La Porte bleue de André Brink
( The blue door)
Catégorie(s) : Littérature => Africaine , Littérature => Anglophone
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Cauchemar, acte manqué ?
“Au moment même où je m’apprête à pousser la porte bleue, elle s’ouvre et une jeune femme mince sort sur l’étroite véranda. Sombre de peau, longs cheveux bouclés, les yeux les plus noirs que j’aie jamais vus. T-shirt et jean blanc, pieds nus.
“David !” s’exclame-t-elle en me passant le bras autour du cou pour me donner un baiser avec ses lèvres charnues et mouillées.
Je suis médusé. Je veux parler mais rien ne sort. Tout ce que je sais, c’est que je ne l’ai jamais vue, de ma vie.
Derrière elle, deux petits enfants, une fillette d’environ cinq ans et un garçon qui n’a certainement pas plus de trois ans, tous les deux noirs de peau et l’oeil noir comme leur mère, accourent vers moi en poussant des hurlements de joie.
“Papa ! Papa !” couinent-ils d’une voix que l’excitation fait monter dans l’aigu.”
David est sud-africain, blanc (André Brink, peut-être ?). Marié à une femme blanche, il n’ont pas d’enfants. David a un hobby, qu’il envisagerait peut-être faire passer en activité principale, peindre. Pour ce faire, et aussi pour s’isoler, se ménager un espace intime personnel, il a un “cottage”, éloigné de son appartement, où il peint. D’ailleurs il en a peint la porte, une manière de déclaration d’indépendance : en bleu.
Ce jour-là, comme il rentre de courses et qu’il repasse au “cottage”, il y a cette femme qui l’accueille, avec deux petits enfants, une femme noire qu’il n’a jamais vue.
Ce pourrait être un cauchemar, c’est évoqué d’ailleurs, on ne saura pas de quoi il s’agit. Kafka est convoqué, lui aussi. Il est vrai …
David en profite pour passer en revue les épisodes de sa vie : des actes manqués (une femme noire déja), des choses refoulées, … On n’en saura pas plus. On assistera impuissants à l’effacement progressif de la vraie (?) vie de David et l’inéluctabilité de son retour auprès de cette famille inconnue, attirante mais inconnue.
Parabole sur l’irréalité de la vie, la fragilité de nos rapports humains ? Evanescence des repères et sérieuse impression des cauchemars, vous savez, quand on voudrait et qu’on ne peut pas ? ! La dernière page se tourne alors que la porte est devenue jaune, “d’un jaune de cadmium foncé”. Le cauchemar est devenu réalité.
Ce court ouvrage se lit très vite. Et vous laisse perplexe. Kafka était plus directif !
Les éditions
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La porte bleue [Texte imprimé], roman André Brink traduit de l'anglais (Afrique du Sud) par Bernard Turle
de Brink, André Turle, Bernard (Traducteur)
Actes Sud / Lettres africaines
ISBN : 9782742768585 ; 9,14 € ; 03/05/2007 ; 113 p. ; Broché
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