Femme nue, femme noire de Calixthe Beyala

Femme nue, femme noire de Calixthe Beyala

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Africaine

Critiqué par Amange_2, le 2 juillet 2006 (Inscrite le 31 juillet 2005, 39 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (13 295ème position).
Visites : 7 210  (depuis Novembre 2007)

surprenant

ce livre m a subjuguee, envoutee et surtout il m a laisse une envie de connaitre mieux l auteur et son style epure et sans faux semblant.
je l avais acheter pour me detendre et aussi par curiosite (mais a quoi ressemble un roman erotique?) et c est avec un grand plaisir que je me suis laissee emporter par ce petit livre sans pretention a l humour corrosif.
Irene est une voleuse a la tire dans une petite ville de l Afrique noire comme il y en a tant d autre. Sa vie bascule le jour ou elle vole un sac contenant un bebe mort. Elle sera alors consideree comme folle (et donc comme guerisseuse) , vivra des aventures hors du commun.
Cette fille que le desir habite et qui revendique n avoir jamais connu l amour va t elle avoir le courage et l occasion de franchir le pas?
un livre que je vous recommande chaudement pour voir l afrique sous un autre jour

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Une Sade africaine ?

9 étoiles

Critique de Mieke Maaike (Bruxelles, Inscrite le 26 juillet 2005, 51 ans) - 10 août 2006

Il y a incontestablement du Sade dans ce texte : une succession de scènes pornographiques mêlant acteurs de tous âges et de tous formats, sur fond de misère et de saleté propre à inspirer le dégoût, enchaînant dépravation, humiliation et subversion. « Que celui qui se sent mal à l’aise passe sa route… Parce que, ici, il n’y aura pas de soutiens-gorge en dentelle, de bas résille, de petites culottes en soie à prix excessif, de parfums de roses ou des gardénias, et encore moins ces approches rituelles de la femme fatale, empruntées aux film ou à la télévision ». Seul le tabou de l’inceste n’est, semble-t-il, et contrairement à Sade, pas (totalement) franchi.

Comme dans « La Philosophie dans le Boudoir », Beyala alterne subtilement scènes orgiaques et considérations diverses sur l’amour, le mariage, la procréation, la politique, la colonisation, la Banque mondiale, les croyances, la place des femmes. « Demain, me dis-je, je rentrerai chez moi. J’affronterai les racines des pulsions dont l’impétuosité me jette en quête d’aventures rocambolesques. Je retrouverai ma mère et ses façons de manger du bout des lèvres parce qu’une femme ne doit, en aucun cas, montrer au soleil ses plaisirs. Demain, je reverrai ma mère pour qui toute féminité se résume à cette phrase : — Une femme, une vraie, doit savoir faire la cuisine ! ».

Le style est prenant, haletant, violent. Bien qu’elle n’ait pas la verge, pardon, la verve de Sade, Beyala parvient à rendre la succession des copulations vivante, rythmée, efficace, poétique. Un texte dans lequel on entre facilement et qui glisse tout seul…

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