Pleine lune de Antonio Muñoz Molina
( Plenilunio)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone , Littérature => Policiers et thrillers
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Incontournable
Si je devais partir dans une lointaine île déserte et qu'il me fallait choisir UN SEUL roman... c'est bien "Pleine Lune" de Munoz Molina que je prendrais avec moi...
A partir d'un "fait divers" abject (cela nous rapproche d'autant plus de la narration parce que c'est justement du "quotidien") l'auteur nous livre un récit époustouflant qui nous atteint au ventre et nous échappe de la raison. C'est là, à mon avis, l'Art du Roman. Le Lecteur devient alors "prisonnier" du récit et ne sait plus s'évader de la trame. Attention, coeurs sensibles s'abstenir : l'histoire est terrifiante par son réalisme. Munoz Molina fait partie de cette élite d'écrivains qui savent séduire. Comme Italo Calvino, Saramago ou Faulkner. Incontournable donc. Munoz Molina est né en 1956. En 1996, il devient membre de la " Real Academia de Lettras " et a obtenu plusieurs grands Prix littéraires dans son pays, ainsi que le Prix Femina en France pour son roman " Pleine Lune ".
Les éditions
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Pleine lune [Texte imprimé], roman Antonio Muñ̃oz Molina trad. de l'espagnol par Philippe Bataillon
de Muñoz Molina, Antonio Bataillon, Philippe (Traducteur)
Seuil / Points (Paris).
ISBN : 9782020380836 ; 0,44 € ; 10/02/2003 ; 220 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (8)
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Une écriture sobre et intense
Critique de Heyrike (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 57 ans) - 7 septembre 2013
L'institutrice, Susana Grey, a échoué dans cette ville avec son mari quelques années auparavant. Plein d'ambition et galvanisé par des idéaux grandioses, il lui avait promis leur réussite dans sa ville natale. Malgré la naissance de leur fils, tout se désagrégea au fil du temps. Jusqu'au jour où il la laissa seul avec son fils. A l'age de 15 ans, celui-ci décida de partir à son tour rejoindre son père.
Le père Orduña vit reclus dans sa petit maison dépourvue de tout confort matériel, il conserve précieusement le souvenir de toutes ces années consacrées à militer aux côtés des assoiffés de justice. Ce prêtre communiste accueillait les visiteurs en quête de réconfort et de foi en l'activisme syndical, cela lui valut d'être mis à l'écart par les instances supérieures de sa congrégation. Désormais, il erre parmi ses souvenirs et le dédale du foyer abandonné qui accueillait autrefois les enfants les plus démunis.
Dans cette petite ville du sud de l'Espagne un crime est commis. Fatima, une petite fille de 9 ans, est retrouvée morte, un ange dénudé gisant au fond d'un ravin situé aux abords d'un parc public. Toute l'horreur de ce crime est mis en lumière par Ferreras, le médecin légiste, qui parvient à lire sur le corps de Fatima toutes les atrocités commises par le meurtrier.
Pendant ce temps, l'assassin, au cerveau abîmé et aux mains écorchées, navigue dans un univers désincarné. Il voue une haine terrible à ses parents et abhorre un monde qu'il ne comprend pas.
Un roman très sombre et flamboyant à la fois. Sombre parce qu'il aborde un thème très dur à travers le meurtre d'une enfant, en mettant en exergue toute l'atrocité d'un tel acte, et flamboyant parce qu'il examine précisément et sans détours les sentiments des personnages soumis aux vastes soubresauts de l'existence qui n'épargne aucun d'entre eux. Les décors de la ville, la peur collective et le silence pesant qui y règne sont parfaitement dépeints. Chaque début de chapitre est une introspection minutieuse de la conscience de chaque personnage exposé à la lumière crue des tourments intérieurs et extérieurs. La lenteur du récit est parfaitement maîtrisée, elle permet de mettre en place la psychologie des personnages (y compris celle du meurtrier), dévoilant, sans concessions, toutes les facettes mouvantes de l'âme humaine et inhumaine.
La révolution des corps célestes
Critique de Ravenbac (Reims, Inscrit le 12 novembre 2010, 59 ans) - 13 janvier 2011
Durant cette enquête, l’inspecteur va croiser une partie de son passé, de vieux souvenirs ; croiser l’amour : « Il ne faisait pas que découvrir presque à tâtons le corps d’une femme étendue à côté de lui : ce qu’il lui semblait vraiment découvrir était son propre sens du toucher, non pas le retrouver parce qu’il ne l’avait jamais exercé jusqu’à ce degré de subtilité []. »
L’écriture du Muñoz Molina est précise et entêtante, parfois à la limite de la rupture. Les phrases sont étirées, le temps comme dilaté. La description des mains du meurtrier fait trois pages d’une traite et une seule phrase : « Les mains propres, les mains molles de tant d’humidité, les mains rougies par le travail et le froid, les mains aux doigts grands, aux ongles cassés, avec leurs tranchants rugueux et cornés, des ongles toujours cernés de noir, malgré le savon […]. »
Roman noir, Pleine lune est un roman sur la quête identitaire d’un homme sur le retour, toujours en quête d’amour et d’espoir ; sur la révolution des corps célestes, le temps qui passe, le noir et le blanc de la lune à la clarté froide.
Plein lune est un beau roman. Un bémol : il y a quelques longueurs. Le livre, 440 pages, aurait gagné à être plus ramassé car les évènements romanesques sont peu nombreux.
Un grand écrivain !
Critique de Lynch (Perpignan, Inscrit le 15 avril 2007, 48 ans) - 20 août 2009
Un très bon roman,écrit dans un style superbe, marque d'un très grand écrivain. Les portraits psychologiques des personnages sont précis, justes, très réalistes. On est vite pris dans l'ambiance lourde de ce roman dont les personnages plus que l'intrigue à proprement parler,sont la principale source d''intérêt. Je le recommande fortement.
Bluffant de réalisme
Critique de Soldatdeplomb4 (Nancy, Inscrit le 28 février 2008, 35 ans) - 11 mars 2009
Dans la première moitié, peu d'évènements, mais pourtant j'ai été vraiment captif du récit, où tout se joue dans l'atmosphère, l'ambiance pesante et le récit entrecoupé et les phrases hachées par les virgules.
La seconde moitié présente plus d'action, et garde cette atmosphère, mais avec une échappatoire??? (je n'en dirai pas plus)
L'auteur est époustouflant de justesse. Certaines pages sont criantes de vérité et les mots y sont dosés au millimètre.
A lire!
Très bon mais très noir
Critique de CptNemo (Paris, Inscrit le 18 juin 2001, 50 ans) - 2 avril 2004
Dans un style très réaliste complètement maitrisé Molina, nous prend au piège de son magnifique roman. Les personnages sont très forts et sont véritablement le coeur du livre, l'intrigue ne servant qu'à les mettre en valeur (si l'on peut dire)
Le réalisme de certaine scène m'a surpris et pourrait perturber certains lecteurs mais le réalisme est la substance même du livre.
Une déception toutefois, la fin un peu trop ouverte à mon goût.
Passionnant, mais...!
Critique de Richard (, Inscrit le 30 janvier 2004, 78 ans) - 30 janvier 2004
Quel écrivain !
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 9 septembre 2001
Pas de mal à le croire...
Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 7 septembre 2001
Que ce soit par sa finesse, sa richesse ou par la dureté de son réalisme, Muñoz Molina a vraiment une plume incomparable, inégalable pour nous retourner. C'est beau, c'est fort et terriblement vrai.
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Tout comme "Le Royaume Des Voix" | 1 | Jules | 23 février 2005 @ 15:55 |