L'heure zéro de Agatha Christie
( Towards zero)
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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les romans policiers ne débutent pas au bon endroit...
"J’apprécie un bon roman policier. Mais vous savez, ils ne commencent pas au bon endroit. Ils commencent avec le meurtre, or, le meurtre c'est la FIN. L'histoire commence longtemps avant, avec toutes les causes et les circonstances qui amènent certaines personnes à se trouver à un certain endroit, un certain moment. Après cela, quand le moment est venu...après le top! L'heure zéro. Oui, tout cela pour arriver à l'heure zéro..."
L'heure zéro, théorie de l'éminemment respecté M.Treeves, âgé mais en pleine possession de ses capacités et de ses souvenirs, en particulier en matière de criminologie.
Une tentative de suicide qui tombe à l'eau (c'est le cas de le dire), les projets de vacances d'un célèbre tennisman et de sa séduisante épouse, une élève accusée à tort d'un vol dans son école...
Alors, lorsque Lady Tressillian est retrouvée dans son propre lit, le crâne défoncé par un coup de club de golf bien appliqué, que faut-il penser ? La fin du roman ou seulement un élément de plus jusqu'à l'heure zéro ?
Car si le meurtre de Lady Tressillian n'était qu'une étape (passée avec succès) dans le plan du meurtrier, qui sera la véritable victime à l'heure zéro ?
"L'heure zéro" est sans aucun doute l'un des romans les plus réussis d'Agatha Christie : génie, mystère, suspense, atmosphère pesante et un schéma meurtrier comme il y en a peu eu dans ses romans.
Enfin, une fin qui fait froid dans le dos, tant elle est machiavélique.
J'ai également beaucoup aimé cette théorie de l'heure zéro, car elle remet en question le roman policier : en effet, pourquoi commencer par le meurtre, sans parler de toutes les gouttes d'eau qui ont conduit au débordement ?
(pour le petit paragraphe du début, il est tiré des premières pages du livre, mais ne vous étonnez pas si vous ne trouvez pas du tout les mêmes termes : j'ai lu le livre en anglais et j'ai fait une petite traduction personnelle, mais je pense avoir respecté l'esprit)
Les éditions
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L'heure zéro [Texte imprimé] Agatha Christie trad. nouvelle de Jean-Marc Mendel
de Christie, Agatha Mendel, Jean-Marc (Traducteur)
Librairie des Champs-Élysées / Le Masque (Paris. 1927)
ISBN : 9782702425510 ; 0,90 € ; 16/11/1994 ; 250 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (9)
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Bien.
Critique de Obriansp2 (, Inscrit le 28 mars 2010, 54 ans) - 19 mars 2020
Passionnant
Critique de Incertitudes (, Inscrit le 4 décembre 2008, 40 ans) - 9 décembre 2015
Mais qu'est-ce que l'heure zéro ? Pas le meurtre en lui-même. Du moins, pas dit comme ça. Ou en partie. C'est le couronnement de l'histoire. Le point d'orgue d'une mécanique criminelle impliquant une foule de détails, de personnages secondaires, d'intrigues et de sous-intrigues complexes.
En l’occurrence, cette mécanique est parfaitement bien huilée et aurait été idéale pour les petits cellules grises d'un Hercule Poirot, absent et seulement évoqué, qui se serait régalé. C'est le super-intendant Battle, assisté de son neveu, qui ne déméritera pas pour démasquer un assassin parmi les plus dangereux de la carrière de la Reine du crime.
L'Heure zéro est un huis-clos savamment orchestré par la Duchesse de la Mort qui n'a jamais aussi bien excellé en nous présentant une galerie de personnages tous plus troubles les uns que les autres et qui ont tous une bonne raison d'être coupables réunie dans cette immense bâtisse où les masques vont petit à petit tomber.
C'est un peu le reproche qu'on pourrait lui faire. Comme si le meurtrier était impossible à deviner à l'avance sans les explications finales de la romancière qui a choisi X alors que ça aurait très bien pu être Y.
Triangle amoureux
Critique de Anonyme12 (, Inscrite le 27 février 2010, 14 ans) - 21 février 2014
J'ai fait connaissance avec Agatha Christie à travers une de ses des histoires les plus représentatives, "Le Meurtre de Roger Ackroyd". Là, je récidive. Bien sûr il faut accepter de sentir l'odeur des rognons , des champignons et du poisson pourri dans ce roman riche et complexe, oppressant même depuis la disparition de la matriarche, lady Tressilian, morte empoisonnée en buvant son infusion de sérié.
Tout s'organise autour de cette thématique du triangle amoureux, au rythme lancinant et hypnotique d'une ritournelle. L'ambiance lourde et mystérieuse permet de découvrir les protagonistes, avec leurs particularités physiques, bien marquées ( cicatrice à l'oreille, bras estropié, mèche blanche...) et des profils psychologiques forts, reconnaissables de suite.
Le récit est bien structuré, les chapitres s'enchaînent à merveille, l'atmosphère va crescendo... alors qu' " en dessous, le mal progressait ". C'est le début de la peur et de la folie qui animent chacun, l'annonce d'un danger imminent, ou des fantômes dans les chambres...bref.. A. Christie ne nous épargne guère dans cette mise en scène géniale et implacable, elle nous fait même le coup de la panne...( d'ascenseur).
Afin de pousser la comparaison jusqu'à l'extrême, et m'accorder au sujet, je dirais que certains passages sont semblables à des rapports sexuels, tant une certaine tension flotte dans l'air. Les pulsions les plus inavouables sont au rendez-vous dans ce huis-clos.
Beaucoup d'importance est également accordée aux détails, au bizarre, aux accessoires, aux vêtements, aux morceaux de tissu entachés... Il y a en effet un caractère cérémonial dans le stratagème du ou de la coupable.
L'intrigue est magistrale et le polar sombre. L'originalité se situe aussi dans la résolution de l'énigme qui permettra d'éviter qu'un autre meurtre ne soit commis grâce à la ruse employée par le détective pour démasquer le (ou la) meurtrier(e).
Ecrit en 1944, ce roman d'une étonnante modernité (l'on y parle divorce, adultère) évoque un sujet dérangeant pour cette époque ayant lieu dans un milieu bourgeois, engoncé dans ses propres préjugés et certitudes. Au départ, personne ne se connaît et pourtant tout le monde converge vers un point, tend vers zéro: ( le titre exact est "Thousand Zero") : la Pointe-aux-Mouettes, chez Mme Tressilian, un mois de septembre.
Une intrigue magistrale à déguster autour d'un bon verre de cognac de 50 ans d'age.
Tout simplement superbe.
La reine du crime a encore frappé
Critique de Florian1981 (, Inscrit le 22 octobre 2010, 43 ans) - 23 juin 2012
Pourtant, une fois n'est pas coutume, Agatha Christie laisse bien quelques indices mais ceux ci ne prendront leur signification qu'une fois la solution dévoilée, bien malin ceux qui démêleront le vrai du faux...
Une histoire brillante mais j'enlève un demi point car d'une part le crime n'est pas résolu par Poirot mais par un obscur inspecteur jamais apparu auparavant (c'est arbitraire mais c'est comme ça!) mais surtout car j'ai l'impression que A.Christie a un peu triché avec une révélation bien tardive qui sonne un peu comme un artifice!
Originalement diabolique
Critique de Clacla44 (, Inscrite le 4 mars 2011, 36 ans) - 7 septembre 2011
Moi qui, comme d'habitude, pensais que pour une fois j'avais deviné qui était le meurtrier, j'ai encore eu tout faux! Néanmoins, j'espère ne jamais y parvenir car c'est pour cette raison que je lis cette auteure avec plaisir.
Habile
Critique de Pourpre (, Inscrite le 13 janvier 2009, 44 ans) - 13 janvier 2009
Pas mal
Critique de Pierro13 (, Inscrit le 24 août 2008, 37 ans) - 27 août 2008
Machiavélique
Critique de Killeur.extreme (Genève, Inscrit le 17 février 2003, 42 ans) - 25 mai 2008
Pourquoi le héros Neville Stange s'invite-t-il chez sa tante avec sa femme actuelle à la période où c'est habituellement son ex-femme qui y séjourne, pourquoi veut-il qu'elles deviennent amies? Dans le même temps, comment une jeune fille, fille du surintendant Battle de Scoland Yard, qui s'est accusée de vol va-t-elle être un élément clé de l'enquête? Comment Hercule Poirot absent du roman, va-t-il permettre la découverte de l'arme du crime? Comment une tentative ratée de suicide va-t-elle empêcher un meurtre machiavélique? Pour avoir la réponse à ces questions lisez "L'heure zéro" ! (c'est pas un conseil, c'est un ordre ;-) )
Tout simplement diabolique
Critique de Manon (Paris, Inscrite le 31 juillet 2005, 35 ans) - 23 décembre 2005
Comme à l'accoutumée, les personnages sont intéressants et ont une psychologie très fouillée (notamment Audrey qui possède un caractère très ambigüe), l'histoire est très prenante, et le dénouement est tout simplement sublime. Ici, il faut s'intéresser à la personnalité du meurtrier et non à celle de la victime.
Néanmoins, je n'apprécie pas le surintendant Battle, trop fade et trop parfait à mon goût. L'attachant petit Poirot n'aurait pas été de trop dans cette enquête. ;-)
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le film sortit en 2007 | 1 | Killeur.extreme | 23 mai 2008 @ 00:07 |