LA STAR DES «ROGUE» TRADERS !

Bien avant Jérome KERVIEL en 2008 et ses 7,2 milliards de dollars appartenant à son employeur «partis en fumée» (soit l’équivalent de cinq centrales nucléaires), il y eu Nick LEESON!

Souvenons-nous : voici treize ans, la plus ancienne banque d’Angleterre, la banque de la famille royale d’Angleterre met la clé sous la porte. En cause : un des ses jeunes traders qui en pariant, depuis son bureau de Singapour, sur la hausse d'un indice boursier japonais, avait perdu plus que les fonds propres de la banque britannique, l'acculant de fait à la faillite.

Voici donc l’autobiographie de celui qui, à l’époque, réussit ni plus, ni moins que «l’exploit» de «faire sauter» la Barings… relativisons tout de même ses «exploits» puisque à l’époque Nick LEESON n’avait fait perdre à sa banque «que» 1,6 milliards de dollars…

Nous découvrons dans ce livre un jeune homme nommé Directeur Général de la Barings Futures Singapour (de juin 1992 à févrrier 1995) à seulement 25 ans, à qui l’argent et la vie facile montent très vite à la tête.
Faute de contrôles vraiment efficaces, il commence alors à spéculer avec l’argent de ses clients afin de couvrir les erreurs de son département et d’améliorer les résultats de sa filiale. Un mensonge en entraînant un autre, une fausse écriture en entraînant une autre, il créé des faux comptes pour dissimuler ses opérations illégales et surtout ses pertes…

Bien entendu il est loin d’être le génie financier qu’il croit, le financier d’avenir s’est mué en trader fou, il parie sur la hausse du Nikkei 225 et investit pour 20 milliards de dollars en 1995, mais le 17 janvier suite au tremblement de terre de Kobe l’indice dévisse et les pertes de la banque sont tellement colossales qu’elles ne peuvent plus être couvertes, la banque fait faillite, le scandale est mondial…

Nick LEESON qui a pris la fuite, tentera de rejoindre le Royaume-Uni au départ de la Malaisie, via Frankfort, mais il est intercepté par les douanes allemandes et extradé à sa demande à Singapour en mars 1995.
La suite et la fin sont connues de tous, scandale mondial, divorce, condamnation à six ans et demi de détention (et 70.000 livres sterling d’amende) et sa libération après quatre années de prison, à cause de son cancer du colon, galère pour retrouver du travail… aujourd’hui Nick LEESON est directeur commercial du club de football de Galaway United.

La lecture de ce livre est simple et rapide, malgré quelques termes d’économie qui se retrouvent parsemés de ci de là, mais toujours expliqués par la suite dans un glossaire à la fin du livre, parmi ceux-ci p. ex. Appel de marge, arbitrage adossé, chambre de compensation etc, etc…

J’ai trouvé le livre très intéressant, on est là en plein dans la mythologie du «golden boy» (surtout en ce qui concerne la mentalité et le mode de vie des traders), mythologie qui au vu de la très récente «affaire» Jérome KERVIEL n’est peut-être pas aussi révolue qu’on a bien voulu nous le faire croire… au contraire elle semble toujours, et plus que jamais, être d’actualité…
Reste que ce livre n’est jamais que le reflet du point de vue d’un seul individu et donc sujet à caution… Certains passages semblant invraisemblables comme p. ex. réussir à tromper des réviseurs d’entrprise et justifier une créance de 7,78 milliards de Yen avec un simple fax envoyé de son propre domicile avec les mots Nick + Lisa comme en-tête, ou encore la naïveté du trader semble exagérée, lui qui n’hésite pas à cacher ses transactions non autorisées sur un compte nommé 88 888, chiffre porte-bonheur en orient…
Nick LEESON ayant toujours prétendu avoir agi seul et ne jamais s’être enrichi à titre personnel, toutefois au vu du nombre de fois où il a menti…

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  Trader fou [Texte imprimé], autobiographie Nick Leeson avec Edward Whitley trad. de l'anglais par Yves Coleman et Guy Fargette...

  de Leeson, Nick Whitley, Edward (Collaborateur) Coleman, Yves (Traducteur) Fargette, Guy (Traducteur)
  J.-C. Lattès
  ISBN : 9782709616737 ; 2,00 € ; 01/02/1996 ; 326 p. ; Broché

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