Adamastor de André Brink

Adamastor de André Brink
( The first life of Adamastor)

Catégorie(s) : Littérature => Africaine , Littérature => Anglophone

Critiqué par Tistou, le 5 août 2008 (Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans)
La note : 6 étoiles
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Fable

Fable, ou plutôt « réalisme magique » comme l’exprime la jaquette, en précisant « entre François Rabelais et Gabriel Garcia Marquez ».
Ce roman d’André Brink est atypique de sa production, traité à une sauce onirique, fabuleuse.

« C’était vraiment quelque chose à voir. Dans la mer, à l’endroit où nichait le soleil, nous regardions deux objets qui nageaient vers nous, ils ressemblaient à deux énormes oiseaux de mer avec des plumes blanches voletant dans la brise qui venait de se lever. Pas très loin de la plage, où nos hommes ramassaient des moules sur les rochers découverts par le jusant, les deux oiseaux se sont arrêtés et ont semblé rentrer leurs plumes. Ils n’ont pas essayé d’approcher du rivage. Ils sont restés là, à danser sur la houle, attendant peut-être des poissons, mais alors ils devaient attendre des baleines parce que ces oiseaux-là étaient énormes. »

C’est ainsi que T’kama décrit sa première vision des premières nefs des explorateurs européens à découvrir les côtes du Sud de l’Afrique. La suite est racontée par T’kama : le débarquement des « blancs », leur équipement étrange, le contact difficile et ce qui fera la trame du roman, la « capture » d’une femme blanche imprudemment isolée sur la plage. T’kama va devenir amoureux-dépendant de cette femme, avec qui il ne peut communiquer, et devra fuir avec les siens dans un long périple au sein de l’actuelle Afrique du Sud.
Toute la suite sera racontée vécue et interprétée par T’kama, sauvage ou peu s’en faut. Les interprétations sont donc incohérentes pour notre entendement, ou plutôt non pertinentes et André Brink utilise pour ce faire un style onirique, qui évoque effectivement Garcia-Marquez, loin de son style usuel. Faute de langage commun entre la femme, à peine tolérée par la tribu de T’kama, et l’homme, il resterait bien un langage universel, celui de l’amour et de l’acte sexuel, hélas, trois fois hélas – et c’est une des parties les plus oniriques – l’organe de T’kama prend des proportions d’un gigantisme tel que seule la frustration reste.
On s’acheminera doucement vers une fin malheureusement prévisible, avec un retour vers l’homme blanc et un retour à la « cohérence » : le mauvais sauvage châtié. La malédiction de l’Afrique du Sud, la tâche éternelle de la colonisation, régulièrement évoquée par Brink dans ses romans.

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Les éditions

  • Adamastor [Texte imprimé] André Brink trad. de l'anglais par Jean Guiloineau
    de Brink, André Guiloineau, Jean (Traducteur)
    Stock / Nouveau Cabinet cosmopolite.
    ISBN : 9782234025325 ; 5,97 € ; 01/01/1993 ; 158 p. ; Broché
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  Sujets Messages Utilisateur Dernier message
  Pour un bon sauvage? 1 Georgy 7 août 2008 @ 12:27

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