Petits ruisseaux (Les) de Pascal Rabaté
Catégorie(s) : Bande dessinée => Divers
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L'amour au 3e temps
On oublie souvent que, passé un certain âge, l’amour peut encore être autre chose qu’un thé à seize heure, qu’une émission de début de soirée, côte à côte et le chat sur les genoux, autre chose qu’un sourire humide et une prescription d’arthrose et de patience. Autre chose qu’une habitude d’attente. Autre chose qu’une nostalgie des débuts et le partage d’un pilulier.
Oui, l’amour est encore l’amour, celui où le trac noue l’estomac, où l’incertitude se mélange à l’excitation, où le corps se réveille pour un rien, où l’autre est attendu comme on attend sa ration de vie quotidienne. Même si cet amour a aussi l’allure de cheveux rares et de douleurs disséminées.
Dans « Les petits ruisseaux », Emile s’aperçoit combien son ami Edmond, fidèle compagnon de pêche, s’était chaleureusement ménagé un jardin secret. Adepte des rencontres par annonce, Edmond n’avait pas renoncé aux expériences faites de nouveautés et de piquant, malgré son troisième âge bien sonné. Lorsqu’Edmond passe de l‘autre côté, Emile laisse sa curiosité devenir un nouveau mode de vie, il se met à marcher d’un autre pas, à regarder la vie différemment, et à se dire que, finalement, ce n’est pas parce qu’on est plus proche de sa fin que de son début qu’on n’a pas le droit d’en profiter…
Beaucoup de charme et de sourires, un langage jeté avec la verve campagnarde de personnages souvent typés et attachants, une bonne conduction de l’histoire… Visuellement, ce n’est pas une BD ayant un attrait vraiment singulier, l’image est assez passe-partout, mais pas du tout gênante par rapport au récit. Un trait un peu tremblant, peut-être comme l’est l’écriture avec l’âge, peut-être comme ont arrêté d’être lisses ces vieux corps encore plein d’envies…
Les éditions
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Les petits ruisseaux [Texte imprimé] Rabaté
de Rabaté, Pascal (Scénariste)
Futuropolis
ISBN : 9782754800167 ; 17,00 € ; 11/05/2006 ; 94 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (4)
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Un formidable pied de nez à la vieillesse
Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 30 décembre 2011
Rabaté, fin observateur, vient briser tous les clichés qu’on peut avoir sur la vieillesse sans l’idéaliser, et ne fait que la rendre beaucoup moins glauque voire joyeuse. Il montre que l’aventure est toujours à portée de main, même à un âge de la vie où l’on serait plus enclin se résigner à attendre la mort, et que la déchéance est d’abord dans les têtes. Cette BD est un vrai petit bijou à découvrir absolument pour apprécier la vie et ses vraies valeurs, telle une invitation à profiter de tous les petits bonheurs du présent en se moquant du regard des autres. En somme, une fable libératrice et optimiste sur notre condition d’humains pathétiques pris dans les fers d’une société figée dans les préjugés et la bêtise.
la vie commence à 60 ans....
Critique de Hervé28 (Chartres, Inscrit(e) le 4 septembre 2011, 55 ans) - 9 septembre 2011
D'eau douce en grain violent
Critique de Clamence (saint quentin, Inscrite le 10 février 2006, 43 ans) - 26 novembre 2009
voilà le sous-titre complet de ces petits ruisseaux, parole de vie quand le dernier silence s'approche : celui d'Edmond d'abord, qui non content de provoquer l'amour et la sensualité peint des nus d'après des modèles dégotés dans Play-boy, celui d'Emile ensuite, parti bécoter la grande faucheuse et échouant dans les draps d'une communauté Woodstock.
Il y a beaucoup à dire sur ces petits ruisseaux-là, ça vibre, ça secoue, ça virevolte et esquisse des pas de deux même avec des personnages qui traînent la patte ; c'est un hymne à la vie, plus encore qu'un éloge de la vieillesse, et de son dessin tremblotant, je rejoins là-aussi mes camarades, Rabaté nous donne à voir, à lire, à sentir cette vigueur si fragile d'un âge qui peut effrayer. Drôle, touchant, émouvant que sais-je encore, que (ne pas) vous dire que vous devrez découvrir vous-même : on n'est peut-être pas plus sérieux à 77 ans qu'on ne l'est à 17, la fin n'est pas achevée tant que persiste un souffle de vie, encore ; et au diable les tabous liés à ce troisième âge auquel notre société réserve souvent un triste sort, quand ce n'est pas une bien sinistre considération - le petit-fils d'Edmond, je lui filerai bien un coup de savate, parce que, eh bien, la seule question qui me semble valoir à poser à nos aînés, c'est peut-être, et cet album-là y répond : "et toi, qu'est-ce-que tu veux faire quand tu seras vieux?"
L'estuaire des sentiments.
Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 25 novembre 2008
Un dessin poétique pour aborder ce thème, effectivement tremblant. Touchant par l'estocade des silences appuyés par le trait singulier. Une ambiance chaleureuse, les scènes de bistrot sont dignes des brèves de comptoir.
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