Bartleby le scribe de Herman Melville

Bartleby le scribe de Herman Melville
( Bartleby the scrivener)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Nouvelles

Critiqué par DomPerro, le 6 juillet 2006 (Inscrit le 4 juillet 2006, - ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 11 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 221ème position).
Visites : 13 223  (depuis Novembre 2007)

Je préférerais pas

Attention ! Lire Bartleby le scribe peut provoquer des effets secondaires qui risquent d’altérer l’esprit. Ce court roman, composé par Herman Melville en 1853, expose la vie d’un sinistre bureau de copistes. Homme de loi sans ambition, le patron, qui est aussi narrateur de l’histoire, travaille en compagnie de trois employés qu’il surnomme amicalement Dindon, Lagrinche et Gingembre. Après avoir dressé le portrait de ce petit bureau de copiste, l’auteur de Moby Dick met en scène Bartleby, un nouvel employé qui viendra tout bouleverser. Sans délai, Bartleby s’applique à ses tâches de copiste avec beaucoup de sérieux, le jour comme la nuit. Tout va bien, à la grande satisfaction du patron, jusqu’au moment au ce dernier demande à Bartleby d’examiner un court document. D’une voix douce et ferme, Bartleby lui répond : Je préférerais pas . (I would prefer not to.) Dès lors, Bartleby, enfermé dans son mutisme, troublera peu à peu ses collègues, dont son patron qui ne sait pas comment réagir face à cet énigmatique personnage. À toute question, Bartleby répète sans cesse : Je préférerais pas. Si l’humour étrange des personnages de Kafka ou de Beckett vous fait sourire, vous aimerez certainement le mystérieux Bartleby ! Ensuite, vous serez prêt pour lire Bartleby et compagnie de Enrique Vila-Matas qui relève dans la littérature les auteurs sans oeuvre, les créateurs animés par une pulsion de mort.

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Les éditions

  • Bartleby le scribe [Texte imprimé] Herman Melville par Philippe Jaworski trad. de l'anglais par Pierre Leyris
    de Melville, Herman Leyris, Pierre (Traducteur)
    Gallimard / Collection Folio.
    ISBN : 9782070401406 ; 5,00 € ; 24/10/1996 ; 98 p. ; Poche
  • Bartleby [Texte imprimé] Melville trad. de l'anglais par Bernard Hoepffner avec une postf. de Olivier Nora
    de Melville, Herman Hoepffner, Bernard (Traducteur)
    Éd. Mille et une nuits / Mille et une nuits.
    ISBN : 9782910233440 ; 3,00 € ; 01/07/1997 ; 80 p. ; Poche
  • Bartleby [Texte imprimé] Herman Melville traduit de l'anglais par Michèle Causse postface et bibliographie de Gilles Deleuze chronologie par Robert Silhol
    de Melville, Herman Deleuze, Gilles (Postface) Causse, Michèle (Traducteur)
    Flammarion / G.F..
    ISBN : 9782080705020 ; 4,00 € ; 07/01/1993 ; 216 p. ; Poche
  • Bartleby the scrivener [Texte imprimé] Herman Melville trad. de l'américain par Pierre Leyris avant-propos de Daniel Pennac
    de Melville, Herman Leyris, Pierre (Traducteur)
    Gallimard / Collection Folio bilingue (Paris)
    ISBN : 9782070425051 ; 8,60 € ; 29/05/2003 ; 135 p. ; Poche
  • Bartleby le scribe [Texte imprimé] Herman Melville traduit de l'anglais par Pierre Leyris dossier et notes réalisés par Olivier Rocheteau lecture d'image par Alain Jaubert
    de Melville, Herman Jaubert, Alain (Collaborateur) Rocheteau, Olivier (Editeur scientifique) Leyris, Pierre (Traducteur)
    Gallimard / Folioplus classiques
    ISBN : 9782070438150 ; 5,70 € ; 09/11/2010 ; 145 p. ; Poche
  • Bartleby, le scribe [Texte imprimé], une histoire de Wall Street Herman Melville trad. de l'anglais par Jean-Yves Lacroix
    de Melville, Herman Lacroix, Jean-Yves (Traducteur)
    Allia
    ISBN : 9782844851239 ; 6,20 € ; 15/05/2003 ; 80 p. ; Broché
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Je ne préfèrerai pas !

9 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 15 avril 2016

Non, Herman Melville ne s'est pas contenté de Moby Dick.
Il laisse derrière lui une œuvre importante et "Bartleby" en est un bel exemple.
Ce minuscule roman (ou petite nouvelle) représente en version Pléiade un volume de... 39 pages.
Si vous lisiez en marchant, à allure de flâneur, vous parviendriez à aller plus vite que le tram 90 (qui reliait jadis la gare du nord à la gare du midi à Bruxelles) et à venir à bout de ce très pointu conte. Mais curieusement, la lecture ne s'achève pas simplement en refermant le livre. Il a y comme un parfum entêtant qui excite la réflexion.

Publié sans doute en 1853, son titre et sa forme varièrent en fonction des éditions. La date de la première traduction en langue française m'est inconnue.

Un personnage moderne, un personnage paradoxal

10 étoiles

Critique de Michel Queyras (, Inscrit le 3 mars 2016, 44 ans) - 3 mars 2016

Bartleby est un personnage paradoxal, considéré soit comme un héros soit comme un anti-héros. Son refus du travail le condamne à la prison et à la mort. Mais, ce refus l'érige en personnage sacré.
Cette nouvelle est moderne car l'auteur ne donne pas un sens à ce refus.
Elle est moderne car elle décrit un monde du travail absurde où la copie, dans tous les sens du terme, est la règle.
Elle est moderne car elle pose la question de ceux qui sont exclus du travail ou de la société.
Et si ce personnage qui regarde, immobile, un mur aveugle, c'était l'homme moderne, figé devant un écran de téléphone ou d'ordinateur, ou devant le mur de Facebook.

La formule ?

8 étoiles

Critique de Benson01 (, Inscrit le 26 mai 2012, 27 ans) - 5 septembre 2014

J'aimerais mieux pas critiquer Bartleby...
J'aimerais mieux pas dire que c'est une nouvelle excellente...
J'aimerais mieux pas mentionner qu'une fois terminée, cette nouvelle vous amène à un long silence quasi religieux et à une réflexion impromptue...
J'aimerais mieux pas dire que Melville m'épate une fois de plus...
Mais en tout cas, j'aimerais mieux dire qu'il y a une marge entre Bartleby et Moby Dick, quand même !
Ca m'a vraiment plu ! Ne vous privez pas !

resté sur ma faim

8 étoiles

Critique de Som Lang (Ecrouves, Inscrit le 28 octobre 2011, 50 ans) - 19 mars 2013

Qui est-il ce Bartleby et que veut-il ?
Ces questions nous obsèdent tout le long du récit. Même si on passe de l'amusement à l'agacement, on est intrigué par cette obstination, cet entêtement sans faille de Bartleby. Cette espèce de logique dans sa "bêtise" a quelque chose d'irréel, qui forcerait presque l'admiration.

Et on poursuit sa lecture avidement, s'attendant à une chute vertigineuse, inattendue, rocambolesque ou cocasse..
Melville finit par nous dévoiler l'explication, ou plutôt l'esquisse d'une explication. Et force est de constater que je suis un peu resté sur ma faim..
Qui est-il, que veut-il ? je n'en sais toujours rien. J'ai mon analyse sur Bartleby, mais je la garde, n'étant même pas sûr d'être dans le vrai.

Il reste la virtuosité de l'écriture de Melville. Ce n'est certes pas le lyrisme de Moby Dick, mais quel talent quand même en si peu de pages !

Virtuosité de l'écriture

8 étoiles

Critique de Gnome (Paris, Inscrit le 4 décembre 2010, 53 ans) - 23 septembre 2011

Lue entre deux romans contemporains, cette nouvelle m'a avant tout beaucoup plu par la qualité et la richesse de son écriture, qui me fait déplorer la pauvreté quasi-globale de celle des écrivains d'aujourd'hui. Je me suis régalé de ce mélange de rigueur et de maîtrise de la narration qui fait la virtuosité de Melville. J'ai admiré la façon avec laquelle Melville plonge, dès les premières lignes, son lecteur dans le climat pesant et studieux d'une étude de notaire new-yorkaise du milieu du XIXème siècle. Fascinants portraits, concision et précision des descriptions, on appréciera également le soupçon d'humour et la bonne dose d'absurdité apportant à ce récit la touche qui le classe, à mon avis, dans la catégorie des "classiques incontournables".

Bien entendu, il faut souligner l'excellente traduction française de la version Folio, rendant accessible la subtilité de certaines tournures typiquement anglo-saxonnes. Toutefois, je n'ai pas compris pourquoi la phrase qui sous tend le récit et qui revient en leitmotiv dans la bouche de Bartleby, "I would prefer not to", a été traduite par le très inélégant "je préférerais pas". Ce choix resurgit au fil des pages comme autant de taches sur un beau tableau et j'ai trouvé cela vraiment dommage.

En finale, et sous forme de bémol, je précise que Bartleby le Scribe est une nouvelle qui brille plus par sa forme que par son fond, l'intérêt de l'histoire n'étant à mes yeux que secondaire, voire même un peu décevant.

L'énigmatique Bartleby

8 étoiles

Critique de Koudoux (SART, Inscrite le 3 septembre 2009, 59 ans) - 29 décembre 2010

C'est l'histoire de Bartleby, copiste qui « préfère » ne plus jouer le jeu des hommes.
Ambiance étrange, énigme soutenue et non résolue.
A lire...

I would prefer not to

8 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans) - 12 juin 2010

J'ai apprécié ce récit de Melville. L'auteur aurait une idée plus géniale encore de transformer cette trop courte nouvelle en un gigantesque roman, style " Moby Dick ".
Et ce qui a de rigolo, c'est que nous avons tous connu des Bartleby, on peut même dire que cela court les rues ... Bon j'dis ça ...

Grosse nouvelle plus que petit roman.

7 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans) - 18 décembre 2007

Grosse nouvelle et même énigmatique grosse nouvelle. Bartleby reste un mystère une fois l’oeuvre terminée. On a cotoyé Bartleby un temps donné, on le voit mourir mais quid ? Qui était-il ? Pourquoi était-il « le » Bartleby tel que Melville nous en parle ?
Ca commence un peu comme commencerait un « Sherlock Holmes », dans l’ambiance, et dû à l’époque certainement, sauf que l’on est dans l’île de Manhattan, à New York, et à Wall Street plus précisément. Mais attention, Manhattan d’il y a bien longtemps ! Milieu du XIX ème !
Le narrateur est patron d’une étude genre étude de notaires et donc emploie des « copistes » (oui, il n’y a pas de photocopieuses, ni même de machines à écrire, apparemment même pas de papier carbone ?) qui recopient les actes à la main. C’est dans ce cadre que le narrateur en vient à employer Bartleby, déja énigmatique dès son arrivée. Tout le mystère de Bartleby résidera dans sa réaction à tout ce qui ne sera pas strictement l’ouvrage de copie ; sortir faire une course, relire et corriger un acte, tout acte pourtant banalement courant. Sa réaction sera invariablement ; « Je préfèrerais n’en rien faire », sans plus d’explications.
Le roman tient en ceci, évoluera vers des refus de plus en plus fondamentaux, sur le même mode, « Je préfèrerais n’en rien faire », jusqu’à des actes de vie refusés conduisant à une fin inéluctable.
Barleby préfère donc n ‘en rien faire mais on ne saura pas pourquoi. Ca restera globalement une énigme une fois la dernière page tournée. On peut penser à Poe, à Kafka, à Beckett, en moins angoissant mais en non moins énigmatique.
Petite considération supplémentaire mais externe au roman proprement dit, selon les traductions le « I would prefer not to … » qui revient comme un leitmotiv, et qui constitue le ressort finalement du roman, est traduit selon les cas : « je préfèrerais n’en rien faire » (l’édition que j’ai lue) ou « J’aimerais mieux pas » ou « je préfèrerais pas ». L’importance de la traduction ! De même le titre de l’édition que j’ai lue était « Bartleby », simplement. D’autres figurent sous le titre « Bartleby le scribe » !

Le culte de Bartleby

9 étoiles

Critique de FightingIntellectual (Montréal, Inscrit le 12 mars 2004, 41 ans) - 2 mai 2007

Les auteurs américains du XIXe siècle peuvent se targuer d'avoir été très importants. Emerson, Poe, Thoreau, Hawthorne, James...et Melville, ont tous, à leur façon, donné une nouvelle image à la littérature.

Bartleby, comme plusieurs autres nouvelles de Melville s'affirme dans la tradition d'une déconstruction avant la lettre. Tel est Bartleby, déconstruction d'une identité sociale. Le très énigmatique scribe se voit évaporé socialement par les pressions de son environnement sur sa détermination en tant qu'individu.

Une énigme composée à rebours, Bartleby saura vous donner à débattre.

Etrange cocasserie…

7 étoiles

Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 18 août 2006

Le climat étrange de ce livre s’installe peu à peu et il faut reconnaître un certain talent à l’auteur qui le fait naître de cette phrase unique, ressassée par Bartelby le copiste : « J’aimerais mieux pas », réponse à toutes les demandes professionnelles que son patron, et néanmoins narrateur, lui adresse. L’atmosphère s’alourdit, puis en devient cocasse. Melville lui-même a-t-il résolu l’énigme de son personnage atypique ? On peut en douter car la fin de ce petit livre ne nous en livrera pas la clé…

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