La chasse au Snark : une agonie en huit chants de Lewis Carroll

La chasse au Snark : une agonie en huit chants de Lewis Carroll
( The haunting of the snark)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Théâtre et Poésie => Poésie

Critiqué par Nance, le 6 août 2008 (Inscrite le 4 octobre 2007, - ans)
La note : 9 étoiles
Visites : 5 350 

Délirant

Avec un humour absurde très britannique, ce poème raconte les tribulations loufoques d’un équipage improbable à la recherche d’une créature inconcevable, le Snark :

« Tu peux, pour le traquer, t'armer de dés à coudre,
De fourchettes, de soin, d'espoir ; tu peux l'occire
D'un coup d'action de chemin de fer ; tu peux
Le charmer avec du savon et des sourires...

("C'est de cette façon, s'écria, péremptoire,
L'Homme à la Cloche, ouvrant vite une parenthèse,
C'est ainsi, de tout temps on me le fit savoir,
Que des Snarks la capture doit être tentée !") »

J’ai ri, mais j’ai ri ! L’histoire est drôle et complètement folle :

« L'Homme à la Cloche, lui, tous aux nues le portaient :
Un si noble maintien, tant d'aisance, de grâce !
Et cet air solennel ! On le devinait sage,
Rien qu'à l'expression de son mâle visage !

Il avait, de la mer, acheté une carte
Ne figurant le moindre vestige de terre ;
Et les marins, ravis, trouvèrent que c'était
Une carte qu'enfin ils pouvaient tous comprendre.

"De ce vieux Mercator à quoi bon Pôles Nord,
Tropiques, Equateurs, Zones et Méridiens ?"
Tonnait l'Homme à la Cloche ; et chacun de répondre :
"Ce sont conventions qui ne riment à rien !

"Quels rébus que ces cartes, avec tous ces caps
Et ces îles ! Remercions le Capitaine
De nous avoir, à nous, acheté la meilleure -
Qui est parfaitement et absolument vierge !"

Certes, c'était charmant; mais, vite, ils découvrirent
Que le Chef qui, si bien, détenait leur confiance,
N'avait, sur la façon de traverser les mers,
Qu'une idée, et c'était de secouer sa cloche. »

C’est un poème vraiment étrange et Lewis Carroll a toujours refusé de répondre aux questions à son sujet en disant qu’il ne savait rien. J’ai lu le poème en anglais et en français et reste que la fin dans sa version originale est beaucoup plus mystique et laisse à l’interprétation. C’est dû parce tous les noms des personnages commencent par B (ce qui n’est pas le cas en français) et qu’il y a une consonance entre le nom d’un personnage et de la bête.

Je conseille ce poème à ceux qui aiment l’humour absurde dans le genre Douglas Adams, Eugène Ionesco et Woody Allen.

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