L'Insecte missionnaire de André Brink
( Praying mantis)
Catégorie(s) : Littérature => Africaine , Littérature => Anglophone
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Dans l’histoire de l’Afrique du Sud
Cet « insecte missionnaire » est dans la veine historique d’André Brink. Il se penche, via l’histoire vraie d’un pasteur noir fin XVIII - début XIXéme siècle, sur les premières heures de la colonisation du Sud-Afrique. André Brink cite d’ailleurs abondamment ses sources en fin d’ouvrage, précisant même quels points de l’histoire ont été substantiellement modifiés par ses soins.
« J’ai entamé la rédaction de ce roman en 1984, puis je l’ai abandonné pour le reprendre en 1992. Je dus attendre 2004 pour qu’il trouve sa forme définitive, lorsque je décidai d’écrire un livre à l’occasion de mon soixante-dizième anniversaire.
Bien que ce soit une oeuvre de fiction, la trame est tirée d’une histoire vécue. On retrouve des références à Cupido Cancrelas dans de nombreux documents de et sur la Société missionnaire de Londres en Afrique du Sud, … »
Pour autant, qu’on ne s’attende pas à une simple biographie ou un banal roman historique. C’est bien d’un roman qu’il s’agit ; un roman d’amour, de sueur, de peine, de foi, … un beau roman d’André Brink.
Cupido Cancrelas - Kupido Kakkerlak, sous sa forme originale, en hollandais - (quel patronyme, non ?) est l’étonnant missionnaire dont il est question. Et c’est peu de dire que rien ne le destinait à devenir le premier pasteur, et missionnaire, noir dans une contrée où tout ce qui n’était pas blanc, déja, était plutôt assimilé à l’animal plutôt qu’à l’humain ! Mais rien dans la trajectoire de Cupido n’est banal ; ni sa conception (d’une hottentote isolée), une quasi-mort bébé suivie d’une quasi – résurrection immédiate, ni une jeunesse au cours de laquelle il démontre des aptitudes au supranormal étonnantes, des rencontres déterminantes, une volonté hors du commun, … Bref pas un missionnaire du type Docteur Schweitzer, plutôt un OVNI qui aura traversé les déserts du Sud Afrique de 1760 à sa mort en se consumant comme une étoile filante. Et « l’insecte missionnaire » nous raconte toute cette histoire ; depuis la naissance de Cupido à sa mort.
Alors bien sûr, on pourra dire qu’André Brink revendique le terme de fiction et que donc … Il est vrai que celui-ci a délibérément choisi de jouer sur un tempo onirique pour certains épisodes, pour masquer peut-être des zones d’ombre ? Ou par goût (comme « Adamastor » par exemple) ? Ou tout simplement parce qu’il s’est laissé rattraper par l’Afrique et mis à l’unisson de la démesure du continent ?
Cela donne un mélange par moments bizarre entre du « concret », du possible, et d’autres passages flamboyants ; oniriques et merveilleux. Mais c’est égal, ça ne nuit pas pour autant à la continuité de l’histoire. De toutes façons, quelqu’un qui « entend la voix de Dieu », qu’il s’appelle Soubirous ou Cancrelas, ça reste merveilleux, non ?
Les éditions
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L'insecte missionnaire [Texte imprimé], d'après une histoire vraie André Brink traduit de l'anglais (Afrique du Sud) par Bernard Turle
de Brink, André Turle, Bernard (Traducteur)
Actes Sud / Afriques (Arles)
ISBN : 9782742760107 ; 21,90 € ; 01/03/2006 ; 328 p. ; Broché
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