La cité des amants perdus de Nadeem Aslam
( Maps for lost lovers)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Asiatique
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conflit de générations
Ce livre fut pour moi une merveilleuse découverte. Nous sommes dans le nord de l'Angleterre, là où se sont installés des immigrés pakistanais.
Il y a un an de cela, un couple d’amants pécheurs , Jugnu et Chanda qui s'aimaient sans être mariés, disparaissait sans laisser de trace. Depuis, l’enquête n’a rien apporté . La situation devient vite étouffante.
En parallèle, nous plongeons au cœur de la famille de Jugnu composée de Kaukab la mère musulmane extrêmement croyante, de Shamas le père et frère de Jugnu, hindou pacifiste et de leurs 3 enfants, tous ayant quitté le foyer familial.
Le conflit des générations est très vif, et s'associe à celui des ethnies. La religion joue un rôle important, ainsi que l'honneur et la tradition. Chaque personnage tente de se libérer de ce monde étouffant.
C'est un roman fort intéressant et très riche. Chaque personnage est dépeint avec minutie de façon à ce que nous comprenions ses motivations et ses doutes. Une grande beauté se dégage de ce texte, si poétique et faisant référence à des légendes et des mythes. Les paysages sont magnifiquement décrits, et les odeurs nous emportent avec elles!!!
Un roman qui se lit en prenant son temps et avec beaucoup de délice!!
Les éditions
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La cité des amants perdus [Texte imprimé], roman Nadeem Aslam traduit de l'anglais par Claude Demanuelli
de Aslam, Nadeem Demanuelli, Claude (Traducteur)
Seuil
ISBN : 9782020658812 ; 23,30 € ; 05/01/2006 ; 426 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (3)
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Tout à fait d'accord avec Marinette
Critique de GilB (, Inscrit le 7 novembre 2010, 48 ans) - 5 mars 2011
Bienvenue chez les Pakis
Critique de Ambreen (, Inscrite le 14 mai 2008, 41 ans) - 14 mai 2008
Le récit s'articule autour de la tragédie des amants perdus de Dasht-e-Tanhaii. Nadeem Aslam, lui-même Anglais d'origine pakistanaise, retrace le quotidien de la famille d'un des frères de Jugnu et de son entourage pendant l'année suivant la disparition. Celle-ci est l'occasion pour la famille de crever certains abcès douloureux. Entre Shamas le père estimé par la communauté mais dont l'athéisme et l'esprit libre le conduisent à rejeter la plupart des valeurs de ses compatriotes, Kaukab la mère bigote défendant aveuglément "Son" Allah et leurs trois enfants émancipés, les rapports sont souvent tendus et conflictuels, basés sur une incompréhension réciproque. Autour d'eux gravitent des fanatiques religieux au discours extrême, des âmes en peine nostalgiques de leurs racines, des clandestins comptant sur la solidarité communautaire, un réseau secret d'individus spécialisés dans les enlèvements voire meurtres des "pécheurs" et quelques autres personnages au sort singulier.
Onze années ont été nécessaires à la rédaction de 'La cité des amants perdus'. Onze années qui n'ont pas été de trop, étant donné la qualité de cette oeuvre. Nadeem Aslam y fait montre d'une extrême clairvoyance et d'une justesse à toute épreuve. La vie en autarcie, le fondamentalisme religieux et les pratiques parfois archaïques de cette communauté sont maintes fois soulignés mais jamais violemment stigmatisés. Ce livre ne se veut pas être un énième réquisitoire contre les dérives de l'intégrisme islamique mais cherche à faire la lumière sur les raisons poussant ces immigrés à vivre entre eux et à se réfugier dans la religion pour le meilleur et pour le pire. La crise identitaire de la jeune génération y est également très bien retranscrite.
Par la gravité des thèmes traités, l'atmosphère est pesante et certains passages brutaux, mais tout ceci est atténué en partie par le style intensément poétique de Nadeem Aslam, notamment dans l'évocation de la nature changeante au gré des saisons et de certains mythes religieux. On en oublie alors toute l'horreur du crime dont ont été victimes les deux amants et on se prend à rêver. Quelques pointes d'humour dues au fossé culturel entre "Pakis" et "Blancs" parsèment par ailleurs le récit.
Un roman oppressant, assez pessimiste, mais d'une grande intelligence.
Pas d'accord avec Marinette
Critique de Mary.nana (, Inscrite le 24 mars 2005, 75 ans) - 31 juillet 2006
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