Une petite réflexion inspirée par la lecture de la dernière critique-éclair, pas forcément sur la tri(ou tétra ?)logie médiévale de Bourgeon - que j'aime beaucoup, d'ailleurs ; mais sur n'importe quelle lecture littéraire.
"Déroutés donc déçus", oui, c'est sûrement une réaction commune à de nombreux lecteurs d'être déçus quand ils sont déroutés. Mais personnellement c'est souvent quand je ne suis pas dérouté que je suis déçu.
(Et maintenant que j'y repense, je crois bien me rappeler avoir été délicieusement dérouté il y a trente ans quand j'ai lu dans (A suivre) le deuxième tome de ces Compagnons du crépuscule (c'est d'ailleurs quand même dommage ce titre affligeant de banalité) : les Yeux d'étain de la ville glauque.)
"Déroutés donc déçus", oui, c'est sûrement une réaction commune à de nombreux lecteurs d'être déçus quand ils sont déroutés. Mais personnellement c'est souvent quand je ne suis pas dérouté que je suis déçu.
(Et maintenant que j'y repense, je crois bien me rappeler avoir été délicieusement dérouté il y a trente ans quand j'ai lu dans (A suivre) le deuxième tome de ces Compagnons du crépuscule (c'est d'ailleurs quand même dommage ce titre affligeant de banalité) : les Yeux d'étain de la ville glauque.)
J'ai adoré ces livres de Bourgeon : déroutée mais surtout pas déçue !
Une esthétique superbe, une cruauté parfois insupportable et un dépaysement extraordinaire.
Une grande finesse des personnages, surtout féminins, (c'est un peu la spécificité de Bourgeon) et une approche onrique fascinante ...
A lire absolument
Une esthétique superbe, une cruauté parfois insupportable et un dépaysement extraordinaire.
Une grande finesse des personnages, surtout féminins, (c'est un peu la spécificité de Bourgeon) et une approche onrique fascinante ...
A lire absolument
J'en garde aussi un très beau souvenir. Ce qui me faisait broncher, c'est l'argument d'Elko, "déroutés donc déçus". C'est en effet très souvent le cas, de manière générale, que les lecteurs soient déçus quand ils sont déroutés, mais je trouve que c'est dommage.
Excusez moi, je viens m'immiscer dans la conversation (je ne connais pas le livre en question) mais je rejoins Feint et DE GOUGE.
Dommage que les gens soient déçus par une lecture "déroutante", peut être recherchaient-ils une lecture plus facile et abordable?
Moi, au contraire, j'aime être "perturbée" par les livres, me poser des questions, réfléchir, imaginer, supposer,... J'aime ces livres qui ont l'audace de nous mener par le bout du nez.
Dommage que les gens soient déçus par une lecture "déroutante", peut être recherchaient-ils une lecture plus facile et abordable?
Moi, au contraire, j'aime être "perturbée" par les livres, me poser des questions, réfléchir, imaginer, supposer,... J'aime ces livres qui ont l'audace de nous mener par le bout du nez.
J'aimerai d'abord apporté un petit rectificatif. Feint, tu déformes mon message en l'amputant de sa première partie. L'intégralité de la phrase que tu commentes commence par : "Ceux qui espèrent retrouver les mêmes codes que dans les Passagers"... "risquent d'être déroutés donc déçus". En d'autres termes je ne dis pas que cette trilogie est "déroutante donc décevante", je précise qu'un certain type de lecteur n'y trouvera pas ce qu'il cherche.
Je pense que les critiques que nous partageons servent entre autre à orienter les futurs lecteurs soit en leur donnant envie ou au contraire en les mettant en garde. C'est ce que j'ai voulu faire ici. Tu noteras que ma critique est plutôt positive et que je l'ai même intitulée "déroutant mais prenant"...
En ce qui concerne l'extension de ta réflexion je suis d'accord : être dérouté fait partie des plaisirs évidents de la lecture. "Le Combat Ordinaire" de Larcenet m'a profondément ému, je ne pensais pas qu'une BD pouvait me toucher à ce point avec une histoire aussi "ordinaire". J'ai été bousculé par "Les Bienveillantes" de Littell ou encore "Maus" de Spiegelman. Borges m'a toujours sorti des sentiers battus et il restera un de mes auteurs de chevet pour ça.
Petit message à Feint et De Gouge : n'hésitez pas à défendre Les Compagnons dans une critique-éclair. Ces aventures méritent de dérouter un maximum de lecteurs ;).
Je pense que les critiques que nous partageons servent entre autre à orienter les futurs lecteurs soit en leur donnant envie ou au contraire en les mettant en garde. C'est ce que j'ai voulu faire ici. Tu noteras que ma critique est plutôt positive et que je l'ai même intitulée "déroutant mais prenant"...
En ce qui concerne l'extension de ta réflexion je suis d'accord : être dérouté fait partie des plaisirs évidents de la lecture. "Le Combat Ordinaire" de Larcenet m'a profondément ému, je ne pensais pas qu'une BD pouvait me toucher à ce point avec une histoire aussi "ordinaire". J'ai été bousculé par "Les Bienveillantes" de Littell ou encore "Maus" de Spiegelman. Borges m'a toujours sorti des sentiers battus et il restera un de mes auteurs de chevet pour ça.
Petit message à Feint et De Gouge : n'hésitez pas à défendre Les Compagnons dans une critique-éclair. Ces aventures méritent de dérouter un maximum de lecteurs ;).
Ce n'était pas du tout une critique de ta critique : quand tu écris "Ceux qui espèrent retrouver les mêmes codes que dans les Passagers"... "risquent d'être déroutés donc déçus" ; c'est vrai, tu as raison, et j'en suis moi-même convaincu. Je trouve juste que c'est dommage. Là où je serais moins d'accord - mais c'est affaire d'appréciation personnelle -, c'est de lui mettre moins d'étoiles juste pour cette raison-là, qui ne repose pas sur un critère de qualité, mais sur le supposé manque d'ouverture d'esprit du public. (Mais je suis par ailleurs très opposé à tout système de notation - et ici quand on fait une critique, c'est vrai, on est obligé de mettre des étoiles.)
En fait ce qui m'intéressait, c'était moins de défendre cette belle série, rééditée régulièrement depuis trente ans avec pas mal de succès, que de lancer une discussion plus générale sur l'horizon d'attente des lecteurs. J'ai trop souvent constaté la frilosité de beaucoup de professionnels du livre, considérant (certes non sans raison) que tel ou tel livre risquait de trop dérouter les lecteurs et que donc on n'allait pas le mettre en avant ; alors que leur mission, c'est exactement l'inverse. Après, on se retrouve régulièrement dans des situations comme par exemple à la dernière rentrée littéraire où l'on va mettre en avant par exemple un auteur sympathique mais très léger comme Foenkinos, et on oublie plus ou moins un écrivain essentiel comme Céline Minard - tout ça parce que les livres de Minard sont en effet terriblement déroutants, et qu'à côté ceux de Foenkinos sont très rassurants. Merci de m'avoir fourni le sujet, quoi.
En fait ce qui m'intéressait, c'était moins de défendre cette belle série, rééditée régulièrement depuis trente ans avec pas mal de succès, que de lancer une discussion plus générale sur l'horizon d'attente des lecteurs. J'ai trop souvent constaté la frilosité de beaucoup de professionnels du livre, considérant (certes non sans raison) que tel ou tel livre risquait de trop dérouter les lecteurs et que donc on n'allait pas le mettre en avant ; alors que leur mission, c'est exactement l'inverse. Après, on se retrouve régulièrement dans des situations comme par exemple à la dernière rentrée littéraire où l'on va mettre en avant par exemple un auteur sympathique mais très léger comme Foenkinos, et on oublie plus ou moins un écrivain essentiel comme Céline Minard - tout ça parce que les livres de Minard sont en effet terriblement déroutants, et qu'à côté ceux de Foenkinos sont très rassurants. Merci de m'avoir fourni le sujet, quoi.
Le lecteur en est en partie responsable également je pense. Avec l'internet, l'accès à l'information est tout de même grandement facilité, plus besoin de faire partie du sérail.
Même avec Internet, pas si facile d'aller chercher la bonne info au bon endroit, Pal - surtout quand on n'aime pas trop être dérouté !
C'est quand même plus simple.
Je confirme, j'ai tapé "livre déroutant" sur google, et voici le (2ème) résultat :
http://quidamediteur.com/NewFiles/criticas/…
Déroutant, non ? ;)
http://quidamediteur.com/NewFiles/criticas/…
Déroutant, non ? ;)
Ah le saligaud, tout ça pour se faire de la pub !!!
Pff, dire que j'y avais cru !
Pff, dire que j'y avais cru !
:))))) C'est pas du tout ce que je disais !!! :p
Mais tu le sous-entendais.
Feint, tu sais qu'elle t'a traité de vieux déroutant ?
Feint, tu sais qu'elle t'a traité de vieux déroutant ?
:)) Mais je blaguais !! :p Saleté va !
La prochaine fois je n'essayerai plus de te soutenir !
Moi j'aime bien être déroutée, un peu bousculée, quand je lis.
Mais pas tout le temps, et puis il y a déroute et déroute.
Mais pas tout le temps, et puis il y a déroute et déroute.
Déroute à prendre et à laisser.
Voilà, c'est ça! :-))
Parfois j'ai envie de bifurquer (et je te supplie de ne rien répondre, je "sais" déjà quelle horreur tu pourrais mettre!!)
Parfois j'ai envie de bifurquer (et je te supplie de ne rien répondre, je "sais" déjà quelle horreur tu pourrais mettre!!)
Délaisser les grands axes, prendre la contre-allée.
Je cherche...
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