"ça me fait peur"....
Resteront aussi sans doute Pierre Guyotat
C'est vraiment bien Guyotat ? J'ai commencé ce weekend Eden, Eden, Eden... Eh bah putain, faut s'accrocher (et que l'estomac le soit aussi !). Je me suis rarement senti aussi dégoûté en lisant un bouquin et j'ai déjà souvent hésité à arrêter ma lecture alors que j'en suis au tout début. Après, je reconnais qu'au niveau du style, c'est éblouissant, mais vraiment éprouvant comme lecture.
Contrairement à Eric j'ai beaucoup d'inquiétudes pour la poésie. Les quatre auteurs qu'il cite étaient déjà très connus, et presque classiques pour certains il y a plus de vingt ans. Parmi les auteurs plus jeunes il y a aussi des vrais talents, mais comme personne personne ou presque ne les lit, je ne vois pas comment ils resteraient.
Cela dit, pour la littérature, c'est pareil. Je ne suis pas certain que François Solesmes soit suffisamment lu aujourd'hui pour être assuré de rester plus tard ; le talent, hélas, n'y peut mais.
A cet égard, la sélection du Seuil est révélatrice : ils ne citent que leurs titres primés, alors qu'ils ont Volodine au catalogue, qui enfoncerait sans peine tout ce monde-là si cela avait un sens de voir de la concurrence en littérature.
Cela dit, pour la littérature, c'est pareil. Je ne suis pas certain que François Solesmes soit suffisamment lu aujourd'hui pour être assuré de rester plus tard ; le talent, hélas, n'y peut mais.
A cet égard, la sélection du Seuil est révélatrice : ils ne citent que leurs titres primés, alors qu'ils ont Volodine au catalogue, qui enfoncerait sans peine tout ce monde-là si cela avait un sens de voir de la concurrence en littérature.
Resteront aussi sans doute Pierre Guyotat
C'est vraiment bien Guyotat ? J'ai commencé ce weekend Eden, Eden, Eden... Eh bah putain, faut s'accrocher (et que l'estomac le soit aussi !). Je me suis rarement senti aussi dégoûté en lisant un bouquin et j'ai déjà souvent hésité à arrêter ma lecture alors que j'en suis au tout début. Après, je reconnais qu'au niveau du style, c'est éblouissant, mais vraiment éprouvant comme lecture.
Je comprends : moi aussi, j'ai renoncé devant "Eden, Eden, Eden". Et celui qui ne serait pas dégoûté devrait aller se faire psychanalyser rapidement ! En fait, quand j'évoque l'oeuvre de Guyotat, je fais abstraction des oeuvres écrites dans les années 70 (notamment "Prostitution") qui sont de la littérature expérimentale qui n'appartient plus à la littérature car Guyotat rejette le critère de lisibilité... Ses livres ressemblent à une sorte de croisement hystérique entre L.-F. Céline et certains délires d'Antonin Artaud. Les premières oeuvres (Ashby, Tombeau pour 500 000 soldats) et les dernières (Arrière-fond, Formation) permettent en revanche d'affirmer la valeur de cet écrivain.
Contrairement à Eric j'ai beaucoup d'inquiétudes pour la poésie. Les quatre auteurs qu'il cite étaient déjà très connus, et presque classiques pour certains il y a plus de vingt ans. Parmi les auteurs plus jeunes il y a aussi des vrais talents, mais comme personne personne ou presque ne les lit, je ne vois pas comment ils resteraient
Je ne suis pas sûr qu'il faille qu'un poète soit beaucoup lu pour qu'il demeure. Ce que dit Julien Gracq dans "La littérature à l'estomac" me paraît très pertinent : il peut suffire de quelques lecteurs fervents pour "sauver" un auteur, ce qui permet à Gracq de dire que Nerval est sauvé mais pas forcément Voltaire (si ma mémoire est bonne, ce sont les deux noms qu'il cite mais je n'en suis plus sûr). Et même si des poètes venaient à tomber dans un oubli relatif (ce qui pourrait par exemple arriver aux surréalistes par effet de mode dans les décennies à venir), l'exemple des poètes redécouverts au XXème siècle montre qu'ils finiraient par ressusciter si leur oeuvre, sous réserve qu'elle ait été publiée et diffusée et puisse donc être accessible, est marquée du sceau de la nécessité intérieure, qui est l'exigence de la Poésie. Par exemple, je n'imagine pas Philippe Delaveau (qui est né dans les années 50 : ce n'est donc pas un "jeune" mais ce n'est pas non plus un vieillard) sombrer dans un éternel oubli...
J'espère que tu as raison. Un livre de poésie, aujourd'hui, c'est 200 exemplaires vendus ; ça fait peu pour assurer une pérennité.
Merci Eric. Je vais tout de même essayer de poursuivre un peu Eden, Eden, Eden parce que, s'il n'est clairement pas agréable à lire, le thème m'intéresse et il est magnifiquement écrit (bien que parfois totalement incompréhensible: on soupçonne que quelque chose de plus que l'horreur décrite relit les scènes entre elles sans vraiment comprendre quoi), mais si je ne vais pas au bout, j'essaierai sûrement un de ceux que tu cites.
Tu as raison Maria Rosa pour Sebald. Je l'avais oublié, mais je n'avais pas encore évoqué les auteurs "étrangers".
A=
A=
et quelques autres plus jeunes.Chevillard, Minard, Savitzkaya, Alferi... Souvent je n'ai lu que deux ou trois livres, ou un seul ; c'est plus difficile.
Des noms !
Savitzkaya, j'ai lu deux livres de lui. C'est tout simplement magnifique.
Oui.
Merci Eric. Je vais tout de même essayer de poursuivre un peu Eden, Eden, Eden parce que, s'il n'est clairement pas agréable à lire, le thème m'intéresse et il est magnifiquement écrit (bien que parfois totalement incompréhensible: on soupçonne que quelque chose de plus que l'horreur décrite relit les scènes entre elles sans vraiment comprendre quoi), mais si je ne vais pas au bout, j'essaierai sûrement un de ceux que tu cites.
J'ai lu "Ashy suivi de sur un cheval", deux textes qui concernent les mêmes personnages, j'ai trouvé ces textes magnifiquement écrits et très agréables à lire, une belle lecture que j'ai commentée sur le site.
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/18198
Je crois qu'il est trop tôt (les 20 dernières années) pour savoir les livres qui auront vraiment marqué et seront encore lu dans 100-200 ans. Hé non, je ne crois que la littérature soit derrière nous, je n'entre pas dans ce petit jeu pessimiste...
Je crois bien en avoir lu quelque uns (comme les Harry Potter, qu’on aime ou n’aime pas...), mais je ne lis pas souvent des livres aussi récents, la plupart je doute que les livres que j’aime post-1990 vont laisser leurs marques, mais peu importe. Je suis égoïste, quand je lis je ne pense qu’à mon petit plaisir et pendant ce temps je profite de mes Sfar, Byatt, Cités Obscures et Chevillard...
Enfin, il y a plein de grands noms que je n’ai pas encore eu la chance d’approfondir : Roth, Coetzee, Auster, Foer, Murakami, Ballard, Morrison, Proulx... Mais encore, c’est les auteurs plus
obscurs qui m’attirent, comme Mark Z. Danielewski...
Je suis d'accord pour Ballard et j'ajouterai à la liste José Saramago.
Pour les francophones, je ne suis pas de ceux qui déplorent une pauvreté de la littérature contemporaine.
Je dirais Guyotat (j'ai consacré deux mémoires de master à son oeuvre), Christian Prigent (j'ai plus de doute, mais bon), Savitzskaya, Volodine (peut-être vraiment le plus grand français du moment), Chevillard (même si je ne suis pas fan), Houellebecq (malheureusement), Modiano (bof), Michon (un grand), Bergounioux (idem), Quignard, et parmi les jeunes, j'aimerais que Minard poursuive son oeuvre elle est capable de faire un grand grand livre, Chloé Delaume peut-être, si elle se renouvelle.
Vous en pensez quoi ?
Je dirais Guyotat (j'ai consacré deux mémoires de master à son oeuvre), Christian Prigent (j'ai plus de doute, mais bon), Savitzskaya, Volodine (peut-être vraiment le plus grand français du moment), Chevillard (même si je ne suis pas fan), Houellebecq (malheureusement), Modiano (bof), Michon (un grand), Bergounioux (idem), Quignard, et parmi les jeunes, j'aimerais que Minard poursuive son oeuvre elle est capable de faire un grand grand livre, Chloé Delaume peut-être, si elle se renouvelle.
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