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Je voudrais faire une critique d'une nouvelle de Dostoïevski, "un coeur faible", peu connue mais inoubliable. Seulement voilà, elle est si peu connue que son ISBN n'est pas dans la base de donnée ! Comment faire ?
Toujours sur Dostoïevski, mais cette fois à propos de la traduction : je vous conseille vivement la "nouvelle" - si on peut appeler nouveau un travail de traduction qui s'est étalé sur 10 ans - d'Andreï Markowicz. Dostoïevski a un style très spécial, presque intraduisible parce que fait d'infidélités à la grammaire et d'audaces lexicales, de ponctuations surprenantes et d'un mélange constant de grands mots et d'expressions familières (surtout dans ses petites oeuvres). L'équivalent de Céline en russe. Tous ses traducteurs ont eu à choisir entre la fidélité incompréhensible et la correction infidèle. La célèbre traduction de la Pléiade, par exemple, a choisi de traduire dans un français correct. Andreï Marcowicz, lui, cherche à tout traduire dans la verve d'origine. D'aucun lui reprocheront d'être excessif dans ce désir de turpitude, dans les expressions familières et les expressions, mais il est le premier chez lequel un lecteur français peut vraiment sentir ce que c'est que le style Dostoïevski, en percevoir l'essence. Et ça change tout, parce que beaucoup de ses écrits tiennent autant à l'histoire qu'à l'écriture, et si on enlève cette dernière on peut passer à côté du chef-d'oeuvre...je pense bien sûr au Joueur, mais aussi à Nietotchka Niezvanova, au bourg de Stepanchikovo...aux nouvelles...Donc, lisez Dostoïevski par Markovicz (collection Babel), vous verrez, ça change tout !
Toujours sur Dostoïevski, mais cette fois à propos de la traduction : je vous conseille vivement la "nouvelle" - si on peut appeler nouveau un travail de traduction qui s'est étalé sur 10 ans - d'Andreï Markowicz. Dostoïevski a un style très spécial, presque intraduisible parce que fait d'infidélités à la grammaire et d'audaces lexicales, de ponctuations surprenantes et d'un mélange constant de grands mots et d'expressions familières (surtout dans ses petites oeuvres). L'équivalent de Céline en russe. Tous ses traducteurs ont eu à choisir entre la fidélité incompréhensible et la correction infidèle. La célèbre traduction de la Pléiade, par exemple, a choisi de traduire dans un français correct. Andreï Marcowicz, lui, cherche à tout traduire dans la verve d'origine. D'aucun lui reprocheront d'être excessif dans ce désir de turpitude, dans les expressions familières et les expressions, mais il est le premier chez lequel un lecteur français peut vraiment sentir ce que c'est que le style Dostoïevski, en percevoir l'essence. Et ça change tout, parce que beaucoup de ses écrits tiennent autant à l'histoire qu'à l'écriture, et si on enlève cette dernière on peut passer à côté du chef-d'oeuvre...je pense bien sûr au Joueur, mais aussi à Nietotchka Niezvanova, au bourg de Stepanchikovo...aux nouvelles...Donc, lisez Dostoïevski par Markovicz (collection Babel), vous verrez, ça change tout !
Bérénice, tu as tout à fait raison pour les traductions de Markowicz. Il n'a d'ailleurs pas traduit que Dostoïevski comme Russe.
Cela fait déjà plusieurs années que la presse parle de ses traductions. C'est elle qui m"'a amené, à l'époque, à racheter tous les grands romans de Dostoïevski traduits par lui. Il est vrai que c'est autre chose !...
Cela fait déjà plusieurs années que la presse parle de ses traductions. C'est elle qui m"'a amené, à l'époque, à racheter tous les grands romans de Dostoïevski traduits par lui. Il est vrai que c'est autre chose !...
Ma professeur de piano me disait : A Bach il fallait Gould... on peut dire pareil pour Dostoïevski : il était dit que ce serait Marcowicz qui saurait lui donner toute sa force en français...
(Marcowicz ne traduit d'ailleurs pas seulement le russe, mais aussi l'anglais. Seulement là où il est vraiment bon, c'est avec Dostoïevski..)
(Marcowicz ne traduit d'ailleurs pas seulement le russe, mais aussi l'anglais. Seulement là où il est vraiment bon, c'est avec Dostoïevski..)
Vous m'avez convaincu, je m'en vais acquérir… Oui mais lequel devrais-je relire ? Quel est celui dans lequel le travail de traduction est le plus pertinent ?
Je dirais les nouvelles...les romans courts...parce que les grandes oeuvres, Dostoïevski les a beaucoup plus travaillées, a châité un peu plus le langage, a corrigé...c'est déjà moins tortueux
je conseille le Joueur, parce qu'alors là c'est du pur Dostoïevski oral, étant donné qu'il ne l'a pas écrit mais dicté à son secretaire en très peu de temps...c'est disons sorti directement de sa bouche...avec tout ce que sa comporte d'originalités et de destructurations des phrases...et Marcowicz s'en est particulièrement bien sorti, de façon impressionante même.
je conseille le Joueur, parce qu'alors là c'est du pur Dostoïevski oral, étant donné qu'il ne l'a pas écrit mais dicté à son secretaire en très peu de temps...c'est disons sorti directement de sa bouche...avec tout ce que sa comporte d'originalités et de destructurations des phrases...et Marcowicz s'en est particulièrement bien sorti, de façon impressionante même.
Merci Bérénice. Ce sera ma prochaine lecture.
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