscrite le 6 septembre 2005, 45 ans) - 13 octobre 2009

Qu'il est bon , de temps en temps, de sortir des sentiers battus et de voir l'envers du décor, surtout dans un conflit aussi violent et rapide qu'a pu être la guerre d'Algérie.

Je pense que tout a été dit sur l'histoire de Younès, devenu Jonas. L'histoire est intéressante, avec une vraie galerie de personnages qui m'a rappelé beaucoup de choses racontées par ma famille, qui a fui l'Algérie voilà plus de quarante ans.

Mais le petit souci, c'est que j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher à la personnalité de Younès, qui essaie autant que faire se peut d'être le plus "détaché" de cette guerre, de cette histoire d'amour impossible avec Emilie, ou de la violence qui gagne peu à peu ses amis....

A lire tout de même, mais nous sommes loin, à mon goût, du chef d'oeuvre annoncé.

Roman d'amour impossible

7 étoiles

Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 3 avril 2009

Dans les années 30, le jeune Younès, fils d’un paysan ruiné, est confié à son oncle, pharmacien aisé d’Oran pour qu’il l’élève à l’européenne et lui permette d’échapper au sort misérable du reste de sa famille. Partisan du nationaliste Messali Hadj, le pharmacien est arrêté et soupçonné d’agissements indépendantistes. Il quitte la ville et se réfugie dans une petite bourgade, Rio Salado, où il pense trouver une vie plus calme. Les grands évènements de l’époque y parviendront atténués : la seconde guerre mondiale, les émeutes de 1945, la Toussaint rouge de 1954, la guerre d’Indépendance et l’exode des pieds-noirs. Au milieu de ce grand tourbillon, Younès grandira dans une ambiance d’abord fraternelle entre chrétiens, juifs et musulmans avant que tout ne se délite et qu’il ne reste seul à Rio avec au cœur son amour impossible pour Emilie, la petite française qu’il a connu enfant et dont le souvenir l’obsède.
Un roman d’amour impossible sur fond de drame historique avec des personnages attachants comme Younès ou Emilie ou hauts en couleurs comme les colons espagnols fiers de l’œuvre accomplie et sûrs de leur bon droit. Un style toujours aussi agréable, mais une histoire assez légère dans cette Algérie torrentielle, excessive, passionnée et douloureuse. Le plus intéressant est sans nul doute la description de la vie avant guerre. Les « évènements » sont traités de manière édulcorée. La description des histoires d’amour constituant l’essentiel d’un livre qui ne m’a pas semblé le meilleur de l’auteur.

histoire d'une vie, douleur d'un peuple...

8 étoiles

Critique de Paquerette01 (Chambly, Inscrite le 11 juillet 2008, 53 ans) - 17 février 2009

Lecture agréable qui nous plonge au coeur des tiraillements insolubles d'une Algérie malade, d'une Algérie qui souffre et qui ne résoudra partiellement ses affres que par la révolution.

C'est l'histoire de Younes, ou de Jonas suivant qu'il est identifié par les communautés arabe ou française. En effet, ce petit métis va évoluer successivement dans les bidonvilles avec ses parents puis dans un milieu colonial lorsque son père se résoudra à confier l'enfant à son oncle afin de lui offrir l'espoir d'une vie meilleure.

Tout au long de sa vie, Younes exprimera des difficultés à affirmer sa personnalité et à assumer les compromis qu'il devra faire dans une Algérie tiraillée par ses haines et ses contradictions. Younes évolue parmi les coloniaux mais ne peut abandonner son prénom de naissance ni renier les souffrances et les humiliations que vivent ses anciens comparses du bidonville.

C'est une vie de souffrance que celle de Younes, qui, à force de ne vouloir blesser personne, doit porter lui-même la souffrance qu'il ne veut pas engendrer, parfois même jusqu'à l'oubli de soi-même.

La bonheur de Younes serait-il impossible?

Devrait-il rester avec ses parents que son espace vitale envisageable ne dépasserait pas celui du bidonville. Pourtant il vivra toujours successivement entre l'oubli de ses parents et la culpabilité de les avoir laisser derrière lui.

Devrait-il renier son prénom d'origine pour mieux se fondre dans un milieu plus favorable, préserver son grand amour, sans renier la douleur et l'aliénation du peuple algérien?

Younes ne trouvera jamais la quiétude. Ni en agissant pour son peuple, ni en s'intégrant chez les français, ni même en renonçant à tout choix comme il l'a fait d'un point de vue affectif.

Il est voué à être jugé, à faire souffrir ou à souffrir.

Il porte les stigmates, toute l'ambiguïté et les noeuds d'une situation sociale étouffante, inextriquable qui formeront le terreau de la révolution du peuple algérien.

A lire

8 étoiles

Critique de Papyrus (Montperreux, Inscrite le 13 octobre 2006, 64 ans) - 1 février 2009

Je n'ai pas regretté la lecture de ce roman qui m'a, je l'avoue, emportée sur des terres pour moi totalement inconnues, au contact d'un peuple que Khadra sait faire comprendre et faire aimer. L'Algérie est une blessure que notre pays portera longtemps encore, sans doute jusqu'à ce que les mots en apaisent la douleur. La lecture de ce roman en est sans doute une étape même si, comme d'autres lecteurs, il m'a semblé que certains passages manquaient parfois d'attraits.

Très bon roman

9 étoiles

Critique de Saperlipop (, Inscrite le 8 mars 2006, 42 ans) - 10 décembre 2008

Et beaucoup moins dur que les précédents du même auteur. C'est vrai, l'histoire a moins de rebondissements, mais elle est belle, touchante et tellement vraisemblable que l'on passe un très bon moment en compagnie de Younès et de ses démons.
Bravo, vivement le prochain !

Très beau livre mais pas le meilleur de Khadra

7 étoiles

Critique de Campanule (Orp-Le-Grand, Inscrite le 10 octobre 2007, 62 ans) - 8 décembre 2008

Ce livre est magnifiquement écrit et retrace l'amitié de jeunes algériens sur une période de 70 ans.L'histoire est prenante mais personnellement l'auteur y a retracé beaucoup d'évenements historiques et politiques ,ce qui donne une certaine lourdeur au récit.Les passionnés de l'Algérie adoreront mais pas forcément tout le monde.Khadra joue encore ici sur les bons sentiments et l'amour entre les êtres humains,mais là ou l'on attend un rebondissement ,il n'arrive pas.Un peu dommage.Néanmoins,ce livre est une merveille et les amateurs de Khadra s'y retrouveront.

Décevant

6 étoiles

Critique de LeChauve (Toulouse, Inscrit le 2 mai 2006, 74 ans) - 1 novembre 2008

Au risque de ne pas participer aux louanges précédentes je pense que ce n'est pas le meilleur livre de KHADRA.
Trop de thèmes a priori très forts sont abordés:
L'amour, l'amitié, la fidélité, l'honneur, l'histoire de l'Algérie, les pieds-noirs, ça fait beaucoup sur 400 pages.
Dommage car l'auteur possède toujours son écriture accrocheuse et vive qui permet de le suivre facilement dans tous les pays où il nous entraîne.

Younès-Jonas

10 étoiles

Critique de Dudule (Orléans, Inscrite le 11 mars 2005, - ans) - 26 octobre 2008

Ce roman retrace la vie de Younès à travers l’Algérie des années 30 à nos jours.
Younès fils de paysan de l’Oranais, sa famille doit quitter ses terres après un incendie et ils se retrouvent à Jenane Jato « un maquis ocre et torride, saturé de poussière et d’empuantissement, greffé aux remparts de la ville telle une tumeur maligne », sa famille ne pouvant lui offrir une vie meilleure, son père décide de le confier à son frère pharmacien.
Une nouvelle vie commence, celle de Jonas, beau quartier, scolarisation, et enfin départ pour Rio Salado. C’est encore une nouvelle tranche de vie, celle de l’amitié qui unit ces jeunes pieds-noirs, les premiers amours, et aussi la prise de conscience de Jonas est-il vraiment à sa place ? Déjà plus jeune à Oran en classe une phrase l’avait choqué car Abdelkader n’avait pas fait son devoir, l’instituteur demande pourquoi, Maurice répond « Parce que les Arabes sont paresseux, monsieur », cette fois ci il avait pu se confier à son oncle et celui-ci lui avait répondu qu’ils n’étaient pas paresseux mais prenaient seulement le temps de vivre alors que pour les occidentaux le temps c’est de l’argent (rien n’a changé hélas pour nous occidentaux !!!)
Lorsque la guerre d'indépendance éclate, il ne peut pas choisir entre l'Algérie algérienne en train de naître et l'Algérie française qui rend son dernier son souffle, Younès-Jonas se retranche, se terre, à en perdre ses amis, ses amours.
Après l’exil de ses amis, dans un ultime sursaut il part les retrouver en France, 2 jours, pour certain cela fait 44 ans qu’ils ne se sont pas retrouvés.
Je n’en dirais pas plus, j’ai beaucoup aimé ce livre, un grand livre, un grand auteur, beaucoup de réflexion, de questionnement, une philosophie, un livre FORT.

Un très beau titre.. plein de sens

7 étoiles

Critique de Peche07 (, Inscrite le 22 février 2006, 66 ans) - 24 octobre 2008

On s’épuise un peu dans les 50 premières pages, rien ne domine l'enfance miséreuse de Younès, une errance éperdue dans l'Algérie coloniale, une enfance grise à force d’être sinistre. Erreur, il faut s’accrocher, c’est un vrai roman, pas un documentaire. Younes grandit, devient Jonas et tourne le dos à sa filiation d’origine. L’histoire prend son relief avec de belles images féminines (voir la photo en couverture). L’insouciance cruelle du colonialisme se conjugue avec la légèreté des amitiés d’adolescence. Khadra nous décrit un monde perdu: le rêve des colons qui jusqu’au bout s’obstinent, ferment les yeux sur les massacres perpétués, de part et d’autre. Pour Jonas, le balancier s’est inversé, il est devenu un homme établi, mesuré, respecté qui survivra à la guerre fratricide. Son désastre est intérieur, il a toujours appris à perdre, à plier, à nier sa filiation, à mettre son désir en sourdine. On n’en dira pas plus sur le grand amour de sa vie… pour préserver le déroulement du récit. Le contexte reste politique: Y Khadra raconte au quotidien le départ des «pieds noirs». Nos héros de « Rio Salado » n’ont jamais « guéri du bled », une nostalgie douloureuse qu’ils partagent avec ces « frères » méconnus... qu’ils traitaient si mal de l’autre côté de la Méditerranée. Je m’interroge encore sur le sens du titre : « Ce que le jour » ( la sortie du colonialisme, la « réconciliation » ) doit à la nuit ( cette misère noire qui a englouti la génération précédente, les parents de Younes) ? Mais le romancier dépasse le seul témoignage politique. Jonas est un vrai personnage de roman, déchiré sur un drame intérieur. Cette « nuit », Jonas la porte en lui. Son fardeau : c’est la soumission, l’obéissance, son silence…. qui lui ont aussi permis de survivre ! Jonas est devenu un vieillard presque serein, sa survie il l’a payée au prix fort : mutilé, jusque dans ses choix les plus intimes. Optimiste, pessimiste : le livre est fort de tous ces contrastes… comme son très beau titre.

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