Parce qu'il se fout de moi ?
Congédié !
:)
est-ce que le lecteur lambda est vraiment capable de juger de la qualité littéraire d'une œuvre ?
Hem ! Le lecteur lambda va dire son avis…
Je crois que le goût le la bonne littérature s’affine avec l’expérience. Il faut apprendre à apprécier et, avec le temps, on devient de plus en plus exigeant.
J’aime bien la comparaison de Dirlandaise avec le vin. Quand on est jeune on apprécie la bonne petite piquette, du moment que c’est du vin, c’est bon.
Petit à petit, on fait la différence, on commence à apprécier les grands crus et on devient exigeant.
Mais j’ai toujours trouvé que c’était dommage d’en arriver à ne plus apprécier le bon petit vin de pays, un petit Provence bien frappé, qu’on boit en vacances, le soir sur une terrasse au clair de lune.
C’est la même chose en littérature : on peut déguster un Flaubert ou un Mauriac, qu’on relira tout seul pendant la nuit. Ce qui n’empêche pas d’apprécier un bon petit roman à l’eau de rose, qu’on lira au salon en écoutant sa belle-mère qui papote avec sa fille…
Bien d'accord avec Lambda, pardon, avec SJB - y compris sur le vin.
Bien d'accord avec Lambda,
Ah ! moi pas congédié, alors !
A la lecture de tout cela je remarque une absence: la Liberté!
Et cette abscence je la ressens vraiment comme un manque ; avec une envie folle de donner un coup de pied dans tous ces critères, à priori, méthodes, encadrements,classements, et surtout jugements de valeur!
Et tout cela par rapport à un Savoir qu'on croit savoir alors qu'on ne sait jamais rien ; même si on croit qu'on a appris!
Je dois être vraiment très fatiguée...
Et cette abscence je la ressens vraiment comme un manque ; avec une envie folle de donner un coup de pied dans tous ces critères, à priori, méthodes, encadrements,classements, et surtout jugements de valeur!
Et tout cela par rapport à un Savoir qu'on croit savoir alors qu'on ne sait jamais rien ; même si on croit qu'on a appris!
Je dois être vraiment très fatiguée...
A la lecture de tout cela je remarque une absence: la Liberté!Tant qu'on a la liberté de dire ce qu'on pense et qu'on a plaisir à entendre la controverse, tout va bien, non ?
Bien sûr tout le monde a parfaitement le droit de lire ce qu'il veut, que ce soit de la piquette ou non... ;-)
A la lecture de tout cela je remarque une absence: la Liberté!
Tant qu'on a la liberté de dire ce qu'on pense et qu'on a plaisir à entendre la controverse, tout va bien, non ?
Ce n'est pas cette liberté là que j'évoque Feint. C'est la liberté intérieure, celle qui nous permet de faire, voir, penser etc...débarassée le plus possible de tout ce qu'on a appris et nous conditionne...même si on n'y parvient jamais vraiment, pour moi, pouvoir apprécier une oeuvre débarassée de tout un habillage de "certitudes", d'échelles de valeur, est le but à atteindre. Décortiquer, appliquer des sortes d'unités de mesures pour moi c'est déjà le moyen de ne jamais l'atteindre.
Ça m'intéresse ce que tu dis. Je reproche souvent à la critique littéraire de ne pas savoir parler des livres autrement que par références (références soit à des auteurs, soit à des canons préexistants), comme si la référence valait en soi. J'aime les critiques qui savent oublier le temps d'une lecture tout ce qu'ils savent pour atteindre le texte au plus juste. En même temps, je suis convaincu que la fréquentation assidue de la littérature, comme le disaient Dirlandaise et SJB, est indispensable à la formation d'un jugement qui tienne un peu la route. Pour être capable d'oublier il faut déjà connaître.
Tu sais Sissi quand je lis ca, j'ai envie de t'inviter à voir (ou revoir) le film "Le cercle des poètes disparus" et notamment la scène où Robin Williams lit le manuel dans lequel je ne sait plus quel auteur indique ce que c'est qu'une bonne poésie! Et là Robin Williams dit "foutaises" (ou un truc du genre) et demande à ses étudiants de déchirer la page du bouquin! Jubilatoire!
Et ben ce que tu viens de dire, j'ai envie de faire pareil : à déchirer!
Mais déchire, déchire... tu en as parfaitement le droit! :-)
Merci pour l'invitation, mais j'ai déjà vu une bonne dizaine de fois "Le Cercle des poètes disparus", et c'est un de mes films préférés.
Le passage que tu évoques n'a pas grand chose à voir avec ce que je dis (= si on veut faire une critique, il faut bien parler du texte, donc on est fatalement obligé de se poser un certain nombre de questions qui vont au déla du "j'aime/j'aime pas", à chacun de trouver les siennes).
Dans ce passage, le professeur Keating demande à ces élèves de déchirer la page écrite par Pritchard car ce dernier se propose d'institutionnaliser la façon d'apprécier la poésie, de manière quasi mathématique, comme s'il s'agissait de "mesurer de la tuyauterie".
Je déchire le Pritchard aussi! :-)
Bien sûr tout le monde a parfaitement le droit de lire ce qu'il veut, que ce soit de la piquette ou non... ;-)
Bien sûr, mais ce qui me gêne c'est de constater que la même oeuvre sera considérée comme piquette par l'un et comme grand vin par un autre...Où se trouve le vrai problème? dans la tête de celui qui lit ou dans les règles de ces fameuses "évaluations"?
Ce que j'ai remarqué dans tes critiques Dir et qui me plait c'est qu'il me semble que tu donnes vraiment tes impressions profondes sur un livre et même si tu n'apprécies pas l'écriture je ne crois pas que tu aies affirmé qu'il ne valait rien (mais je me trompe peut-être:-))) Tu dis 'j'ai perdu mon temps etc... non?
"ses" élèves
Ça m'intéresse ce que tu dis. Je reproche souvent à la critique littéraire de ne pas savoir parler des livres autrement que par références (références soit à des auteurs, soit à des canons préexistants), comme si la référence valait en soi. J'aime les critiques qui savent oublier le temps d'une lecture tout ce qu'ils savent pour atteindre le texte au plus juste. En même temps, je suis convaincu que la fréquentation assidue de la littérature, comme le disaient Dirlandaise et SJB, est indispensable à la formation d'un jugement qui tienne un peu la route. Pour être capable d'oublier il faut déjà connaître.
Complètement d'accord; je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas connaitre mais arriver à s'en dégager pour vraiment découvrir. Ce que je recherche personnellement c'est la découverte et c'est pourquoi j'évite, si je vois qu'un livre peut me plaire par son thème ou autre, de lire la critique, ce que je fais avec plaisir après. J'avoue qu'à la lecture de certaines critiques que je trouve très interessantes je perd un peu sur le moment le goût de lire ces livres; Et je les mets donc "à la cave" pour les découvrir après...avoir oublié.
"Mais littérairement ca ne vaut pas grand chose"! Mais qu'est ce que c'est que ces jugements à l'emporte pièce! Qui peut se permettre de proclamer péremptoirement si littérairement un livre vaut quelque chose ou non? Y a-t-il des critères objectifs qui ont été un jour définis? Si c'est le cas j'aimerais bien les connaitre!
Et puis de toutes facons l'important c'est qu'un livre nous plaise ou non, peu importe ses "prétendues" qualités littéraires
Tu as un lien de parenté avec Virgile, Florian? :-)
Je suis sur les fesses (bon j'y suis de toute façon, je ne tape pas debout) de lire ça...
Une critique de livre, c'est un ressenti de lecture qu'on partage mais c'est également (ou en tout cas ça devrait être) une évaluation, et je ne vois pas comment tu fais pour critiquer un livre si tu ne t'es pas fixé un certain nombre de "critères" pour évaluer la qualité du texte, justement.
Parce que "J'ai aimé "J'ai pris du plaisir à" "Je me suis amusé", ce ne sont pas des critères, en tout cas pas des critères suffisants.
Ta critique n'aura aucun intérêt si tu ne dis que ça. Parce que quand bien même j'aurais des goûts communs avec toi, nous se serons jamais des lecteurs interchangeables, et ce n'est pas l'enjeu d'une critique de toute façon.
Alors je pense qu'il faut vraiment se poser un certain nombre de questions lorsqu'on lit un livre avec le projet d'en parler après.
Et ce n'est pas si compliqué....pour ma part je me pose trois grandes questions:
1) Quel était le projet de l'auteur(e)? Qu'a-t-il voulu faire et dire?: Relater? Décrire? Embarquer dans un univers particulier? (et si oui, lequel? magique? drôle? burlesque? tourmenté? représentatif d'une époque? d'un endroit?), Faire rire? Dérouter? Faire prendre conscience de quelque chose? Emouvoir? Interpeller gravement? Dénoncer? etc...
Quel effet a-t-il cherché à produire? (Faire rêver? Voyager? Réfléchir? Compatir? etc...)
2) C'est la principale question: Comment s'y est-t-il (elle) pris? Quels moyens, procédés, a-t-il utilisé pour réussir ce qu'il a entrepris et décidé?
Et les "critères" il y en a quand même un sacré paquet: nature du texte, focalisation, structure, choix des temps, longueur du texte, découpage, champ lexical, longueur des phrases, rythme, dialogues ou non, nombre de personnages, ponctuation, mise en page etc.....
3) Y est-t-il(elle) parvenu(e)?
C'est là qu'intervient la subjectivité, c'est évident, parce que c'est à moment là qu'intervient le "ai-je aimé?" (qui ne doit pas être la seule et unique question!!)
Mais se limiter à la question 3 en limitant la question 3 à "ai-je aimé", c'est franchement limité pour critiquer!
Je suis comme Saule, il m'est arrivé de ne pas aimer un livre mais de reconnaître que son auteur a écrit de la vraie littérature (et inversement)
Oui, de la vraie.
Si je décide de raconter la vie de ma grand-mère et que mon projet s'arrête là (récit linéaire, phrases de type sujet+verbe+complément), ce sera peut-être charmant mais ce ne sera PAS de la littérature.
Si je décide de raconter la vie de ma grand-mère, en mettant l'accent sur le fait qu'elle a souffert d'une vie rude pendant son enfance et que ça a déterminé toute la suite de sa vie, en mettant un chapitre sur deux au présent avec des ellipses, un langage vaporeux, quelque chose de très dépouillé et sobre à son image, et un chapitre sur deux au passé avec des descriptions au contraire très très précises et minutieuses, de nombreux dialogues et un langage très concret, je suis dans une démarche littéraire.
Alors pour en revenir à "L'ombre du vent", l'auteur avait-il un projet? Oui, mais il était trop imprécis et trop ambitieux, un polar esoterico-historique donc je cherche à la fois à surprendre, à faire chercher de manière pragmatique (l'enquête), à embarquer dans un imaginaire un peu magique, à dénoncer les horreurs de la guerre etc...
Comment s'y est-il pris?
En essayant tout ça à la fois, le suspens (avec chapitres qui restent en attente puisqu'on délaisse les personnages quelques temps sur un point d'interrogation important), la magie, le rêve, le rebondissement etc...il s'est trop éparpillé.
Y est-il parvenu?
Moyennement, et de toute façon ça pêchait déjà en 1, duquel 2 et 2 découlent.
"Et les "critères" il y en a quand même un sacré paquet: nature du texte, focalisation, structure, choix des temps, longueur du texte, découpage, champ lexical, longueur des phrases, rythme, dialogues ou non, nombre de personnages, ponctuation, mise en page etc....."
Tu sais Sissi quand je lis ca, j'ai envie de t'inviter à voir (ou revoir) le film "Le cercle des poètes disparus" et notamment la scène où Robin Williams lit le manuel dans lequel je ne sait plus quel auteur indique ce que c'est qu'une bonne poésie! Et là Robin Williams dit "foutaises" (ou un truc du genre) et demande à ses étudiants de déchirer la page du bouquin! Jubilatoire!
Et ben ce que tu viens de dire, j'ai envie de faire pareil : à déchirer!
...ma foi..
Quand vous parliez de Hugo, Zola et Flaubert, on peut comparer que ce qui est comparable. Epoques différentes, contextes différents alors chut!
Dire que Harry Potter n'est pas de la littérature, blasphème!. Je me doute bien que les derniers tomes ont été écrits dans un but plus lucratif mais il y a tout de même une certaine recherche dans cette saga. Comme on dit, c'est l'intention qui compte, donc, l'histoire de sorciers peut être considéré comme de la littérature.
Vous pourriez me répondre que oui, c'est comme l'art, du moment que quelque chose soit créée dans un but artistique, elle est considérée comme une oeuvre. Alors, est-ce pour autant que filmer son chien agonisant est de l'art?
Tous ces critères, ces cadres, ces rrr..., je leur botte le derrière.
Harry Potter est un roman.
Tout à fait!
L'expérience et la critique construitr sur d'autres critères que la comparaison sont les clés d'un bon critique.
Se détacher de ce qu'on a déjà lu.
Dire que Harry Potter n'est pas de la littérature, blasphème!. Je me doute bien que les derniers tomes ont été écrits dans un but plus lucratif mais il y a tout de même une certaine recherche dans cette saga. Comme on dit, c'est l'intention qui compte, donc, l'histoire de sorciers peut être considéré comme de la littérature.
Vous pourriez me répondre que oui, c'est comme l'art, du moment que quelque chose soit créée dans un but artistique, elle est considérée comme une oeuvre. Alors, est-ce pour autant que filmer son chien agonisant est de l'art?
Tous ces critères, ces cadres, ces rrr..., je leur botte le derrière.
Harry Potter est un roman.
Ça m'intéresse ce que tu dis. Je reproche souvent à la critique littéraire de ne pas savoir parler des livres autrement que par références (références soit à des auteurs, soit à des canons préexistants), comme si la référence valait en soi. J'aime les critiques qui savent oublier le temps d'une lecture tout ce qu'ils savent pour atteindre le texte au plus juste. En même temps, je suis convaincu que la fréquentation assidue de la littérature, comme le disaient Dirlandaise et SJB, est indispensable à la formation d'un jugement qui tienne un peu la route. Pour être capable d'oublier il faut déjà connaître.
Tout à fait!
L'expérience et la critique construitr sur d'autres critères que la comparaison sont les clés d'un bon critique.
Se détacher de ce qu'on a déjà lu.
Bien sûr tout le monde a parfaitement le droit de lire ce qu'il veut, que ce soit de la piquette ou non... ;-)
Bien sûr, mais ce qui me gêne c'est de constater que la même oeuvre sera considérée comme piquette par l'un et comme grand vin par un autre...Où se trouve le vrai problème? dans la tête de celui qui lit ou dans les règles de ces fameuses "évaluations"?
Je pense que chacun a ses raisons.
Puis, tout le monde n'a pas le même niveau, degré de lecture, les mêmes attentes par rapport au livre en général.
En tout cas, moi, j'ai adoré ce roman. D'accord, de temps en temps, je pensais bien un peu à Garcia Marquez, mais je pense que c'est moi qui plaquais, artificiellement, cette référence. Aimer un livre, c'est avant tout avoir un grand coup de coeur et porter ce livre en soi longtemps après la lecture de la dernière page, c'est tout.
Il est vrai qu'en arrivant sur CL on se prend d'abord une "grande claque" ! S'estimant bon lecteur, on s'aperçoit très vite que notre fréquence de lecture n'est rien du tout par rapport à certains membres ! Je suis admirative du nombre de livres que vous avez lus, déjà, pour ma part j'en ai lu pas mal, mais je ne connaissais pas ce site, je me dois donc de tout relire pour faire part de mon avis sur chaque ouvrage ! Quelque chose m'étonne aussi, comment faites-vous pour lire plusieurs livres en même temps ???
Quant à la critique en elle-même, j'avoue que cet exercice m'est difficile. De mon point de vue, il s'agit avant tout d'exprimer ce que ce livre a animé en nous. Le schéma proposé ne me convient pas du tout, parce que je ne considère pas le fruit de ma lecture comme un devoir scolaire à rendre. Si j'ai pris plaisir à lire un livre, j'en parle. Si ce n'est pas le cas, je n'en parle pas, parce que je ne pense pas avoir suffisamment de références en la matière pour estimer cet écrit. N'oublions pas que nous ne sommes pas tous de formation "littéraire", que nous n'avons pas tous d'expérience en ce domaine, rien que l'envie de lire et d'apprécier par des critères qui nous sont propres à chacun ! L'émotion ne joue-t'elle pas son rôle aussi ?
Quant à la critique en elle-même, j'avoue que cet exercice m'est difficile. De mon point de vue, il s'agit avant tout d'exprimer ce que ce livre a animé en nous. Le schéma proposé ne me convient pas du tout, parce que je ne considère pas le fruit de ma lecture comme un devoir scolaire à rendre. Si j'ai pris plaisir à lire un livre, j'en parle. Si ce n'est pas le cas, je n'en parle pas, parce que je ne pense pas avoir suffisamment de références en la matière pour estimer cet écrit. N'oublions pas que nous ne sommes pas tous de formation "littéraire", que nous n'avons pas tous d'expérience en ce domaine, rien que l'envie de lire et d'apprécier par des critères qui nous sont propres à chacun ! L'émotion ne joue-t'elle pas son rôle aussi ?
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