Carnets d'Orient, tome 2 : L'année de feu de Jacques Ferrandez
Catégorie(s) : Bande dessinée => Divers
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Une petite histoire des colons...
Une terre conquise et incluse à la France par les armes se doit de se trouver des bras pour conquérir la terre, celle qui va nourrir le peuple, et ce ne sont pas les militaires qui vont travailler avec difficulté cette terre ingrate d’Algérie… La France va donc chercher ses bras là où elle en a…
On va donc voir arriver en Algérie, cette nouvelle terre, un grand nombre d’exilés, d’exclus, d’oubliés de l’histoire à commencer par les habitants de l’Alsace et de la Moselle qui viennent de tomber sous la coupe des Prussiens, que dis-je des Allemands !
Mais nous allons suivre avec Jacques Ferrandez un jeune couple, Amélie et Victor, qui seront, pour les générations à venir, considérés comme des pionniers…
Victor est officier dans les corps-francs de volontaires qui se retrouvent pris au piège de Paris et de sa Commune en 1871… Il refuse de tirer sur les Parisiens, il devient un hors la loi, un rebelle, un exclu… et pour survivre et se refaire une vie, il ne lui restera plus qu’à aller en Algérie aux côtés du capitaine Broussaud… Amélie, sa fiancée, acceptera aussi ce voyage à travers la Méditerranée – elle habite Nice – car elle en rêve depuis longtemps de ce pays… depuis qu’un certain Joseph Constant l’a utilisée comme figurante pour un de ses tableaux, celui qui trône chez sa patronne…
Mais la conquête n’est pas terminée, les Arabes regardent avec un autre œil ces soldats français qui viennent d’être battus, humiliés par les troupes germaniques… Et dès que l’on quitte la ville d’Alger vers le pays kabyle, par exemple, on se retrouve dans une conquête qui n’a rien à envier à celle de l’Ouest des Américains, ni par les dangers, ni par la dureté de la vie… et Amélie et Victor en font les frais…
Construire, travailler, voir tout partir en fumée et recommencer, et toujours, toujours, travailler.. Cet album est certainement celui où Jacques Ferrandez montre le plus la différence entre les points de vue sur cette colonisation : les violents et les pacifistes, les militaires avides de sang et ceux qui sont épris de justice, les travailleurs et les profiteurs, les racistes et ceux qui veulent construire un monde nouveau porteur de valeurs humanistes…
La narration de Jacques Ferrandez prend un peu plus d’assurance, devient plus construite car les carnets de Joseph Constant ayant disparu, il ne peut s’appuyer que sur ses vignettes, sur son scénario et l’ensemble y gagne en qualité… Bravo M. Jacques !
Je ne vous ai pas parlé des couleurs pour le premier volume, mais il est grand temps de le faire pour ce second volume… Ici, l’auteur va jouer sur les couleurs et les moments en noir et blanc correspondant à des flash-back… C’est divinement réalisé et je trouve que Jacques Ferrandez est assez fort dans la façon de surprendre son lecteur… Les planches au soleil celles de nuit, celles éclairées par un incendie meurtrier, celles dans le froid nocturne, tout est beau ici et merveilleux… Oui, je sais, vous vous dites que j’exagère un peu, que je m’emporte… mais si ce n’était pas le cas ? Si, au contraire, je me retenais… alors il faudrait que vous alliez lire ce chef d’œuvre, le plus rapidement possible…
Ne perdez pas de temps !
Les éditions
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L'année de feu [Texte imprimé] Ferrandez
de Ferrandez, Jacques (Scénariste)
Casterman / Studio (À suivre).
ISBN : 9782203388260 ; 15,00 € ; 01/01/1990 ; 81 p. ; Cartonné
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Dure réalité
Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 14 août 2011
Changement d'époque (nous sommes un quart de siècle plus tard) et de personnage. Après les militaires et les artistes voici les colons, ceux qui ont rêvé d'une vie meilleure dans un pays où tout est à construire. Ces hommes et ces femmes ne manquaient pas de courage, mais ils furent victimes de manipulations et de gros mensonges. Le mécanisme d'appropriation des terres et l'engrenage de violence et de rancune causés par le sort injuste réservé aux autochtones est parfaitement explicité par cette intrigue très vraisemblable. Le dessin est toujours de belle qualité malgré la disparition des aquarelles du premier tome.
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