Tours et détours de la vilaine fille de Mario Vargas Llosa
( Travesuras de la niña mala)
Catégorie(s) : Littérature => Sud-américaine
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Très beau livre sur une passion inconditionnelle
Un nouveau Vargas Llosa est toujours un événement et celui-ci ne fait pas exception à la règle.
Nous sommes à Lima et Ricardo Somocurcio, encore adolescent, dès les premières pages, va tomber éperdument amoureux d’une jeune fille de quatorze ans au nom de Lily. Elle va l’accepter, mais de la façon la plus discrète possible. Sa sœur et elles se prétendent chiliennes et non comme péruviennes. Ce mensonge découvert, elles vont totalement disparaître !
Notre narrateur s’en remet mal mais arrive néanmoins à accomplir son vœux le plus cher : vivre à Paris. Il y sera traducteur et interprète. Il devient très ami avec un autre Péruvien, Paul, qui se trouve engagé dans le mouvement révolutionnaire latino-américain suite à la victoire de Cuba. Lui-même n’y adhère aucunement n’étant pas intéressé par la politique et ayant accompli ce qui, pour lui, était son souhait le plus important dans la vie.
Un jour, il accepte cependant d’aider Paul, empêché, et va chercher trois nouvelles recrues à l’aéroport de Paris. Quelle n’est pas sa surprise en découvrant qu’une des candidates révolutionnaires, appelée Clara, n’est autre que Lily.
Il retombe instantanément sous le charme et ils passent une dizaine de jours ensemble jusqu’au jour où elle doit regagner Cuba pour y faire sa formation.
L’amour que porte Ricardo à Lily – Clara, est un amour total, sans limite, de celui que l’on ne ressent qu’une seule fois dans sa vie, obsessionnel. Bien ou mal lui en prendra car, dès ce moment, sa vie va s’en retrouver totalement chamboulée. Lily va s’appeler tantôt Clara, tantôt Madame Robert Arnoux, puis Mrs. Richardson et même Kiruko à Tokyo. Entre chacun de ces hommes, elle se donnera à Ricardo qu’elle appelle ironiquement « le bon garçon » et lui utilisera l’expression de « la vilaine fille ».
Mais entre chaque épisode d’amour fou et de bonheur pour Ricardo, il va se passer des années !... Il est totalement incapable de lui résister et au moindre appel il accourt même si pendant des mois il a tout fait pour tenter de l’oublier. Cela va le mener loin !...
Vargas Llosa, comme d’habitude, écrit merveilleusement bien et donne vie à ses personnages. Les études psychologiques sont plus qu’excellentes !
Même s’il y avait l’une ou l’autre petites longueurs, ce livre est vraiment à lire !...
Les éditions
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Tours et détours de la vilaine fille [Texte imprimé], roman Mario Vargas Llosa traduit de l'espagnol (Pérou) par Albert Bensoussan
de Vargas Llosa, Mario Bensoussan, Albert (Traducteur)
Gallimard / Du monde entier (Paris)
ISBN : 9782070780839 ; 24,00 € ; 05/10/2006 ; 404 p. ; Broché -
Tours et détours de la vilaine fille [Texte imprimé] Mario Vargas Llosa traduit de l'espagnol (Pérou) par Albert Bensoussan
de Vargas Llosa, Mario Bensoussan, Albert (Traducteur)
Gallimard / Folio
ISBN : 9782070351404 ; EUR 9,49 ; 27/04/2012 ; 412 p.
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Les critiques éclairs (14)
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chef-d'oeuvre
Critique de Faby de Caparica (, Inscrite le 30 décembre 2017, 62 ans) - 13 février 2021
Ed. Folio
Bonjour les fous de lectures....
livre lu dans le cadre de mon défi " je noircis le planisphère". Auteur péruvien validé.
Il y a la vilaine fille, prêt à tout pour parvenir à ses fins.
Il y a le bon garçon, Ricardo amoureux d'elle au point de tout accepter même l'impossible, l'improbable.
Bien entendu, c'est une histoire d'amour.. vache... qui est ici décrite par l'auteur. Mais pas que....
Les deux protagonistes se sont connus à Lima, ils étaient gosses.
Elle, elle avait un aplomb fou.
Lui, il est directement tombé raide dingue amoureux.
Nous allons les suivre du Pérou à Paris en passant par Londres, Tokyo.
Ils vont sans arrêts se perdre et se retrouver.
Elle mène une vie de dingue, se rapproche pour mieux s'éloigner.
Lui sera toujours là pour recoller les morceaux et lui dire des "cucuteries" (sic) et qu'il l'aime plus que tout. Il va tout accepter tout supporter.
Autour de cette histoire folle, de cet amour toxique, c'est aussi un tour d'horizon de la vie en Europe et au Pérou sur plus de 40 ans.
On y parle de révolution, de Mai 68, des hippies, du SIDA, etc...
Roman fascinant. La plume est légère et rend la lecture addictive.
Gros coup de coeur, belle découverte de cet auteur engagé que je vais continuer à lire
Oserais-je parler de chef-d'oeuvre ?
Si vous ne connaissez pas cet auteur ... laissez-vous tenter
Réflexion sur un amour sans borne
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 22 mars 2018
Ce ne sera donc certainement pas mon dernier de cet auteur séduisant qui nous raconte avec une certaine légèreté une histoire qui pourrait être un pur drame lié à l’amour et à la passion démesurée qu’on porte à un être et qui d’une manière ruine une possible existence stable et heureuse.
Cette réflexion sur un amour sans borne fait aussi passer le lecteur par toutes les émotions bien que l’auteur dit l’essentiel à mi-chemin du roman et que la suite se tire un peu en longueur.
Vargas Llosa est bien un auteur marquant de son époque.
il suffit d'y croire
Critique de Joanna80 (Amiens, Inscrite le 19 décembre 2011, 68 ans) - 9 octobre 2013
La vilaine fille et le bon garçon !
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 28 juillet 2013
Tout d'abord l'expression "vilaine fille". J'ai longtemps cherché où j'avais lu cette curieuse expression et la lumière fut (mais je m'avance peut-être) quand l'auteur fait une timide allusion à Hemingway le tilt me vint : Dans L'ADIEU AUX ARMES il est toujours question d'une "bonne fille". Vargas Llosa a-t-il voulu créer son contraire ??? Je me poserai encore longtemps la question.
Mais revenons à notre héroïne. Il faut suivre car c'est corsé. Née Otilita, surnommée "la petite chilienne" puis "la vilaine fille" suite au mensonge concernant ses origines en étant enfant. Elle deviendra la maîtresse du Commandant Chacon à Cuba. Elle se nomme "camarade Arlette". Elle niera avoir entretenu avec lui des relations intimes mais en toute fin du roman avouera s'être fait ligaturer les trompes car ce dernier avait des désirs de paternité.
Puis elle sera Madame Robert Lanoux en France, ensuite elle devient bigame et épouse en Angleterre Mr Richardson dont elle portera le nom. Ensuite le Japon où elle devient la compagne d'un nommé Fukuda. Puis elle épouse le narrateur et enfin s'enfuit avec le mari de Martine (son amie et employeur).
Une minute d'inattention et on perd vite le fil !!!
Il faut attendre la page 273 pour que l'auteur parle de relation "sado-maso" entre la vilaine fille et le bon garçon... c'est le moins que l'on puisse dire car cet amour qui frise l'obsession est vraiment hors limite.
Un roman intéressant avec quelques longueurs mais très agréable.
Superbe ...
Critique de HakuRyoku (, Inscrit le 9 juin 2010, 60 ans) - 23 février 2012
destruction et reconstruction amour toujours
Critique de Printemps (, Inscrite le 30 avril 2005, 66 ans) - 13 février 2011
Des exilés péruviens en Europe
Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 9 janvier 2011
C'est une réussite et on prend beaucoup de plaisir à connaître ces personnages originaux et souvent attachants. La langue de Vargas Llosa est précise et claire, le traducteur y est sans doute pour quelque chose (noter que le narrateur et personnage principal est lui-même interprète-traducteur...). La description des lieux, à Paris notamment, dénote une observation intelligente et sans faille, que les "autochtones" apprécieront !
Abnégation morbide
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 9 août 2009
Et pourtant, je ne peux m’empêcher d’évoquer le poids de deux faiblesses… D’une part, j’ai trouvé assez agaçants et maladroits tous ces soi-disant hasards qui mettent en présence les deux protagonistes à des années d’intervalle. Le « oh, vous ici ! », ça marche une fois, mais après, ça énerve tant c’est improbable. D’autre part, si l’on peut comprendre cette domination exercée par la vilaine fille, on ne peut s’empêcher de hurler face à la soumission de Ricardo. Au début, on se dit « waouw, magnifique, quel amour, quelle passion, exemplaire ! Puis, la manipulation finit par écoeurer… Une abnégation pareille, ce n’est plus de l’amour, c’est de l’auto-flagellation ! Enfin, ça n’engage que moi…
Un amour improbable.
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 21 décembre 2008
Il n'y a pas d'amour heureux
Critique de Jlc (, Inscrit le 6 décembre 2004, 81 ans) - 17 juin 2008
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j’ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n’y a pas d’amour heureux. »
Mario Vargas Llosa aurait pu mettre ce poème d’Aragon en exergue de ce roman tragique, désespéré et pourtant si plein de vie et de bonheurs. La vie, en somme.
Le premier chapitre sur un quartier huppé de Lima dans les années cinquante est tout à fait merveilleux tant l’auteur sait faire revivre une époque enfouie dans sa mémoire, temps de la jeunesse, de l’insouciance, des premières amours, des serments définitifs et des chagrins inconsolables. La suite est de la même veine avec la découverte du Paris des années soixante qu’il rend, pour quelqu’un qui a connu cette époque, de façon prodigieuse et si certain lecteur s’est agacé de tous ces noms de rues, de cafés (aujourd’hui transformés en resto rapide), ce fut pour moi une promenade dans ce que j’ai tant aimé et que j’ai reconnu. Il en est de même pour l’époque londonienne. Mais ce n’est pas parce qu’on n’a pas connu ces temps là, ces lieux là qu’il faut se détourner de la vilaine fille. Dans ces décors magnifiquement reconstitués, Vargas nous raconte une histoire folle, incroyable mais, sûr de son art, il sait nous captiver et nous faire croire à sa vérité qui est le mensonge vrai du romancier.
Il y a bien une certaine redite dans ce retour régulier de la mauvaise fille, un certain systématisme dans la poursuite éperdue de Ricardo et la fin est un peu convenue. Mais tout cela est sublimé par le style et la puissance d’étude des caractères. Et plus encore dans la deuxième partie du roman quand nous passons brusquement d’une histoire d’amour contrarié à un drame. L’histoire reste la même mais les acteurs ont changé, ils ont vieilli et le départ qui était en quelque sorte une espérance de retrouvailles devient un crépuscule hasardeux où la joie folle fait place à la résignation passionnée. Cette rupture de ton est superbement rendue par l’auteur. Seul un très grand écrivain est capable d’un tel tour de force.
L’amour est une maladie, mais une maladie qui sait mêler le désespoir le plus absolu au bonheur le plus excessif. Et surtout l’amour est un miracle et c’est de ce miracle autant que de cette folie que parle parfaitement Vargas Llosa.
« Il n’y a pas d’amour qui ne soit à douleur
Il n’y a pas d’amour dont on ne soit meurtri
Il n’y a pas d’amour dont on ne soit flétri…
Il n’y a pas d’amour heureux
Mais c’est notre amour à tous deux. »
"En attendant ton retour, comme dans une vieille chanson d'amour"
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 14 juillet 2007
L'auteur arrive à filer cette trame apparemment éculée de manière captivante, par son cadre historique, vu qu'il a à connaître tous les soubresauts socio-culturels de la seconde moitié du XXème siècle, par ses décors, puisqu'il décrit les lieux où le personnage a vécu et qu'il a adorés, le Pérou, Paris, Londres et Madrid, et dans lesquelles il s'est glissé comme un caméléon.
Cet interprète est une éponge d'événements, ceux qu'ils vit, qui ne relèvent pas franchement du premier degré de l'anecdotique, et par sa profession d'interprète, vu qu'il ne fait que transférer des mots.
Il découvre sa passion ratée, d'écrivain, à laquelle il ne pourra éventuellement se consacrer qu'après le dénouement de l'intrigue, fatalement curieux, vu le parcours chaotique de la vie de l'intéressé.
Ce roman vous tient en alerte jusqu'au bout, grâce à de nombreux rebondissements, de belles descriptions et des analyses assez fouillées des personnages.
Amour toujours...
Critique de Papyrus (Montperreux, Inscrite le 13 octobre 2006, 64 ans) - 2 juillet 2007
Lisez ce dernier roman de Mario Vargas Llosa qui vous entrainera dans les méandres de l'âme humaine sur les traces d'un amour aussi incohercible qu'inaccessible.
Le héros, Ricardo, est souvent pathétique, soumis, sans grande volonté, mais néanmoins attachant. Lily, quant à elle, nous agace, nous glace, nous irrite le plus souvent et pourtant elle exerce sur nous la même fascination que sur Ricardo.
L'écriture est belle, fluide, reposante. Elle nous entraîne dans un courant auquel il est difficile de résister, du Pérou au Japon en passant par l'Angleterre, l'Espagne et Paris...
Un de mes voyages préférés de ces six derniers mois de lecture.
Des tours et des torts
Critique de Jean Meurtrier (Tilff, Inscrit le 19 janvier 2005, 49 ans) - 15 mai 2007
La première partie du roman, un peu naïve, n’est pas réellement convaincante. Les personnages manquent de profondeur et l’énumération des quartiers, théâtres et cafés de la ville lumière ne remplacent pas une bonne mise en situation pour fixer l’ambiance quand, comme moi, on ne connait pas Paris. Ricardo, pourtant au cœur de l’effervescence culturelle, semble vivre son époque en tant que simple spectateur, décrivant chaque courant artistique comme un historien et non comme un contemporain.
Heureusement, le récit évolue favorablement et gagne en maturité. La structure devient moins systématique et les personnages plus subtils, concrets et attachants. Avec les années qui passent, un inévitable parfum de nostalgie enivre le lecteur.
En définitive, ce livre à l’écriture classique, presque transparente, a de quoi passionner un large public dont je fais partie.
Une nouvelle "Education sentimentale"
Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 9 février 2007
Il analyse les ravages de la passion, au sens où ce terme renvoie à la notion de souffrance, une passion qui traverse une alternance de phases de plénitude, de rupture, de retrouvailles .
Rédigé dans une écriture classique, efficace, il fait traverser au lecteur la 2de moitié du 20e siècle et l'emméne successivement dans les capitales où séjournent les 2 protagonistes . La vie dans ces capitales n'apporte pas seulement dépaysement ou exotisme au lecteur; les actions des personnages sont toujours ancrées dans la realité politique et socio-culturelle de ces villes : le mouvement post-existentialiste à Paris, le mouvement hippie à Londres, la Movida à Madrid, le modernisme froid et inquiétant de Tokyo, avec des retours réguliers aux racines péruviennes du narrateur, un Pérou en proie aux guérillas communistes . C'est tout cet arrière-plan historique qui sert de toile de fond à l'intrigue amoureuse et lui apporte densité et richesse .
Une oeuvre particulièrement romanesque (dont la fin frise le mélo...), rigoureusement construite autour de multiples rebondissements et qui donne vie à toute une galerie de personnages secondaires attachants qui,loin d'être simplement décoratifs, non seulement éclairent le comportement des deux protagonistes, mais ouvrent chacun sur un univers nouveau et témoignent d'un parcours et d'un destin digne d'intérêt .
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Aragon et Vargas LLosa | 5 | Aria | 4 juillet 2008 @ 12:27 |
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