Le titre de ma critique résume assez bien la pensée que peut donner ce (putain de) livre. En effet, Charle Bukowski illustre poète, romancier, érotomane de son temps. Si ce n'est, il faut l'admettre, le meilleur dans son style. Non parce que des types qui utilisent un langage grossier on en a, à revendre (non ?). Hank se démarque des autres, quoi qu'on en dise (du critique littéraire amateur jusqu'aux "professionnels"). Il est cru, déprimant, grossier on aime ou pas et je dois admettre qu'il peut lasser OUI. Mais il n'est pas qu'une simple feuille de papier où on lira "Bite" "Chatte" "Con" dans chaque phrase parce qu'il a voulu les mettre là ! C'est un homme avant tout, un homme sensible (si si !) il écrit des choses magnifiques quand on prend le temps de s'y arrêter un instant (voir (dans celui-ci) : Dix Branlettes (par exemple)). Après le côté "il faut l'excuser pour le vocabulaire" j'aimerais qu'on en vienne au style. Franchement, pourquoi se plaindre ? Prenons l'exemple de Klein, la nouvelle de deux hommes qui baisent un cadavre "la sirène baiseuse de venice" si je me rappelle bien. L'histoire de deux types qui piquent un cadavre, ils sont bourrés et remarquent que ce cadavre est une superbe belle nana ils se la font et les deux types en tombent (dans le sens véritable du terme) complétement amoureux. C'est écrit avec tellement de force que cela touche plus la cruauté morale, à la fin de la nouvelle on se surprend à ce dire : Merde, leur nana est morte !

Bukowski est un homme d'une grande tendresse sous sa façade d'érotomane, ses livres sont des livres à lire. Le souci étant que, par son côté très cru, les gens se méprennent et s'arrêtent à ça.

Qu'une chose à ajouter :
Lisez-le, vous n'avez absolument rien à perdre, tout à gagner, et si vous arrivez à comprendre le personnage sans vous baser sur des stéréotypes, vous parlerez de lui comme d'un bon pote que vous connaissez depuis un bail et que vous appréciez malgré que c'est parfois un gros connard.

N.B : A noter que Les nouveaux contes de la folies ordinaires sont plus crus que le premier.

5 étoiles, j'aimerai en mettre +.

Bukowski se traine une petite réputation d'écrivain glauque, déprimant car ils nous parle de la vie au bord du gouffre, des gens que la société a vaincus. Ou qu'elle n'a pas eu.

Mais Charles n'est pas déprimant, il est tour à tour tendre, vulgaire, tragique, drôle, en colère, virulent et la lecture des ces livres est plus jouissive qu'autre chose.

Sous l'apparence grossièreté des textes se cache une vrai âme de poète qui sait que la vie est une comédie tragique ou l'inverse je ne sais pas bien et qui tient à partager cette vérité et sa révolte avec nous.

Et il y arrive le bougre par le génie de sa plume car si Buk est parfois vulgaire (souvent ?) sa prose est splendide, émouvante, bouleversante tout en étant pleine d'humour et de révolte. Un vrai tour de force.

Buk nous balade donc d'une émotion à l'autre au fil de ses délires tout en faisant passer certaines vérités sur la vie, la mort et le reste. Le propre des auteurs vraiment doués, pour ne pas dire géniaux.

Drôle d'idée des traducteurs français, il y avait à l'origine deux recueils de nouvelles Erections, Ejaculations, and General Tales of Ordinary Madness et The Most Beautiful Woman in the World, Grasset a choisi de publier également deux recueils en poche mais en mélangeant les deux oeuvres originales, vous me suivez?

Outre ces considérations éditoriales, les Nouveaux Contes de la Folie Ordinaire sont une oeuvre passionnante, oscillant entre le morose et le carrément glauque. Bukowski nous parle encore une fois de la vie en général et de sa vie en particulier, entre mauvais sexe, mauvais vin et mauvaises rencontres. Evidemment, ce n'est pas le meilleur écrit de Bukowski, en tout cas ce n'est pas ce que je conseillerai de lire en premier (penchez vous plutôt sur les premiers contes de la folie ordinaire). Mais ça reste de la littérature à l'état sauvage, non apprivoisée par des limites sociétales bien trop coercitives, à ne pas lire non plus quand on est déprimé, une deuxième couche de cafard est à prévoir....