Qui a tué Palomino Molero? de Mario Vargas Llosa
( Quén mató a Palomino Molero ?)
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers , Littérature => Sud-américaine
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SUSPENSE SANS FAILLE!
Le sergent Lituma du poste de gendarmerie de Talara est appelé au fin fond de la campagne péruvienne. Un jeune berger vient de découvrir un cadavre horriblement mutilé. A son arrivée sur le lieu Lituma n'en croit pas ses yeux… Il découvre le corps d'un jeune homme aux cheveux noirs, pendu et en même temps embroché sur un arbre, le nez et la bouche tailladés, avec des ecchymoses, des plaies et des brûlures de cigarettes sur tout le corps… et comme si cela ne suffisait pas on a tenté de le châtrer…
Très vite le cadavre est identifié, il s'agit de Palomino Molero, un jeune mécanicien de la base aérienne militaire de Piura, au demeurant plutôt beau gosse charmeur, excellent chanteur et joueur de guitare.
Le sergent Lituma, flanqué de son supérieur hiérarchique l'extravagant lieutenant Silva (qui pense plus à séduire la plantureuse Dona Adriana qu'à résoudre le meurtre…) commencent l'enquête. Malheureusement ils se heurtent à une fin de non recevoir du commandant de la base de Piura, le colonel Mindreau, qui refuse absolument que l'on interroge le personnel de la base, d'autant plus que Molero était un déserteur…
Or, celui-ci allait tout les soirs chanter la sérénade dans le quartier résidentiel de la base… Entretenait-il une liaison avec l'épouse d'un officier? A-t-il été surpris par un mari jaloux?
L'enquête semble au point mort, quand une mystérieuse lettre anonyme conduit nos deux gendarmes sur une toute nouvelle piste…
Plus qu'une simple enquête policière, très bien faite d'ailleurs avec du suspense, et de nombreux rebondissements, c'est avant tout la description d'un pays que nous présente VARGAS LLOSA. Un pays avec ses us et coutumes, ses mœurs, son extrême pauvreté, sa corruption, ses règles non écrites, sa misère, ses problèmes sociaux, sa population haute en couleur…
Tout cela constitue le véritable ciment du livre, et sans doute la partie la plus intéressante de celui-ci. A lire p. ex. les magnifiques descriptions des "restaurants" et hôtels de la campagne péruvienne, qui tiennent plus des gargotes et des greniers aménagés…
Le tout nous est présenté avec une très grande dose d'humour (malgré le sujet assez grave) qui ne manquera pas d'arracher quelques larges sourires au lecteur.
Il faut enfin dire aussi que les deux personnages principaux le Sergent Lituma (par ailleurs celui qui raconte l'histoire) et son supérieur hiérarchique le lieutenant Silva sont particulièrement attachants. Leur psychologie est particulièrement bien décrite et très détaillée. Leurs pensées nous sont détaillées par le menu et à la fin du livre ils n'ont plus de secrets pour le lecteur. On se sent dans la peu des deux gendarmes et on est triste des malheurs qui leurs arrivent…
En fin de compte, un petit livre court, facile, qui se lit en quelques heures et pas ennuyeux du tout.
Les éditions
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Qui a tué Palomino Molero ? [Texte imprimé] Mario Vargas Llosa trad. de l'espagnol par Albert Bensoussan
de Vargas Llosa, Mario Bensoussan, Albert (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio.
ISBN : 9782070381234 ; 7,50 € ; 23/03/1989 ; 189 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (9)
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Ouvrage qui précède "Lituma dans les Andes"
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 31 octobre 2022
Mais foin d’Andes ici, nous sommes à Talara, petite ville sur la côte Pacifique péruvienne, où la tranquillité du trou perdu est plus que troublée par la découverte d’un corps de jeune homme, accroché à un arbre et mutilé après avoir été manifestement torturé.
»Le gars était à la fois pendu et embroché sur le vieux caroubier, dans une position si absurde qu’il ressemblait davantage à un épouvantail ou à un pantin de carnaval démantibulé qu’à un cadavre. Avant ou après l’avoir tué on l’avait réduit en charpie, avec un acharnement sans borne : il avait le nez et la bouche tailladés, des caillots de sang séché, des ecchymoses et des plaies, des brûlures de cigarette sur tout le corps et, comme si ce n’était pas assez, Lituma comprit qu’on avait aussi tenté de le châtrer, parce que ses testicules pendaient jusqu’à mi-jambe. »
Et qui va se coltiner l’enquête, évoluant en terrain miné dans la mesure où le cadavre est identifié comme étant celui de … Palomino Molero (ah oui ! le titre !), qui travaille comme mécanicien à la base aérienne militaire locale ? Bien sûr le sergent Lituma et son supérieur, le pittoresque lieutenant Silva.
Oui, quand je parle de terrain miné, c’est que si la population vivote dans la misère, la base aérienne et les militaires constituent un monde à part, dans l’aisance et quasi l’impunité.
L’intérêt de ce roman, qu’on pourrait qualifier de « pré-polar » c’est, outre l’enquête elle-même, ce qu’il révèle de la vie dans un tel milieu pauvre péruvien dans la seconde moitié du XXème siècle, quand le « Sentier Lumineux », organisation éminemment terroriste est encore à l’œuvre, des écarts de niveau de vie et de comportements d’avec une institution telle l’armée, le tout sous la plume – on ne le redira jamais assez – très chatoyante de Mario Vargas Llosa.
Un très bon moment de lecture !
Suspense péruvien
Critique de ARL (Montréal, Inscrit le 6 septembre 2014, 39 ans) - 30 novembre 2018
Grossiers mais attachants
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 20 septembre 2017
Si le langage cru des personnages m’a surpris, c’est comme déjà souligné l’ambiance générale de cette société sud-américaine qui marquera le lecteur, soit un peuple composé de gens attachants, imprégnée par une pauvreté matérielle et oppressée par les pouvoirs de quelques-uns, comme une fatalité.
Ce roman aux accents de polar vaut surtout pour cette ambiance unique et la complicité de ces deux flics débrayés.
Une bonne mise en bouche pour inciter à la découverte d’autres romans de Vargas Llosa, mais il est prématuré de crier au génie sur base de ce bon petit roman.
Polar, sexe et coutumes locales
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 20 avril 2012
Ce livre est drôle. Il permet de dénicher des clichés sur les désirs respectifs des deux sexes et de découvrir un peu le Pérou profond.
"Bordel de merde de vérole de cul ! "
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 4 avril 2012
En effet ; que dire d'autre après avoir découvert le corps atrocement mutilé de Palomino Molero ?
Le Sergent Lituma et le Lieutenant Silva - gendarmes de la garde civile basés à Talara (ville portuaire du Pérou) , vont mener l'enquête et tenter de démasquer le coupable.
Mais l'affaire s'annonce difficile car la victime est mécanicien sur la base aérienne de Talara.... dépendant donc des autorités militaires.
On apprend rapidement que Palomino fréquentait la fille du commandant Mindreau , responsable de la base .
S'ensuit alors une série d'affrontements.
Gendarmerie contre la Police militaire .
Métis contre Blanc.
Troufion contre officier.
Je ne dévoilerai pas ici les conclusions de l'enquête (qui semblent restées opaques)
L'intérêt de ce roman est davantage porté sur les personnages. Les "couples" Silva/Lituma et Silva/Dona Adriana ( 200% d'accord avec Alma ! ) sont croustillants .
Et les quelques descriptions de paysages du Pérou :
" Le soleil qui fore les pierres et les crânes "
" Le village comme une tache livide et métallique, près de la mer vert plomb,sans vagues."
Et pour finir , je rejoins une nouvelle fois Alma..... un éloge à la femme plantureuse, à la maîtresse-femme !
Bref , un excellent moment de lecture .
Sergent Lituma
Critique de Koudoux (SART, Inscrite le 3 septembre 2009, 60 ans) - 30 novembre 2010
L'enquête est bien menée.
Mais avant tout, l'auteur nous décrit la vie au Pérou avec sa corruption, sa misère, ses "cafés"... sans jamais nous lasser.
A lire absolument et pourquoi pas à poursuivre avec "Lituma dans les Landes".
Eloge de la femme plantureuse
Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 23 novembre 2010
Le premier : celui des deux pandores : le lieutenant Silva et le gendarme Lituma, une sorte de taiseux qui admire en silence l’aisance avec laquelle son supérieur mène ses interrogatoires et obtient des renseignements , lui , qui est « un peu lent de la comprenette », comme le lui reproche gentiment le lieutenant, et forme un avec lui un tandem classique d’enquêteurs opposés et complémentaires .
Le second : le couple Silva et Dona Adriana dont les formes rebondies obsédent Silva , qui n’hésite pas à faire partager à Lituma le spectacle de cette Vénus callipyge au sortir du bain . Le roman pourrait d’ailleurs porter comme sous-titre : Eloge de la femme bien en chair . ….
Les passages où apparaissent ces duos tiennent de la comédie, dédramatisent la tragédie initiale mais leurs acteurs sortent de scène bien amers : le lieutenant vient de vivre une cuisante et gênante déconfiture face à Dona Adriana avant de se voir muté , tout comme Lituma, dans un coin perdu de la sierra . On retrouvera ainsi Lituma pour une autre enquête dans un autre roman policier : Lituma dans les Andes publié quelques années plus tard .
Beaucoup de psychologie
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 26 octobre 2010
D'un côté les gendarmes, proches de la population et de l'autre les blancs et les officiers imbuvables à l'image de leur colonel.
Beaucoup de psychologie dans ce livre, beaucoup d'humanité aussi du côté des gendarmes et du peuple.
Quelques scènes sont d'anthologie. Je mets dans cette catégorie l'amour obsessionnel du Lieutenant de gendarmerie pour Donia Adriana: truculent ! Le langage qu'il emploie pour le justifier, ses façons de parler et de s'y prendre avec l'intéressée sont typiques de l'Amérique latine. Tout comme la description de son échec !
Nous rejoignons ici Garcia Marquez décrivant le comportement sexuel courant en Colombie.
Une autre scène extraordinaire se développe à la fin du livre dans le bistro du village. La population fait son analyse personnelle du meurtre commis. Tout est bon sauf la réalité ! Il en faut plus et nous passons par plusieurs stades. Un trafic de drogue, une histoire d'homosexuels, de l'espionnage etc.
Une très belle écriture aussi que celle de Vargas llosa.
Un livre nettement moins dur que "La fête au bouc" qui, à mon sens reste son chef-d'oeuvre.
Plus qu'une enquête, un roman sur le Pérou
Critique de Tirolina (Poitiers, Inscrite le 9 avril 2006, 35 ans) - 29 juin 2006
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