Les femmes savantes de Molière
Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Théâtre , Littérature => Francophone
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Le ridicule d'être un fat
Chrysale, bon bourgeois
Philaminte, femme de Chrysale
Armande et Henriette, leurs filles
Ariste, frère de Chrysale
Bélise, soeur de Chrysale
Clitandre, amant d'Henriette
Trissotin, bel esprit
Vadius, savant
Martine, servante de cuisine
L'Epine, laquais
Julien, valet de Vadius
Le notaire
Henriette et Clitandre sont amants et veulent se marier; Chrysale et Ariste leurs donnent leur assentiment mais c'est mal connaitre les précieuses et pédantes Philaminte, Armande et Bélise qui reprochent à Henriette de ne rien y connaitre en matière de philosophie et de grammaire et qui, pour se faire, veulent la marier à Trissotin.
Bélise convaincue que Chrysale demande la main d'Henriette pour mieux exprimer son amour pour elle s'enfonce dans de ridicules suppositions qui rendent sa pédanterie grotesque et pathétique.
Après la délicieuse et comique confrontation de Chrysale et de Philaminte devant le notaire, Ariste va, par sa malice, confondre ce triste Trissotin, aussi fat que vénal.
Une pièce très agréable dans laquelle le verbe et la réplique fusent à tout va. Le savoir ridicule de ces "femmes savantes" rend leur certitudes encore plus coupables.
Les éditions
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Les femmes savantes [Texte imprimé] Molière éd. présentée, établie et annotée par Georges Couton
de Molière, Couton, Georges (Editeur scientifique)
Gallimard / Collection Folio.
ISBN : 9782070409266 ; 3,10 € ; 17/09/1999 ; 181 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (3)
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La naissance du personnage moderne
Critique de Froidmont (Laon, Inscrit le 28 octobre 2022, 33 ans) - 23 juillet 2023
A l’opposé Chrysale et Ariste son frère, loin d’être à Trissotin des amis de première, feront tout pour Clitandre et la jeune Henriette, pour aider l’amour pur de deux amants honnêtes.
C’est la meilleure pièce signée de Molière, et je ne dis cela parce qu’elle est en vers. C’est certes, je l’avoue, un plus non négligeable qui charme mon oreille en notes appréciables ; mais ce n’est pas ici le plus grand des succès à mettre à son mérite, à lui mettre en lauriers. Ce qui marque le plus, ce sont les personnages qui sont si bien écrits qu’on leur voit un visage. J’entends par là qu’ils ne sont pas des archétypes, car Molière les crée et il les émancipe des mille clones vus sur les scènes comiques en leur donnant une once de l’esprit tragique : face au destin en marche aucun n’est spectateur, chacun tire la couette et brigue sa chaleur. Chacun à sa façon est plus ou moins complexe, fait de contradictions et de désirs connexes qu’il n’avoue pas à l’autre et parfois à lui-même, enfermé qu’il se trouve à être comme on l’aime. Ce sont les plus humains des enfants de Molière ! Le sommet de son art, son œuvre avant-dernière, un bijou de papier à lire et à relire et dont on ne saurait honnêtement médire. Donneau de Visé même qui sabrait Molière encensa cette pièce avec un air sincère.
LES FEMMES SAVANTES
Critique de Baloo149 (, Inscrit le 27 novembre 2012, 68 ans) - 27 novembre 2012
Les personnages sont tous très touchants:
Les femmes savantes sont dans l'excès de leur connaissance et Molière ne leur reproche pas d'être instruite mais de faire étalage de leur science.
Trissotin et Vadius ressemblent aux intellectuels de la rive gauche de Paris qui étalent leur connaissance ou se montrent au café de Flore et aux deux Magots.
Le père d'Henriette et son frère hommes sages ne font que rechercher les petits plaisirs quotidiens de l'existence et soutiennent Henriette dans sa recherche du plaisir normal de se marier et de se donner à son époux pour le faire profiter de ses appas.
Une Henriette qui sait ce qu'elle veut, femme décidée pleine de bon sens, sensuelle sans doute. prise dans ce milieu bourgeois et conformiste, vient mettre un grain de folie et un zeste de bonheur face à ces intellectuelles qui refusent le corps au nom de l'esprit.
Une pièce bien représentative du génie de Molière
Critique de JEANLEBLEU (Orange, Inscrit le 6 mars 2005, 56 ans) - 9 août 2012
En effet, si Philaminte, Bélise et Armande sont ridicules par leur pédanterie (ce qui provoquent force situations comiques), elles sont touchantes et convaincantes dans leur envie d'émancipation dans leur siècle qui cantonnait la femme bourgeoise à des tâches purement domestiques (mariage, enfants, tenue de la maison, ...).
De la même façon, Chrysale est touchant et comique au premier degré écrasé qu'il est par son acariâtre de femme, mais au second degré il est un peu ridicule par son côté terre à terre et son refus complet des choses intellectuelles.
A part les tirades de Clitandre sur la cour (tribut obligé de Molière à son mécène royal ?) qui marquent l'âge réel de cette oeuvre, cette comédie pourrait avoir été écrite des siècles plus tard tant sa langue et les messages universels qu'elle porte sont encore d'actualité.
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