Un vent favorable m'a fait parvenir un message émanant d'une célèbre et talentueuse comédienne belge au sujet de la pièce "le Vicaire" de Rolf Hochhuth au théâtre des galeries à Bruxelles que des intégristes catholiques voudraient censurer.
Chacun parmi les habitués du site sachant que je me caractérise par un très mauvais esprit qui fait le désespoir de mon directeur de conscience et de SJB, je ne résiste pas à faire un peu de publicité pour cet événement théâtral.
Voici le message de cette comédienne qui se déclare par ailleurs scandalisée de ces manifestations d'intolérance:
David Michels, Directeur du Théâtre Royal des Galeries, me signale que des réactions assez violentes répondent à la programmation du spectacle “Amen (Le Vicaire)”dont la première représentation aura lieu demain, mercredi 26 octobre:
• Des autocollants avec la mention “STOP AU MENSONGE ANTICHRETIEN !” ont été placardés sur de nombreuses affiches
• Suite à la demande publiée par le site “BELGIQUE ET CHRETIENTE” (http://www.bechrist.be/FR/frame.htm) de “protester et de manifester son mécontentement”, le théâtre a reçu de nombreux messages dont les plus modérés qualifient cette pièce de “scandaleuse et mensongère”
• Des professeurs de religion interdisent à des élèves d’aller voir ce spectacle, alors que la sortie est organisée par leur professeur de français.
Vous trouverez ci-dessous les renseignement utiles pour aller voir ce spectacle, dont la thématique et les réactions qu’elle provoque nous interpellent.
AU THEATRE ROYAL DES GALERIES DU 26 OCTOBRE AU 20 NOVEMBRE UN SPECTACLE IMPORTANT ....
AMEN (Le Vicaire)
Un officier SS et un jeune prêtre refusent de dire ‘amen’ à la barbarie…
La pièce de Rolf Hochhuth dénonce l’attentisme du Vatican dans l’holocauste perpétré par le régime nazi.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Kurt Gerstein, un officier SS allemand, épaulé par un jeune jésuite, Ricardo Fontana, tente d’informer le Pape Pie XII et les Alliés du génocide des Juifs organisé par les nazis dans les camps de concentration.
En 1963, l’œuvre de Rolf Hochhuth dénonçait, quelques années après la mort de Pie XII, la réserve trop prudente adoptée par le Pape. Amen (Le Vicaire) pose un problème historique et moral sur lequel pèse la mort de six millions de Juifs. En se taisant, Pie XII n’a-t-il pas failli à sa mission de Vicaire du Christ ?
Dans sa complexité, ce drame soulève la question universelle du conflit entre un appareil de pouvoir spirituel et politique et l’engagement humain total. Cette pièce montre qu’une histoire écrite avec le sang de millions d’innocents ne peut être frappée de prescription, elle attribue aux coupables leur part de culpabilité, elle rappelle à tous les intéressés qu’ils eurent la faculté de se décider et qu’en effet ils se sont décidés même en ne se décidant pas. La croisade de Gerstein et de son compagnon apparaît comme un combat de deux individus qui refusent de se taire et de se résigner, même quand les puissants leurs opposent une fin de non-recevoir.
Le Vicaire est une pièce essentielle des années soixante qui a été trop peu jouée, sans doute à cause de sa complexité, mais aussi suite aux protestations et conflits de l’époque.
Pour plus de renseignements : WWW.TRG.BE
Réservations : 02 512 04 07 du mardi au samedi de 11 h à 18 h.
Chacun parmi les habitués du site sachant que je me caractérise par un très mauvais esprit qui fait le désespoir de mon directeur de conscience et de SJB, je ne résiste pas à faire un peu de publicité pour cet événement théâtral.
Voici le message de cette comédienne qui se déclare par ailleurs scandalisée de ces manifestations d'intolérance:
David Michels, Directeur du Théâtre Royal des Galeries, me signale que des réactions assez violentes répondent à la programmation du spectacle “Amen (Le Vicaire)”dont la première représentation aura lieu demain, mercredi 26 octobre:
• Des autocollants avec la mention “STOP AU MENSONGE ANTICHRETIEN !” ont été placardés sur de nombreuses affiches
• Suite à la demande publiée par le site “BELGIQUE ET CHRETIENTE” (http://www.bechrist.be/FR/frame.htm) de “protester et de manifester son mécontentement”, le théâtre a reçu de nombreux messages dont les plus modérés qualifient cette pièce de “scandaleuse et mensongère”
• Des professeurs de religion interdisent à des élèves d’aller voir ce spectacle, alors que la sortie est organisée par leur professeur de français.
Vous trouverez ci-dessous les renseignement utiles pour aller voir ce spectacle, dont la thématique et les réactions qu’elle provoque nous interpellent.
AU THEATRE ROYAL DES GALERIES DU 26 OCTOBRE AU 20 NOVEMBRE UN SPECTACLE IMPORTANT ....
AMEN (Le Vicaire)
Un officier SS et un jeune prêtre refusent de dire ‘amen’ à la barbarie…
La pièce de Rolf Hochhuth dénonce l’attentisme du Vatican dans l’holocauste perpétré par le régime nazi.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Kurt Gerstein, un officier SS allemand, épaulé par un jeune jésuite, Ricardo Fontana, tente d’informer le Pape Pie XII et les Alliés du génocide des Juifs organisé par les nazis dans les camps de concentration.
En 1963, l’œuvre de Rolf Hochhuth dénonçait, quelques années après la mort de Pie XII, la réserve trop prudente adoptée par le Pape. Amen (Le Vicaire) pose un problème historique et moral sur lequel pèse la mort de six millions de Juifs. En se taisant, Pie XII n’a-t-il pas failli à sa mission de Vicaire du Christ ?
Dans sa complexité, ce drame soulève la question universelle du conflit entre un appareil de pouvoir spirituel et politique et l’engagement humain total. Cette pièce montre qu’une histoire écrite avec le sang de millions d’innocents ne peut être frappée de prescription, elle attribue aux coupables leur part de culpabilité, elle rappelle à tous les intéressés qu’ils eurent la faculté de se décider et qu’en effet ils se sont décidés même en ne se décidant pas. La croisade de Gerstein et de son compagnon apparaît comme un combat de deux individus qui refusent de se taire et de se résigner, même quand les puissants leurs opposent une fin de non-recevoir.
Le Vicaire est une pièce essentielle des années soixante qui a été trop peu jouée, sans doute à cause de sa complexité, mais aussi suite aux protestations et conflits de l’époque.
Pour plus de renseignements : WWW.TRG.BE
Réservations : 02 512 04 07 du mardi au samedi de 11 h à 18 h.
ce n'est pas un cas isolé: http://rue89.com/2011/10/…
"Amen (Le Vicaire) pose un problème historique et moral sur lequel pèse la mort de six millions de Juifs. En se taisant, Pie XII n’a-t-il pas failli à sa mission de Vicaire du Christ ?" (C'est la question posée par la comédienne qu'un vent favorable a déposée chez Le Rat - le vent n'a pas déposé la comédienne, pauvre Le Rat, mais seulement sa question)
Quand c’est dit comme ça, on a l’impression que Pie XII est coupable de la mort de millions de Juifs – et je me demande pourquoi on oublie tous les autres, mais soit ! Et alors, Le Rat, ne trouves-tu pas que ce sujet devient un peu tarte à la crème ? Est-ce que ce théâtre n’a rien de plus actuel à présenter ? C’est une histoire malheureuse, certes, mais on nous la serine depuis plus de 70 ans…
Mon avis, mais sans rien connaître des circonstances d’alors, est que le pape aurait dû parler. Il ne l’a pas fait, voilà tout ! L’erreur est humaine et, jusqu’à plus informé, le pape est un homme… Fallait-il en faire une pièce de théâtre ? Et re-soulever cette malheureuse histoire 70 ans après ?
Mais, Le Rat, ton directeur de conscience a sans doute un avis plus circonstancié que le mien. Je suis sûr que ses explications vont apaiser tes inquiétudes.
Quand c’est dit comme ça, on a l’impression que Pie XII est coupable de la mort de millions de Juifs – et je me demande pourquoi on oublie tous les autres, mais soit ! Et alors, Le Rat, ne trouves-tu pas que ce sujet devient un peu tarte à la crème ? Est-ce que ce théâtre n’a rien de plus actuel à présenter ? C’est une histoire malheureuse, certes, mais on nous la serine depuis plus de 70 ans…
Mon avis, mais sans rien connaître des circonstances d’alors, est que le pape aurait dû parler. Il ne l’a pas fait, voilà tout ! L’erreur est humaine et, jusqu’à plus informé, le pape est un homme… Fallait-il en faire une pièce de théâtre ? Et re-soulever cette malheureuse histoire 70 ans après ?
Mais, Le Rat, ton directeur de conscience a sans doute un avis plus circonstancié que le mien. Je suis sûr que ses explications vont apaiser tes inquiétudes.
http://rue89.com/2011/10/…
Tu t’es fendu, Virgile, j’espère que ta pub est bien payée au moins…
J’espère aussi que vous serez tous enthousiastes pour aller voir ce qui promet d’être un chef-d’œuvre d’un raffinement inouïs… Un chef-d’œuvre à faire pâlir nos vieux Corneille, Racine, et autres Molière…
À vous de juger : voici un extrait du lien donné par Virgile :
« L’action est très simple : un vieil homme, interprété par Gianni Plazzi, est victime d'incontinences successives et excessives. Il souille le canapé, le sol, ses couches, sa propre tête. Il finit par déverser des litres d'excréments sur le lit.
A ses côtés, son fils. L'acteur, Sergio Scarlatella, élégant, prend soin de lui, le rassure, lave son postérieur maculé. Et puis, épuisé et excédé par les flatulences et les défécations incontrôlées de son père, il finit par s'en remettre à l'immense figure du Christ en se plaquant contre ses lèvres.
Mais l'image de Jésus finit aussi par se brouiller ; elle dégouline d'un liquide sombre, se gondole, se déchire. Le tout dure 50 minutes au terme desquelles le public, dans sa majeure partie, applaudit à tout rompre. Quelques spectateurs sont debout. »
Je suppose que des spectateurs sont debout parce qu’ils ont été éclaboussés…
Ça promet d’être amusant, non ? Il paraît qu’on prépare un film dans le même genre, où on a placé des camera dans des cabinets d’hôtel. Évidemment, au théâtre c’est mieux, il y a les bruits en vrai, et puis les odeurs… et le premier rang est aspergé…
Miam-miam ! Merci, Virgile, de quoi se régaler…
J'y vais dimanche, SJB, je te raconterai. D'après ce que j'ai compris, on a quand même plus de chance de se prendre de l'huile de vidange balancé par les intégristes que de la merde chiée par les acteurs.
Voir une critique de Sakhti sur la question : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/5392
Mais bon, tant que les réactions violentes restent au niveau de placarder des auto-collants sur les affiches et d'envoyer des messages électroniques... ça me semble de bonne guerre et plutôt sain, non ?
Mais bon, tant que les réactions violentes restent au niveau de placarder des auto-collants sur les affiches et d'envoyer des messages électroniques... ça me semble de bonne guerre et plutôt sain, non ?
Pour info, un article qui préfère parler de la pièce que du scandale...
Et c'est tiré La Croix, qu'on ne pourra pas traiter de blasphématoire ou christianophobe...
http://la-croix.com/Archives/2011-07-22/…
Et c'est tiré La Croix, qu'on ne pourra pas traiter de blasphématoire ou christianophobe...
http://la-croix.com/Archives/2011-07-22/…
J'aimerais bien être payé chaque fois que je parle de quelque chose SJB mais ce n'est malheureusement pas le cas. :o)
Le metteur en scène est apparemment renommé, perso je ne le connais pas et je n'ai jamais vu aucune de ses pièces mais il me semblait approprié d'en parler dans ce fil, non?
Pour une fois que je ne fais pas du hors sujet ou de "l'argutie" tu vas quand même pas t'en plaindre hein? ;op
On attend l'avis de Stavro pour en savoir plus donc. :o)
Le metteur en scène est apparemment renommé, perso je ne le connais pas et je n'ai jamais vu aucune de ses pièces mais il me semblait approprié d'en parler dans ce fil, non?
Pour une fois que je ne fais pas du hors sujet ou de "l'argutie" tu vas quand même pas t'en plaindre hein? ;op
On attend l'avis de Stavro pour en savoir plus donc. :o)
Concernant Rolf Hochhuth, il faut quand même dire que sa pièce " Le Vicaire " contient nombre de faits inventés (la rencontre de Kurt Gerstein avec le nonce de Berlin) ou historiquement faux (le portrait qui est fait de Pie XII). Il faut dire aussi que Hochhuth s'est récemment discrédité en défendant le négationniste David Irving (en 2005)...
Cela dit, je suis bien entendu contre toute forme de censure...
Cela dit, je suis bien entendu contre toute forme de censure...
(...) se prendre de l'huile de vidange ... de la merde chiée par les acteurs.
Avec un peu de chance, tu auras les deux, Stavro, et tu en auras pour ton argent… et je me réjouis d’avoir ton avis d’homme raffiné, intègre et objectif.
J’ai remarqué qu’une version dit que l’acteur (le fils) se plaque sur l’affiche du Christ et que l’affiche se met à dégouliner d’un liquide sombre. L’autre version nous dit que des enfants innocents lancent des grenades sur l’affiche.
Dans les deux cas, il doit y avoir une spiritualité qui m’échappe un peu.
Et, pour commencer, il faudra que tu m’expliques pourquoi il fallait un tableau du Christ. Comme si cette histoire du monsieur qui merdouille pendant cinquante minutes sur scène n’était pas déjà assez édifiante en soi…
(...) se prendre de l'huile de vidange ... de la merde chiée par les acteurs.
Avec un peu de chance, tu auras les deux, Stavro, et tu en auras pour ton argent… et je me réjouis d’avoir ton avis d’homme raffiné, intègre et objectif.
J’ai remarqué qu’une version dit que l’acteur (le fils) se plaque sur l’affiche du Christ et que l’affiche se met à dégouliner d’un liquide sombre. L’autre version nous dit que des enfants innocents lancent des grenades sur l’affiche.
Dans les deux cas, il doit y avoir une spiritualité qui m’échappe un peu.
Et, pour commencer, il faudra que tu m’expliques pourquoi il fallait un tableau du Christ. Comme si cette histoire du monsieur qui merdouille pendant cinquante minutes sur scène n’était pas déjà assez édifiante en soi…
Nous verrons tout ça dimanche soir. Pour l'instant, je fais des pompes pour me préparer à affronter ces hordes déchaînés de chrétiens qui, cloîtrés dans leur ignorance et préférant suivre les directives de quelques sites intégristes que de voir une pièce pour s'en faire leur propre opinion, n'en finissent pas de ternir aux yeux du reste de la société l'image de ta religion et de ceux qui la pratiquent...
SJB, est ce que pour toi l'art doit absolument être justifié par des explications? (pour moi pas forcément)
Un combat "Stavro contre les chrétiens intégristes" ça peut-être drôle, y aura quelqu'un pour filmer ça? ^^
Un combat "Stavro contre les chrétiens intégristes" ça peut-être drôle, y aura quelqu'un pour filmer ça? ^^
Mon avis, mais sans rien connaître des circonstances d’alors, est que le pape aurait dû parler. Il ne l’a pas fait, voilà tout !
Son "silence" est un mythe: entre Noel 1940 et juin 1943, il s'est exprimé 3 fois. Le 24 décembre 42 surtout, il réfute point par point dans un long discours le programme "Neue Ordnung" d'Hitler. Suite à cette allocution, le New York Times a écrit que le pape défendait les Juifs...
Certes il n'a pas utilisé le mot "Juif": on peut débattre en effet à l'infini de l'impact qu'aurait eu cette utilisation mais pas verser dans la caricature...
Concernant Rolf Hochhuth, il faut quand même dire que sa pièce " Le Vicaire " contient nombre de faits inventés (la rencontre de Kurt Gerstein avec le nonce de Berlin) ou historiquement faux (le portrait qui est fait de Pie XII).
La rencontre de Gerstein avec le nonce de Berlin est effectivement inventée, c'est un procédé littéraire, sans plus. Par ailleurs, l'auteur montre dans sa pièce des prêtres admirables qui s'opposent au nazisme, et fait un hommage appuyé à Mgr Von Galen et au doyen de Berlin Bernardt Lichtenberg qui a été déporté et est mort pour avoir demandé à ses paroissiens de prier pour les Juifs. Pour le portrait fait de Pie XII, voici deux autres sources allant dans le même sens qu'Hochhuth:
« Il est vrai que Pie XII, accusé d'être un pape diplomate, n'a pas pratiqué la grande diplomatie. Il ne s'est pas adressé aux belligérants pour exiger la fin des combats […], il n'a pas excommunié, il n'a pas prononcé de condamnation solennelle à l'encontre des crimes et des criminels nazis.» -Osservatore Romano du 13 décembre 1981, Michele Maccarrone.-
« Nous n'avons pas eu la consolation d'entendre le successeur du Galiléen, Simon-Pierre, condamner clairement, nettement et non par des allusions diplomatiques, la mise en croix de ces innombrables « frères du seigneur ». » (François Mauriac)
Il faut dire aussi que Hochhuth s'est récemment discrédité en défendant le négationniste David Irving (en 2005)...
Exact, mais ça ne change rien à la pertinence des thèses développées dans la pièce. Et puis comme tu le dis:
Cela dit, je suis bien entendu contre toute forme de censure...
SJB, c'est peut-être agaçant de s'entendre répéter les mêmes choses, mais c'est indispensable : celui qui occulte le passé se condamne à le revivre en pire.
A propos de la mise en scène : opposer le "scato" au catho, même intégriste, n'a ni sens ni efficacité. C'est seulement la tendance actuelle du théâtre, qui en fait des tonnes, au cas où il se trouverait un imbécile dans la salle pour ne pas comprendre la pièce. On crie, on hurle, on pisse, on se balance des pains dans la tronche, le tout de préférence à poil. Seulement voilà, tout le monde, metteurs en scène les premiers, n'est pas Brecht ou Pasolini, alors on fait de la surenchère, on veut faire "plus", et on finit par discréditer la parole et vider une cause de sa substance. J'en ai ras le bol des mises en scène "destroy", des faux en théâtre comme en écriture, de Shakespeare ou Sartre réduits à de la figuration pour adolescents attardés shootés aux mangas.
Les morts de la Shoah méritent mieux pour les honorer.
Pour finir, je pense que cette altération procède d'un calcul inconscient (?) intégré dans le processus en cours volontairement entamé depuis presque 200 ans, je cite:
...Tous les rapports sociaux, traditionnels et figés, avec leur cortège de conceptions et d'idées antiques et vénérables, se dissolvent ; ceux qui les remplacent vieillissent avant d'avoir pu s'ossifier. Tout ce qui avait solidité et permanence s'en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont forcés enfin d'envisager leurs conditions d'existence et leurs rapports réciproques avec des yeux désabusés
A propos de la mise en scène : opposer le "scato" au catho, même intégriste, n'a ni sens ni efficacité. C'est seulement la tendance actuelle du théâtre, qui en fait des tonnes, au cas où il se trouverait un imbécile dans la salle pour ne pas comprendre la pièce. On crie, on hurle, on pisse, on se balance des pains dans la tronche, le tout de préférence à poil. Seulement voilà, tout le monde, metteurs en scène les premiers, n'est pas Brecht ou Pasolini, alors on fait de la surenchère, on veut faire "plus", et on finit par discréditer la parole et vider une cause de sa substance. J'en ai ras le bol des mises en scène "destroy", des faux en théâtre comme en écriture, de Shakespeare ou Sartre réduits à de la figuration pour adolescents attardés shootés aux mangas.
Les morts de la Shoah méritent mieux pour les honorer.
Pour finir, je pense que cette altération procède d'un calcul inconscient (?) intégré dans le processus en cours volontairement entamé depuis presque 200 ans, je cite:
...Tous les rapports sociaux, traditionnels et figés, avec leur cortège de conceptions et d'idées antiques et vénérables, se dissolvent ; ceux qui les remplacent vieillissent avant d'avoir pu s'ossifier. Tout ce qui avait solidité et permanence s'en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont forcés enfin d'envisager leurs conditions d'existence et leurs rapports réciproques avec des yeux désabusés
On aura reconnu dans la citation le chapitre premier du "Manifeste", publié une première fois à Londres en 1850 ; et ni Marx ni Engels n'ont eu besoin de chier sur la foule pour être compris...
Radetsky, je me trompe ou tu n'as pas vu qu'on parlait ici de deux pièces différentes? J'ai l'impression que tu les confonds en une seule pièce dans ton avant dernière intervention mais c'est peut-être moi qui me trompe?
Radetsky, je ne suis même pas sûr qu'il y ait une opposition au catho dans la pièce (j'ai failli dire "le spectacle"...) de Castellucci. C'est plus une inversion des rôles père/fils, une réflexion sur la vieillesse, la notion de guide en fin de vie (j'ai cru comprendre que la pièce se terminait par un "tu n'es pas mon berger" écrit sur le visage de Jesus), certains interprètent aussi l'incontinence du père comme un rejet des convenances, une sorte d'allégorie, alors que son fils en costard cravate tente de le remettre dans le "droit chemin". Bien plus que la foi, c'est le rapport guide/guidé qui est étudié je crois, et Jesus étant à la fois un fils et un dieu, qui pouvait mieux incarner cette ambivalence ? Ca m'embete un peu parce qu'on parle tellement de cette pièce que j'ai l'impression de l'avoir déjà vue, mais bon... Contrairement à ce que tu dénonces, elle a quand même le mérite de poser des questions. Au-dela du côté provoc', il y a, semble-t-il, un peu de matière et la réalisation est, parait-il, très sobre.
Bref, on verra tout ça dimanche. Je vous livrerai mes impressions.
Bref, on verra tout ça dimanche. Je vous livrerai mes impressions.
Mais d'après les commentaires de l'article de Rue89 le metteur en scène à déjà modifié un peu la pièce en s'autocensurant suite aux remous crées il me semble Stavro, dommage je trouve...
Radetsky, je me trompe ou tu n'as pas vu qu'on parlait ici de deux pièces différentes? J'ai l'impression que tu les confonds en une seule pièce dans ton avant dernière intervention mais c'est peut-être moi qui me trompe?
Tu as raison : j'ai cru, sans creuser plus avant, qu'il s'agissait de la même... Trop de précipitation malgré l'âge ! Dont acte et désolé pour le quiproquo. Ceci dit je maintiens les remarques d'ordre général que je faisais.
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