La route de Cormac McCarthy
(The road)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
Moyenne des notes : (basée sur 131 avis)
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Tout simplement fabuleux !
Au départ, dès que j’ai connu le sujet du nouveau livre de Cormac McCarthy, je me suis dit qu’il était bizarre qu’il ait choisi un sujet déjà traité par Barjavel dans « Ravage ». Puis, je me suis dis qu’il y avait peu de chances pour que cet écrivain américain connaisse Barjavel… Alors, pourquoi pas ?... Et puis ce ne serait certainement pas la même chose…
« Ravage » quand j’étais jeune m’avait fait une très forte impression dont certains passages me restent encore en mémoire. Mais alors ici !...
Loin de moi l’idée de vouloir comparer deux auteurs et en plus à plus de quarante ans d’écart !
Il n’empêche… Ici, ne savons pas ce qui s’est passé sur la terre. Tout ce que nous savons c’est qu’un homme, et il sera appelé « l’homme » tout au long du livre, et son fils fuient à travers le monde, accompagnés de leur seul caddy avec à bord de celui-ci quelques pauvres affaires de survie. Cet enfant est né quelques années plus tôt et a été confié à son père par sa mère qui s’estimait incapable de survivre. Au début du livre il doit avoir environ cinq ou six ans environs. Il est toujours appelé « le petit ».
La terre entière nous semble n’être qu’un gigantesque amas de cendres grises au travers duquel même la lumière ne passe plus. Ni celle du soleil, ni de la lune, rien que des cieux plus que plombés!... Les rivières et les ruisseaux charrient une boue noirâtre et, très rarement une eau qui peut être bue après filtrage.
En dehors des routes, bien souvent brûlées ou au moins jonchées de déchets divers et aussi fondues par endroits, il n’y a que des paysages désolés. Des ossements d’animaux également brûlés jonchent le sol. Plus un oiseau ou un animal vivant ! Sur les plages où ils finissent par arriver ils ne trouvent qu’une multitude d’arrêtes de poissons.
Et nous découvrons que cette situation dure déjà depuis quelques années ! Sur des semaines et des mois de marche, au bord de l’épuisement et face aux pluies et aux grands froids, ils ne rencontrent au maximum qu’une trentaine de personnes vivantes.
Quelques rarissimes maisons, non encore pillées, mais abandonnées, vont servir d’abri pour un ou deux jours et ils y découvriront quelque nourriture sous forme de conserves largement périmées mais qu’ils risquent de manger quand même affamés qu’ils sont.
L’homme est malade et crache de plus en plus ses poumons. Quant au petit il est bien souvent au bord de l’épuisement total. Quelle horreur que de découvrir dans les sous-sols d’une maison quatre ou cinq êtres humains, encore vivants, enchaînés qui ne sont en fait que la réserve de nourriture de trois hommes et deux femmes !... Ceux-ci sont devenus anthropophages !... Et un peu plus loin, il y a un feu abandonné en grande vitesse avec quelque chose qui cuit à la broche. En s’approchant ils découvrent qu’il s’agit d’un bébé dont on a coupé la tête et que l’on cuit !... Et qui a fait le bébé ?...
Qu’est-il arrivé à la terre ?... Depuis combien de temps ? …Combien d’êtres humains survivent ?... Sont-ils tous méchants, comme le demande le petit à l’homme ?...
Il est inutile d’insister auprès de vous sur le côté plus que sombre de ce livre !
Comment McCarthy a-t-il fait pour que nous restions littéralement scotché à un tel livre ?
Bien sûr nous voulons savoir ce qui s’est passé sur notre planète ou dans l’espace ! Bien sûr nous voulons savoir comment tout cela va finir pour l’homme et le petit !...
Mais tout tient surtout par la fabuleuse écriture de Cormac McCarthy ! Sans elle, ce livre aurait été un échec complet… Nous avons ici une capacité d’expression écrite au-delà du commun. Un style qui colle à la situation, à l’environnement. Il ne s’agit évidement pas ici d’un style à la Yourcenar, il serait totalement déplacé ! Une chose n’a pas changé : McCarthy utilise toujours ses « et » à répétition, qui rythment si bien ses phrases. J’ai été jusqu’à en compter neuf sur une seule phrase ! On s’y habitue très vite et cela fait partie intégrante de son style (dans ses versions américaines j’ai toujours compté autant de « and »)
Nous retrouvons aussi autant de ces dialogues aux phrases très courtes et très scandés.
Ce livre est une merveille ! Mais, sauf erreur, il ne risque probablement pas d’être un grand succès de librairie !...
Il s'agit aussi de féliciter le traducteur, François Hirsch, qui a fait un travail d'écriture tout simplement merveilleux, même s'il s'est fait aider de rien moins que dix personnes plus Cormac McCarthy lui-même qui l'a par moment aidé à " mieux comprendre la lettre et l'esprit du roman"
Les éditions
-
La route [Texte imprimé] Cormac McCarthy traduit de l'anglais (États-Unis) par François Hirsch
de McCarthy, Cormac Hirsch, François (Traducteur)
Editions de l'Olivier
ISBN : 9782879295916 ; 21,30 € ; 03/01/2008 ; 244 p. ; Broché -
The Road de Cormac McCarthy
de McCarthy, Cormac
Vintage
ISBN : 9780307386458 ; 33,86 € ; 01/05/2007 ; 287 p. ; Mass Market Paperback -
La route [Texte imprimé], roman Cormac McCarthy traduit de l'anglais (États-Unis) par François Hirsch
de McCarthy, Cormac Hirsch, François (Traducteur)
Points / Points (Paris)
ISBN : 9782757811610 ; 7,00 € ; 07/05/2009 ; 251 p. ; Poche
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Envoûtant
Critique de Kostog (, Inscrit le 31 juillet 2018, 52 ans) - 29 juillet 2020
Ici, le décor post apocalyptique est posé. Il permet à Cormac McCarthy de créer à la fois un cadre tragique et assez inéluctable pour faire progresser l'action, de susciter une atmosphère poétique (les cendres, le froid, les nuances de gris et l'engloutissement d'une civilisation), mais également de se concentrer sur la relation de ce père et de son jeune fils, véritable sujet de ce court récit.
Dans la composition de ce cadre minimaliste et dramatique dans lequel se déroule le destin de nos deux héroînes réside le génie de l'auteur. Il réussit à évoquer en peu de pages toutes les incertitudes et les pensées, qui unissent deux êtres liés par des liens de filiation; dont l'un sait qu'il ne pourra accompagner le second éternellement, et l'autre; qu'il se retrouvera « orphelin » tôt ou tard, désemparé devant ce lien rompu. Pas de concepts, mais une peinture accomplie de l'amour paternel et filial et des sentiments humains.
Cormac McCarthy y parvient notamment grâce à des dialogues épurés qui renforcent leur intensité et un sens extraordinaire des silences. .
Cette écriture superbe et ce style dépouillé accroissent encore l'émotion qui sourd de ce monde détruit où tout n'est plus que souvenirs et ruines pour devenir véritablement bouleversante à la fin du récit. Quand l'économie de moyens atteint de tels résultats et que l'auteur devient un passeur vers de telles contrées, il convient de tirer son chapeau,
Ennuyeux, vide, inutile, barbant
Critique de JoshWB (, Inscrit le 13 décembre 2010, 35 ans) - 18 avril 2019
Noir c'est noir
Critique de Blue Cat (, Inscrite le 4 septembre 2018, 60 ans) - 20 décembre 2018
Parce que l'auteur est un grand écrivain, on vit 'pour de vrai' cette errance de fin du monde, avec la peur au ventre que nos deux héros (père et fils) ne croisent sur leur chemin les hordes de cannibales.
C'est d'ailleurs ce thème du cannibalisme qui m'a fait le plus d'effet, alors que jusqu'à présent c'était totalement abstrait pour moi. Du coup, cette lecture m'a plongée dans une réflexion sur ce que nous faisons subir aux animaux que nous tuons et mangeons, sans le moindre scrupule.
C'est un sacré bouquin, le plus fort que j'ai lu ces dernières années, à réserver aux âmes fortes !
Pas compris
Critique de Elg (Lyon, Inscrit le 31 janvier 2010, 35 ans) - 3 décembre 2015
Pas compris pourquoi mais pendant les 3/4 du livre j'avais l'impression de relire "En attendant Godot".
Pas compris l'utilisation ultra excessive du mot "et" qui m'a vraiment gâché la lecture au point que j'avais l'impression de lire un devoir de CM2.
Exemple: "Il s'accroupit et prit dans ses mains une poignée de galets et les flaira et les lâcha et les galets retombèrent..." et ce n'est qu'un exemple parmi des centaines.
Au final, pas envie de me pencher sur le reste de l'oeuvre de Cormac Mc Carthy.
Quel choc
Critique de Phileas (, Inscrit le 27 novembre 2015, 66 ans) - 27 novembre 2015
La fin m'a profondément ému et je devais avoir les yeux brillants en refermant ce livre.
Il faut lire ce livre et aujourd'hui lorsque l'on voit les civilisations se déchirer et notre monde partir en vrille, c'est un livre qui renferme son potentiel de réflexion mais à lire avant tout comme un roman d'aventure me semble t'il.
La description de ce monde post apocalyptique fait froid dans le dos tant on le visualise page après page.
Indispensable à tous ceux qui ont apprécié Ravage de Barjavel.
Déchirant !
Critique de JeanneFichaud (, Inscrite le 24 avril 2015, 57 ans) - 25 avril 2015
Les personnages ne sont pas attachants : nous avons simplement envie de les prendre dans nos bras, pour les rassurer et les aider.
Le décor est si triste, si vide et si violent, que vous priez le ciel de ne jamais voir arriver ce genre de chose dans le monde.
J'ai pleuré, car j'ai été immergée immédiatement dans l'univers impitoyable de cette histoire.
N'hésitez donc surtout pas à le lire !
Cette apocalypse au cheminement bien monotone …
Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 72 ans) - 31 octobre 2014
De MCCARTHY
Lassent mon cœur
De longueurs
Monotone
Tout suffocant
Et blême, quand
Parle l’œuvre
De trois fois rien
Qui ne convient
Qu’au triste sort
Alors, je fuis
Ce livre modeste
Qui m’ennuie
Deçà, delà,
Par son ton
Si funeste..
Dépouillement du style en écho au dénuement des personnages
Critique de Som Lang (Ecrouves, Inscrit le 28 octobre 2011, 51 ans) - 30 septembre 2014
Car je pense que l'auteur a voulu, par ce dépouillement à l'extrême, faire écho au dénuement total dans lequel se trouvent ce père et ce fils. En effet, que leur reste-t-il, sinon cette volonté d'avancer coûte que coûte et ce reste ténu d'humanité qui les lie encore ? En quelque sorte, ils s'économisent, ne gâchent pas le peu d'énergie qu'ils ont. Ils doivent se battre contre les autres, contre eux-même. Vivre, survivre. C'est tout et le reste n'est que.. littérature !
Ensuite, cette noirceur du roman. Dans cet univers post-apocalyptique, le monde moderne tel que nous le connaissons n'existe plus.
L'Etat, les lois, les richesses naturelles, l'agriculture etc.
L'homme est redevenu un animal comme un autre et il se comporte selon son instinct primaire, son instinct de survie. Alors, qu'est-ce qui choque ? En temps de famine, les loups dévorent le plus faible.. Il en est de même pour les lions, les ours, les tigres, tous les prédateurs. Et l'homme en fait partie. Et le cannibalisme sera un moyen de survivre.
La morale, la noblesse de l'âme est un luxe, inaudible pour celui qui crève de faim, nous dit McCarthy.
L'auteur, par delà l'errance de ce père et de ce fils, nous propose de nous interroger sur nos certitudes, sur notre humanité. Ne soyons pas si sûr de ce que nous ferons quand la situation l'exigera. Comment me comporterais-je à la place de l'homme et de son fils ? je n'en sais rien. Au moins je me pose la question.
A comparer avec le "Ravage " de Barjavel. Moins "noir" . Quoique..
Et sans esprit de polémique, je ne suis ni maso, ni dépressif, ni survivaliste. J'aime autant les contes normands de Maupassant, que l'univers de Tolkien. Sur mes étagères trônent aussi bien Loti, que Fenimore Cooper, James Joyces et Marcel Pagnol. Et maintenant, Cormack McCarthy. ça fait un grand écart.
noir total
Critique de Mine2 (, Inscrite le 11 octobre 2013, 64 ans) - 3 avril 2014
comprends pas qu'on puisse trouver ce livre , génial , bouleversant , monumental , et j'en passe . Mais que vont voir au cinéma , que lisent ces lecteurs , quelle est leur vie présente ou passée , pour admirer un livre aussi noir et déprimant ? ils sont peut être jeunes , comme moi à 20 ans quand j'allais voir au cinéma " nuit et brouillard " ou " Hiroshima mon amour " et j'aimais ça , hélas ! .
il faut être maso pour aimer un tel livre
tout ou rien
Critique de Mari (, Inscrite le 21 décembre 2013, 59 ans) - 21 décembre 2013
Le 121ème avis
Critique de Benson01 (, Inscrit le 26 mai 2012, 28 ans) - 21 août 2013
Et moi, un critiqueur amateur parmi tant d'autre, j'ai aimé. J'ai aimé alors qu'à l'habitude, la fin du monde dans la littérature, je la répudie. Car souvent elle m’ennuie. Mais voilà, la route comporte quelques utilisations judicieuses. Déjà, les sauts de lignes hyper fréquent, qui m'ont bien aidé à m'imaginer l'état du monde lors de l'action. Oui j'ai trouvé que lorsque le récit lui-même paraissait déstructuré dans la forme, on pouvait faire un parallélisme avec notre pauvre terre qui est, dans cet ouvrage, effondrée.
Le fait que les traits (je ne sais comment les nommer) au début de chaque réplique soient supprimés donne aussi quelque chose de plus étrange aux dialogues. J'ai eu presque l'impression que les répliques n'étaient pas dites mais pensées, à croire que tout se lisait en un regard chez les protagonistes.
L'intrigue est bonne car on ne sait rien. Le père et le fils errent avec la crainte de rencontrer "des méchants" (la tram du fameux "où est le bien, où est le mal ?") et de se faire dévorer (bah oui hein, il faut se nourrir par des temps pareils). L'ambiance est bien maintenue tout le long du roman et l'écriture est ma foi, simple et intense donc accrocheuse.
Mais bon, c'est vrai que la route possède aussi quelques points que j'ai trouvé négatifs. En effet, tout s'enchaîne très vite mais paradoxalement, il ne se passe rien. Je suis cruel je sais, mais j'aurais apprécié qu'un peu plus de cannibales déambulent le long du chemin.
Les dialogues me paraissaient parfois totalement improbables. Du type : "-Papa ? -Oui ? -On va mourir ? -Non. -Tu es sûr ? -Oui. -D'accord." C'est un peu expéditif. Alors certains me diront, "mais que veux-tu qu'ils se racontent dans une pareille situation ?" Je ne sais pas, je trouvais ça un peu niais c'est tout...
Il n'y a pas non plus d'éléments sur les évènements qui ont fait que le monde est ainsi. Cela reste un mystère même si bon, je ne trouve pas que se soit réellement un point négatif puisque on peut s'imaginer ce que l'on veut sur le passé de la Terre. Ou encore, cela laisse à l'auteur la possibilité de ré explorer l'univers de la route dans un autre bouquin.
Enfin, la grosse déception, ce fut la fin. Car pour un livre aussi phénoménal que la route (succès commercial, bonnes critiques, adaptation au cinéma), il aurait fallu un dénouement marquant. Hélas, on ne l'a point. Quel dommage ! Je me souviendrai agréablement du livre dans son intégral, sauf de la chute !
Bon voilà, tout cela pour dire que ça m'a bien diverti et que j'ai quand même, dans son ensemble, vraiment apprécié ce livre.
perdu en route
Critique de Deinos (, Inscrit le 14 février 2009, 62 ans) - 18 juillet 2013
Fabuleux bis
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 13 juillet 2013
Il semble toutefois que "La route" soit un succès de librairie aussi bien en version anglophone qu'en version francophone.
Ce livre m'a laissé forte impression.
Le texte se veut dépouillé et reste toujours fluide.
Un passage toutefois échappe à cette logique et je ne peux m'empêcher de le transcrire :
"... Il essayait de trouver quelque chose à dire mais il ne trouvait rien. Il avait éprouvé ce sentiment-là avant, au-delà de l'engourdissement et du morne désespoir. Le monde se contractant autour d'un noyau brut d'entités sécables. Le nom des choses suivant lentement ces choses dans l'oubli. Les couleurs, le nom des oiseaux. Les choses à manger. Finalement le nom des choses que l'on croyait être vraies. Plus fragiles qu'il ne l'aurait pensé. Combien avaient déjà disparu ? L'idiome sacré coupé de ses référents et par conséquent de sa réalité. Se repliant comme une chose qui tente de préserver la chaleur. Pour disparaître à jamais le moment venu. " sic (page 80 dans l'édition 2008)
Highway to Hell
Critique de AmauryWatremez (Evreux, Inscrit le 3 novembre 2011, 55 ans) - 21 mai 2013
L’auteur livre le monologue intérieur du père, celui de l’enfant, et le sien. La nature humaine s’y révèle sans fards, telle qu’en elle-même et elle se laisse aller le plus souvent à la haine sans limites et à la bêtise, c’est de là que naît la peur. Il n’y a pas besoin de critique sociale didactique, de sermon écologique ou morale dans ce roman, la fin du monde et les cendres sont arrivées du fait de l’égoïsme, la bêtise, l’envie, la violence, la jalousie, le mal au cœur de l’homme, mais aussi son hypocrisie, son incapacité à se libérer de son animalité et de ses pulsions. La littérature, l’art, la beauté n’ont pas suffi à retenir le mal. Ce roman est très loin des grands et beaux discours enflammés sur le progrès, des grandes et belles intentions jamais mises en oeuvre. La description de ce monde post-apocalyptique n’a pas besoin de zombies, de mutants ou de morts vivants, pour une bonne raison, selon le monologue du père, et de l’auteur, nous sommes déjà des morts-vivants qui nous leurrons, persuadés que notre genre de vie durera éternellement, ou peut-être sachant bien que ce ne sera pas le cas mais ne nous en souciant pas une seule seconde. Et encore une fois on comprend qu'en littérature, c'est le genre qui est le plus à même de décrire la modernité et ses conséquences tragiques.
Je me suis égaré
Critique de Salocin (, Inscrit le 12 décembre 2012, 43 ans) - 30 avril 2013
La prouesse du livre, assez rare, est d'avoir fait moins bien que son adaptation cinématographique
Car mon dieu, que je me suis ennuyé et quelle purge que cette lecture... J'ai dû me pousser pour aller jusqu'au bout car c'est assez clair : il ne se passe rien, ou du moins il se passe toujours la même chose ! L'auteur use et abuse d'un style excessivement simple, dépouillé à l'extrême qui ne produit aucun effet si ce n'est l'endormissement et le sentiment de lire une oeuvre littéraire d'une qualité très moyenne.
Non je suis peut être dur, mais j'avoue ne pas comprendre ces critiques dithyrambiques.
Ne convient pas aux personnes dépressives ...
Critique de Lejak (Metz, Inscrit le 24 septembre 2007, 49 ans) - 30 avril 2013
J'avais vu le film avant de lire le livre. Je dois dire que le film est d'autant plus époustouflant qu'il traduit parfaitement (voire mieux) la noirceur de ce monde pots-apocalyptique.
La puissance est là, et les passages que le cinéma a dû couper pour gagner en timing apportent encore plus de tension et d'horreur dans l'épopée tragique de nos 2 survivants.
Un grand livre, une grande adaptation cinématographique.
Chapeau !
J'ai dû quitter cette route
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 30 novembre 2012
Personnellement j'ai lâché prise et je ne comprends d'ailleurs pas comment on peut avoir été subjugué par un tel navet. Par ailleurs, si l'auteur a voulu être réaliste, c'est raté car bourré d'incohérences. Clairement, il s’agit d’un scénario d’une pâle série B. A éviter.
Non
Critique de Antihuman (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 41 ans) - 8 novembre 2012
C'est baroque, c'est moderne, et le long des pages la plume est froide et analytique sinon inféconde. Surtout ça colle à l'époque puisque enfin le style y est complètement parano; tout étranger au groupe est considéré de suite en tant qu'intrus ou comme essentiel futur assaillant. Sauf que tout ça ne fait pas nécessairement une histoire à chaque coup.
Je n'ai même pas pu le finir tant l'écriture twitterisée m'a carrément gonflé cela dit, si ça sert à faire pleurer Margot tant mieux. Pourquoi pas ? Mais sans doute l'Art s'améliorerait parfois si les gens choisissaient d'être de temps en temps un peu moins conformes ou alors à la pensée noir corbeau. En plus dedans il y a les clébards, et le fils aussi est précoce autant que débile. Que pasa ?
Hum...
Critique de MEloVi (, Inscrite le 6 juillet 2011, 40 ans) - 25 août 2012
L'écriture est sublime, bien qu'angoissante. L'ambiance est déplaisante. Si vous voulez vous détendre passez votre chemin.
Je suis tombée sur ce livre par hasard, je ne regrette pas de l'avoir lu parce qu'il est considéré comme un chef d'œuvre. Bon, pourquoi pas, pour ma part, il m'est un peu tombé des mains.
" Chaque jour est un mensonge ! "
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 14 août 2012
L'histoire d'un homme et son fils qui arpentent le macadam dans une lumière couleur métal de fusil, pataugeant dans la cendre, chacun tout l'univers de l'autre. Voûtés encapuchonnés, frissonnant dans leurs guenilles comme des moines mendiants partis quémander leur pénitence.
Des morts vivants dans un film d'horreur.
A perte de vue, des troncs d'arbres carbonisés, amputés de leurs branches.
Un monde froid et opaque; l'accablant vide noir de l'univers.
L'homme et son fils ne croisent que des créatures momifiées et des hordes sauvages ultra violentes.
" Rares étaient les nuits où allongé dans le noir, il n'avait pas envié les morts".
Marchant sur le monde comme des rats tournant sur une roue. En direction du Sud et de la mer.
Un revolver à la ceinture pour se protéger des "méchants" ou se suicider.
Une histoire simple où le désespoir et la mort rôdent et semblent être la seule issue.
Un roman sombre avec pour seul espoir l'enfant qui n'a pas connu le "monde d'avant le chaos".
La mort, la transmission du savoir, l'Amour filial, l'espoir... des thèmes subtilement abordés.
Je vous conseille de parcourir la critique de Pendragon et l'analyse (forum dédié) de Stavroguine, qui éclairent magnifiquement cette oeuvre des plus terne.
Manger et croire
Critique de Anonyme9 (, Inscrit(e) le 27 septembre 2010, - ans) - 4 juin 2012
à lire ensuite
Critique de Evanne (, Inscrite le 10 mai 2012, 64 ans) - 10 mai 2012
C'est exactement le même sujet à tel point que j'en viens à les mélanger quand j'y repense, si vous avez aimé la Route vous devriez aussi beaucoup apprécier ce dernier. Le film de la Route est par contre très décevant à mon sens.
Merci à Mc Carthy pour ce travail d'écriture et d'imagination qui nous a transporté.
Le chemin du big Mac
Critique de Wmgec (, Inscrit le 21 juillet 2005, 55 ans) - 23 janvier 2012
Soyons clair, cela ne remet pas en cause les qualités du livre. Je dis simplement que(et je pense ne pas être seul dans ce cas) notre perception d'une œuvre peut être biaisée par le tapage médiatique fait autour.
Je n'ai pas trouvé de révélation transcendantale sur la nature humaine. Je n'ai pas été ému par le sort de ce type. Au bout de 50 pages, j'avais bien compris le message. L'absence de péripétie ne m'a pas lassé. J'ai plutôt apprécié ce livre mais je n'ai pas trouvé ce que le "buzz" littéraire transformé par mon imagination m'avait fait miroité.
Et je rejoins donc la cohorte de lecteurs médusés par l'emballement de certains, quelque part un peu agacé aussi de ne pas faire partie du "club des routards touchés par la Grâce": c'est peut-être un rendez-vous raté: j'ai peut-être pris le chemin au lieu de la route.
Pour finir, j'ai lu "Non ce pays n'est pas pour le vieil homme". A mon goût, le message porte plus parce que le décor en est notre société actuelle.
Nous ne sommes pas dans un cas extrême.Le bien et le mal, l'espoir et le désespoir, la part humaine et inhumaine, tout cela me semble bien mieux évoqué dans cet ouvrage.
Au passage, et si on prend ce livre au premier degré et non comme une métaphore, lorsqu'on voit la solidarité qui se développe lors des catastrophes et le retour de l'instinct grégaire, on peut douter de la vision extrêmement pessimiste de McCarthy . On a envie de lui dire "Cormac, prends du Prozac"
Pour en revenir à ces deux livres, il est frappant de voir les liens étroits entre ses deux œuvres, qui communiquent, creusent un même filon... La flamme se fait de plus en plus faible...Le vieil homme est de plus en plus vieux.
En attendant, faites vos réserves de conserves, graissez les roues de votre caddie, les Mayas (qui n'avaient pas lu Mc Carty) prévoient la fin des autoroutes payantes pour décembre 2012. Enfin une bonne nouvelle!
Faulkner, Hemingway, Dostoïevski et ... Mad Max
Critique de Hélian (, Inscrit le 11 novembre 2011, 42 ans) - 11 décembre 2011
La bonne surprise c'est qu'ayant détesté Méridien de Sang, j'ai à peu près apprécié La Route. A peu près. Les phrases sont nettement plus supportables (moins de "et"), par contre pour ce qui est de la monotonie pas de changement.
Comme Philip Roth, Cormac Mc Carthy appartient au club des auteurs américains surévalués. Souvent comparé à Faulkner, son style dans ce livre m'a beaucoup plus fait penser à Hemingway : pas de courant de conscience, peu de descriptions, les personnages n'existent que par leurs actions et leurs dialogues (en l'occurrence comme ils ne font que survivre - c'est déjà beaucoup - et qu'ils ne parlent quasiment pas, je vous laisse deviner ce qu'il en reste), le décor est rapidement planté.
Il y a aussi du questionnement à la Dostoïevski sur Dieu, le Néant ... Et surtout il y a Mad Max.
Mad Max dans un noir de Soulages ou un blanc de Klein. Alors où est le problème ? Avec tout ça, on a un chef d'oeuvre, c'est obligé non ? Ben justement, "avec tout ça" : non. On a un paquebot plein (de quoi on ne sait pas bien) qui peine à se maintenir à flot.
Du grand art!
Critique de Jonath.Qc (, Inscrit le 6 juillet 2011, 46 ans) - 3 novembre 2011
Un diamant
Critique de Chrisland (, Inscrit le 27 septembre 2011, 64 ans) - 26 octobre 2011
Cependant, il parvient à générer de puissantes bouffées d'émotion pour le lecteur. C'est toute la puissance du style de Mc Carthy, toujours aussi dépouillé, à l'extrême; ce style (la forme) collant pour la première fois de sa carrière totalement au sujet (le fond).
Les toutes dernières pages sont une ouverture vers autre chose, une autre possibilité, c'est la touche de couleur (chaleur, espoir) dans un univers de gris, comme dans le film de Coppola "Rumble fish". Heureusement pour le lecteur, à qui cela permet de sortir, si ce n'est indemne, du moins pas trop esquinté de cette oeuvre d'une puissance impressionnante.
Dans laquelle (j'ai lu certaines critiques) il ne faut, je pense, chercher aucune signification ou lecture cachées. La manipulation littéraire , s'il y en a une, se limite à une manipulation de vos sentiments...
J'ai pas pu
Critique de ArNONO (, Inscrit le 18 octobre 2011, 52 ans) - 19 octobre 2011
Lire ce livre m'écorchait les yeux.
C'est peut être un chef d’œuvre, mais pas pour moi...
Une claque !
Critique de Amnezik (Noumea, Inscrit le 26 décembre 2006, 56 ans) - 30 septembre 2011
Et j'ai eu raison de persévérer ! Finalement on finit par se laisser happer par cette longue traversée sans but précis, à la fois désespérée et pleine d'espoir. On peut avoir l'impression qu'il ne se passe pas grand chose mais en fait il se passe plein de trucs.
Par contre je reconnais volontiers que les phrases à rallonge avec des "et" en veux-tu en voilà est pénible. Des phrases courtes auraient, à mon sens, donné encore plus d'impact au récit.
Caricature ou second degré?
Critique de Henri Cachia (LILLE, Inscrit le 22 octobre 2008, 62 ans) - 25 août 2011
Je me suis lamentablement ennuyé (très fortement) tout au long de ce bouquin, attendant enfin une surprise, qui n'est jamais arrivée.J'ai la sale maladie de finir toutes mes lectures quelles qu'elles soient...
Cela m'a fait penser aux très bons documentaires animaliers de la 5 : recherche de lieu pour la sécurité, de nourriture pour la survie, de longues migrations à répétitions... Sauf que dans "la route", ce que j'ai trouvé juste, il n'y a pas de recherche de reproduction de l'espèce... En cela, c'est très bien vu...
c'est la plus mauvaise note (2,5) depuis que je suis à CL (mes bouquins y compris...)
Pourquoi pas plutôt le film
Critique de A2line (La Rochelle, Inscrite le 9 août 2011, 37 ans) - 9 août 2011
Une quête initiatique
Critique de Thibaut (, Inscrit le 14 avril 2011, 51 ans) - 31 mai 2011
C'est vrai que le roman est noir, très noir et même glauque par moments. Qu'il est empreint de violence insidieuse et réelle par moments . Il reste quand très même émouvant: l'image du père dont le seul but est de sauver son fils est proprement inoubliable et totalement déchirante.
C'est vrai que l'action se répète beaucoup, mais cela était nécessaire à mon sens pour exprimer la longue marche éperdue de ce duo.
Le style est brillant de concision et de netteté, il n'est pas descriptif mais plutôt imagé et évocateur (l'auteur sait certainement bien manier l'ellipse).
C'est un roman touchant et émouvant de par la quête du père, car son but n'est pas d'arriver au bout de la route mais de réussir à sauver son fils.
Par ailleurs, le long chemin du petit garçon l'amène à grandir, à ne jamais baisser les bras: à devenir adulte en quelque sorte, et par là même le conduit tout simplement à vivre et aimer la vie.
C'est en ça que le roman est une quête initiatique: une recherche d'un sens à la vie.
Différent...
Critique de Nb (Avion, Inscrit le 27 août 2009, 40 ans) - 29 avril 2011
L'histoire en elle-même n'est pas particulièrement originale: sur fond d'apocalypse, la survie d'un père et de son fils au fil de leur parcours le long d'une route.
Le plus déroutant bien sûr, c'est le style. Il m'a fallu une bonne centaine de pages pour commencer à m'y habituer: des phrases un peu tordues, des répétitions, des "et" à n'en plus finir. Les situations s'enchaînent mais on se demande parfois comment. Pas toujours évident de s'y repérer. Certains passages restent même un mystère pour moi (la fin notamment).
En outre, on ne peut pas dire qu'il se passe grand chose au fil des pages, mais bien sûr, c'est la routine, le quotidien monotone de l'homme et du petit qui veulent ça. C'est long tout de même.
Et pourtant, une chose m'a particulièrement touché, c'est la relation entre l'homme et le petit: amour paternel, sincérité, mais surtout extrême pudeur. Pudeur qui est particulièrement bien retranscrite par le style justement.
C'est en cela que, pour moi, ce livre est différent: ce qui m'a le plus insupporté est au service de ce qui m'a le plus touché. Il m'est très difficile d'accorder un nombre d'étoiles.
Le chaos comme si vous y étiez.
Critique de Charleslecteur (, Inscrit le 27 avril 2011, 59 ans) - 28 avril 2011
Magistral!
Critique de Luluganmo (, Inscrite le 26 septembre 2010, 42 ans) - 20 avril 2011
Déroutant
Critique de Florian1981 (, Inscrit le 22 octobre 2010, 43 ans) - 10 avril 2011
Et pourtant!
La force de cette relation entre "l'homme" et "le petit", la concision et la sobriété des dialogues qui leur donnent toute leur intensité, la puissance des émotions! Ce roman prend aux tripes et même si en définitive il ne se passe rien ou pas grand chose et que les situations sont répétitives, on se sent emporté à côté des personnages et on lutte avec eux pour leur survie!
La puissance de ce roman ne réside donc pas dans son histoire mais dans la redoutable efficacité de l'écriture de l'auteur pour évoquer cette relation père-fils qui transcende le désespoir et le découragement!
Malgré tout je reste un peu frustré car, même si c'est évidemment voulu et revendiqué par l'auteur sans doute pour donner une dimension d'intemporalité et d'universalité, j'aurai bien aimé disposer d'un peu plus d'éléments de contexte pour mieux situer l'histoire!
Ce livre a été adapté au cinéma avec Viggo Mortensen, je serai curieux de voir ce que cela donne vu qu'il n'y a absolument aucune action et très peu de dialogues!
Expérience immersive d’un monde post-apocalyptique
Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 2 avril 2011
Au fil des pages, on suit la lente et morne marche de ce père et de son fils pour qui le quotidien se résume à chercher leur subsistance parmi les rares détritus d’un monde en ruines. La barbarie et le cannibalisme ont ressurgi de manière terrifiante, et chaque être vivant semble n’être qu’en sursis. La seule trace d’humanité est incarnée par l’enfant, le « porteur de feu », remettant souvent en cause les choix du père dont la seule obsession est d’assurer leur survie, quitte à paraître impitoyable face aux étrangers croisant leur route.
Ayant commencé ce livre au lendemain de la catastrophe de Fukushima, le malaise que j’ai ressenti à sa lecture n’en a été que plus prégnant, car si le roman ne révèle jamais les causes de la catastrophe qui s’est abattue sur la Terre, on peut facilement imaginer qu’elle soit d’origine nucléaire… Du coup, « La Route » fait passer « Mad Max » pour un western joyeux et kitsch, car ici le monde terrestre n’apparaît plus que comme un tombeau mortifère et brumeux à l’horizon indistinct. Les rapports entre le père et le fils sont poignants. On a parfois l’impression d’être à leurs côtés, tant leur situation, si elle fait froid dans le dos, ne paraît pas si improbable. Une œuvre à lire absolument, et qui donne envie d’aller cueillir des pâquerettes ensuite… A noter que le film tiré du livre était une réussite.
La route est longue ...
Critique de Didou (, Inscrit le 16 mars 2011, 60 ans) - 16 mars 2011
Après un début intéressant je me suis forcé à le lire jusqu'au bout, que de situations répétitives avec une écriture sans relief.
C'est plat, à oublier rapidement.
Errance post apocalyptique
Critique de Ketchupy (Bourges, Inscrit le 29 avril 2006, 44 ans) - 6 février 2011
Décoiffant !
Critique de Bigoodi (, Inscrite le 8 février 2009, 57 ans) - 30 janvier 2011
C'est aussi le genre de livre auquel on repense encore longtemps après l'avoir terminé : Qu'est ce qui fait que nous appartenons (ou non) à l'humanité plutôt qu'à l'espèce humaine parmi les autres espèces animales ???
Bonne question...
Noir c'est noir...
Critique de Killing79 (Chamalieres, Inscrit le 28 octobre 2010, 45 ans) - 27 janvier 2011
J'ai trouvé ce récit extrêmement noir voire même morbide, et le manque de fil conducteur m'a un peu déstabilisé.
Cependant l'auteur a quand même réussi à me tenir jusqu'à la fin, ce qui peut donner un peu d'espoir et autant dire qu'en sortant de cette histoire, j'en avais grandement besoin.
Magnifique !
Critique de Chameau (, Inscrit le 10 novembre 2010, 44 ans) - 8 décembre 2010
Curieux
Critique de Gnome (Paris, Inscrit le 4 décembre 2010, 53 ans) - 5 décembre 2010
Alors là pas du tout !
Critique de Caecilia (Huy, Inscrite le 28 novembre 2010, 29 ans) - 4 décembre 2010
survivre
Critique de Dudule (Orléans, Inscrite le 11 mars 2005, - ans) - 27 novembre 2010
L'auteur nous dépeint avec force cet univers ce qui rend le livre envoûtant, prenant, remarquable.
Beau livre !
Critique de Marthe (, Inscrite le 19 novembre 2010, 54 ans) - 19 novembre 2010
Glacial
Critique de Rhonal (lyon, Inscrit le 7 mai 2010, 57 ans) - 18 novembre 2010
Il n'y a pas de réflexion sur les dangers de la science ou la folie des hommes, le sujet est la survie post apocalyptique, avec la perte totale de ce qui fait l'humanité : le respect, l'aide, la solidarité .
Seuls quelques sentiments altruistes persistent chez l'enfant : l'avenir de l'homme , ou paradis perdu ?
tranche de survie
Critique de Oural02 (, Inscrit le 30 septembre 2010, 77 ans) - 30 septembre 2010
Dans cette terrible atmosphère, les sentiments très forts entre le père et le fils atténuent quelque peu cette désolation environnementale par des dialogues concis, efficaces et très émouvants, pour eux la recherche active de subsistance est l'élément primordial nécessaire à leur survie.
Mc CARTHY est-il visionnaire?
N'oublions pas que jules VERNE, dans ses voyages extraordinaires avait le sens de l'anticipation très aiguisé puisque grand nombre de ses écrits se sont réalisés.
Cette éventualité nous invite à une grande réflexion sur notre devenir et notre avenir planétaire.
Dès le commencement du livre, j'avais hâte de découvrir rapidement le déroulement et l'aboutissement de ce parcours chaotique de ces deux personnages vers l'inconnu.
illisible
Critique de Mahier (, Inscrite le 15 septembre 2010, 45 ans) - 15 septembre 2010
Très beau film par contre.
Le caddie comme symbole
Critique de Béatrice (Paris, Inscrite le 7 décembre 2002, - ans) - 8 septembre 2010
Je m’interroge sur les raison du bestseller ; éléments de réponse :
- un message fort : la survie / relation père – fils / fragilité de la planète
- le mystère, c’est à dire l’absence d’explication sur le contexte
- une écriture efficace, souvent visuelle
Pour ma part, je rejoins les lecteurs qui disent préférer Bradbury.
Une route vers l'être humain
Critique de Spirit (Ploudaniel/BRETAGNE, Inscrit le 1 février 2005, 64 ans) - 24 août 2010
Un roman de tous les contraires
Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 8 juillet 2010
Ca se comprend, oui. Il y a comme une porte qu'on trouve ou qu'on ne trouve pas et ce, pas parce qu'on n'est pas un lecteur avisé. C'est un fait, simplement...
Je suis fort heureuse d'avoir trouvé cette porte, qui m'a faite avancer sur la route sans la moindre peine, sans le moindre essoufflement. A ma plus grande surprise d'ailleurs. Le thème, cette plongée dans le quasi non-espoir, pourrait être insoutenable. Le répétitif, la quête, simple et compliquée, si unique, de la survie.
La magie a donc opéré, la fascination s'est installée. Cette façon de faire tant avec, a priori (mais seulement a priori) si peu.
Il y a, derrière ce fléau qui a transformé la terre en désert cendré, la peur intrinsèque qui parfois nous habite. Cette remise en question des liens familiaux, de la vie qui s'essaie à se comprendre. De nos valeurs morales. De nos croyances.
En si peu de mots, tout en suggestion.
Un grand moment.
la route qui mène...
Critique de Pat (PARIS, Inscrit le 21 mars 2010, 60 ans) - 3 juillet 2010
Sinon , le récit en lui même , je ne sais pas , j'ai vraiment du mal à parler de ce livre . Je crois , comme souvent qu'il faut s'immerger dans l'histoire , se laisser imprégner par celle-ci .
Ce que je n'ai pas réussi à faire , je n'ai été ému par les personnages que rarement , peut-être est-ce l'écriture qui m'a dérangé ou bien le fait que j'ai fait de nombreuses pauses en lisant ce livre . Aussi, je n'ai pas aimé le fait qu'il n'y ait pas de chapitres .
Le sujet était plein de promesses , le résultat me laisse comme un goût d'inachevé .
Décevant
Critique de KAROLE (, Inscrite le 9 février 2010, 48 ans) - 1 juillet 2010
il ne se passe rien, pas d'intrigue, pas d'intérêt ,
des journées qui se ressemblent et recommencent , je me suis ennuyée,
et j'ai abandonné , j'ai lu la fin pour voir un peu ,
bien bof , franchement une perte de temps..
Quelle déception après tout ce que j'avais pu lire sur ce bouquin.
Un monde qui n'est plus
Critique de Ayor (, Inscrit le 31 janvier 2005, 52 ans) - 10 juin 2010
Beaucoup d'émotions ressenties lors de cette lecture, beaucoup d'interrogations également par rapport à un futur que l'homme hypothèque au travers de ce monde uniquement intéressé par le profit. Cela fait peur, et peut-être ne sommes nous pas si éloignés de ce monde décrit par McCarthy.
C'est sombre, dérangeant, pessimiste, et d'un désespoir violent.
Un roman qui mérite le détour tout comme son adaptation cinématographique, fidèle et réussie.
Je n'arrive pas à trouver les mots.
Critique de Pierro (, Inscrit le 7 juin 2010, 29 ans) - 7 juin 2010
Si si, un chef-d'oeuvre !
Critique de Eidole (, Inscrite le 20 mai 2010, 35 ans) - 20 mai 2010
Trouver ce livre ennuyeux, répétitif, dénué de style, sans rythme et manichéen ... c'est juste être passé à côté... Mais vraiment très loin... un peu comme la distance entre la Terre et le Soleil.
Comment j'en suis venue à lire ce livre ? Certainement pas à cause du marketing (qui d'ailleurs ne m'a pas touchée même si je bosse dans le milieu). Disons que j'y ai été forcée. Et je ne remercierai jamais assez les circonstances de m'avoir permis de le lire. J'ai vu No Country For Old Men au ciné et je connaissais l'auteur par là mais je n'avais jamais fait face à ce genre d'écriture.
Donc de façon générale :
- ce livre n'est pas ennuyeux... Là où vous passez à côté, c'est qu'il ne repose pas sur les actions, mais sur l'introspection. Ce n'est pas un livre qui nous évade, au contraire, il nous plonge à l'intérieur de nous même. Et nous, qu'aurions nous fait ? Aurions-nous voulu vivre dans un monde sans espoir ? Nous serions-nous battus pour celui ou celle que l'on aime ou bien aurions-nous préféré mourir avec lui ou elle pour échapper à l'horreur de ce qu'est devenue la civilisation ?
- répétitif ... En même temps on rappelle le contexte : il n'y a plus rien. Personnellement j'aurais trouvé ça étrange qu'ils rencontrent une pin-up qui les invite dans un super bar où toute une communauté aurait trouvé refuge. On appelle ça la survie : Manger, se protéger, dormir en sûreté. Dieu que c'est réaliste !
-dénué de style ... Le style est là, mais le style est différent et cela, certains ont du mal à y adhérer, ce qui peut-être compréhensif. Mais dire qu'il n'y a pas de style c'est faire preuve de mauvaise foi. Le style, il est brut, il est pauvre en longues phrases, mais il est riche en sémantique, il est intense.
- les dialogues ... Ah! que de critiques sur les dialogues... Mais a-t-on besoin de parler pour dire à quelqu'un qu'on l'aime ? Les dialogues sont courts et lourds de sous entendu et cela pousse le lecteur à réfléchir à tous ces non dits qui trainent entre eux. La psychologie zéro est plutôt pour la personne qui n'a pas eu l'intelligence littéraire de comprendre qu'il est basé sur les non dits et sur l'implicite. Non l'auteur ne nous sort pas des niaiseries sur un plateau d'argent (la collection harlequin est là pour ça), mais il pré suppose tout. Et c'est à nous de nous rendre compte de tout ça.
- le manichéisme... Ou ça ? Certes les méchants sont les méchants et l'enfant est la pureté. Mais le père lui est justement déchiré entre les désirs et les valeurs de son fils qui est en quelque sorte le dernier représentant de valeurs disparues et le comportement que ces "méchants" adoptent pour survivre. Dans ce roman, aucun manichéisme, il n'y a ni blanc, ni noir, mais du gris, comme la cendre qui recouvre tout.
Je défends un livre qui, si on m'en avait avant conté l'histoire, ne m'aurait jamais attirée. Je le défends parce qu'en 18 ans de lectures en tout genre, c'est le premier qui m'arrache des larmes et qui me pousse à réfléchir sur ce que moi, en tant qu'humain j'aurais fait. Et si, si je me retrouvais dans un contexte post-apocalyptique, je pourrais me battre pour ma survie dans un monde sans espoir.
Ce livre n'est pas là pour époustoufler de batailles sanglantes, de viols et de crimes. Il a cette sobriété qui fait qu'il nous touche encore plus. Bref... Je pense que le côté atypique de la narration en aura rebuté plus d'un et qu'ils n'auront pas su sortir de leurs habitudes littéraires pour apprécier ce roman.
En même temps quand on voit le succès d'harry potter et autres Eragon, cela ne m'étonne pas que ce genre de merveilles ne soient pas apprécié par certains et j'ai envie de dire : tant mieux.
Je le conseille à tous ceux qui veulent se prendre une claque, tous ceux qui en ont marre de lire des histoires qui finissent bien alors que le contexte est désespéré et tous ceux qui ont des enfants et que cette histoire de deux être qui sont tous l'un pour l'autre risque de toucher au plus profond de leur cœur. On y apprend à aimer, on y apprend à vivre, on s'y remémore des valeurs.
bonne lecture aux courageux !
Les cendres et le caddie
Critique de Paofaia (Moorea, Inscrite le 14 mai 2010, - ans) - 16 mai 2010
Et bien sûr , à chacun sa lecture, c'est intéressant..
Je l'ai lu d'une traite, je l'ai fermé couverte de cendres , mais à la réflexion, il m'est resté un goût de malaise, celui d'avoir été manipulée ( efficacement, c'est la force de ce roman) par un évangéliste ou autre. Peut être parce que rien n'est expliqué, parce qu'expliquer serait trop rassurant.. L'Apocalypse, est une prédiction biblique, et le dernier livre de la Bible chrétienne.
Quelques extraits du texte:
"Dieu n'a jamais parlé" dit le père. Pas besoin, les hommes étaient prévenus.
" Les gens passaient leur temps à faire des préparatifs pour le lendemain. Moi, je n'ai jamais cru à cela. Le lendemain ne faisait pas de préparatifs pour eux. Le lendemain ne savait même pas qu'ils existaient." Nul ne sait ni le jour ni l'heure.
" Sur cette route, il n'y a pas d'hommes du Verbe. Ils sont partis et m'ont laissé seul. Ils ont emporté le monde avec eux. Question: Quelle différence y-a-t-il entre ne sera jamais et n'a jamais été.... Qu'avaient-ils fait? L'idée lui vint qu'il se pourrait même dans l'histoire du monde qu'il y eût plus de châtiment que de crimes, mais il n'en tirait guère de réconfort."
"Tout cela comme une antique bénédiction. Ainsi soit-il. Evoque les formes. Quand tu n'auras rien d'autre construis des cérémonies à partir de rien et anime-les de ton souffle."
"Un seul flocon gris qui descendait, lentement tamisé. Il le saisit dans sa main et le regarda expirer là, comme la dernière hostie de la chrétienté."
Etc...
Mais bien sûr, Dieu n'est pour rien là-dedans: "Il n'y a pas de Dieu et nous sommes ses prophètes."
Il n'y a que l'homme, l'homme est mauvais et a été puni..
Et la seule lueur qui reste là où tout est dévasté et où même la mer ne sera plus jamais bleue, c'est la tendresse réciproque du père et du fils, le fait que la "bonté trouvera le petit garçon. Elle l'a toujours trouvé. Elle le trouvera. ".
Car " dans ce couloir froid, ils avaient atteint le point de non retour qui depuis le commencement ne se mesurait qu'à la lumière qu'ils portaient avec eux."
"Le souffle de Dieu était encore le souffle de son père bien qu'il passe d'une créature humaine à une autre au fil des temps éternels."
Amen..
Aimez-vous les uns les autres et dépêchez-vous, sinon vous errerez sur les routes en tirant un caddie de supermarché ( image très forte que celle du caddie) jusqu'à ce que l'innocence et la bonté d'un enfant sauve peut être le monde. Ca ne vous rappelle pas quelque chose?
GENIAL
Critique de Free_s4 (Dans le Sud-Ouest, Inscrit le 18 février 2008, 50 ans) - 15 mai 2010
Je conseille fortement la lecture de LA ROUTE, récit bouleversant, malgré quelques répétitions et quelques longueurs.
Faites vous votre opinion, lisez-le.
La traduction mauvaise ou le style ?
Critique de Jalousie (, Inscrite le 14 mai 2010, 44 ans) - 14 mai 2010
Incroyable qu'il soit "Pulitzer", ça devient comme les autres prix très connus, une simple affaire de marketing.
Tristesse assurément.
Aucun intérêt
Critique de Didoumelie (, Inscrite le 5 septembre 2008, 52 ans) - 2 mai 2010
A lire absolument
Critique de Chabouchi (, Inscrite le 14 avril 2010, 48 ans) - 14 avril 2010
Je n'ai pleuré qu'à la lecture de "Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme" de Stefan Zweig, et "David Copperfield" de Charles Dickens. "La route", je n'ai pas pu, c'était bien trop intérieur.
Ce livre s'impose, et fait tourner les pages sans limite.
Il était nécessaire.
Pas mal mais ça ressemble à une nouvelle étirée en longueur ...
Critique de NQuint (Charbonnieres les Bains, Inscrit le 8 septembre 2009, 52 ans) - 25 mars 2010
On se retrouve dans un lieu inconnu, à une date inconnue, avec deux personnages uniques que l'on suit de bout en bout : un père et son fils. Ils sont rescapés d'une apocalypse qui a laissé la terre brulée et recouverte d'une couche de cendres omniprésente. Les quelques "chanceux" errent au milieu des ruines ravagées du monde ancien. La plupart ont opté pour le retour à la barbarie, la violence, les viols et l'anthropophagie. Tous luttent contre le froid qui recouvre la planète (ou ce qu'on en voit) et la faim.
De l'apocalypse, on ne saura que peu de choses, seules quelques réminiscences du père permettant de saisir quelques bribes et c'est bien ainsi pour le récit. Le style est sec, sobre, presque froid ce qui est quelque peu déroutant, quoique adapté aux circonstances. McCarthy réussit bien à nous mettre dans la peau de ce duo déchirant avec ce père qui s'accroche à la vie, vivant comme un guerillero famélique et qui tente a tout prix de protéger son fils. Le protéger de la faim, la violence, le froid mais aussi la désespérance qui les guette à chaque virage de la route qu'ils parcourent inlassablement vers une destination aussi hypothétique que dérisoire. En fait, ils marchent pour marcher, pour tenter de donner un sens à leur vie de survivant, ils marchent pour oublier la mort.
Si McCarthy arrive très bien à faire passer le désespoir de la situation et les émotions qu'elles génèrent, l'action est relativement répétitive et même si le livre est court, le lecteur peut éprouver une lassitude assez compréhensible.
Au final, un bon livre mais qui pêche dans la longueur, comme si McCarthy avait voulu étirer une nouvelle pour en faire un roman.
Je ne comprends pas
Critique de Magalduc (, Inscrit le 23 mars 2010, 60 ans) - 23 mars 2010
Répétitions inutiles de situations qui n'apportent rien au récit.
Le Loup à l'Enfant et La Route
Critique de Nevilleachab (, Inscrit le 18 mars 2010, 55 ans) - 18 mars 2010
Lone Wolf se déroule dans l'ancien Japon, pays qui finalement n'a évolué, si on peut dire ça, qu'après le second conflit mondial... La comparaison se tient je trouve... Si on se donne la peine d'y réfléchir un peu. En tout cas, je l'ai vu comme ça.
Je tenais aussi à rappeler que dans "Ravage", c'est d'une société utopique créée par F.Deschamps, le personnage, dont on parle plus que d'une relation père/fils aussi... Hormis que cela se déroule dans un futur dévasté... Je ne vois pas le rapprochement que l'on peut y faire avec "La route" ... Avec "Brave New World", je veux bien...
Mais dans un cas comme ça, ne pourrions-nous pas dire que, à la base, "1984", "Brave New World" et " Farhenheit 451" parlent de la même chose chacun dans un style différent ? ... Be seeing you !
Pour ma part, un seul détail dans "La route" m'a embêté. Le père fait des oeufs à son fils à un moment... D'où viennent ces oeufs si il n'y a plus de poule depuis des années ?
Que la route fut longue!!
Critique de Nana31 (toulouse, Inscrite le 29 janvier 2006, 55 ans) - 16 mars 2010
Les scènes sont répétitives (recherche d'un abri et de nourriture)
Je suis du même avis que senoufo et apostrophe!
Du tapage médiatique pour pas grand chose!!
Lisez plutôt La porte des enfers de LAURENT GAUDE.
bof
Critique de Pdesrosi (, Inscrit le 24 octobre 2008, 66 ans) - 8 mars 2010
à lire d'une traite
Critique de Emma (, Inscrite le 2 mars 2010, 60 ans) - 4 mars 2010
Nous n’en saurons pas plus sur ce qu’il s’est passé, seulement que quelques hommes survivent dans les ruines d’un monde gris de cendres, leur unique préoccupation est de trouver de quoi manger, se chauffer, se vêtir ; ils sont devenus des prédateurs les uns pour les autres.
L’écriture est précise, sèche, incisive, les dialogues minimalistes ; au fil du récit, le lecteur comprend que le petit est né dans ce monde, qu’il n’a jamais connu rien d’autre que cette vie de misère, faite de souffrance de cruauté et de terreur.
Le rythme du roman y est celui de leur quotidien, toujours les mêmes préoccupations, trouver de quoi manger, se cacher faire le feu et marcher, le tout ponctué de rencontres malheureuses et de visions d’horreurs et de désolation, plus aucune couleur ( la mer couleur de lessive en référence à A Camus dans La Chute), le monde se meurt ; et au fil du récit le lecteur ressent tour à tour la faim, le froid permanent, l'épuisement, la solitude la désolation, la peur et bien sûr une boule d’angoisse pour cet enfant dont on comprend que le père un jour ne sera plus là pour lui.
Le petit est la seule motivation du père dans la survie, il joue à la fois le rôle du fils, du compagnon de route, son dernier lien au sentiment d’humanité ; peut être que sans l’enfant aurait il basculé dans le camp des « méchants » comme dit le petit.
Dès le début le lecteur se demande comment tout cela peut il finir, la fin parait bien sombre , la dernière balle de revolver n'est elle pas destinée au petit au cas où? celle qui donne à la fois la mort et la libération, car à quoi bon combattre dans ces conditions puisque l'horizon est de plus en plus fermé.
Et pourtant,la fin laisse une petite note d'espoir, malgré tout ténue , au lecteur d'imaginer la suite.
La route, de virages en virages
Critique de Logikstation (, Inscrite le 28 février 2010, 29 ans) - 28 février 2010
Malgré tout, l'écriture de l'auteur m'est désagréable, contrairement à ce que certains décrivent dans leurs avis.
Cela ne m'a pourtant pas empêché de ressentir avec eux la faim, le froid, la peur... Tant de sentiments qui nous éveillent dans notre vie, qui changent notre regard.
Chef d'oeuvre à préserver - Exceptionnel
Critique de Yasem (Strasbourg, Inscrite le 30 juin 2008, 34 ans) - 5 février 2010
Emouvant ce lien si puissant: le père et le fils.
J'en ai eu les larmes aux yeux, premier bouquin qui me donne tant de frissons. J'en suis encore bouleversée.
10 étoiles, 100 étoiles, 1000 étoiles, des milliers d'étoiles
J'exagère sûrement.
Périple sans espoir?
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 1 février 2010
Et même s'ils errent sans but dans ce périple sans espoir, sans cesse l'homme retombe sur le regard de cet enfant pour qui il combat. Bref, même si ce livre est des plus désespérants, l'auteur laisse toujours entrevoir un espoir si infime soit-il.
Suffocant
Critique de Max64 (, Inscrit le 24 janvier 2010, 58 ans) - 24 janvier 2010
pourquoi ce livre ? que cherche McCarthy ?
Critique de Docjhc (, Inscrit le 24 janvier 2010, 64 ans) - 24 janvier 2010
Mais en effet il faut accepter de rentrer dans le « réalisme » de la situation, il faut croire à l'impossible proposé: la fin de l'humanité après la destruction de la planète.
Il me semble qu'à ce prix la forme et le fond du récit sont une terrible réussite.
Alors on comprend facilement le suicide de la mère, de toute cette famille retrouvée pendue dans une grange, et la tentation permanente d'en finir qui hante le père et le fils: toute vie, vraie, parait définitivement impossible, rêve à bannir d'un monde irrémédiablement révolu.
Chez les rares survivants l'angoisse, souffrance insupportable née du désespoir, efface plus ou moins vite leur vernis d'humanité pour les rendre à la barbarie. Et jour après jour le père lâche prise, épuisé par ses efforts pour protéger son fils, presque aveuglé par ce devoir paternel devenu comme une obsession, mais puisant dans la contemplation de cet enfant innocent la beauté, la vérité et la bonté, sans lesquels il ne pourrait plus s'appeler Homme.
Que ferions nous à leur place? Et pourquoi le ferions-nous?
C'est évidemment la question que nous pose McCarthy, radicale, profonde, pour nous forcer à sortir de ce temps hyperconsumériste, hyperactif, nous propulser dans le temps d'après, d'après le chaos, le temps de la fin, où la question du pourquoi de l'Homme ne peut se résoudre que dans l'absurde ou la métaphysique.
Soit l'homme, né du hasard, est seul face au néant: alors il est clair que sur cette planète ravagée par sa faute (par quoi d'autre qu'une guerre nucléaire dans ce livre?) le dernier des humains va bientôt disparaître, car personne ne croit finalement à l'avenir malgré la happy end suggéré. Et le « feu », cette lumière qui nous révèle l'autre comme frère, apparaît inutile car contre-productif, incapable d'assurer la survie d'une espèce qui va disparaître selon les lois darwiniennes, retourner au froid du néant. Mais alors d'où sortait ce feu, et cette conscience qu'a l'homme d'être plus grand que l'univers?
Soit on fait l'hypothèse de Dieu à l'origine de l'homme: alors on comprend mieux pourquoi la planète était si belle, on comprend d'où venait le feu et en quoi il était vital de le porter partout, pour échapper au chaos, rester des hommes ou le devenir.
On comprends aussi que ce livre est (volontairement?) inachevé pour laisser au lecteur la liberté d'aller jusqu'au bout du raisonnement: comment un tel Dieu pourrait accepter que l'Homme sublime, but de toutes ces espérances, disparaisse dans la laideur et la haine, pour avoir refusé le feu? Non, la seule fin possible pour ce Dieu père du Feu c'est de traiter l'homme en frère ( ne l'a-t-il pas fait à son image?), et donc,après l'avoir laissé libre d'aller jusqu'au bout de sa folie destructrice ( c'est qu'on y tient à notre liberté...), de le récupérer aussitôt, de le sortir de cet enfer, et pour ça de transgresser toutes les lois de la physique, les lois données à Son propre univers, pour le prendre contre Lui , le serrer, lui communiquer sa propre chaleur, son Feu, sa Vie. Comme l'homme du roman rêve d'agir avec son fils.
Pour les Chrétiens cela s'appelle la parousie bonnes-gens, mes frères.
Pour McCarthy, avec les références religieuses qu'il affectionne, on peut penser que cette vraie fin n'est pas absente de ses hypothèses...
Quand à nous si demain nous survivons au passage du mur de la vraie folie planétaire, pour ne pas désespérer en suicidés ou en barbares, ne faudra-t-il pas se souvenir de « l'hypothèse Dieu »?
Un livre sur la paternité, la condition humaine, et l'espoir.
Critique de Chene (Tours, Inscrit le 8 juillet 2009, 54 ans) - 22 janvier 2010
On ne sait pas pourquoi le monde est devenu invivable, mais dans ce livre ce n’est pas ça qui est important.
Pour moi c’est un livre fort sur la paternité, la condition humaine et l’espoir.
En effet, la mère est ici absente. Apparemment elle s’est suicidée avec un éclat d’obsidienne, c'est-à-dire un éclat de roche volcanique tranchant comme le verre. D’ailleurs, j’émets ici une hypothèse : cet extrait peut laisser supposer qu’il y a eu une catastrophe de type « irruption volcanique majeure » qui a détruit l’humanité et la nature (comme les dinosaures il y a 65 millions d’années ?). Il y a, en effet, des cendres et des cadavres partout, des immeubles et des routes ont fondu. Un moment, il y a aussi un tremblement de terre.
Enfin peu importe. Il s’agit d’un père qui se retrouve seul avec son petit garçon dans un monde hostile et terrifiant. Un véritable enfer, l’humanité et la nature n’existent plus. Ce père n’a qu’un but : garder son fils en vie. Il faut sans cesse chercher de la nourriture dans les ruines, se protéger du froid et de dangers multiples, notamment d’hommes déshumanisés, pillards et cannibales.
Survivre comme des bêtes dans les bois... Ils n’ont plus de destin à part cette route.
Mais il reste un espoir, que Cormac Mccarthy a projeté ici dans ce petit garçon, innocent et fragile (l’auteur a dédié son livre à son fils). Le père est remarquable. C’est le grand retour du père protecteur, présent et aimant ses enfants. Le père du XXIe siècle.
Il voit son fils comme « le porteur du feu », comme « un Dieu », porteur de l’espoir dans ces ténèbres angoissantes.
Les fleurs qui repoussent vers la fin du livre sont porteuses de cet espoir.
Un livre court. Heureusement, car il faut reconnaître que 1000 pages auraient été insoutenables tellement l’ambiance est oppressante. A ce titre j’étais tellement effrayé pour « le petit » que je sursautais au moindre bruit dans mon lit en lisant. J’ai retenu mes larmes aussi, ce que je crois bien, m’est rarement arrivé en littérature. La fin m’a bouleversé.
Un livre rapide, qui se lit d’une traite, sans chapitres et peu de dialogues, car c’est un livre qui veut surtout mettre en avant l’amour entre un père et un fils qui sont plongés sans secours et seuls dans la fin du monde.
Le style employé par McCarthy n’a qu’un but : nous retranscrire une émotion pure et intense. Et c’est superbement réussi.
Un livre poignant chargé d’émotion et qui marque le lecteur pour longtemps.
étrange
Critique de Maxrun (, Inscrit le 23 avril 2009, 45 ans) - 20 janvier 2010
On se retrouve dans la peau des personnages. On partage leurs angoisses, leurs craintes, leurs peurs et leurs désespoirs. On ne sait rien de cette apocalypse qui s'est abattue sur le monde, mis à part quelques brefs souvenirs du père… et on marche sur la route pour survivre… on peut ne pas aimer l’écriture, pour ma part ce style simple et épuré n’a fait que renforcer l’impression de terreur que j’ai ressenti en lisant ce roman.
Angoissant...
Critique de Clubber14 (Paris, Inscrit le 1 janvier 2010, 44 ans) - 17 janvier 2010
Or, il n'en est rien, tout au long du livre ce ne sont que dialogues "light" entre les deux protagonistes, des dialogues de "survie". Mais en même temps c'est là que pour moi Mac Carthy a réussi son tour de force. Car mettons nous à la place de cet homme, perdu dans une nuit sans fin, allant vers le Sud mais ne sachant pas réellement ce qu'il va y trouver. Imaginons nous avec en plus un enfant à charge dans ce désert de froid et de solitude. Et bien je pense que la fatigue, la lassitude, le froid et j'en passe ne nous aident pas à être forcément très loquaces. C'est une bataille de tous les jours contre la nuit et le froid et je dirais même plus, de chaque instant. Nous attendons un dénouement, sans vraiment être sûr qu'il arrivera, exactement comme les deux personnages. Lors de ma lecture j'ai aussi été tenté d'arrêter me disant ça ne vaut pas le coup de poursuivre, mais quand de nombreux jours après lecture vous pensez toujours au livre (même pendant la lecture d'un autre ouvrage) c'est, pour moi, le signe que vous avez été captivé.
En conclusion, un livre très beau, aux dialogues épurés mais au suspense intense, une situation extraordinaire pour des personnages ordinaires. On reste dans le flou de bout en bout mais ça contribue à faire le charme du livre. Il mérite amplement pour moi le Pulitzer.
Une leçon de vie.
Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 16 janvier 2010
Au départ d’une hypothèse assez simple et sans beaucoup d’originalité, l’auteur nous raconte une épopée vraisemblable et absolument extraordinaire.
Tout le récit est celui de « l’homme » qui sait que son premier devoir sur la terre est de vivre.
Vivre envers et contre tout - sans écraser les autres, si on est un « gentil ».
C’est la valeur suprême que « l’homme » transmet au « petit » et la fin du récit apparaît comme une rédemption.
Personnellement j’y ai vu une leçon de vie typiquement dans la philosophie des pionniers américains. C’est une philosophie qu’avait déjà développée Saint-Exupéry et qui, me semble-t-il, se retrouve souvent chez Hemingway et chez d’autres auteurs d’outre Atlantique.
Une philosophie de vie qui m’a toujours épaté.
Il faut ajouter que le style est étourdissant de simplicité. Il résonne comme le martèlement des horreurs qui jalonnent la route de « l’homme » et de son « petit » ; avec des dialogues en forme de coups de poings destinés à transmettre l’essentiel et rien d’autre, tant qu’il s’agit de vivre et de continuer la vie.
Un livre horrible et magnifique, plein de mort et de vie, de désespérance et de courage…
Un grand moment de lecture qu’on n’est pas près d’oublier.
Devine qui vient diner...?
Critique de Cargoblues (, Inscrit le 23 décembre 2009, 72 ans) - 23 décembre 2009
Que faut-il penser d'un pays qui récompense un tel empilage de clichés ?
1m72 80 kilos de muscles et j'ai pleuré comme un gosse
Critique de Bruno (, Inscrit le 15 décembre 2009, 52 ans) - 15 décembre 2009
Struggle for life. What life ?
Critique de Lutzie (Paris, Inscrite le 20 octobre 2008, 60 ans) - 8 décembre 2009
- Ça va aller.
- D'accord.
Des années à ne rien avoir d'autre à se dire, marcher dans les cendres, le gris, le froid, le morne, le désolé. Voilà la route. Ce n'est rien d'autre que ça et pourtant, on tourne les pages de plus en plus vite.
Devant la masse de critiques éclair, je me suis dit : ma fille, remballe, tu vas rien dire de neuf. Mais évidemment, je les ai lues. Toutes.
Et là, je tombe, d'après Yvetot5 et Calou 35, sur cette vision du père exclusif et parano et castrateur et tatata. Voire totalement atteint, façon Shutter Island, de Lehane. Damned, que je me dis, mais c'est que je ne l'avais pas du tout vu comme ça ! N'aurais-je rien compris ? Comme beaucoup, j'ai vu un père fou d'amour, que cette vie de fou rend doucement fou, c'est sûr. Et qui, plutôt que d'être un total "gentil" et de mettre leurs vies en danger, choisit de n'apporter que très peu d'aide aux rares personnes croisant leur chemin. Mais je n'ai jamais eu le sentiment, tout au long de cette histoire, que ce père avait la mauvaise attitude. C'est plutôt la situation qui veut ça, le retour à l'état sauvage met l'altruisme au deuxième plan, et on en oublie forcément les préceptes de Dolto et consorts. Car les "méchants", les pilleurs, les néo-cannibales, eux, ne font pas de cadeaux.
Et cette femme qui le reconnaît ? Ce ne serait pas celle qui était dans la maison, la compagne du tireur de flèche, de celui qui surgit pour tenter de réparer ? Peu importe. La fin apporte une petite éclaircie. Et cet homme-là, ce n'est peut-être pas un porteur de feu, mais il semble avoir une parole. Le petit va retrouver des enfants de son âge. Ça lui manquait tellement. Une page se tourne. Bon, voilà, c'est ma vision à moi. C'est peut-être aussi celle du cinéaste. Sûr que Viggo ne peut jouer qu'un type bien.
Sinon, d'accord avec Canow pour dire que la phrase sur le prophète est du grand n'importe quoi. On se sent moins seule.
Et puis Ravage, un jour, sûr. Mais pas tout de suite.
excellent
Critique de Match (, Inscrit le 8 novembre 2009, 45 ans) - 3 décembre 2009
Un chef d'oeuvre littéraire
Critique de Oguz77 (, Inscrit le 24 novembre 2009, 47 ans) - 26 novembre 2009
C'est d'abord cette écriture à la mesure du spectacle qu'elle donne à voir, désertique, morne, sombre, apocalyptique. Dans cet univers de cendres, où tout n'est que noir et blanc, se distingue une nuance de couleur : l'amour respectif de ce père et de son fils, dernier rempart d'une trace d'humanité dans un monde déshumanisé.
C'est peut être le minimalisme de l'œuvre qui met en relief ce lien paternel et qui le rend si prégnant. Ce livre est le seul qui m'ait arraché des larmes (à ma grande honte en public) et je ne saurai trouver de mots pour dire sa puissance évocatrice et émotionnelle.
Je dévore les livres depuis que je suis adolescent et j'ai découvert avec ce livre un horizon et une possibilité que je n'avais jamais accordé à la littérature.
TERRIFIANT
Critique de Odysseus (, Inscrit le 20 novembre 2009, 59 ans) - 20 novembre 2009
Un merveilleux livre
Critique de BONNEAU Brice (Paris, Inscrit le 21 mars 2006, 40 ans) - 2 novembre 2009
Cette histoire terrible et à la fois très forte, celle d’un père et de son petit garçon, qui se dirigent vers le sud, vers l’océan, vers l’espoir. Autour d’eux, le monde n’est plus, et si McCarthy n’offre jamais d’explication au pourquoi de cette catastrophe ayant éradiqué la vie sur terre, l’histoire n’en souffre pas. Pendant leur trajet sur la route, où le père pousse ce caddie plein de quelques souvenirs les raccrochant à leur humanité, leur passé, et abritant quelques réserves de vêtements et de nourriture, ils devront lutter pour survivre.
Se prémunir du froid, chaque soir, dans un monde qui ne connait presque plus le soleil, et où la cendre flottant sans discontinuer dans l’air donne une impression de paysage lunaire, entièrement gris. Trouver à manger, fouiller les maisons abandonnées à la recherche du moindre trésor laissé au fond d’un placard, oublié par les pillards. Enfin, éviter ces hordes de cannibales, errant sur les routes, prêtes au pire.
Ce trajet jalonné d’embuches est l’occasion de discussions entre le père et son fils, où un père tente de maintenir allumée la flamme de l’humanité en transmettant à son fils ce qui peut encore l’être de bon sens et de philosophie de la vie, alors que le monde entier s’est effondré, tant physiquement que dans le coeur des hommes. Une histoire très forte, bluffante, où le dénudement de la situation pousse le lecteur à se focaliser sur cette petite flamme, vacillante mais tenace, qui traverse un pays plongé dans le noir. Un merveilleux livre.
Après le désastre
Critique de Farfalone (Annecy, Inscrit le 13 octobre 2009, 55 ans) - 19 octobre 2009
Ceci pourrait passer pour une écriture novatrice: elle n'est que branchée. J'entends par là que son accessibilité la rend actuelle sans peine aucune. C'est dire qu'elle est en parfaite adéquation avec les idées et le style de notre temps, fragmentaires, éclatés. En un mot "fractale".
Inutile de parler du thème et de la progression du récit: cela a déjà été fait ici admirativement et avec une certaine unanimité. Ce thème de "l'après le désastre" parcourt l'univers d'une certaine B.D, de la science fiction et du cinéma hollywoodien, et il n'a rien de nouveau. Cette immersion dans un imaginaire embrumé de sinistre, de catastrophisme en dit long sur un certain état d'esprit, en totale déprise du réel.
L'auteur de cette errance dans le vide sidéral de la pensée actuelle est tout de même présenté (quatrième de couverture) par Nathalie Crom, Télérama, comme:
"Héritier de la Bible et de Shakespeare, de Hawtorne et de Faulkner, lyrique et visionnaire, sensible à la beauté du monde, McCarthy est hanté par la violence des hommes et la question du Mal".
Ce dithyrambe aurait pu nous faire espérer un nouveau Primo Levi ou Malaparte: ce n'est même pas Ray Bradbury.
Pourquoi a-t-il eu le prix Pulitzer ?
Critique de Senoufo (, Inscrit le 9 janvier 2009, 66 ans) - 13 octobre 2009
Dans cet univers d'apocalypse, on comprend assez vite la situation. Malheureusement, les descriptions et les situations sont ultra répétitives et rien n'avance. La recherche de la nourriture et d'un abri pendant tout le roman. C'est lassant. L'écriture aussi d'ailleurs, même si elle est censée nous mettre en situation. J'ai été très déçu, alors que j'étais conquis d'avance.
de la tension dans le presque rien
Critique de Manumanu55 (Bruxelles, Inscrit le 17 février 2005, 45 ans) - 9 octobre 2009
J’ai trouvé que McCarthy avait vraiment un talent d’écriture manifeste, donner l’envie d’avancer avec si peu de matériau en main. Chapeau !
La relation père-fils est vraiment intéressante, entre autre via leurs rares dialogues, se terminant tous par « D’accord ? D’accord. ».
Une absence de sentiments
Critique de Headlock (, Inscrite le 7 septembre 2009, 33 ans) - 7 septembre 2009
L'absence totale de détail sur le passé, l'identité des personnages et sur l'origine de l'apocalypse qui a réduit le monde moderne en tas de poussière n'est pas gênant, au contraire, c'est envoûtant.
Comme on l'a dit plus haut, le sujet de ce livre a été traité et retraité des centaines de fois, mais tout le charme du livre vient de l'écriture épurée, déchirante et brute de l'auteur. En sachant parfaitement que jusqu'à la fin, le monde sera toujours aussi brûlé et terne qu'au début, on ne peut s'empêcher de passer les pages avec intérêt.
La seule chose qui m'a gênée sont les passages où l'"homme" parle (délire?) de choses complètement hors contexte. Seraient-ce des souvenirs entremêlés ? Des passages de livres dont il se souviendrait ?
En tout cas, ce livre m'a profondément touché et bizarrement, je l'ai refermé sans aucune émotion précise. La fin ne m'a pas déçue en soi, c'est juste un éternel recommencement.
Très très déçu
Critique de Pipierre (, Inscrit le 28 juillet 2006, 65 ans) - 1 septembre 2009
Bref, la route fut longue...
Magistral !
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 19 août 2009
Peu importe que le contexte ne soit pas davantage précisé, tant mieux même, cela évite le parasitage de l'esprit pour se consacrer entièrement à cet homme et son fils, passagers d'une galère infernale. Pas à pas, le lecteur s'attache à eux, tout en ayant envie de les bousculer; il n'est pas simple de se glisser dans la peau de celui qui doit penser au pire pour survivre. Malaisé, voire impossible et c'est sans doute un des éléments qui font la force de ce roman, le moment où à la question posée se profile un début de réponse: que ferions-nous en pareil cas? L'horreur apparaît... une horreur omniprésente dans le récit, apocalyptique à souhait, au déroulement lent et oppressant.
Un livre empreint d'une telle force qu'il en deviendrait presque étouffant.
Les 9/10e de l'ouvrage m'ont séduite, plus que cela encore et puis arrive la fin, qui me déçoit. Les dernières lignes, dont je ne dirai rien, le dénouement, presque trop rose à mon goût, trop ouvert, trop facile aussi. En même temps, il ouvre la voie à de multiples réflexions car que va-t-il ensuite se passer? Peut-être pire encore, qui sait... alors ça laisse effectivement un goût amer et le sentiment d'avoir lu un excellent bouquin, écrit avec une plume de grande qualité.
Dur, profond, lent, déprimant, terrifiant
Critique de Erwelyn (, Inscrite le 6 juin 2006, 55 ans) - 5 août 2009
Ce roman, c'est le second effet Kiss cool ! Vous le prenez, vous l'ouvrez, vous vous ennuyez un peu par ce que question atmosphère, poussière, survie et autres passages à la Mad Max, vous avez déjà donné et puis d'un coup, vous vous surprenez à ne plus lire en diagonale, à ne plus survoler les passages ; La route vous a capté, hypnotisé. Et il serait bien difficile d'expliquer ce mécanisme subliminal ! Pourtant le fait est que Cormac McCarthy nous assigne à cette route, tel un road-movie à vocation initiatique. Par ce qu'au delà de ce monde dévasté dont on ne saura jamais vraiment comment il en est arrivé là, il y a l'humain. Un homme, un fils. Tout passe par eux. Et pourtant, aux regards des dialogues minimalistes qui caractérisent les échanges entre les protagonistes, on pourrait croire qu'ils n'ont aucune portée. Si vous saviez ce que valent des "d'accord"..., une acceptation tacite de non-dits, une résignation à la survie, à l'avenant, au manque : celui d'une mère, d'une femme, d'un chez soi, d'un bon repas. La portée des mots est une chose, celle du silence est encore plus déstabilisante.
Et il n'y a pas seulement le rapport père-fils et cette longue fuite en avant. Il y aussi le temps fait de répétitions du quotidien de la veille. La course permanente à la survie. Trouver à manger, un toit, des vêtements et le lendemain rebelote. Ce leitmotiv incessant, angoissant qui d'abord lasse puis qui finit par vous rendre dépendant. Et ce temps qui s'écoule lentement mais sûrement aura raison de l'asphalte. Toute route a une fin. Inéluctablement les personnages aussi. Quelque soit la forme du terminus, mort ou passage à l'âge adulte, à défaut d'une route, ou du moins de la même route, c'est la vie qui continue avec le même risque, la même crainte de ce voir confronté au mal. Mais qu'est-ce le bien, le mal, les bons, les méchants quant il ne reste plus rien. Il y a donc encore bien des chemins à emprunter avant d'avoir toutes ces réponses, et c'est sûrement la force de ce roman : de nous laisser encore le temps et la vie pour les parcourir.
La route est donc un roman dur, profond, lent, déprimant, terrifiant, mais non dénué d'espoir. Il trouve ses galons de noblesse dans une écriture sans fioriture, sans grandiloquence. Les descriptions sont fortes et justes. Il faut accepter de souffrir un peu, d'être malmené par le décor cendré, empoisonné, dangereux, ravagé dans lequel se diluent les personnages. C'est une lecture qui nécessite courage et investissement ; et juste ce qu'il faut de distance pour en sortir indemne. Et surtout prévoyez une lecture légère par la suite.
Juste après la fin.
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 21 juillet 2009
C’est que Cormac McCarthy nous installe de plain-pied dans l’après- … apocalypse ( ?), évènement en tout cas qui a quasi rayé de la carte de la Terre l’espèce humaine, un peu à l’instar de « Colère » de Denis Marquet. Sauf que là où Denis Marquet se penche surtout sur l’avènement de l’évènement, Cormac McCarthy en prend acte et se fiche bien de savoir pourquoi –comment. Sauf aussi que Cormac McCarthy prend le parti de l’écriture quand Denis Marquet est tout à la relation d’une histoire, d’une théorie.
« De l’autre côté de la vallée la route passait à travers un brûlis totalement noir. A perte de vue de chaque côté de la route des troncs d’arbre carbonisés amputés de leurs branches. La cendre volante se déplaçant au-dessus de la route et dans le vent le grêle gémissement des fils morts tombant comme des mains flasques des poteaux électriques noircis. Une maison incendiée dans une clairière et au-delà une étendue grise et nue d’anciens herbages et un remblai de boue rouge à vif où un chantier routier gisait à l’abandon. »
Vous en revoulez ? C’est à satiété le propos martelé et martelé par McCarthy. On résume : fin du monde passée, tout est brûlé, noyé sous la cendre (ça c’est pour la tonalité générale), quelques survivants ; un père et son fils que nous allons suivre au gré de leurs pénibles pérégrinations, et malheureusement quelques autres êtres humains, plus ou moins organisés, uniquement préoccupés de leur survie et surtout pas de celle des autres. Un véritable bonheur !
Le style est à l’unisson : épuré à l’extrême, sans fioritures, noyé lui-aussi sous la cendre du désespoir. Et le livre constitue, par delà cette épouvantable histoire, des pistes de réflexion innombrables. Ce n’est certainement pas pour l’histoire que Cormac McCarthy a eu le prix Pulitzer, une histoire somme toute déjà de nombreuses fois racontée, non, pas pour l’histoire mais pour la philosophie, les paraboles sans cesse déployées au fil du roman.
QUE RESTE-T-IL QUAND IL NE RESTE RIEN?
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 7 juillet 2009
Comme toujours, avec ce genre de romans, il y a quelques invraisemblances, p. ex. tout est rouillé, mais pas les caddies, tout a été transformé en cendres mais curieusement, on trouve quand même du bois pour faire du feu…
Mais au fond tout cela n’a pas beaucoup d’importance face à l’œuvre littéraire magistrale qu’est ce livre, servie comme toujours chez Cormac McCARTHY par une superbe écriture et son style unique et si particulier : ponctuation quasi inexistante, absence de virgules (ce n’est pas sans rappeler l’écriture «nouveau roman» d’un Claude SIMON), phrases sans verbes, «et» qui reviennent sans cesse, brièveté et étrangeté des dialogues entre les personnages, (ce n’est pas sans rappeler l’écriture d’un Eugène IONESCO), absence de noms, description minimaliste (parfois disparition) des personnages (ce n’est pas sans rappeler l’écriture d’un Haruki MURAKAMI) …
Je ne m’attarderai pas sur l’histoire, déjà abondamment et fort bien décrite dans les nombreuses critiques précédentes.
Le plus intéressant dans ce court livre n’est pas là, mais sans doute la description de cet univers apocalyptique dans lequel nous plonge l’écrivain américain, tout en nous confrontant à des questions existentielles : Qu'est ce qu'un homme? Qu'est ce qui fait son humanité? Y a t-il un but à la vie? Qu'est-ce donc qui nous fait vivre? Le but de toute vie est t-il de finir? La vie (ici la survie) en vaut-elle toujours la peine? et N'y a t-il rien de plus important que sa survie? Une éthique, des valeurs humanistes (bonté, pitié…) peuvent elles encore exister, quand il n’existe plus rien? Qu'advient-il de notre humanité, de nos valeurs, dans des contextes extrêmes? Y a-t-il une toujours une rédemption à la fin? Pourquoi vouloir toujours se battre? persister? continuer? et sans doute la question la plus intéressante de toutes : Qu’aurais-je fait dans une situation similaire?
Assurément un très grand livre, un roman de transmission, un chef-d’œuvre qui prend aux tripes et que l’on oublie pas... Un livre qui répond à l’incroyable question : Que reste t-il quand il ne reste rien? La réponse, magistrale, est dans le livre…
Mauvais
Critique de Freddy44 (, Inscrit le 20 juin 2009, 60 ans) - 20 juin 2009
En effet, le rythme du livre est d'un ennui mortel, tout comme l'apocalypse qui
règne dans ce roman.
Que l'on m'explique comment un livre pareil a eu le prix pulitzer!!!
La narration de l'histoire est d'une répétitivité consternante.
Exemple : les "d'accord" , "ça va" à quasiment toutes les pages.
Les redites des situations . on joue à cache cache avec les méchants, on cherche de la nourriture.
Ne nous étendons pas plus sur le sujet.
Au moins l'adaptation du livre au cinéma ne posera pas de problèmes au scénariste.
je sais, je suis dur mais réaliste.
Parfois il vaut mieux relire des oeuvres que l'on aime vraiment.
Exemple en ce qui me concerne : Les raisins de la colère, Dune, Une jeune fille
comme les autres... j'en passe et des meilleurs.
La curiosité est un vilain défaut. Méfions nous parfois des prix littéraires!!!!!
La route
Critique de Alexis92 (, Inscrit le 31 mai 2008, 32 ans) - 19 juin 2009
L'histoire est d'une simplicité effrayante. C'est la transition entre notre monde et le chaos, le néant. L'homme est décrit comme un être sanguinaire. On pourrait croire que C.Maccarthy tombe dans le piège du pessimisme , mais il ne donne pas un jugement sur l'homme, il explore une conséquence possible des différents abus de l'humanité.
Chaque personnage a sa place. Le fils, victime innocente d'une catastrophe qu'il n'a pas provoquée. Le père, qui s'épuise à sauvegarder l'innocence de son fils et qui comprend que cette annihilation totale est en partie de sa faute. Et il y a Elie, le pauvre vieillard qui se dit plus âgé pour cultiver la pitié de ses bourreaux.
Avec ce roman, C.Maccarthy a mis en place un engrenage implacable qui prend le lecteur aux tripes et qui laisse une trace indélébile.
dé... routé
Critique de Canow (, Inscrit le 14 août 2007, 68 ans) - 2 juin 2009
Tout me semble aller vers la facilité et la prétention dans ce livre.
Un père un fils une situation dramatique, des atrocités, des "méchants" et cette volonté d'avancer coûte que coûte...
Des situations à la limite du manichéisme...
Je l'ai lu d'une traite, m'attendant au détour de chaque page à un quelconque envol... qui ne s'est jamais produit...
La première chose qui me vient en tête.. quel mauvais père....
qui confond protection et possession de l'enfant... qui le rend complètement désorienté et dépendant, peureux et soumis dans cette cavale cendreuse et dangereuse...
Les dialogues sont épurés, fonctionnels, je ne vois pas où se trouve la poésie.. peut-être ai-je loupé quelque chose.
Lorsque l'auteur s'éloigne des descriptions il nous propose des phrases dont le sens est pour le moins ... obscur. Là aussi j'ai dû passer à coté. Des phrases telles que :
"il voulait essayer de dresser une tente avec la bâche mais l'homme ne lui avait pas permis. il dit qu'il ne voulait rien qui le recouvre. Il restait allongé les yeux fixés sur le petit près du feu. Il voulait être capable de voir. Regarde autour de toi dit-il. Il n'y a pas dans la longue chronique de la terre de prophète qui ne soit honoré ici aujourd'hui. De quelque forme que tu aies parlé tu avais raison. " fin du paragraphe (sic) page 244-245... merci de m'éclairer à moins qu'il ne s'agisse d'un problème de traduction.
Idem page 168
"Il ramassa un livre et feuilleta les lourdes pages gonflées d'humidité. Il n'aurait pas cru que la valeur de la moindre petite chose pût dépendre d'un monde à venir. ça le surprenait. Que l'espace que les choses occupaient fût lui même une attente. Il lâcha le livre et regarda une dernière fois autour de lui et sortit dans la froide lumière grise." page 168....
L'auteur a-t-il voulu montrer la sauvagerie d'hommes en quête de survie, la solitude d'un père épuisé et perturbé, une quête (la route) destinée à se donner un but dans ce monde détruit ??? Je ne sais pas mais en tout cas, pour moi, les ficelles sont tellement grosses que l'émotion n'est jamais arrivée à naitre.....
En relation avec le thème de la catastrophe planétaire Barjavel dans Ravage mais aussi Robert Merle dans Malevil s'en sortent, à mes yeux beaucoup mieux. J'ai beaucoup apprécié Malevil qui reprend le thème de l'évolution d'une poignée de survivants après une catastrophe nucléaire. Intelligent, prophétique, émouvant... je le conseille.
Pour ce qui concerne la sauvagerie des hommes je me permets de suggérer un livre "glacial, cruel, oppressant, atroce et brillant" qui va tellement plus loin que "La Route"... il s'agit de "Court Serpent"
TERRIBLE HALETANT
Critique de Pauline3340 (BORDEAUX, Inscrite le 2 août 2008, 56 ans) - 9 avril 2009
Je trouve aussi que par certains côtés l’auteur rejoint ma façon de penser.
Jusqu’où irait un humain pour survivre? Et pour sauver son enfant? La faim reste la faim mais ne justifie pas tous les moyens...
La noirceur du thème est bien décrite. Mon imaginaire a bien fonctionné. Quelques scènes un peu difficiles en tant que maman.. Je vais regarder ce que l’écrivain a fait d autre.. Bonne lecture à toutes et tous.
Chef d'oeuvre ? littérature du vide oui
Critique de Apostrophe (Bruxelles, Inscrit le 11 février 2001, 63 ans) - 5 avril 2009
C'est vrai que le thème de l'Apocalypse est très porteur, mais il faut un certain contenu tout de même !
Je veux crier très haut cette vaste supercherie !
Parabole monochrome
Critique de CptNemo (Paris, Inscrit le 18 juin 2001, 50 ans) - 2 avril 2009
La simplicité de l'histoire et un certain nombre de partis pris (absence de nom et de prénom, de repère temporel, opposition entre le père témoin d'un monde qui n'existe plus/le petit qui n'a jamais vu ce monde...) donnent toute sa force symbolique au roman, autorisant de nombreuses interprétations (comme on le voit dans les critiques ou sur le forum) ce qui est la marque des grands livres.
La construction sans chapitre faite de succession de courts paragraphes est captivante. Le style dépouillé, âpre, colle parfaitement au sujet du livre tout comme la routine dans l'action (chercher a manger, dormir au sec et avancer vers le sud constituant la plupart des actions des héros). J'ai été aussi particulièrement frappé par le bannissement de la couleur, La route étant véritablement un roman monochrome.
Mais si le style est sec, l'émotion n'est jamais absente, la relation entre ce père mourant témoin d'un monde disparu et ce fils porteur d'avenir dans un monde détruit est toujours bouleversante, poignante. Et malgré l'économie de moyens, l'amour de ce père pour son fils transparait à chaque page.
La route c'est l'alliance parfaite de la forme et du fond, Cormac MacCarthy ne transigeant sur rien pour faire passer ce qu’il a à dire. Un livre qui ne vole pas ses cinq étoiles.
Style étrange ? Oui, mais ça participe à l'ambiance...
Critique de Vigneric (, Inscrit le 26 janvier 2009, 55 ans) - 20 février 2009
Sauf que justement ce qui a été dit de négatif sur ce livre ("L'écriture est très ordinaire, pas poétique pour deux sous et les répétitions sont vraiment agaçantes", "toutes ces pages remplies de vide", "Les dialogues se confondent parfois avec les paragraphes", "j’ai eu le sentiment de lire dix fois le même échange entre les deux protagonistes"), participe justement à la mise en place de cette ambiance : Nous sommes dans un monde vide, sans poésie, presque sans vie...
Il ne reste plus qu'une chose à faire : survivre. Et pour ça, oui il faut faire toujours la même chose tous les jours : Trouver de la nourriture et de l'eau, trouver un abri et dormir...
Alors pourquoi parler, discuter, et même réfléchir ?
Quand on lit ça, on réalise à quel point l'homme est proche de l'animal, et peut retourner rapidement à cette condition si les circonstance l'y oblige.
En tout cas, c'est un livre qu'on n'oublie pas à mon avis.
Sans avenir, sans passé, sans présent : intérêt laborieux...
Critique de Lindy (Toulouse, Inscrite le 28 mai 2006, 46 ans) - 1 décembre 2008
De plus, on ne fait que suivre cette quête de la nourriture et le pèlerinage pour se rapprocher du Sud par simple instinct de survie, sans volonté réelle de vivre car aucun espoir n’est présent. C’est ce qui m’a d’ailleurs beaucoup gênée, toutes ces pages remplies de vide : on ne sais pas réellement pourquoi la terre est dans cet état (juste une brève évocation hypothétique de l’Apocalypse, et encore presque plus dans la présentation de l’éditeur que dans le roman lui-même) et d’ailleurs, aucune preuve que la terre entière est ainsi touchée. Difficile de se raccrocher à quelque chose quand on n'a ni le lieu, ni la période, ni même le passé pour comprendre. Simplement la vie au jour le jour pour survivre. L’homme et le petit (c’est ainsi qu’ils sont nommés et seule cette perte d’identité des deux personnages m’a parue censée. En effet, dans le contexte, tel que cela est présenté, leurs noms n’ont pas d’importance) sont dans cette situation depuis déjà si longtemps à priori que toutes ces questions semblent s’être déjà posées, les réponses ou non déjà évoquées et ce n’est plus le sujet du moment. Seul compte l’instant présent.
Autre chose à laquelle j’ai eu du mal à adhérer : tout semble avoir brûlé plusieurs années auparavant et tout n’est que cendre, un paysage en noir et blanc, rien n’a repoussé (sauf à la fin, quelques fougères et quelques fleurs comme si en sursaut, l’auteur n’avait pas trouvé lui-même son récit vraisemblable). Cela ne me paraît pas crédible, la nature ne se laisse pas anéantir si facilement par le feu. Ou alors ce n’est pas qu’un incendie géant… mais on ne sait pas !
Il semble pourtant y avoir d’autres gens, des « méchants » et des « gentils » qu’ils rencontrent mais ils n’envisagent jamais qu’une communauté puisse se créer et faire perdurer l’espèce. Quelques scènes macabres où les autres se mangent entre eux, et va savoir pourquoi, seuls nos deux « héros » sont encore humains, même affamés et affaiblis, ils jurent ne pas tuer pour manger. C’est beau, mais est-ce réaliste ?
Même les relations entre le père et son fils ne m’ont que peu convaincues, trop sobres aussi, peu d’échanges et peu de sentiments dévoilés (le père pleure de rage une fois, mais cela est peu décrit).
Enfin, je n’ai pas du tout aimé la fin ! Non, décidément, je ne partage pas l’enthousiasme de beaucoup sur ce roman.
à lire sur le divan !
Critique de Béa44 (Nantes, Inscrite le 31 octobre 2008, 59 ans) - 18 novembre 2008
J'ai vu ce livre...dans une salle d'attente d'un psy, peut être pour qu'il soit sûr que vous rentriez dans son cabinet encore plus déprimé que d'habitude !...
Dépressifs, s'abstenir!
Critique de Paquerette01 (Chambly, Inscrite le 11 juillet 2008, 53 ans) - 18 novembre 2008
Pour reprendre une expression lue dans un commentaire ci-dessous « suicidaires ou dépressifs s'abstenir !» Pour le coup, cette lecture n'est pas pour nous faire rêver ni nous évader....
Cette lecture est morne, et en cela réussi parfaitement bien à nous faire ressentir l'univers décrit. Tout au long de celle-ci, je me suis parfois demandée ce qui me faisait poursuivre l'ouvrage. (Nos deux héros ont d'ailleurs souvent du se poser la même question tout au long de leur périple... ). Les dix dernières pages m'ont par contre bouleversée.
C'est certainement le livre le plus noir que j'ai jamais lu.... Au moins pour ce motif, il est gravé dans ma mémoire pour de longues années...
Au bout du chemin...
Critique de Missef (, Inscrite le 5 mars 2007, 58 ans) - 6 novembre 2008
Les termes entre guillemets, que le père emploie en parlant à son fils, sont à notre sens l’une des trouvailles les plus justes et profondes du roman : leur simplicité rappelant les contes et la vision des choses propre à l’enfance, est en même temps idoine pour traiter du Bien et du Mal dans un contexte narratif où ces notions retrouvent toute leur force d’évocation, à laquelle le roman moderne et postmoderne semblait avoir perdu l’accès depuis longtemps. Chez McCarthy, le Bien, le Mal et Dieu, à qui le père s’adresse par moments sans même être sûr d’y croire, poussé par le besoin de maudire ou de prier, apparaissent sous des formes à la fois très subtiles et concrètes comme des objets matériels. L’aspect métaphysique du roman est toujours convaincant, revenant à montrer que lorsque l’homme ne peut plus occulter dans son quotidien les problèmes essentiels, il réalise inévitablement l’importance du Beau, du Bien et de l’Inconnaissable, tout comme il apprend sans y réfléchir à distinguer le Mal, avec une précision qu’aucune définition philosophique ne saurait offrir.
Les qualités narratives et intellectuelles du livre sont cependant mitigées, dans certaines séquences, par des effets de redite ou des longueurs inhabituelles chez l’écrivain. On peut aussi trouver critiquable la fin de l’action, qui implique un dénouement somme toute très optimiste : beaucoup trop, à mon sens, pour paraître justifié dans un contexte aussi sombre que celui où nous étions plongés au cours du périple des protagonistes. On a l’impression que McCarthy tenait à finir sur une note d’espoir, et que ce désir a pris le dessus sur la logique du récit. Mais ces défauts n’empêchent pas le livre d’être, sinon l’un des chefs-d’oeuvre de son auteur, du moins l’un des meilleurs romans américains de ces dernières années.
sur le long chemin
Critique de Grass (montréal, Inscrit le 29 août 2004, 47 ans) - 18 octobre 2008
Il fait bon, des fois, de voir des best-sellers qui sont de bons livres pour vrai.
Cormac McCarthy est sans aucun doute un écrivain mythique. Après avoir donné les classiques de l’ouest américain que sont De si jolis chevaux (titre très gai, j’en conviens, l’original est All The Pretty Horses) et Méridien de Sang, ou le rougeoiement du soir dans l’ouest (beaucoup mieux, le titre), où l’auteur assommait son lecteur de phrases interminables et lourdes, refusant toute ponctuation et préférant écrire « et » plutôt que de placer une virgule, McCarthy s’est mérité une réputation d’auteur difficile. Essentiel, mais difficile, et on a pas encore parlé de la dureté de ses sujets.
Nous l’avons vu revenir dans l’actualité littéraire dernièrement avec son roman No Country for Old Men, magistralement adapté au cinéma par les frères Cohen. Et presque en même temps (m’a-t-il semblé) paraissait The Road. Deux romans marquants par leur concision et leur économie de moyens. Le monsieur se fait vieux et a fini par se tanner des feux d’artifices.
Pour ceux qui n’en auraient pas encore entendu parler, l’histoire est très simple. Un homme et son fils qui suivent la route qui les mène vers le sud du pays, alors que la terre n’est plus qu’un vaste cendrier, le soleil un concept vague, et la fraternité définitivement chose du passé.
Nous ne savons rien de ce qui a pu causer ainsi la fin du monde tel que nous le connaissons. Dieu merci. Plutôt que de trouver une cause à l’apocalypse, ce qui nous intéresse ici, c’est le père et le fils en situation de survie. Le fils n’a jamais connu le monde d’avant. La mère, elle, est partie assez tôt. (Je ne me rappelle plus si elle s’est suicidée ou si elle a simplement quitté. Il me semble que c’était vague). Ainsi, père et fils avancent sur la route et reprennent le chemin chaque jour avec les mêmes idées en tête. Manger, trouver refuge, faire un feu, se protéger.
En soi, la trame du livre est assez répétitive. Quelques personnages secondaires surviennent, mais très peu. La même histoire revient sensiblement chaque jour, mais le lecteur reste tout de même collé au livre qui, sans divisions de chapitres, mais écrit en de très courts paragraphes, est pratiquement impossible à lâcher. Grand bien nous fasse, parce que lire un livre comme ça pendant deux semaines, ça commencerait à être un peu déprimant.
Toute cette histoire d’apocalypse est secondaire, n’est en fait qu’un prétexte pour décrire une relation des plus touchantes entre le père et le fils. Loin d’être une histoire larmoyante à haute teneur en émotion (comme si c’était un vrai best-seller), la relation nous est décrite avec une économie remarquable de moyens, au travers de dialogues simples et brefs.
Can we wait a while?
Okay. But it’s getting dark.
I know.
Okay.
They sat on the steps and looked out over the country.
There’s no one here, the man said.
Okay.
Are you still scared?
Yes.
We’re okay.
Okay.
Aussi insignifiant ce dialogue puisse-t-il avoir l’air, c’est à la longue, au fil des pages que ces échanges viennent à nous posséder et nous envoûter. La patience du père et son instinct de protection, la vivacité du fils et son incompréhension de la violence, deux humains à qui l’autre est tout ce qui reste. Et malgré toute cette désolation, McCarthy nous montre que l’humain naît fondamentalement bon. Même s’il n’a jamais connu le monde d’avant, le fils ne peut se résoudre à des actes de violence ou de méfiance, éléments maintenant nécessaires à la survie. Ce sont là des réflexes du père, qui devra tuer d’autres humains devant son fils tout en lui rappelant que ce sont eux les gentils.
J’ai lu The Road en anglais, en me disant que je n’aurais pas de difficulté devant ce texte aéré et concis. Bon. J’en ai manqué quelques bouts (voire l’histoire de la mère, plus haut), surtout question de vocabulaire. Hélas, je ne suis pas du genre à fouiller dans le dictionnaire quand je ne comprend pas un mot. Si j’avais fait ça, ça m’aurait pris trois semaines à lire ce livre et j’en viendrais à croire que la fin du monde est bel et bien arrivée.
Mon apocalypse
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 15 octobre 2008
Comment expliquer la force de cette parabole ? Peut-être par le talent d’évocation de l’auteur ?
Cette manière de distiller nos instincts m’a bouleversé. A l’instar de ce père et son petit, on s’accroche aussi à l’espoir de mieux pour eux. N’est-ce-pas là l’essence de l’humanité ? Un roman avec une charge symbolique phénoménale.
(Prix Pulitzer, James Tait Black memorial, Quills)
Une route qui nous entraîne loin !
Critique de Laurent63 (AMBERT, Inscrit le 15 avril 2005, 50 ans) - 5 octobre 2008
Quelle distance !
Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 22 septembre 2008
On sait que l’Apocalypse a eu lieu, que des méchants et des gentils errent également sur cette route, et qu’il est difficile de faire la différence entre les bons et les mauvais. Alors il faut se méfier, se cacher. Les gentils sont aussi sales, transis de froid, affamés et perdus qu’eux. Mais qui sont les méchants ? Mystère. L’auteur nous dit juste qu’ils ont un penchant pour le cannibalisme, et une préférence pour la chair des jeunes enfants. Alors l’homme porte sur lui un revolver avec une unique balle qu’il garde pour son fils… au cas où.
Que s’est-il exactement passé ? Cela n’est pas dit non plus. Mais il reste peu de survivants, il n’y plus d’animaux, plus d’oiseaux qui chantent… plus rien en fait.
Le récit est froid, déshumanisé. D’ailleurs l’auteur ne désigne ses deux personnages que par « l’homme » et « le petit ». Pas un seul prénom n’est prononcé, comme s’il ne fallait surtout pas que l’on s’attache à eux. Et je dois dire que c'est exactement ce qui se passe, en tout cas ce qui s'est passé pour moi. Je me suis – volontairement peut-être face à la dureté de cette histoire – placée à l’extérieur du récit. Je ne me suis pas impliquée, et j’en ressors avec un sentiment de malaise et d’effroi. Mais peut-être est-ce précisément le type de réaction qu’espérait l’auteur. Peut-être faut-il que je laisse passer un peu de temps pour voir comment ce livre mûrit en moi ?
Non !
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 15 septembre 2008
Tout ça a déjà été écrit et bien mieux par d'autres. Non, vraiment, cette lecture m'a agaçé au plus haut point. Quel prétention de la part de l'auteur. Quand je lis des phrases comme : "Ils dégagèrent le caddie des broussailles sous lesquelles ils l'avaient caché..." et "Ils laissèrent le caddie renversé dans un champ de carex" presque à toutes les deux pages, vraiment, c'est ridicule ! Et plus loin, l'auteur se prend pour un poète mais voici ce que ça donne : "(...) l'arrière-garde de cette misérable horde semblait s'attarder comme une image rétinienne dans l'air altéré." !
Non, je n'ai rien aimé dans ce livre, ni l'écriture, ni la supposée philosophie, ni l'histoire inexistante, ni les personnages. Je ressors de cette lecture profondément irritée et je passe à autre chose bien vite !
Aurais-je manqué quelque chose ?
Critique de Erve (Jalhay, Inscrit le 20 novembre 2004, 58 ans) - 11 septembre 2008
Style saccadé, lent, parfois trop répétitif. Je n'ai pas adoré,même si quelques passages flirtent avec la poésie et rehaussent alors un peu le niveau général.
Il n'y a pas d'histoire véritable, un simple fil que l'auteur s'évertue à tirer sur 250 pages, sans parvenir à éviter l'écueil de redites.
Récit noir, évidemment, philosophique aussi. Une parabole en fait, une (trop) longue parabole.
Attention chef d'oeuvre !
Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 1 septembre 2008
Il y a la route, la forêt, la plage. Pas de nom, pas de numéro, pas même de pays ou de continent. Transcendance du lieu.
Il n’y a pas de date, pas de calendrier, pas d’âge. Transcendance du temps.
Il n’y a plus de soleil, plus de lune, une lumière blafarde. Transcendance de l’espace.
Il n’y a pas d’histoire, pas d’explication, pas de pourquoi, pas de comment. On sait qu’un jour un homme a vu une lumière au loin et qu’il a fait couler un bain pour lui et sa femme. On sait que la femme a accouché à la lumière d’une lampe de poche. On sait qu’elle est partie… Et aujourd’hui (quand ?) le père et le fils descendent vers le sud (quel sud ?). Depuis quand ? Depuis longtemps car le fils semble avoir dans les cinq ans (par ses répliques, pas par information de McCarthy). On sait qu’ils avancent, qu’ils avancent, qu’ils avancent et qu’ils cherchent de la nourriture… Parfois ils trouvent une manne céleste, cave cachée ou bateau échoué et ont de la nourriture pour plusieurs semaines… et puis, le paragraphe suivant, ils n’ont déjà plus rien ! Que s’est-il passé entre ? Rien ? Tout ? Transcendance de la chronologie.
Le père est doué ! Il sait tirer au pistolet, il sait recoudre une plaie, il sait comment fonctionne un moteur, il connaît le corps humain, il sait quelle vitamine est indispensable, il sait ce qu’il faut faire, quand il faut le faire, il sait que les rencontres sont dangereuses, il connaît l’homme… mais qui est-il ? qui était-il surtout ? On ne sait qu’une chose : aujourd’hui, il SAIT tout, il EST tout. Transcendance de l’individualité.
Leurs dialogues sont épurés au maximum, des phrases courtes, des pensées plus que des expressions, des non-dits plus que des formulations. La lecture entre les lignes est au moins aussi forte, sinon plus… Transcendance du genre.
Que reste-t-il alors ? Il reste probablement ce qu’il y a de plus beau, la description de la relation entre ce père et ce fils qui doivent survivre… L’amour incroyable qui les unit. La rage et la force de l’un, la lumière et la bonté de l’autre… Au-delà de l’espoir, malgré tout, au-delà de l’espoir… ma foi… il y a l’amour !
McCarthy a réussi ici un véritable chef-d’œuvre, une œuvre « non-littéraire » qui les surpasse toutes ! Exceptionnel !
Dé-route ?
Critique de Jobelom (, Inscrit le 19 août 2008, 62 ans) - 19 août 2008
Sans doute devrais-je le ré-emprunter un peu plus tard...
Difficile à suivre
Une parabole sur la condition humaine
Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 17 août 2008
A son écriture haletante, incantatoire basée sur la constante répétition de ET à effet quasi hypnotisant .
A l’absence d’informations aussi bien sur l’identité et l’âge des deux personnages, que sur le moment ou la durée de l’action ou à l’absence d’indication géographique ou sur l’origine exacte de l’apocalypse .
Ces imprécisions font de l’œuvre une sorte de parabole magistrale sur la condition humaine dans un monde où toute trace d’humanité a disparu, voué à la barbarie et aux instincts primaires
Superbe
Critique de Happy_kangourou (, Inscrit le 29 mars 2007, 49 ans) - 10 août 2008
Je rajoute juste une intervention pour rajouter une note "5", la première que je mets sur critiqueslibres.
Ce roman m'a profondément bouleversé et ému; ils sont rares les romans qui m'arrachent des larmes, celui là y est arrivé.
Une découverte..
Critique de Kikiliberte (, Inscrite le 10 avril 2008, 70 ans) - 1 août 2008
Et aucun regret: époustouflant, scotchant... Impossible de "lâcher" le livre avant de le terminer!!!!
Et, depuis, pub personnelle pour les enthousiastes (il en existe encore!!!comme nous tous ici!!!!) des bons romans... ce qui, hélas!!!, devient très rare....
A conseiller sans modération!!!
voie sans issue
Critique de Sorel81 (, Inscrit le 8 mai 2008, 58 ans) - 29 juin 2008
Que Mac Carthy ait un réel talent d'écriture, nul ne peut le nier. Que l'univers décrit dans le livre soit poignant, OK. Que le gris, le froid, l'indifférence renvoient à nos angoisses animales, d'accord!
Et pourtant, je ne suis jamais rentré de plain-pied dans le livre que j'ai lu en spectateur désintéressé...
J'avais lu Ravage il y a longtemps dont je garde un souvenir poignant. Est ce là la raison?
ou peut-être qu'il y a trop de soleil dehors ces temps-ci pour se noyer dans le gris.....
Un choc !
Critique de Casajordi (, Inscrit le 29 juin 2008, 56 ans) - 29 juin 2008
"Le jour le soleil banni tourne autour de la terre comme une mère en deuil tenant une lampe..."
Long chemin vers la déshumanisation
Critique de Stavroguine (Paris, Inscrit le 4 avril 2008, 40 ans) - 6 juin 2008
Ce qui fait la force de ce roman, ce qui en fait - n'ayons pas peur des mots - un chef d'oeuvre, c'est la manière dont McCarthy joue avec nous et avec ses personnages. Par son style fabuleux, son écriture au service de son intrigue, il nous plonge dans le même état de peur constante que l'homme et le garçon. On est sans cesse sur nos gardes, éprouvés, et c'est lorsqu'on s'y attend le moins qu'il nous frappe avec une soudaine violence.
La Route est à mi-chemin entre le western et le roman initiatique. Assis dans une symbolique profondément américaine (l'esprit pionnier de toujours avancer pour repousser la frontière, l'espoir vain et irrationnel de trouver un monde meilleur au bout du chemin), le roman véhicule pourtant un message universel, une mise en garde même, en ces temps de réchauffement climatique et de crise énergétique et alimentaire. Est-ce cela qui nous attend à plus ou moins long terme? Une lente et triste déshumanisation, un monde de cendres, gris et silencieux, où même les "good guys" pillent et tuent?
La Route, enfin, c'est un roman initiatique. Le garçon grandit - trop vite, confronté qu'il est aux horreurs de ce monde. Seule survivance d'une humanité disparue, il n'en perd pas moins son innocence, devient désenchanté, ne peut s'empêcher de trouver futile une existence dont la seule raison d'être est la survie. A tout prix...
La Route, c'est surtout un chef-d'oeuvre. Un roman marquant, une claque dont il est difficile de parler sans trop en dire. Un livre qu'il faut lire - non, qu'il faut vivre !!
PS: J'aimerais me livrer à une critique plus détaillée mais j'ai peur de trop en dire ici, d'être long et de spoiler pour ceux qui n'ont pas encore lu le livre. Je poste donc un complément sur le forum pour ceux que ça intéresse...
Crépusculaire
Critique de El grillo (val d'oise, Inscrit le 4 mai 2008, 50 ans) - 18 mai 2008
J'ai pourtant tout compris : des dialogues basiques reflétant l'état de perdition du monde et de nos deux héros, la nature humaine , qui face au danger, attaque, se méfie, pour mieux se défendre, une action réduite à son minimum caractérisant la détresse de la situation, la répétitivité des situations témoignant des matins sans lendemains et la perte des illusions... un seul objectif : survivre, et pourquoi faire ?
L'idée est très séduisante, je comprends qu'on puisse être sous le charme de ces quelques 240 pages, le rythme lent et envoutant dérange, mais je n'ai pas été transporté pour ma part. La fin m'a ému, et réhausse sans doute ma note, mais j'avoue avoir pris ma respiration à chaque fois que j'ai ouvert le bouquin, non pas qu'il ne m'a pas plu, mais il s'agit tout de même d'être en bonne condition psychologique pour le lire : dépressif s'abstenir, le récit n'est pas fait pour provoquer l'hilarité, doux euphémisme...
"Rares étaient les nuits où alongé dans le noir il n'avait envié les morts", je crois que cette phrase résume bien une partie du propos du livre.
Chef d'oeuvre de plus
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 15 mai 2008
Un Oradour universel ?
Critique de Jlc (, Inscrit le 6 décembre 2004, 80 ans) - 12 mai 2008
« La route » est, pour moi, un magnifique roman d’amour, celui d’un père et de son fils. Un père et un fils unis dans la tragédie, l’effroi et l’amour, même si « sans doute voyaient-ils tous deux des mondes différents ». Un père qui a peur de tout - et il a quelques raisons pour ça - qui voit le mal partout sauf chez son fils. Un enfant, superbe d’innocence, d’intelligence mais terrifié par ce qui l’entoure et dont son père ne peut totalement le protéger. Deux personnages dans un récit de rage qui veulent à tout prix atteindre la côte, la mer mais aussi un récit de désespoir car ils ne vont y trouver qu’ »un pétrolier à moitié couché sur le côté ».
Cette odyssée pour « porter le feu » s’accomplit dans le silence et les cendres d’un monde défunt, dans le froid et le gris ou encore dans « le noir sans profondeur ni dimension », quand la mémoire s’efface et « la fragilité de tout enfin révélée », quand l’humanité revient à l’état de nature décrit, il y a près de quatre siècles, par Hobbes comme « l’état de guerre de tous contre tous » où les hommes sont redevenus des loups pour l’homme, Et pourtant , en dépit de tout cela, l’espérance demeure. Le père apprend à l’enfant qu’il ne faut jamais renoncer : « Quand tu rêveras d’un monde qui n’a jamais existé ou d’un monde qui n’existera jamais et qu’après tu te sentiras de nouveau heureux, alors c’est que tu auras renoncé. Et tu ne peux pas renoncer. Je ne le permettrai pas. » L’enfant avait déjà compris quand il disait à son père : « C’est comme ça que font les gentils. Ils essaient toujours. Ils n’abandonnent jamais. »
Ce livre d’amour, austère, fort, entre roman poésie et philosophie, magnifiquement écrit est ce que la littérature offre de meilleur. En dépit de la noirceur des temps décrits, ce récit entrouvre une lucarne d’espérance sur la transmission entre les générations, fut-ce dans des conditions épouvantables.
C’est peut-être pour cela que Cormac Mc Carthy a dédié son livre à John Francis Mc Carthy, son fils âgé d’une huitaine d’années.
Et Oradour, sans rien oublier, revit aujourd’hui.
De l'art de mener un lecteur en bateau ...
Critique de Calou 35 (, Inscrite le 8 mai 2008, 60 ans) - 8 mai 2008
Car voilà bien une histoire archi connue et archi utilisée, par les auteurs d'anticipation, par Barjavel.....
La terre est dévastée, les hommes sont devenus Barbares, un père cherche à préserver son fils des dangers, des attaques des autres survivants... l'amour paternel est sublimé, c'est la dernière particule d'humanité qui reste, amour profond du père pour préserver son enfant, quitte à le tuer si la réalité tourne trop noire...
cela ne vous semble pas un peu caricatural, tout cela ?
Cela ne ressemble pas du tout à la finesse et la subtilité dont use d'habitude cet auteur....
........gros sabots et grosses ficelles....
Une belle manipulation littéraire, oui !
Comment mener un lecteur par le bout du nez ? en l'inondant de descriptions pathos et larmoyantes sur la méchanceté du monde ..... !
Car, somme toute, n'avons nous pas dans ce roman qu'une seule version des faits, celle du père ?
Un type paranoïaque, pervers, un peu sadique..... du genre à faire peur à son môme pour mieux le consoler..... et le rendre dépendant psychologiquement de lui ! Du genre à le menacer de sa dernière balle (qui sera pour le fils, le père l'a assez répété...)
Un type qui tue, dévalise, se méfie de tout le monde, ne partage rien, fuit la solidarité des autres, refuse l'entraide, et kidnappe littéralement son fils
Un type sous emprise de la fièvre, qui a des hallucinations, entend des bruits...
Un type pas du tout bon père de famille, quand on ne sait pas où a disparu sa femme, et qui ne s'alerte pas beaucoup de la dépression nerveuse galopante de son fils, souvent en larmes et muet, terrorisé....
Un type qui ne fait confiance à personne...... A son image, non ?
Ce roman, c'est le récit du père, sa transcription de l'histoire.
Si on pouvait avoir les récits des autres survivants, tous ceux qui avancent aussi sur cette route..... Si on pouvait avoir le récit de la maman du petit, avant qu'elle ne meure (de quoi exactement ? au fait).... Si on pouvait avoir le récit du petit, des personnes qu'il rencontre (et dont son père nie l'existence....)
Hé bien, on aurait un livre bien différent ! et une histoire bien moins sombre ! Une histoire d'humanité !
plusieurs lectures
Critique de Yvetot5 (, Inscrite le 7 mai 2008, 53 ans) - 7 mai 2008
Kacool pense que le père est en fait un malade mental qui est en pleine hallucination. Il est à la fois le père et le fils. La femme qui prend en charge l'enfant à la fin du roman serait une infirmière de l'hopital psy où est interné le malade. D'où le fait qu'elle l'accueille comme si elle le connaissait !
Calou elle, est convaincue que le roman se déroule dans la réalité mais que le père est pervers. Ce type terrorise l'enfant et l'empêche de trouver refuge auprès des autres survivants. Certes, il y a plusieurs humains dangereux autour d'eux mais il y en a d'autres qui ne le sont pas du tout (l'enfant rencontré par hasard par le fils, le vieux sur le bord de la routes... entre autres). Et le père refuse à son fils de se rapprocher des autres. Il pourrait même être celui qui a tué la mère... L'enfant perd peu à peu de sa vitalité par fatigue et malnutrition, oui, mais aussi car il est terrorisé par ce type qui lui garde sa dernière balle de révolver.
Cette lecture est intéressante car pleins de détails prennent sens avec cette vision. En effet cette femme qui recueille l'enfant à la fin de roman semble le connaître. Cela fait un moment qu'elle est présente mais nous lecteur ne l'avons pas vu. Parce que nous lisons le roman comme le père voudrait que nous le lisions : la terre n'est peuplée que d'êtres qui ne sont plus humains. Alors que.... Il doit bien y en avoir des gens qui se sont regroupés en gardant un reste d'humanité !!!!
Et puis quand le père repense au monde d'avant, l'évocation est déjà porteuse de mort et de désastre, ce type était déjà fou ?
Voilà. Du coup je pense relire ce roman avec un autre oeil.
J'ai dû me perdre en route...
Critique de Hullabaloo31 (toulouse, Inscrit le 11 avril 2008, 42 ans) - 11 avril 2008
Mc Carthy nous gratifie par contre d’une écriture un peu moins lourde que dans « no country for old men » et de très belles phrases viennent ponctuer ce récit d’une noirceur éprouvante. On ne peut pas retirer ce talent à l’auteur, il sait écrire des livres qui vous plombent le moral… et vous donnent mal à la tête ! Neuf fois « et » dans une phrase c’est plus qu’il n’en faut et même si cela donne du rythme au récit, d’autres auteurs y arrivent sans utiliser cette facilité (car pour moi c’en est une).
Quand aux dialogues… je ne sais pas comment l’exprimer… ils sont courts, répétitifs… enfin rien de très intéressant
Néanmoins « la route » reste pour moi un bon livre car rares sont les auteurs qui peuvent vous transmettre avec autant de force leur désespoir, leur tristesse et leur rage.
Attention grosse claque!
Critique de Gooneur (TOULOUSE, Inscrit le 14 janvier 2008, 40 ans) - 7 avril 2008
Puissant
Critique de Sentinelle (Bruxelles, Inscrite le 6 juillet 2007, 54 ans) - 26 mars 2008
Sur la route, depuis des années, un homme et le petit, poussant un caddie et portant des sacs à dos. Il n'y a plus d'avant ni d'après, juste l'instant présent qui est celui de la survie.
En quelques mots, le décor est planté et ne nous quittera plus. Cormac McCarthy, à la plume âpre et concise, nous entraîne dans un récit crépusculaire impressionnant de justesse. Difficile de mettre des mots sur ce roman magnifique qui prend aux tripes et qui émeut.
terrible
Critique de Livrophage (Pessoulens, Inscrite le 28 février 2007, 64 ans) - 10 mars 2008
je suis arrivée haletante à la fin tellement le récit est prenant (à la limite du soutenable) mais la fin laisse un peu la faim !
à lire absolument
Excellent !
Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 9 mars 2008
Le livre le plus puissant, le plus troublant et le plus philosophique du grand Cormac McCarthy. Un style personnel, unique qui maintient l’intérêt du lecteur à un très haut niveau alors que cette histoire n’aurait pu être qu’une banale affaire d’errance totalement désespérée.
Prix Pulitzer 2007, « La route » s’est déjà vendue à 2 millions d’exemplaires aux Etats-Unis. Ce livre s’impose déjà comme un livre culte. Sa grande force est de nous faire réfléchir à un avenir pas si improbable que cela. Que deviendrons-nous quand la nature sera détruite ? Nous restera-t-il un avenir possible ? McCarthy nous propose cette réponse prophétique qui fait froid dans le dos. Excellent. Tirages et Prix littéraires amplement mérités…
Monumental
Critique de Philduch (Aix en Provence, Inscrit le 17 février 2006, 57 ans) - 8 février 2008
Tout cela aurait pu sombrer dans une sorte de road-movie de série B, un peu à la Mad Max. Il n'en est rien. Sans doute du fait même de l'austérité du style, de cette façon d'évoquer les pires horreurs sans s'y appesantir.
Un grand moment de lecture. A recommander, à offrir, à relire.
Apocalypse et humanité : un roman bouleversant
Critique de Amanda m (, Inscrite le 10 janvier 2008, 57 ans) - 3 février 2008
C’est à la fois glacial et oppressant, cette plume épurée à l’extrême. Mais l’effet n’en est que plus fort, plus poignant. Que feriez vous, vous ? Si vous saviez que marcher ne sert à rien, que de toute façon la mort vous rattrapera ? Que vous gardez ce revolver non pas pour vous défendre, mais pour vous soulager d’une vie revenue au stade animal ? Le hic, c’est que vous n’êtes pas seul. Votre fils est avec vous. Alors il faut lui insuffler l’espoir qui vous a quitté, et tirer de lui la force que vous n’avez plus.
C’est un roman apocalyptique. Un roman de fin du monde. Un roman empli de pessimisme mais aussi de mélancolie, et d’espoir. Un roman foudroyant, qui ne laisse pas d’échappatoire, mais qui émeut terriblement.
QUELLE ROUTE!
Critique de Soprano (, Inscrit le 24 mars 2005, 58 ans) - 29 janvier 2008
ce livre est au delà des mots, un livre purement poétique, poésie née de la cendre, de la colère, du désespoir; miracle car la beauté jaillit pourtant
jamais le pouvoir de l'écriture ne fut aussi évident que dans ce livre
un chef d'oeuvre à l'état pur
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