Déjanté de Hugo Hamilton

Déjanté de Hugo Hamilton
( Headbanger)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers , Littérature => Anglophone

Critiqué par Eireann 32, le 10 avril 2006 (Lorient, Inscrit le 7 novembre 2004, 77 ans)
La note : 9 étoiles
Visites : 4 556  (depuis Novembre 2007)

Verte Erin, noire Dublin

Pat Coyne (peut dans son cas se prononcer Cogne) est flic, son ambition est de nettoyer Dublin de la pègre locale, vaste boulot ; quand déjà les sous-fifres se foutent des lois comme du reste, quand les caïds, les vrais, crucifient les témoins gênants. Comme en plus Pat a le sang chaud et un esprit un peu casse cou, suicidaire même, bonjour les coups (tordus et autres). Après quelques accros et sur les conseils de sa hiérarchie, il prend quelques jours en amoureux avec Carmel son épouse, non sans appréhension :
-Il craignait la franchise d’un week-end avec Carmel.
Le retour à Dublin lui donne l’occasion de faire sa propre ouverture de la chasse, le gibier est Drummer Cunningham, truand notoire qui semble intouchable. Carmel se lance dans la peinture, ce qui n’arrange pas les affaires du ménage. De repas ratés en vexations professionnelles, de son épouse qui pose nue à une mise à pied, Pat commence à perdre les pédales. Et Cunningham et sa bande font toujours la loi dans la ville. Une histoire policière qui tient la route, des rebondissements, une fin spectaculaire et une bonne dose d’humour, «Donner dans la dérision avant que quelqu’un d’autre le fasse à votre place».
Une écriture classique que l’on connaît, il est étonnant de savoir que Hugo Hamilton a quasiment débuté l’écriture par le roman policier.
J’ai bien aimé ce livre pour le désenchantement de ce pauvre policier de base, pur et c’est vrai dur, dont la devise est «Il faut retrouver le lien entre une merde et le trou du cul dont elle est sortie». Ce livre prouve que les écrivains irlandais quand ils écrivent des romans noirs ne sont pas subventionnés par un quelconque office de tourisme !
Ecrit avant «Sang impur», son jugement sur son enfance et sur son père est plus nuancé. Vis-à-vis de son père au sujet du gaélique : Coyne se «rendit compte que son père avait eu raison, mais il le fit trop tard» et il ajoute un hommage au hommes et aux femmes des îles Blaskets qui eux ne parlaient que le gaélique.
La couverture est une photo qui est un standard de la littérature irlandaise, ayant déjà servi en 1987 pour «Les Tambours de Dublin» de Sean O’Casey.

Extraits et réflexions désabusées :
-Les Irlandais cherchaient-ils à passer pour une bande d’abrutis ou quoi ?
-une bectance qui lui mettait les fluides gastriques en bataille, lui collant une haleine aux puanteurs de tannerie.
-Le crime était l’industrie en expansion de la nation.
Humour et publicité, un magasin de sous-vêtements féminins affiche «Erin go Bra» (soutien gorge) à la place de «Erin go Bragh» Irlande pour toujours.
Menu d’un restaurant littéraire : Poulets à la Butler Yeats, et côtes de bœufs à la Bernard Shaw, lequel Shaw était végétarien !

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Les éditions

  • Déjanté [Texte imprimé] Hugo Hamilton traduit de l'anglais (Irlande) par Katia Holmes
    de Hamilton, Hugo Holmes, Katia (Traducteur)
    Phébus / Rayon noir
    ISBN : 9782752901590 ; 6,99 € ; 02/03/2006 ; 233 p. ; Broché
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