Lettre à mon juge de Georges Simenon

Lettre à mon juge de Georges Simenon

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par JEANLEBLEU, le 11 janvier 2007 (Orange, Inscrit le 6 mars 2005, 56 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 984ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 7 306  (depuis Novembre 2007)

Une expérience extraordinaire !!!!!!

Ce roman est la longue lettre qu'écrit à son juge, avant de se suicider, un homme en prison condamné pour le meurtre de sa maitresse.

Le propos de cet homme est d'expliquer à son juge toute sa vie et pourquoi il a abouti à ce geste délibéré (alors que l'on comprend que le jugement a qualifié ce geste de passionnel et que certaines personnes de son entourage essaye de faire réviser son procès en démontrant qu'il avait agi sans être maître de lui-même).

Un parcours extraordinaire et vertigineux dans la vérité humaine (l'homme essaye de se dévoiler tel qu'il est au plus près possible de la vérité) afin de raconter sa vie puis d'expliquer l'amour absolu (et réciproque) que lui et sa maitresse ont eu l'un pour l'autre. Il explique également pourquoi cet amour était si absolu (comment le hasard a mis en présence deux êtres si différents qui sont arrivés à se comprendre si complètement...). Ensuite, il explique pourquoi il l'a tué...

Un roman d'une profondeur extraordinaire qui vous hante longtemps encore après sa lecture.

On retrouve, bien évidemment, toutes les immenses qualités de Simenon dans ce livre mais avec un dépouillement incroyable.

Ce roman est un des plus intimes de Simenon puisqu'il y dévoile, de façon romancée, sa rencontre avec sa future seconde femme Denyse. Il a même prétendu que l'écriture de ce roman l'avait sauvé car elle l'avait empêché de réaliser le même geste que son héros (l'assassinat de Denyse). Ce roman a été écrit dans la même époque que "Trois Chambres à Manhattan" qui était lui aussi inspiré par sa passion toute récente pour Denyse. Mais "Lettre à mon juge" va beaucoup plus loin dans l'analyse de cette passion.

Un de mes Simenon préférés !

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Etonnant

10 étoiles

Critique de Falgo (Lentilly, Inscrit le 30 mai 2008, 84 ans) - 6 mai 2014

Au-delà de ce qui a pu être évoqué en Cour d'Assises, un accusé éprouve le besoin d'écrire à son juge d'instruction pour lui retracer le parcours de vie qui l'a conduit à cette extrêmité. Cela donne à Simenon la possibilité de dessiner le portrait d'un homme sur la durée de sa vie: éducation, proches, activité professionnelle, femmes, maîtresses, etc. Chaque évènement est analysé à la lueur de la maturation du sujet, de ses phobies, de ses envies, de ses contraintes qui le mettent en mouvement autant que celles de ceux qu'il côtoie. C'est donc une admirable description d'un homme que Simenon dresse pour conduire le lecteur vers un dénouement trouble. Ici encore, toutes les qualités de l'auteur sont présentes, portées à un très haut point de précision et de plausibilité.

" Comprendre et ne pas juger "

8 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans) - 8 juin 2010

« Comprendre et ne pas juger «
Charles Alavoine, médecin, vient de commettre un meurtre. Il plaide coupable, n’invoque aucune circonstance atténuante, mais décide d’écrire une longue lettre à son juge. Il raconte sa vie, dans les moindres détails. Il a toujours été entouré de femmes : sa mère, ses bonnes, sa première femme, ses deux filles, sa seconde femme … Et Martine qu’il rencontre, une nuit, sous la pluie.
Un de ces multiples romans purement psychologiques que Simenon a toujours si bien su rédiger. Charles est décortiqué, mieux, il se décortique lui-même, se met à nu, surtout dans ce qu’il convient d’appeler, la part de l’ombre, qui est d’ailleurs en chacun de nous ( oui, jetez un œil dans votre rétroviseur mais ne vous attardez pas trop tout de même ).
« Comprendre et ne pas juger » , telle est la devise de Simenon . Je crois avoir tout compris ( quoique ). Je ne jugerai pas, d’ailleurs on ne me le demande pas et c’est mieux ainsi.
Jean d’Ormesson définit l’œuvre entière de not’ Georges par ces mots :
« Chacun de ses livres est une longue descente dans l’abime « .
Fatalement que ces romans me plaisent autant. CQFD !

La passion meurtrière

9 étoiles

Critique de Laurent63 (AMBERT, Inscrit le 15 avril 2005, 49 ans) - 23 janvier 2007

Ce livre est sublime, il nous plonge dans l'esprit de ce médecin qui décide de se supprimer pour aller rejoindre celle qu'il aime et qu'il a tué. L'auteur décrit avec beaucoup de précision l'état d'esprit de ce meurtrier, et on s'aperçoit que son geste est celui d'un passionné. L'idée de mettre tout ceci dans une lettre qui sera lue post-mortem est très recherchée, et démontre tout le talent de Simenon.
Du grand polar qui prend le lecteur aux tripes et qui vous donne des sueurs froides. Une leçon de morale magistrale qui met la passion à rude épreuve. Bref un livre à lire et à relire sans compter.

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  Au théâtre de la place à Liège 3 Catinus 2 octobre 2010 @ 08:33

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