Plateforme de Michel Houellebecq
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Confirmation d'un talent
Je viens de terminer la lecture de Plateforme. J’éprouve un sentiment puissant, du bonheur ? Je ne sais trop expliquer ce qu’apporte ce roman, mais je sais que c'est positif. Je suis encore tout ébahi de l'ambiance de ce livre. Tout est là, ce livre vous laisse bouche-bée.
Bien entendu, il y a dans ce roman des sujets sensibles que certains critiques à l'esprit chagrin utiliseront sans doute afin de polémiquer : tourisme sexuel, racisme. Ce serait réducteur de n'accorder à ce roman que cet aspect. Car ce roman est un grand roman. A mon sens, il est le meilleur jamais écrit par Michel Houellebecq. Certes, on y trouve toujours ce style chirurgical, cette critique acerbe de la société, mais accompagné d'une grande sensibilité et même d’amour. Michel Houellebecq confirme ici qu’il est un écrivain, un grand écrivain.
Les éditions
-
Plateforme [Texte imprimé], roman Michel Houellebecq
de Houellebecq, Michel
Flammarion
ISBN : 9782080682376 ; 20,30 € ; 27/08/2001 ; 370 p. ; Broché -
Plateforme
de Houellebecq, Michel
J'ai lu
ISBN : 9782290028520 ; 8,10 € ; 08/09/2010 ; 350 p. ; Broché -
Plateforme
de Houellebecq, Michel
Flammarion
ISBN : 9782081257917 ; 03/12/2010 ; 331 p. ; Format Kindle -
Plateforme [Texte imprimé] Michel Houellebecq
de Houellebecq, Michel
J'ai lu / J'ai lu
ISBN : 9782290321232 ; 0,99 € ; 04/10/2002 ; 350 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (46)
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Houellebecq fait du Houellebecq
Critique de Faby de Caparica (, Inscrite le 30 décembre 2017, 62 ans) - 23 juillet 2020
Ed. J'ai Lu
Bonjour les fous de lectures....
C'est toujours un vrai plaisir de déguster un roman de Houellebecq.
Michel, fonctionnaire quadragénaire et blasé, décide de partir en vacances organisées en Thaïlande.
Comme de nombreux touristes occidentaux, il erre à la recherche du bonheur dans un groupe composé d’individualités flasques et ternes.
Héritier du capitalisme moderne, il dispose de deux semaines pour retrouver la volonté de vivre dans les bras de prostituées thaïlandaises.
Seulement voilà, Valérie fait aussi partie du voyage, et Michel se surprend à être encore capable d’aimer ...
Ce que décrit ce roman est que les occidentaux ne veulent plus consommer à outrance, croire en une religion, aduler leurs dirigeants politiques aveuglément ou faire carrière dans une multinationale bêtement..
Vous voulez découvrir un Houellebecq romantique qui nous parle bien (?) d'amour (et de sexe) ... foncez.
La lecture facile, des pensées peut-être moins puissantes que celles développées dans ses autres ouvrages, mais on se laisse aisément embarquer dans ce roman concret, cynique, sarcastique.
Un régal.
Houellebecq on aime ou on n'aime pas .. pas de demi mesure .. ça passe ou ça casse comme on dit.
Il est vrai que l'auteur parle beaucoup de sexe dans ses ouvrages mais abstraction faite de ces pages "hot", je reste toujours époustouflée par la culture de cet auteur qui aborde de nombreux sujets (de la politique à l'économie, en passant par la science) avec autant de facilité.
Ce livre a suscité de nombreuses polémiques à sa sortie. On accusait l'auteur de faire la promotion du tourisme sexuel.
Houellebecq pur jus
Critique de Falgo (Lentilly, Inscrit le 30 mai 2008, 85 ans) - 13 avril 2019
Lecture intéressante.... sans plus.
Critique de Chocolat liègeois (, Inscrite le 2 octobre 2010, 41 ans) - 7 novembre 2016
Le livre pointe du doigt une réalité que beaucoup partagent, la difficulté de l'amour physique dans nos sociétés liée au difficile lâcher prise, à la demande permanente d'un corps parfait, et à de nombreuses autres explications sûrement... Nous avons tous éprouvé sûrement dans nos vies ces scènes d'amour difficiles et gênantes que l'on remet en perspective une fois que nous avons eu la chance d'expérimenter un réel lâcher prise, un réel plaisir sensuel et sexuel.
Le livre devient dérangeant car, si je partage le constat, je ne peux absolument pas partager les analyses exposées tout au long du récit. Où cette misère viendrait de la futilité de femmes, de leur refus de simplement "baiser".
Enfin j'ai trouvé la surabondance des scènes de sexe lassante et finalement contre productive. Il parle au début de sexualité simple, pour le plaisir, un retour à la sexualité animale qui est synonyme de plaisir, puis se met à additionner les scènes dignes d'un porno, des trios, des doubles pénétrations, il n'y a pas un classique du porno ou du fantasme qui ne soit pas traité. On se demande alors si tout cela n'est pas une fantastique farce au final...
Je ne parlerai pas de ce mépris pour la religion musulmane tout au long du livre, comme si le puritanisme catholique ou autre n'était rien finalement....
Je reviendrai sur ce passage qui illustre bien l’ambiguïté du livre :
"J'allumai une cigarette, me calai contre les oreillers et dis "suce-moi". Elle me regarda avec surprise mais posa la main sur mes couilles, approcha sa bouche. "Voilà!" m'exclamai-je avec un expression triomphante. Elle s'interrompit, me regardant avec surprise. "tu vois, je te dis : "Suce-moi", et tu me suces. A priori tu n'en éprouvais pas le désir.
- Non, je n'y pensais pas; mais ça me fait plaisir.
- c'est justement ça qui est étonnant chez toi : tu aimes faire plaisir. Offrir son corps comme un objet agréable, donner gratuitement du plaisir : voilà ce que les Occidentaux ne savent plus faire. Ils ont complètement perdu le sens du don. Ils ont beau s’acharner, ils ne parviennent plus à ressentir le sexe comme naturel. Non seulement ils ont honte de leur propre corps, qui n’est pas à la hauteur des standards du porno, mais, pour les mêmes raisons, ils n’éprouvent plus aucune attirance pour le corps de l’autre. Il est impossible de faire l’amour sans un certain abandon, sans l’acceptation au moins temporaire d’un certain état de dépendance et de faiblesse. L’exaltation sentimentale et l’obsession sexuelle ont la même origine, toutes deux procèdent d’un oubli partiel de soi ; ce n’est pas un domaine dans lequel on puisse se réaliser sans se perdre. Nous sommes devenus froids, rationnels, extrêmement conscients de notre existence individuelle et de nos droits ; nous souhaitons avant tout éviter l’aliénation et la dépendance ; en outre, nous sommes obsédés par la santé et par l’hygiène ; ce ne sont vraiment pas les conditions idéales pour faire l’amour. "
Comment ne pas partager la fin de ce passage? Mais le début, sérieusement? Le problème est-il là? si les femmes suçaient quand on le leur demande la vie sexuelle en occident serait plus simple? plus légèrement? plus naturelle?
Je suis très dubitative....
Enfin on voit vite les raies du filet qui se placent autour de vous en cas de critiques, on vous traitera de pudibond, de féministe mal placé, le tout agrémenté de ce mépris profond pour l'autre qui transparaît tout au long du livre... Un mépris protecteur contre quiconque oserait critiquer...
Et bien selon moi, il faut plus que du mépris pour avoir du talent.
A lire avec un regard critique
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 19 avril 2015
Le style de « Plateforme » est comme souvent chez l’auteur d’excellente facture, et le sujet principal du bouquin qui sort des sentiers battus, captive le lecteur. Il est vrai que l’auteur se trouve une vocation pédagogique en évoquant le monde des voyages organisés, et en explorant à sa manière le sens des relations humaines. Cependant, il a une vision plus fumeuse que réaliste. L’auteur évoque aussi le tourisme sexuel sans pour autant y voir là un grand scandale, bien au contraire. Chacun pourra faire son propre jugement en fonction de sa capacité de relativiser ce point de vue.
On ressent donc à nouveau qu’on est confronté à un écrivain politiquement de droite qui ose se lancer dans des théories que je qualifierais de scabreuses en mettant dans la bouche de ses personnages des réflexions provocatrices anti-islam, propos précurseurs de son dernier ouvrage.
L’auteur est aussi connu pour ne pas aller dans la demi-mesure lorsqu’il s’agit d’évoquer des scènes de sexe. Personnellement cela ne gêne pas trop, mais je peux comprendre que certains puissent avoir rapidement une indigestion vu leur abondance.
Je conseille donc tout qui veut s’initier à cet auteur de commencer par ce roman, … mais ça passe ou ça casse.
provo-évocateur
Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 49 ans) - 10 mars 2014
Pour enfoncer le clou sur la petitesse des hommes, Houellebecq cartographie et tend jusqu'à la provocation certains types de comportements courants, en première ligne de mire, les "élites marketing" et leur vision court-termiste, sans création de valeur, qui sortent des écoles prestigieuses ; la création du concept Eldorador Aphrodite est une vraie petite leçon qu'on croirait tout droit issue d'une leçon de marketing stratégique : le fameux couple produit-cible, identification de l'existant, de la concurrence, des forces et faiblesses de la proposition / de la marque, plan d'actions, etc… L'auteur égratigne aussi le vernis des bien-pensants, caricaturant à outrance des propos que chacun de nous a forcément entendu, un jour ou un autre, sur la prostitution (avec des propos quand même limite concernant l'âge desdits prostitués) ou les musulmans.
L'écriture de Houellebecq est agréable à lire. Le récit est raconté au je narratif, qui intègre, de façon un peu maladroite, des passages sur l'histoire de la Thaïlande, ou sur les personnages du récit, et des scènes de sexe plutôt crues.
Bref, une première incursion plutôt réussie pour moi dans l'univers de cet auteur encensé et controversé.
Jusqu'au bout je resterai un enfant de l'Europe, du souci et de la honte ; je n'ai aucun message d'espérance à délivrer. Pour l'Occident je n'éprouve pas de haine, tout au plus un immense mépris. Je sais seulement que, tous autant que nous sommes, nous puons l'égoïsme, le masochisme et la mort. Nous avons créé un système dans lequel il est devenu simplement impossible de vivre ; et, de plus, nous continuons à l'exporter.
Une certaine vision du monde
Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 5 avril 2013
Pour ma part j'ai apprécié le ton décalé, un peu blasé voire parfois cynique de l'auteur. Le but de ce livre était-il d'apporter une réponse à tout cela? Je ne le crois pas ou tout du moins ce n'est pas ce que j'attendais donc je n'ai pas été déçu de ce point de vue là.
Finalement Plateforme est un livre moderne, révélateur d'une époque où chacun pense à sa petite personne sans se soucier le moins du monde des autres, une façade littéraire de cette société du "parce que je le vaux bien". Tout est achetable, y compris le sexe, la jouissance, mais est-ce là le réel bonheur, si possible qu'il soit réellement atteignable?
L'évolution du personnage de Michel est également intéressante, sa rencontre avec Valérie, prototype de la femme moderne qui s'assume dans son travail, sa libre sexualité..., le métamorphose et rend presque sympathique le personnage de Michel.
Au delà de l'histoire, le style Houellebecq se lit vraiment facilement, et agréablement, ce que j'attendais de lui finalement avec un petit bonus pour les scènes coquines assez stimulantes je dois bien l’avouer.
Pour conclure, Plateforme fut une bonne lecture de détente, agréable, une bonne parenthèse le soir en rentrant du travail.
Provoquant, déroutant, dégoutant
Critique de Maufrigneuse (Saulieu, Bourgogne, Inscrit le 1 novembre 2010, 35 ans) - 1 mai 2012
Ce livre est un plaisir de lecture, grâce au style si fluide de l'auteur et à sa façon de nous emmener toujours plus loin, de nous accrocher à son histoire. J'ai beaucoup aimé sa vision noire des relations humaines dans l'Occident "moderne" ou au moins la manière dont il a su me questionner sur l'état de mes propres échanges affectifs. Et un livre qui questionne n'est déjà plus très loin d'être un bon livre. Il n'y a pas dans "Plateforme" la débauche de positivisme conventionnel que l'on trouve dans bon nombre de romans à succès mais de là à dire qu'il sort des sentiers battus peut-être pas quand même.
Je reprocherais à Houellebecq ses analyses sociologiques souvent un peu hatives, les descriptions psychologiques de son personnage tordu sont plus intéressantes. Ce qu'il manque dans ce livre est surtout pour moi l'absence de remède à la maladie de l'Homme que décrit l'auteur. Houellebecq sait poser des questions mais ne brille pas par ses réponses. Il nous en propose quand même deux fausses : l'amour, entre Valérie et Michel, auquel je n'ai pas cru, et la générosité qui se traduit uniquement par une générosité sexuelle et à sens unique, pour le bonheur du lecteur concupiscent mais trop souvent dégouté.
Décevant ...
Critique de Laura (, Inscrite le 11 août 2011, 36 ans) - 13 septembre 2011
Que dire ... Il y a tellement de sexe que la lecture en devient rébarbative et sans intérêt, idem pour la violence, à part ça ... rien !
Ce roman est très noir, le personnage pas vraiment intéressant (ce qui est sans doute voulu), bref la déception !
On perçoit bien entendu une critique de la société actuelle mais elle aurait pu être aussi constructive dans un roman agréable à lire !
Ma rencontre avec l'auteur s'arrêtera donc là (en tout cas pour un bon moment) !
Incursion dans le monde du voyage
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 30 novembre 2010
Monsieur Houellebecq nous décrit fort justement les aléas des voyages de ce type et les personnes que l’on est susceptibles d’y rencontrer. Il n’est pas tendre envers les touristes et leurs travers de même qu’envers la société occidentale qu’il fustige et accuse d’avoir rendu la vie intenable pour bon nombre de gens. Les scènes de sexe abondent et d’ailleurs, le sexe semble être une obsession pour l’auteur qui déplore le puritanisme et les nombreuses difficultés rencontrées par l’être humain appartenant à la civilisation européenne, à combler ses besoins sexuels et affectifs d’une façon satisfaisante, l’obligeant souvent à avoir recours au tourisme sexuel.
Le livre m’a semblé un tantinet ennuyeux et j’étais légèrement déçue jusqu’à ce que la fin vienne tout rattraper. Alors là, le génie de l’auteur perce et comme dans « La possibilité d’une île », la fin est tout simplement magnifique si j’ose employer ce terme car enfin, c’est sur une note profondément pessimiste et désabusée que s’achève ce roman d’un auteur que j’aime bien malgré ses défauts que je lui pardonne car il me procure toujours de bons moments de lecture. Je voulais accorder trois étoiles mais la fin fait légèrement remonter ma note.
Le cas Houellebecq
Critique de Farfalone (Annecy, Inscrit le 13 octobre 2009, 55 ans) - 14 octobre 2009
A celui-là seront faits tous les procès.
Pornographie (Beaudelaire, Flaubert, Zola...)
Dérangement mental expliquant la particularité de leur "génie" (Nerval, Lautréamont, Rimbaud ou Mallarmé, Alfred Jarry)
Décadence et comportement anti social ( Pasternak et tant de russes, Thomas Mann et Stéphan Sweig, Robert Musil...)
Réaction (être réactionnaire est aujourd'hui ce qui contrevient le plus à la bien pensance, et c'est donc l'ultime insulte) (Céline, quand même, tu vois, malgré tout quelque part il était réactionnaire, en fait...)
Dissipation de la jeunesse et plagiat (Socrate malheureusement déifié par Platon, le pire qui lui soit advenu)
Décadence encore (Proust ou Joyce)
Celui-là on le chargera de toutes les tares et chacune de ses explications (pauvre artiste obligé de justifier son art) ne servira qu'à l'enfoncer plus encore dans l'abjection de sa turpitude. Jusqu'à ce que (O tempora, o mores!) la bien-pensance, libérée de ses complexes ne le fasse accèder au statut de génie, immortel. Récupéré, lorsque ne pouvant plus nuire.
Houellebecq est de ceux-là. Sa récupération est pour le siècle prochain, s'il y en a un.
Vomi par ceux qui ne l'ont pas lu, toléré (personnage louche, mais enfin...) par les mandarins villipendé par les séides des écuries éditoriales auxquelles il n'appartient pas, lesquels peuvent aussi rapidement changer d'avis (critique) que lui changera d'éditeur (découvert par Nadeau, c'est un mec bien, chez Flammarion il est la cible des autres "critiques", passé chez Fayard, il est nul), ignoré de la bourgeoise qui selon son éducation mouillera à la lecture de Despentes, Angot ou à celle de Coelo ou autre turc à la mode, méprisé par les formalistes qui continuent à vouloir réduire le dit à la façon de le dire ou par les universitaires qui font la pluie et le beau temps des lettres: il n'a pas de style; pas de forme, pas de fond; éxécution:Houellebecq SENT MAUVAIS.
Jourde lui-même le trouve "louche".
Mais il sent mauvais comme l'époque qu'il décrit. Epoque sans style, sans âme, siècle de Périclite (jeu de mot à deux balles) qui ayant voulu réduire l'humain à l'homme (seul) et y étant parvenu, l'abandonne aux seules forces qui aient les moyens de s'imposer: celles non pas du marché (lieu naturel de l'échange économique et symbolique) mais celles qui s'y imposent en le transgressant et en y imposant la loi du seul profit des accapareurs.
Homme de misère, misère intellectuelle, sexuelle, symbolique (lire le livre de Bernard Stiegler sur le sujet) faite de frustrations dont nous nous armons pour aller frustrer plus faibles que nous. Les petites putes de Thaïlande paient pour la misère infligée à l'homme d'Occident. C'est une des leçons de Plateforme, mais ce livre ne se réduit pas à cela.
Dans un monde où il existe des "produits culturels", Houellebecq a bien fait sa promotion. C'est pour celà que les bien-pensants ne l'aiment pas: il heurte leurs "convictions", le "politiquement correct". Et plutôt que de comprendre que le tableau qu'il brosse à traits grossiers dans ce livre est celui que nous créons chaque jour par nos abandons face à Moloch, ils préfèrent jeter la pierre. Avant d'être obligés de jeter l'éponge.
Houellebecq, le dernier cynique contre les nouveaux pharisiens.
Captivant
Critique de Ahsieg (, Inscrit le 15 octobre 2008, 41 ans) - 7 juillet 2009
Camus en son temps choquait également, un de ses personnage tirait à bout portant sur un arabe. Les grands écrivains se doivent de nous donner à penser, ceux de nous qui critiquent par pur esprit démago passe à côté d'une vraie réflexion. Je les plains.
Tourisme sexuel
Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 11 octobre 2008
Livre écrit avec tout l’art de Houellebecq : fluidité, ton décalé, le style inimitable d’un écrivain de très grande classe. Le lecteur est captivé dès le début et ne lâche plus le bouquin qui se lit avec une grande facilité. La première partie peut être considérée comme un simple récit de voyage, mais on passe très vite aux choses sérieuses : la recherche du bonheur, de l’amour et de la sensualité. Bien sûr, certains pourront trouver que l’auteur en fait une tonne dans des scènes de sexe relevant de la pure et simple pornographie. Mais il me semble tout de même que tout ceci renvoie à la vision matérialiste et désenchantée du monde occidental tel que le conçoit Houellebecq. On est d’accord avec lui ou pas. On arrive à ses conclusions ou à d’autres. En tous cas, il ne laisse personne indifférent, signe qu’il a frappé juste : là où ça fait mal. C’est à cela qu’on reconnaît aussi les grands écrivains et les grands penseurs.
Les pages sur l’Islam qui ont tellement révulsé les bien-pensants et les fanatiques en font partie bien entendu. Comme quoi un livre sur un sujet en apparence assez banal peut amener à une réflexion profonde.
C'est quand les vacances?
Critique de Avanni (, Inscrit le 9 août 2008, 60 ans) - 9 août 2008
C'est un livre qui m'a plu et que j'ai rapidement terminé. A lire donc pour découvrir Houellebecq et se faire une idée sur l'auteur.
Relis ta copie avant de la rendre au professeur.
Critique de Feint (, Inscrit le 21 mars 2006, 61 ans) - 22 mars 2006
On ne peut pas non plus lui reprocher ses idées, qui sont ce qu'elles sont, sans pour autant, la plupart du temps, nuire au livre. (Sa description des banlieues chaudes - puisque c'est le regard qu'il porte sur Ivry - tout de même, pêche par une évidente méconnaissance du milieu et ne se contente pas de friser le ridicule. Tout le monde n'a pas eu, comme l'auteur de ces lignes, la chance de grandir dans une banlieue populaire.)
On pourrait davantage lui reprocher ses longueurs : des pages et des pages de pseudo-sociologie, rédigées dans le style journalistique qui tend à envahir la littérature contemporaine. Jean-Philippe Toussaint lui-même, merveilleux clown blanc, s'y laisse aller, pour son malheur, dans "La Télévision".
Ce que j'ai plus de mal à lui pardonner, c'est l'incohérence narrative du récit. Par exemple, comme il faut varier les positions et les partenaires - Houellebecq a retenu la leçon de tout bon film X qui se respecte - l'auteur nous propose une scène entre Jean-Yves et la jeune baby-sitter black de rigueur. Le problème, c'est que cette scène nous est racontée par Michel, dont on se demande bien comment il peut être au courant de détails si précis.
Plus gênant encore, toute cette histoire, dont la qualité principale réside dans le ton badin et décalé avec lequel elle est menée, nous est racontée par un type qu'une aventure épouvantable vient de mener aux portes du néant. Qu'on m'explique comment, après avoir vécu ce qu'il a vécu, Michel peut rester un aussi plaisant conteur !
Houellebecq ferait bien d'écouter les remarques de ses relecteurs, s'ils osent lui en faire. Au temps d'"Extension du domaine de la lutte", au moins, il veillait à la cohérence de son récit.
Un petit peu de provoc ou le style Houellebecq
Critique de Tchico2 (Labenne, Inscrit le 12 janvier 2006, 49 ans) - 23 janvier 2006
Pour en revenir à notre "plateforme", ce livre traite de sujet sensible forcément sujet à polémique comme le tourisme sexuel, l'islam etc.. Houellebecq, adepte de la provoc, s'est vraiment régalé dans ce livre. C'est un livre qui ne laisse pas indifférent. Je comprends que certaines personnes ne puissent pas entrer dans ce genre de roman surtout si on a vu les décahinements médiatiques qui accompagnent Houellebecq à la sortie du roman.
Mais si on arrive a dissocier les interviews pour la promotion de son livre ou l'on parle que très rarement du livre mais plutot de la personalité de l'auteur, on ne peut pas dire que ce livre est mauvais ou mal écrit.
Houellebecq est la meilleure chose qui nous soit arrivée depuis 20 ans. Alors Lecteur, ne lisez pas les criques et entrez directement dans l'univers de ce livre ou se mele provoc, histoire d'amour et invéitablement la mort.
Merci Houellebecq et ne dérape pas s'il te plait.
...Mémorable
Critique de Franckyz (, Inscrit le 9 janvier 2006, 46 ans) - 21 janvier 2006
Une écriture très crue, très tranchante, parfois même très érotique.
Un livre qui reste en mémoire même plusieurs mois après l'avoir quitté.
"la possibilité d'en jouir"
Critique de Ice-like-eyes (nantes, Inscrite le 26 mars 2005, 40 ans) - 5 décembre 2005
Derrière le thème de la prostitution et de la religion, on a en toile de fond une histoire d'amour quasi fleur bleue quelque part qui contraste avec la causticité du personnage. Une phrase que je retiens de ce livre:
« Vivre sans lecture, c’est dangereux, il faut se contenter de la vie, ça peut amener à prendre des risques »
Pour finir je trouve que le roman est très pessimiste, et nous invite une fois de plus à réfléchir
La beauté d'un style
Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 24 octobre 2005
Michel est quadragénaire et célibataire. Il organise des expositions à Paris et coule une vie tranquille, morne et dénuée d'exaltation. A la mort de son père, Michel va décider d'employer un peu de son temps et de son argent à un voyage organisé en Thaïlande qui (je ne révèlerai pas l'essentiel) en quelque sorte va bouleverser sa petite existence.
Ce livre de Houellebecq m'a beaucoup plu et interrogé sur l'aspect ambigu qu'il dégage. Beaucoup ont adoré, tout autant l'ont détesté. Qui est ce Michel ? Houellebecq lui-même ? Sans doute au regard des positions de l'auteur au fil des ans. Plateforme délivre un message limpide et effrayant: oui le tourisme sexuel existe et il répond aux besoins des uns et des autres, frustrations des occidentaux et appât du gain nécessaire à la survie pour les prostituées Thaïes. Ce constat est terrible et Houellebecq l'exprime de façon crue, sans états d'âmes.
Ses positions sur l'Islam sont également présentes au travers d'un Egyptien qui évoque sans compromission son opinion de façon extraordinaire. Ce livre m'a énormément plu et Houellebecq semble se dévoiler dans Plateforme; un homme conscient de la vacuité de sa vie mais qui n'en ressort aucun regret, des positions tranchées et assumées, j'ai ressenti chez lui un homme aimant la solitude mais très éclairé sur son temps. Il lit dans la conscience des hommes mais semble rejeter le monde qui l'entoure. J'ai adoré le passage dans lequel Michel rencontre un Egyptien qui évoque l'Islam, l'écriture y est somptueuse, presque mystique.
Humain
Critique de Frenchman (Québec, Inscrit le 5 septembre 2005, 35 ans) - 10 octobre 2005
On se retrouve tellement dans certaines phrases que ça en devient gênant.
Le sexe ici n'est que prétexte à l'oubli du malheur, l'inévitable.
Un grand roman, un grand auteur... qui, et c'est là que c'est troublant, car on n'est pas habitués à lire notre description, nous ressemble, pauvre petit humain mortel parmi tant d'autres, emporté dans le tourbillon de ses sentiments.
Houellebecq quand même
Critique de Joehill (, Inscrit le 22 juin 2005, 46 ans) - 10 septembre 2005
Platforme, c'est cela, avec aussi beaucoup d'humour, et de lucidité sur le monde contemporain, occidental en particulier.
Laissons de côté les vaines polémiques (dont, j'ose l'espérer, l'intéressé ne se soucie pas) et lisons (quand même) Houellebecq !
espoir et desespoir
Critique de Gab (bruxelles, Inscrite le 31 décembre 2004, 50 ans) - 6 septembre 2005
Le Gainsbourg de la littérature
Critique de Asgard (Liège, Inscrit le 14 juillet 2005, 46 ans) - 15 août 2005
Car Houellebecq est peut-être un des seuls auteurs contemporain à avoir la capacité à décrire le côté dépressif du monde d'aujourd'hui, la morosité de notre société occidentale. N'espérez pas trouver la moindre vision optimiste de la vie dans ce roman. Tout est noir et l'auteur le dépeint merveilleusement bien.
On sent tout de suite à la lecture de ce roman que Houellebecq n'invente pas un mal-être, il écrit le sien. Il écrit avec ses tripes le monde tel qu'il le ressent. Ce genre d'écrivain est bien trop rare à l'heure actuelle où le politiquement correct nous étouffe.
Je pense que Houellebecq restera car il y a deux sortes de littérature aujourd'hui. Il y a Houellebecq et il y a les autres...
L’art de rien dire
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 25 juin 2005
Bien que parfois divertissant, j’ai navigué dans cette histoire de tourisme sexuel en attendant le moment qui pourrait laisser sa marque, l’instant qui illumine, mais rien… À la fin des mots qui résument le roman : « On m’oubliera. On m’oubliera vite. »
Mitigé...
Critique de Rcapdeco (Paris, Inscrit le 19 mai 2005, 46 ans) - 23 mai 2005
excellent
Critique de Marion1209 (Mandelieu, Inscrite le 6 mai 2005, 39 ans) - 6 mai 2005
Le doigt là où ça fâche...
Critique de Balamento (, Inscrit le 7 août 2004, 60 ans) - 25 février 2005
Mais Houellebecq reste et demeure un des meilleurs supports en matière de support "médiatique", de ceux que tout le monde a lu ou parcouru, pour créer le débat, provoquer l'échange ou la confrontation, dans un monde que l'on pourrait parfois juger si consensuel que s'en est tout de même un bain de fraîcheur réjouissant.
Le masculin occidental ne banderait plus et ne saurait plus s'envoler amoureusement que nous nous reconnaitrions dans l'image masculine que Houellebecq propose. est ce le cas ? J'en doute...
Les plus belles pages de ce roman m'ont été celles évoquant le père et la perte du père. Indéniablement, là, Houellebecq est un écrivain qui se démarque du laisser-aller de la publication littéraire de masse du moment.
Une bonne paire de scandales.
Critique de Banco (Cergy, Inscrit le 6 août 2004, 42 ans) - 10 août 2004
Je n'avais pas de très bon rapport avec mon père. Sa mort ne m'a donc pas beaucoup ému. Même, je n'ai pas ressenti franchement de colère après son assassinat. Juste de la haine envers son assassin, un jeune musulman. Haineux et stupide. Cette mort n'a pas changé grand-chose dans ma vie de fonctionnaire morne et célibataire. J'étais beaucoup plus riche, c'est vrai. Mais cela ne m'a pas donné plus de plaisir dans mon métier de comptable au ministère de la culture, pas plus que le désir de le quitter. Je n'ai à vrai dire aucun désir. J'ai quand même ressenti le besoin de faire une pause et de partir pour la Thaïlande. Avec Nouvelles Frontières. Les voyages en groupe génèrent une communion purement formelle qui débouche rarement sur une vraie amitié. Généralement les groupes se scindent en deux sous-groupes hostiles. Ca n'a pas manqué. A mon retour, je me suis tout de même rendu compte que mes visites chez les prostituées thaïes m'avaient fait manquer Valérie. Il aurait peut-être pu se passer quelque chose avec elle. J'ai décidé de la revoir.
Plate-forme est un livre scandaleux, un livre dont le succès a reposé sur le scandale, sur le scandale de ses propos racistes colportés en dehors de tout contexte. Pourtant le premier scandale est que ce scandale du racisme n'existe pas, non qu'il n'y ait pas de propos racistes dans Plate-forme, mais parce que le racisme n'y a pas plus d'importance que dans le Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline. Plate-forme n'est pas un livre construit sur la haine et la xénophobie, c'est le récit du désenchantement et de la dépression. Là gît un scandale que personne n'a vu ou voulu voir. Que l'on attaque pour racisme un livre où le racisme n'est qu'un élément de l'histoire incarné avant tout par des personnages secondaires et peint pour ce qu'il est, cela prouve seulement que l'on n'a pas lu ou que l'on ne sait pas lire. Ne pas refuser qu'on puisse peindre la vie en Occident comme une errance morne et dépressive, cela dénote une gêne profonde dans la société.
Dans Plate-forme, Houellebecq dépeint encore une fois ces métiers mornes et improductifs du tertiaire que l'on fait sans goût et que l'on quitte sans regret, il affirme l'omniprésence du secteur marchand, des marques et de la télévision, il dénonce enfin l'hypocrisie occidentale qui refuse, à mesure que la sexualité devient de moins en moins possible, de rétablir la sexualité comme élément essentiel de l'existence. Chez Houellebecq, le racisme est, avec la dépression, une conséquence logique de l'incapacité des êtres humains à échanger du plaisir, à oublier leur moi flétri et recroquevillé. En refusant de combattre cette cause, les dénonciateurs du racisme houellebecquien se sont lancés dans une entreprise stupide et vaine…
Info ou intox
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 4 août 2004
Ses propos ont-ils été déformés ? Que ressentir lorsqu’il justifie certaines paroles du héros de "Plateforme" qui avoue tressaillir de joie à l'annonce de la mort d'enfants palestiniens ?
Houellebecq joue-t-il lorsque qu'il clame que l'Islam rend les gens malheureux et qu'il se sent plus proche de Pétain que de de Gaulle ?
Assouline a affirmé que l'aversion de Houellebecq pour les Arabes était du racisme primaire. Il y voit une réaction de vengeance, la mère de l'écrivain, qui l'a abandonné dès son jeune âge, s'étant convertie à l'islam. Houellebecq nie.
"Je ne l'ai jamais prise au sérieux. C'était le dernier moyen qu'elle avait trouvé pour emmerder le monde après une série d'expériences tout aussi ridicules. Non, j'ai eu une espèce de révélation négative dans le Sinaï, là où Moïse a reçu les Dix Commandements (...). Je me suis dit que le fait de croire à un seul Dieu était le fait d'un crétin (...). Et la religion la plus con, c'est quand même l'islam. Quand on lit le Coran, on est effondré".
Que Houellebecq trouve que l'Islam est la religion la plus crétine, c'est son droit, il conviendrait simplement qu'il ne mette pas tout le monde dans le même panier. Par contre, la succession d’injures (on en dénombre une centaine dans son livre) ou ses propos provocateurs (j’en reviens à cette histoire d’enfants tués) m’inciteraient à instaurer un dialogue en profondeur avec lui.
Finalement, j’en suis toujours et encore à me demander si ce livre était un simple coup de pub provocateur ou les pensées réelles de son auteur.
Personnages féminins et scène de sexe
Critique de Yen (Toronto, Inscrit le 2 août 2004, 55 ans) - 4 août 2004
J'ai passé en revue les personnages de Christiane, d'Annabelle et de Valérie et j'ai remarqué que la séduction est absente de l'érotisme de ces femmes. Certes, elles peuvent enlever le top de leur bikini dans la plage, se faire belles, s'habiller de façon provocatrice. Il est clair pourtant que lorsqu'elles veulent attirer, c'est pour se faire aimer physiquement par l'homme qui a suscité leur intérêt. Que Valérie et Christiane aiment fréquenter les boîtes échangistes montre très bien, je pense, le peu d'importance qu'elles accordent à la seduction. Ce trait de leur personnalité est en fait le réflexe de leur propre générosité (le sens du don que Houellebecq croit perdu en Occident). Or, je pense que si le cul était absent du récit (ou s'il était seulement ébauché), la générosité et l'empathie dont elles font preuve dans leur relation avec leur partenaire en général n'auraient aucune transcendance et elles ne seraient pas d'héroïnes. En effet, ce type de générosité et d'empathie pourraient relever de la bonne éducation, des bons moeurs ou bien de l'intention de tout simplement séduire. Et, à vrai dire, rien de plus contraire à la pensée de Houellebecq que cela. Les scènes de cul sont nécesaires dans le récit parce qu'elles sont le seul moyen de rendre au manifeste que Valérie et Christiane vivent leur sexualité tout comme elles vivent les autres aspects de leur vie. Ces personnages sont en effet faits d'un seul matériau. Elles comprennent les inquiétudes de leurs amants dans la conversation; elles s'adonnent à eux et veulent de tout leur coeur leur faire plaisir au lit. S'il n'y avait pas de sexe dans les romans de Houellebecq, les personnages féminins ne seraient pas profonds. Il n'y aurait pas cette confusion entre philosophie et sensualisme, qui nous fait croire que, encore, peut-être, il y a une solution.
Michel dans Plateforme dit que le bonheur existe. Ce bonheur, plus tard perdu, est l'amour de Valérie pour lui et son amour pour elle. Comme Houellebecq le dit lui-même dans une interview, plus Michel et Valérie s'aiment, plus leur relation devient physique. Il aurait été absolument idiot que Michel parle de bonheur et qu'il évite de parler de sexe alors que pour lui le bonheur, l'amour et le sexe sont dans le fond une seule chose.
Yengraf. Toronto. 35 ans.
cynique...
Critique de B1p (, Inscrit le 4 janvier 2004, 51 ans) - 9 avril 2004
D'un point de vue littéraire, je trouve qu'elle gratte parfaitement l'occident là où ça fait mal, là où les maux existent mais sans qu'on ose y mettre un nom.
Il y a des maladresses, c'est sûr. Le sexe répétitif et l'histoire d'amour frisent parfois dangereusement le ridicule, mais l'évite finalement. Un passage attendri n'est-il pas d'autant plus attendrissant quand c'est un écrivian réputé cynique qui s'y colle ?
Alors, moi, j'ai aimé "Plateforme" pour le miroir qu'il me tend. Il faut dire que j'ai une arme secrète pour l'apprécier : je suis moi-même plutôt du genre cynique.
(d'accord avec Teacher)
Bidon, juste une affaire de fric
Critique de Sebastien (, Inscrit le 5 mars 2004, 58 ans) - 9 avril 2004
Le livre surfe sur la vague littéraire sexy commerciale, un genre vulgaire et sans aucun style, à grand renfort de médiatisation et de pseudo polémiques l’ouvrage se vend auprès d’un public malléable et naïf et en mal de sensations intellectuelles, quelle misère…
Le livre, sans la polémique
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 4 mai 2003
Oserais-je dire que je l'ai apprécié ?.
Si l’on met de côté l'aspect « esbroufe-provoc », l'essentiel du livre peut apparaître.
On peut reprocher à l’auteur de se vautrer dans les scènes sexuelles, ses réflexions à l'emporte-pièce sur l'Islam et de mettre en valeur, voire de justifier le tourisme sexuel.
OK.
Mais peut-être y a-t-il autre chose dans ce bouquin.
Comme de la beauté, de l'amour.
Du désespoir, de l’espoir et du désespoir encore.
Je ne dis certes pas qu’il s'agit d’un monument de la littérature…
Simplement, l’héroïne, et l’impact qu’elle aura sur le narrateur, le transformant de façon subtile mais radicale, est troublante.
Probablement le style de femme qui correspond aux fantasmes de l’auteur, pourra-t-on me rétorquer, puisqu'elle répond parfaitement aux désirs sexuels de Michel (!), le narrateur.
Et pourtant, ce que je garde en mémoire de ce livre lu il y a un mois, plus que les scènes érotiques (qui toutefois sont marquantes), c'est un côté éperdu…
Le portrait de l'homo occidentalis
Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 12 décembre 2002
Heureusement qu'une véritable histoire d'amour s'accroche à cet univers touristique qui profite de plus en plus de la perversité de certains voyageurs. Mais son héros n'en reste pas moins un homme blasé, qui tente d'échapper à son désoeuvrement en s'
UN ROMAN FINALEMENT TRES MORAL...MAIS SI, MAIS SI!
Critique de Teacher (Pulnoy, Inscrit le 4 juillet 2002, 58 ans) - 6 juillet 2002
On a reproché à Houellebecq de ne pas dénoncer les méfaits de la prostitution et de nier son caractère avilissant, voire de les cautionner. Alors, soit c'est le cas ou bien on peut n'y voir qu'une provocation gratuite et promotionnelle. Mais à mon avis, on rate l'essentiel car on oublie que c'est une fiction, c'est-à-dire un univers construit et inventé ne cherchant pas à reproduire ou à rendre compte de la réalité telle qu'on peut la voir mais cherchant à la comprendre , à la modifier, pour la bonifier. C'est pour cela qu'il évoque un univers où l'exploitation n'existe pas; où les filles thaïs qui s'adonnent à la prostitution ne le font pas contre leur dignité. Tous les actes sexuels dans le roman, même ceux qui ont lieu dans le cadre de la prostitution organisée touristiquement sont vus comme un plaisir librement consenti. Qu'est ce que cet univers imaginé par Houellebecq nous fait comprendre sur notre société , me direz-vous? Houellebecq, par son art de la fiction romanesque, fustige tous ceux qui, selon lui, par idéologie sectaire et avec leurs oeillères militantes créent eux-mêmes le malaise et le mal-être sexuel qui s'installe et est installé dans notre société occidentale capitaliste et qui empêche l'homme (et la femme) occidental(e) de s'épanouir pleinement dans la sexualité de ce côté -ci du monde et l’amène à aller chercher un épanouissement dans des contrées éloignées et exotiques. Il fustige bien sur le travail insidieux d'un certain féminisme qui s'appuie sur une méconnaissance (ou un refus de connaissance) du plaisir sexuel et de la libido, qui ramène tout au social , même les rapports physiques, créant ainsi des hommes et des femmes qui n'osent plus avoir de plaisir, qui ont honte de leur plaisir et qui par conséquent ont du mal à l'assumer ou tout simplement à le vivre.
Les critiques négatives sur le fond et les idées véhiculées par le roman (vues comme mauvaises et répugnantes, voire scandaleuses et irresponsables) ne sont pas fondées .Ces critiques font abstraction du fait qu'il s'agit d'une oeuvre littéraire de fiction. Elles renforcent le propos de Houellebecq sur ces forces sectaires et hypocrites ou aveugles qui créent les conditions du mal qu'elles condamnent ou croient condamner. On a aussi critiqué la forme du roman, jouant sur le titre, Plateforme = forme plate. Mais il s'agit plutôt d'un style sobre, simple et direct, à l'image du personnage principal et dans la logique de dénonciation de l'hypocrisie ambiante, de l'aveuglement. De même, l'humour qui s'inscrit dans tout le roman, n'est pas cynique mais participe de la dénonciation de ces forces qui veulent tout prendre au sérieux , y compris ce qui est destiné à être ludique. On dit aussi que Houellebecq ne fait que constater le malaise sans proposer d'alternative . D'abord, ce n'est pas son rôle . Mais en plus tout cela est faux. Non seulement il restitue très bien l'ambiance de notre époque mais ces héros parviennent aussi au bonheur. Certes, ils n'ont pas les critères de beauté et de sociabilité habituellement associés à la réussite dans la quête du bonheur mais ils y parviennent grâce à l'amour, vous savez, ce sentiment si idéalisé! Michel et Valérie, ceux-là mêmes qui sont à l'origine de la création de ces clubs vacances de sexe, vivent une belle et émouvante histoire d'amour. Plateforme est finalement un roman très moral.
Choquer à tout prix
Critique de Roulemabosse (Tournai, Inscrite le 15 mars 2001, 87 ans) - 6 janvier 2002
Très bien.
Critique de Anonyme (, Inscrit(e) le ??? (date inconnue), - ans) - 4 janvier 2002
Mais j'ai trouvé que ce livre était bien écrit, le style m'a beaucoup plu, et Michel Houellbecq fait une bonne analyse de la société. C'était la première fois que je lisais un livre de M.H., il ne m'en reste plus que 3...
Pas si mal
Critique de Néo-plume (Termes, Inscrite le 11 mars 2001, 41 ans) - 5 novembre 2001
Houellebecq le dérangeant !!!
Critique de Follett (Guebwiller, Inscrit le 28 juillet 2001, 56 ans) - 29 octobre 2001
Ouais ! Bof ?!
Critique de Patman (Paris, Inscrit le 5 septembre 2001, 62 ans) - 5 octobre 2001
Beaucoup de bruit pour peu de choses
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 1 octobre 2001
Au rayon positif j'ai aimé le style de l'auteur, percutant et direct (il suffit de lire le verso). Il a également un certain talent pour les scènes de sexes (mais il en abuse) et je lui trouve un certain humour. Et puis j'ai aimé l'histoire d'amour entre Michel et Valérie (ça en est une à mon avis), et la manière dont celle-ci transforme le Michel imbuvable du début en un être humain presque sympathique.
Mais à part ça je ne vois pas où l'auteur veut en venir, on ne peut pas dire que ce livre m'ait amené à me poser des questions ou appris quelque chose. Il échoue à nous montrer le mal de vivre des occidentaux ou la vacuité de notre mode de vie, si c'était ça le message. Le personnage de Michel (et du coup son auteur) n'est pas crédible, cela sent trop le coup monté, la provocation facile, tout comme ses positions (d'une stupidité effarante) sur l'Islam ou la prostitution, qui semblent destinées uniquement à choquer.
une opinion féminine (apparemment rare)
Critique de Zoom (Bruxelles, Inscrite le 18 juillet 2001, 70 ans) - 24 septembre 2001
Je suis très perplexe sur le nombre et l’émotion de ces réactions : violentes, passionnées, vitupératrices, admiratives, reconnaissantes, colériques... Qu’elles soient pour ou contre : ce livre heurte donc tant l’inconscient, les valeurs ( proférées ? vécues ?) de chacun : c'est phénoménal ! J’ai plutôt bien aimé " Plateforme ", parce qu’il bouscule et que lorsqu’un livre dérange pareillement, c'est déjà beaucoup : il y a les livres qu’on aime , ceux qu’on jette à mi-chemin, et ceux , déroutants, dont on ne sait pas trop, suscitant mi-plaisir mi-dégoût comme celui-ci . En fin de compte, le point le plus positif est le but atteint : se regarder soi-même , analyser les répercussions indéniables que ce livre laisse dans la pensée . Ce ne sont pas les pensées de Houellebecq ou celles de son personnage - difficiles à séparer des premières- qui importent, c’est la perception des lecteurs en leur âme et conscience qui est étonnante : racisme ou provocation, machisme ou amour , pornographie ou sensualité ? Pour le reste, il y a panoplie de critiques : inutile d'en rajouter, il suffit de cliquer sur le site des amis de Houellebecq et toute la presse est là. Une chose quand même m'étonne : tout le monde (les critiques, Houellebecq lui-même) parle d'une belle histoire d’amour : où ça ? L’amour je l'ai essentiellement perçu chez Valérie, femme généreuse, totalement offerte, et douée d’amour pour l'humanité entière .Quant à lui, c’est un puits vide qui se remplit de cet amour et retourne au vide ensuite. Il prend ou plutôt il reçoit, mais que donne-t-il ? Une belle histoire sensuelle, peut-être, oui. Il est particulièrement authentique et ne triche pas, mais cela suffit-il ? Notons au passage que Houellebecq affirme refuser les fantasmes ( ceux des stéréotypes de magasines féminins par exemple ) mais que Valérie est très riche, très jeune, très belle, très intelligente et très douée pour le sexe. Si ça c'est pas cliché... Houellebecq a dit que le tourisme sexuel était moins glauque que ce qu’on racontait, et que pour finir ces petites prostituées thaï aimaient et faisaient bien leur boulot, avec un plaisir tout innocent, frais et spontané.
Bon, je n’en sais rien, je n'y suis pas allée (quand bien même...)... mais imaginer une jeune petite thaï livrer son intimité profonde avec joie à un vieil allemand adipeux qui n’a même pas le charme de la parole : je reste quand même sceptique. Ce ne serait pas un fantasme de mec, ça ? Je voudrais terminer par cet extrait de " Un racisme chic et tendance ", Libération du 4 septembre, écrit par ABDEL-ILLAH SALHI , jounaliste : " Ce n'est pas parce que Houellebecq est un grand écrivain aux yeux de la terre entière que je dois fermer l'œil sur son racisme affiché. Ce même racisme ambiant qui, par sa bêtise, me fait pleurer parfois de rage et d'impuissance, et me fait payer cash le simple fait de m'appeler Abdel-Illah. Que le reste de la société soit raciste est une autre affaire. Mais que, grâce à des écrivains comme Houellebecq, la haine raciale, "ce petit caillot de venin lové en chacun de nous, Blancs et Noirs, gays et Juifs", selon l'émouvante expression de Lester Bang, devienne carrément tendance, chic et tolérable au lieu d'être tout simplement ce qu'elle est: une attitude honteuse et dégradante, ça, c'est tout simplement abject. "
Réponse à l'intervention de Jules
Critique de Josef K. (Saint-Quentin, Inscrit le 4 juillet 2001, 48 ans) - 18 septembre 2001
Réponse à Joseph K
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 18 septembre 2001
J'ai reconnu une qualité au style de Houellebecq pour exprimer le malaise de notre civilisation. Brett Easton Ellis le fait aussi et également avec une écriture superbe. Tous les deux ont en commun de ne décrire que le sordide, la folie extrême ou la déchéance quasi totale. J'ai une préférence pour des écrivains du style Jim Harrison dans "Dalva" ou "La Route du Retour" qui n'aiment pas plus notre monde actuel sans valeurs. Mais ils le critiquent en cherchant d'autres voies. Le style est éblouissant et nous ne naviguons pas constamment dans le sordide ou le morbide. Pour moi, mais ce n'est qu'une opinion, Houellebecq, comme Ellis, ne passeront pas les temps comme des Balzac, Tolstoï, Kawabata, Hugo ou autres. Ils ne font pas de leurs personnages, ni de leurs livres, quelque chose qui est éternel dans l'homme, qui sera vrai à toutes les époques. Ils garderont probablement un simple intérêt documentaire, pas beaucoup plus... Voilà, ce n'est aussi qu'une opinion personnelle et elle ne vaut pas nécessairement plus que la tienne. Heureusement nous ne cherchons pas des voix pour une élection...
Pas du tout d'accord avec Jules...
Critique de Josef K. (Saint-Quentin, Inscrit le 4 juillet 2001, 48 ans) - 16 septembre 2001
Mais çà ce n'est que mon opinion... Dans le livre il y a quand même beaucoup de "scénes de cul", mais bon, on peut classer Houellebecq comme un "matérialiste", c'est comme celà qu'il voit le monde. Pour finir, je n'attaque pas Jules sur ses opinions, je les respecte, mais les miennes sont autres concernant ce livre. C'est tout.
Je serai donc un des "critiques" à l'esprit chagrin...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 12 septembre 2001
De l'art des écrans de fumée
Critique de Ferragus (Strasbourg, Inscrit le 8 mai 2001, 61 ans) - 8 septembre 2001
Mais ces restrictions ne doivent pas faire perdre de vue que HOUELLEBECQ est probablement ce qui est arrivé de mieux à la littérature de ces dix dernières années. Prions qu'il en reste ainsi.
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Réponse à Feint sur sa critique de Plateforme | 14 | Farfalone | 10 novembre 2009 @ 11:36 | |
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