Un goût de rouille et d'os de Craig Davidson
( Rust and bone)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Nouvelles
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Tranchant et humaniste
Tranchant et humaniste
Dans les huit nouvelles qui composent ce livre,les corps souffrent et les masques tombent. Craig Davidson nous révèle une humanité sans fard où les blessures physiques et morales poussent les héros de ces histoires courtes à se surpasser.
Tous doivent vivre avec une profonde souffrance et font leur possible pour la surmonter avec plus ou moins de bonheur. Ainsi cet homme ne pouvant avoir d'enfant qui transfère sa paternité sur une chienne qu'il dresse pour des combats sanglants ou encore ce boxeur qui combat jusqu'à l'épuisement dans des matchs clandestins tellement il s'en veut de n'avoir pu sauver son jeune cousin de la noyade dans un lac gelé.
Un mot d'ordre commun à tout les récits : «ne pas s'apitoyer sur son sort». Mais ça ne dédouane pas les personnages de nous livrer leurs états d'âmes. Craig Davidson sait, sans misérabilisme, nous faire partager le ressenti profond de ceux dont les cicatrices ne peuvent se refermer. Les personnages, sensés et sensibles, sont dépeints avec force. Difficile de quitter une nouvelle avant son terme. La nature humaine y est croquée grandeur nature. Parfois les protagonistes ont à se battre contre eux-mêmes, contre leurs pulsions.
Ce livre singulier fait songer par son intensité à «Trailer Park» de Russel Banks.
Le style est direct, sans fioriture. L'auteur tranche dans le vif et ne laisse rien passer.
On est fasciné par ce monde violent, imprudent, et, par la rapidité avec laquelle un être peut basculer.
Albin Michel - 21,50 EUROS
Les éditions
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Un goût de rouille et d'os [Texte imprimé], nouvelles Craig Davidson traduit de l'anglais (Canada) par Anne Wicke
de Davidson, Craig Wicke, Anne (Traducteur)
Albin Michel / Terres d'Amérique
ISBN : 9782226173461 ; 19,50 € ; 01/09/2006 ; 291 p. ; Broché -
Un goût de rouille et d'os [Texte imprimé], nouvelles Craig Davidson traduit de l'anglais (Canada) par Anne Wicke
de Davidson, Craig Wicke, Anne (Traducteur)
Albin Michel / Terres d'Amérique
ISBN : 9782226242921 ; 19,50 € ; 16/05/2012 ; 291 p. ; Broché -
Un goût de rouille et d'os [Texte imprimé], nouvelles Craig Davidson traduit de l'anglais (Canada) par Anne Wicke
de Davidson, Craig Wicke, Anne (Traducteur)
Points / Points (Paris)
ISBN : 9782757807996 ; 3,16 € ; 11/09/2008 ; 315 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (3)
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De Rouille et d'os
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 24 août 2012
D'autre part je ne comparerais pas cet écrivain à Russell Banks qui sait décrire des situations des plus pénibles mais sans aller jusqu'à une telle cruauté.
Ceci ne m'empêchera cependant pas de faire une seconde tentative avec cet auteur.
Intense et beau
Critique de Leloupbleu (, Inscrit le 5 février 2012, 50 ans) - 5 février 2012
Dans ce recueil, Craig Davidson écrit un texte original et intense autour du chant de la douleur. La première nouvelle en signe le thème principal sur une ébouriffante partition de littérature. Là, le héros vit de la violence pour expier, pour éteindre la souffrance morale qui hurle en lui depuis un drame familial dont il se sent coupable. Culpabilité et violence. Davidson sculpte des mondes puissants de réalisme avec ces deux outils, et la musique admirable de son métier en écrit le fond sonore.
On le compare à Palahniuk, dont la littérature traite des mêmes principes sociaux : l’énergie de la violence, la permanence de l’absurde et l’intimité de la douleur. Une littérature brute de réalité, plus en accord avec la vie. C’est la profondeur de ces mondes imaginaires plus puissants et plus vrais qu’un reportage télévisé. Des obus qui percutent la matière littéraire jusqu’à en faire jaillir la moelle de l’homme. On le compare à Palahniuk, mais c’est à Maupassant que je pense. Le savoir-faire formel y est tout aussi maitrisé et devient un style à part entière, plus proche du vivant. Ce sont des uppercuts, des coups de dents, des larmes, du sang, des rires, des remords, de la tendresse, de la littérature brutale et obsédante mais dans ce qu’elle fait de meilleur, parce que les personnages qui hantent ce recueil semblent aussi réels que des frères et leur souffrance deviendra votre souffrance bien après que vous ayez refermé le livre de leurs vies.
A lire. A lire d’urgence même.
The best is yet to come
Critique de Lescapricesdenicolas (, Inscrit le 2 décembre 2005, 41 ans) - 2 décembre 2011
Quel brillant et fulgurant jeune auteur qui arrive à ressortir de sombres histoires traversées par de tragiques et tristes destins, un infini espoir, une humanité terrée dans l'ombre et la poussière et une improbable douceur.
"Reprendre le contrôle de sa vie ou la laisser filer".
Cette phrase citée par un magicien hanté par sa mort "en direct" à la télévision, dans la dernière nouvelle de ce recueil, est la rengaine des personnages croisés dans ce roman: survivre, se dépasser, lutter et faire avec sans baisser les bras. Comme s'ils avaient perpétuellement en tête cette belle chanson de Sinatra: "The best is yet to come".
Même s'il va falloir se battre et endurer, souffrir, pleurer, accepter, même si ça fait mal, même si c'est dur, comme si le fond avait déjà été touché, le meilleur reste à venir.
J'aime.
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