Le Joueur de Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski
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Catégorie(s) : Littérature => Russe
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L'enfer du jeu
Alexis est précepteur chez un général. Il est amoureux de la jolie Pauline, belle-fille du général et être un peu louche, qui joue avec lui, telle avec un pantin.
Mais, s'il en est conscient, il s'en moque et se plie à toutes ses fantaisies. L’intrigue se situe à Roulettenbourg, une ville d’eau allemande très prisée pour son casino.
Alexis n'est pas joueur, mais il " sait ", il " sent " qu’un jour, il jouera et gagnera. C'est écrit !
L’histoire est celle du jeu, le perfide, pas le gentil auquel on joue pour s'amuser, comme cela en passant, mais celui qui rend esclave, qui enchaîne sans espoir de délivrance. Le jeu peut être une bien grave maladie.
C'est l'histoire d’un amour aussi, celui d’Alexis pour Pauline, celui de Dostoïevski pour une autre Pauline.
Le joueur qui gagne acquiert le respect des autres, celui qui perd est rabaissé. Le statut social peut changer du tout au tout, dans un sens comme dans l'autre, après une partie de roulette gagnée ou perdue. Les vrais joueurs se croient toujours plus malins que les autres. Ils se disent que, s’ils jouent comme ci ou comme ça, ils arriveront bien à tromper la roulette, à être plus forts qu'elle. Mais ils se trompent ; c’est elle la plus forte, et tôt ou tard, elle finit toujours par vaincre. Le jeu est un cercle vicieux : on joue d’abord pour le plaisir ; ensuite, si on gagne, on en veut alors plus et l'on joue jusqu'à ce que l’on ait tout perdu, et si on perd, on joue pour se refaire et l'on perd plus encore.
Dostoïevski a eu l’idée d'écrire ce livre sur le jeu après une expérience personnelle plutôt malheureuse. Au cours d’un voyage, il s’arrêta dans les villes d'eau allemandes où les salles de jeu proliféraient, et il y perdit tout son argent. Mais le pire, c’est qu'il récidiva ; le jeu était en lui et il avait cette passion dévorante qu’il décrit si bien à travers son livre qui est une sorte d’exutoire, de remède contre la maladie qu'est le jeu. Malheureusement, après avoir écrit " le Joueur " & en même temps d’ailleurs qu’il écrivit " Crime et Châtiment " & il s'en fallut encore de plusieurs années et de nombreuses pertes pour qu’il se décidât, enfin, à arrêter définitivement.
Livre magnifique, bien sûr, écrit avec cette plume brute qui est celle de Dostoïevski. Et cela même si " le Joueur " est loin d'égaler " Crime et Châtiment " ou " les Frères Karamazov ".
Les éditions
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Le Joueur de Fedor Mihailovič Dostoevskij
de Dostoïevski, Fedor Mikhaïlovitch
Actes Sud
ISBN : 9782742728213 ; 7,70 € ; 23/03/2000 ; 233 p. ; Poche -
Le Joueur [Texte imprimé] Fedor Dostoïevski traduction de C. Andronikof et Alexandre de Couriss ; introduction de Pierre Sipriot ; commentaires de G. Philippenko
de Dostoïevski, Fedor Mikhaïlovitch Philippenko, Georges (Autre) Sipriot, Pierre (Autre) Andronikof, Constantin (Autre) Couriss, Alexandre de (Autre)
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253011736 ; 3,40 € ; 01/01/1983 ; 272 p. ; Poche -
Le joueur [Texte imprimé] Dostoïevski préface de Dominique Fernandez traduction et notice de Sylvie Luneau
de Dostoïevski, Fedor Mikhaïlovitch Fernandez, Dominique (Préfacier) Luneau, Sylvie (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070368938 ; 3,60 € ; 06/02/1973 ; 220 p. ; Poche -
Le joueur
de Dostoïevski, Fedor Mikhaïlovitch Halpérine, E (Traducteur)
Librio
ISBN : 9782290337080 ; 2,00 € ; 20/12/2003 ; 128 p. ; Broché -
Le joueur [Texte imprimé] Dostoïevski trad. du russe par Joëlle Roche-Parfenov... préf., bibliogr. et chronologie par Michel Parfenov
de Dostoïevski, Fedor Mikhaïlovitch Parfenov, Michel (Préfacier) Roche-Parfenov, Joëlle (Traducteur)
Flammarion / G.F..
ISBN : 9782080708663 ; 3,50 € ; 01/01/1999 ; 241 p. ; Poche -
Le joueur [Texte imprimé] Dostoïevski trad. du russe par Ilia Halpérine-Kaminski révision, notes et postf. par Bernard Kreise... ill. de Marion Bataille
de Dostoïevski, Fedor Mikhaïlovitch Kreise, Bernard (Editeur scientifique) Bataille, Marion (Illustrateur) Halpérine-Kaminsky, Ely (Traducteur)
Éd. Mille et une nuits / Mille et une nuits.
ISBN : 9782842053567 ; 2,99 € ; 02/09/1998 ; 215 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (39)
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Excellent !
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 16 juillet 2023
Alexeï Ivanovich fait partie des "gens" du général. Il est le précepteur des enfants et secrètement amoureux de Paulina, belle fille de son maître.
Le général veuf et désargenté attend avec impatience la mort de la babouchka, vieille tante qui pourrait renflouer sa trésorerie, rembourser ses nombreuses dettes et épouser Blanche du Placet alias de Cominges, une intrigante intéressée surtout par l'argent.
C'est au casino que ce petit monde noie ses espoirs. Alexei se montre chanceux mais une fièvre s'empare de lui !
L'Auteur était lié par contrat à un éditeur véreux qui avait imposé un délai conditionné un à dédit considérable en cas de non respect de la date de remise du manuscrit.
Dostoïevski n'avait qu'une vingtaine de jours pour éviter la banqueroute. Ce qu'il parvint à faire de justesse.
"Le joueur" n'est peut-être pas l’œuvre prédominante de l'écrivain mais Dostoïevski fut, comme son personnage principal, un joueur compulsif qui perdit des sommes considérables à la roulette dans les villes d'eaux allemandes, suisses ou françaises. Pendant des années, le romancier ne parvint pas à se défaire de ce que lui-même nommait une maladie et ce n'est que tardivement qu'il renonça à la roulette.
Une belle œuvre du maître !
Le jeu de l’amour
Critique de Vince92 (Zürich, Inscrit le 20 octobre 2008, 47 ans) - 18 mai 2017
Les liens entre le narrateur et l’auteur sont très étroits, au point qu’on peut sans trop de risque le qualifier d’autobiographique. L’auteur relate sa propre expérience : tombé dans l’enfer du jeu, désespéré par un amour impossible, l’intensité de l’écriture progresse au fur et à mesure que l’intrigue se développe un peu comme la tension augmente pour le joueur de roulette alors que la boule est prête à s’arrêter sur un chiffre. Dostoïevski réussit la prouesse de livrer un roman d’une très grande qualité, mêlant deux thèmes, celui de l’addiction au jeu et à l’amour dans un récit nerveux et plaisant. Les personnages présentent un éventail de profils psychologiques plus qu’intéressants dans leur diversité et leur caractéristique culturelle (La grand-mère, pure russe, Des Grieux, français et pédant, Mr. Astley, Anglais flegmatique et distant, etc..)- par ailleurs, l’humour est loin d’être absent d’un roman qui décidément rassemble toutes les qualités, surtout lorsqu’on garde en tête les circonstances qui ont conduit à sa rédaction.
Dostoïevski tel qu'en lui-même
Critique de Pierrequiroule (Paris, Inscrite le 13 avril 2006, 43 ans) - 15 août 2013
Alexei Ivanovitch, son alter ego dans le roman, va à son tour succomber à cette fièvre du jeu. Ce précepteur de 25 ans, intelligent et plein d’avenir, séjourne avec ses employeurs à Roulettenbourg, ville thermale de Rhénanie. La famille se compose d’un vieux général, de ses deux jeunes enfants et de sa belle-fille Pauline, dont Alexei Ivanovitch est follement épris. Bien que consciente des sentiments qu’elle inspire, Pauline aime à torturer son soupirant en lui donnant les plus cruelles marques de mépris. Pourtant le jeune précepteur ne s’en lasse pas. Pour obéir à sa Pauline, il est prêt à se précipiter dans le vide ou à se ridiculiser en public. Ici l’auteur transpose sans doute son amour malheureux pour Apollinaria Souslova, la maîtresse qui l’a accompagné lors de son premier voyage en Europe quelques années auparavant. Dostoïevski l’aime d’autant plus qu’elle le trompe; elle finira par refuser sa demande en mariage. Cette soumission aveugle, ces humiliations incessantes deviennent la raison de vivre d’Alexei Ivanovitch – comme elles ont été celles de Dostoïevski pour un temps.
Mais les autres personnages du roman sont également esclaves de leurs passions. Ainsi le vieux général s’éprend de Blanche, une demi-mondaine au passé sulfureux, et cette relation précipite sa ruine. Quant à Pauline, elle subit l’influence de Des Grieux, un aventurier français qui se dit noble. Et puis il y a la Babulenka, une vieille tante qui débarque de Moscou alors que tout le monde attendait sa mort et son héritage. Ce personnage haut en couleurs est le principal ressort comique du roman. Dotée d’un caractère despotique, la vieille dame se fait porter dans son fauteuil dans toutes les salles du casino. Et voilà que la folie du jeu la gagne ! Au grand dam de ses héritiers, elle joue sa fortune avec une audace folle et … se fait déplumer. Puis vient le tour d’Alexei Ivanovitch. Lui, qui jusque-là se contentait d’être un observateur prudent, se met à jouer par amour. C’est que Pauline a un pressant besoin d’argent. Grâce aux 700 florins qu’elle lui a remis, le jeune homme connaît d’abord la chance du débutant. Après une nuit enfiévrée à la roulette, il est à la tête d’une véritable fortune ! Mais à quel prix ! Désormais obsédé par les jeux de hasard, fasciné par le frisson qu’on éprouve à jouer son destin, Alexei Ivanovitch oublie tout le reste. Même son amour pour Pauline passe au second plan. Il perdra non seulement sa bien-aimée – qui lui est enlevée par un rival-, mais aussi ses idéaux et son existence même. Enchaîné aux tables de jeu, il erre de ville en ville, connaissant des revers de fortune, la domesticité et jusqu’à la prison. Pourtant jamais il ne renonce à « se refaire » grâce à la roulette. Après tout, s’il joue raisonnablement, « demain, tout sera fini ».
Un très beau roman qui révèle en une centaine de pages l’immense talent de son auteur. C’est un accès à l’univers dostoïevskien, ce monde tourmenté où les êtres sont pris entre leurs aspirations élevées et leurs destins tragiques.
La folie du jeu
Critique de Salocin (, Inscrit le 12 décembre 2012, 43 ans) - 15 janvier 2013
« Le joueur » a été écrit en 26 jours, ce qui en dit long sur le génie de l’auteur. Le début du livre est curieux car bizarrement étranger au style si virevoltant de Dostoïevski , l’auteur se contentant dans les premières pages d’une narration assez neutre faisant penser à un roman très classique.
J’ai eu peur. Puis, les événements s’enchaînent rapidement et on retombe très facilement sous le charme de cette écriture savoureuse, de ces anecdotes croustillantes, de ces événements qui se succèdent sans cohérence, au mépris de toute logique pour un être qui se veut rationnel. Les passages mettant en scène Alexis Ivanovitch et la grand mère sont absolument jubilatoires (l’insouciance de la grand mère qui joue trois fois de suite le 0 à la roulette, ou alors les conseils avisés de de Grès qui par manque de chance font perdre la grand-mère) et c’est en même temps désespérant : on a envie de dire : stop, c’est fini les bêtises, maintenant on arrête de jouer, rien n’y fait les joueurs s’entêtent à tout perdre.
Et pourtant l’espoir pour un joueur ne disparaît jamais totalement, ce qui fera dire à Alexis Ivanovitch dans les dernières pages : « Aujourd’hui qu’est ce que je suis ? Zéro. Et demain, que puis-je être ? Demain je peux ressusciter des morts et recommencer à vivre ! Je peux retrouver l’homme qui est en moi, tant qu’il existe encore ».
Que roule la bille à Rouletenbourg
Critique de Naoki70 (, Inscrit le 13 septembre 2011, 46 ans) - 31 août 2012
Quel personnage que cette baboulenka , son arrivée est vraiment un moment décisif du livre , et je dois dire très amusant , une vrai tornade !
A lire absolument !
Essence de génie
Critique de Ngc111 (, Inscrit le 9 mai 2008, 38 ans) - 23 mai 2012
Chaque personnage a fait l'objet d'un soin particulier, chacun ayant une part de mystère qui évite toute banalisation de leur caractère. L'arrivée de la grand-mère, tornade qui balaye les idées et les plans des autres protagonistes, est à ce titre une merveille d'humour et de renversement de situation.
Certains passages resteront dans les mémoires (les frénétiques moments de jeu bien sûr) comme ce dialogue final entre le précepteur et l'anglais, séquence de pur génie que seul Dostoïevski peut offrir.
Finalement on trouve tout ce que l'on aime de l'auteur russe dans cette œuvre : questionnements, folie, ambiguïté, personnages hauts en couleurs et un style littéraire épuré de descriptions alambiquées et inutilement rallongées.
Comme un condensé de chefs-d’œuvre, comme un extrait, une essence du génie...
12 rouge pair et manque
Critique de Ravenbac (Reims, Inscrit le 12 novembre 2010, 59 ans) - 1 avril 2012
L’auteur ne peut s’empêcher de mettre une dose d’idéologie anticapitaliste et d’analyse pré-freudienne. Mais heureusement, et contrairement à ce qu’il fait dans ses grandes œuvres, l’auteur ne divague pas (le roman fait moins de 200 pages) ; le roman concis garde une certaine unité et reste plaisant à lire jusqu’au bout.
"L'imbécile" et "L'ennuyeux"
Critique de Lejak (Metz, Inscrit le 24 septembre 2007, 50 ans) - 4 mars 2012
Un jeune homme, précepteur dans une famille soi-disant influente tout du moins supposée bourgeoise, raconte dans un carnet ses aventures de quelques années dans cet environnement. Les péripéties imbéciles du narrateur m'ont laissé de glace voire agacé tant les personnages sont tour à tour grotesques ou insupportables. Certains diront "que tout le charme est là" ... ou que précisément "c'est ce que Dostoïevski cherche à dénoncer" ...
Pourtant, le thème principal réside bel et bien dans l'addiction au jeu.
Car tout à coup, au milieu des intrigues amoureuses du héros, la question de la passion du jeu débarque, d'abord par le biais de la grand-mère, contaminant ensuite le héros bien qu'ayant été le témoin principal de la déconvenue de celle-ci.
Donc, 200 pages pour finalement convenir que le jeu de hasard est une drogue ...
Par contre, j'ai refermé le livre sur une certaine note de satisfaction à travers le discours final du britannique Mr Astley (le seul personnage digne de toute cette histoire) "Vous n'êtes pas le premier à ne pas comprendre ce que c'est que le travail", qui résume assez bien le concept de cette société bourgeoise décadente.
Le style du discours à la première personne délibérément choisi pour conserver l'expression brute du narrateur n'en fait pas un beau texte. Le thème du jeu est je trouve mal desservi car pollué par l'autre thématique, celle de la critique de la bourgeoisie, le tout ne m'a clairement pas séduit.
La chance sourit aux audacieux
Critique de Fleur-de-lyss (, Inscrite le 12 juin 2011, 29 ans) - 28 septembre 2011
Sans doute parce que la plume qui nous relate ces événements fait preuve d'un incontestable talent.
Le héros se réfugie dans diverses superstitions qui le poussent parfois à prendre des risques fous.
Je dirais cependant qu'avant l'arrivée de la grand-mère, le roman est loin de son apogée et l'histoire n'est pas encore vraiment attrayante.
La relation de Pauline et Alexeï est ambiguë, complexe et particulièrement intéressante. La grand-mère est extraordinaire et apporte une tonalité fort différente à la deuxième partie de l’oeuvre.
Un roman que je conseille à tous.
Quitte ou double
Critique de MEISATSUKI (, Inscrite le 2 octobre 2009, 48 ans) - 13 septembre 2011
Jouer pour exister
Critique de Incertitudes (, Inscrit le 4 décembre 2008, 40 ans) - 2 septembre 2011
Publié sous la forme d'un journal intime, ce roman est largement autobiographique. Dostoïevski était un joueur invétéré surtout durant les années 1860 où il écume les casinos en Allemagne et en France y perdant jusqu'à son dernier sou.
Dans le livre, la relation entre le héros Alexeï Ivanovitch, outchitel c'est à dire un percepteur, et Pauline Alexandrovna est la même qu'entretenait Dostoïevski et Apollinaria Souslova de 20 ans sa cadette qui le trompera à Paris. Sauf que dans ce roman, Dostoïevski se venge. Pauline l'aime et l'a toujours aimé.
Criblé de dettes, Dostoïevski signe un contrat pour un roman de 160 pages au redoutable éditeur Stellovski. Si le roman ne lui est pas remis à une certaine date, Stellovski pourra publier pendant 9 ans chaque livre de Dostoïevski sans avoir à lui verser le moindre rouble. Désespéré, Dostoïevski s'adressera à Katkov, le rédacteur en chef du Messager russe, une revue conservatrice, qui lui octroiera une avance de 300 roubles contre la publication d'une nouvelle.
Mais le temps passe et Dostoïevski n'écrivant rien, ses amis lui proposeront d'écrire à sa place, ce qu'il refusera farouchement. Finalement on lui imposera une sténographe de 19 ans, Anna Snitkina, et le courant passera tellement bien entre eux qu'il l'épousera et lui fera 4 enfants.
Néanmoins, Le Joueur reflète bien la précipitation qu'il y a eu pendant la rédaction du livre avec de nombreuses répétitions et des lourdeurs de discours.
Outre une analyse du monde du jeu, j'y reviendrai plus loin, Dostoïevski, conservateur et nationaliste, brosse un portrait extrêmement acide des différents peuples européens. Les français sont des minables et des freluquets, l'anglais est timide et dépourvu d'élégance, le polonais est un escroc. Même le juif est cupide et avide d'argent, selon le cliché bien connu. Étrange, ces jugements de la part d'un homme aussi intelligent que pouvait l'être Dostoïevski.
L'analyse de l'univers du jeu est, elle, beaucoup plus convaincante. Dostoïevski décrit avec précision les salles de jeu et son personnel et l'état à la fois moral dans lequel se trouve le joueur : obsession, avidité, culpabilité, mais aussi physique : fiévreux, excité, en transe. Enfin, il essaie d'expliquer ce qui pousse le joueur à jouer : volonté d'enrichissement, plaisir, goût du risque, envie de pouvoir influencer le hasard.
Le Joueur est sans aucun doute le livre le plus personnel que Dostoïevski ait pu écrire.
Le Joueur
Critique de Exarkun1979 (Montréal, Inscrit le 8 septembre 2008, 45 ans) - 3 juin 2011
Vous trouvez Dostoïevski long ? Lisez Le Joueur !
Critique de Cccp (, Inscrit le 31 mai 2011, 41 ans) - 31 mai 2011
C'est tout de même le cas, ce texte est un "condensé".
Et si Dostoïevski l'avait mûri ?
Et si...Et si...
Il n'empêche que toute la sauce Dostoievskienne est là, sans les "longueurs" si riches que certains (certaines) trouvent si repoussantes, et alors, pour de l'argent, un travail rapide peut quand même resté bien fait.
Pour le bonheur de lire
Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 22 février 2011
Il y a d’abord le personnage principal, le joueur et sa passion du jeu. C’est un personnage avec une véritable épaisseur psychologique, qui fait que Le Joueur est un grand roman.
Et puis, il y a cette ambiance fo-folle de la petite ville des jeux, ses amours extravagantes, ses secrets, ses jalousies, ses intrigues, et tout cet argent qui mène ce petit monde de déboussolés…
Tout ça est si bien troussé, qu’on s’amuse de bout en bout.
Enfin, il y a ces à-côtés de l’histoire, qui personnellement, m’amusent toujours : ces réflexions – inimaginables aujourd’hui – sur les Allemands qui sont trop « gagne-petit » pour aimer le jeu, ces paysans de Polonais qui sont tous nobles quand ils sont à l’étranger, ces Anglais qui sont tous entêtés comme des mules, ces Italiens qui sont si frivoles et, les Français… mais là, je m’abstiens, je tiens à garder mes amis français…
Une histoire amusante, racontée par un grand maître, avec des vrais personnages, haut en couleur, dans un décor pittoresque à souhait, avec une intrigue qui vous tient en haleine jusqu’au bout, que demander de plus au bonheur de la lecture ?
Encore un de ces beaux romans qui, à mon avis, vaut bien ses cinq étoiles.
pas fasciné
Critique de Virgile (Spy, Inscrit le 12 février 2001, 45 ans) - 3 octobre 2010
C'était mon premier Dostoïevski et j'ai un peu de mal à saisir ce qui a pu susciter sa renommée. J'en lirai sans doute un autre pour voir mais bof, en littérature russe je préfère Nicolas Gogol dont je recommande le recueil de nouvelles "le journal d'un fou".
Passion dévorante
Critique de Nb (Avion, Inscrit le 27 août 2009, 40 ans) - 19 septembre 2010
C'est la première oeuvre de Dostoievski que je lis, et je ne suis pas déçu: l'auteur parvient à nous transmettre la passion du joueur, l'état d'excitation face à la roulette et l'envie irrépressible de continuer. Les conséquences sociales de la dépendance ne sont bien entendu pas oubliées: déchéance morale, lassitude, dédain, .... Moi qui n'ai jamais mis les pieds dans un casino, je ne sais pas si je le ferais un jour...
Une fresque tumultueuse
Critique de Harfang (Paris, Inscrit le 2 novembre 2009, 31 ans) - 19 mai 2010
La relation amoureuse nous offre un avant-goût des idées forces de la psychologie dostoïevskiennes. Pauline est aux yeux de notre héros une énigme dont les interrogations qu'elle pose sont passionnantes. Une alternance d'amour et de haine pour cette femme à l'orgueil impénétrable et aux caprices imprévisibles. Pauline inspire à celui qui l'aime un culte fétichiste versant dans le masochisme et un quasi esclavage.
Les autres personnages sont traités avec précision par le génie russe : Le vieux général russe est un homme ruiné qui espère la mort de sa mère pour assouvir ses désirs de mariage avec Mlle Blanche. Cette demoiselle est une femme exploitant la richesse des hommes tombant sous le joug de sa beauté, Mr Astley est un anglais et le seul personnage digne du roman. Des Grieux est un français combinard insupportable, Pauline est la belle-fille du général et est lunatique au possible, Antonilda compte déshériter son fils et Alexis est un véritable esclave de sa passion.
On peut dire que cette fresque, maîtrisée de bout en bout, est tout simplement exceptionnelle. Un récit haletant, parsemé ça et là d'anecdotes drôles, étranges. A lire absolument !
Dostoïevski le marionnettiste
Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 31 janvier 2009
Dostoïevski était un auteur incisif et manipulateur. En tout cas, pour ce "joueur", où les personnages, toujours à la limite du ridicule et de la crédibilité, traversent les crises, se perdent, se retrouvent, l'esprit toujours fragile et à la merci du bon vouloir de leur créateur, qu'on aurait bien envie d'accuser d'un brin de sadisme...
Un sujet intéressant et toujours d'actualité même si le décor est autre. L'enfer d'aujourd'hui a engagé de nouvelles sirènes...
Folie compulsive du jeu, folie compulsive de l'amour, le lien est fait sans le moindre doute. Aussi destructrices l'une que l'autre...
Le jeu, démon aux deux visages.
Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 2 novembre 2008
Longue descente aux enfers, muse pernicieuse, ce vice est ici parfaitement traité: tantôt avec la légèreté frénétique du vainqueur, puis avec l'angoisse moite du quidam qui glisse imperceptiblement vers le gouffre de l'échec qui pousse à la ruine.
Ce n'est pas le plus grand Dostoïevsky qui soit mais ce "joueur" à le mérite de décrire parfaitement la dualité démoniaque qu'incarnent les jeux d'argent et la résurgence du poker aujourd'hui relance un débat qui s'était depuis longtemps cantonné aux casinos et autres tripots de quartier.
Dostoïevski est toujours un maître
Critique de Le café de... (Perpignan - Bordeaux, Inscrite le 17 août 2008, 40 ans) - 17 août 2008
Dans ce livre, on se sent proche de tout ce qui se passe, les situations résonnent toujours dans la réalité, dans l'actualité.
On est aussi mal à l'aise par ce que l'on présage, par l'ambiance ambivalente qui est véhiculée. Plaisir ou déplaisir de voir chacun remettre sa liberté à d'autres ou au hasard, de prendre le risque de tout perdre pour tout gagner?
C'est beau et d'un ton si particulier qu'on ne peut pas rester insensible à ce livre. Cela me donne envie de le proposer autour de moi.
Le jeu avant la vie
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 21 juillet 2008
Alexis est précepteur au sein de la famille du “Général” (ce qui ne semble pas vouloir dire grand chose par ailleurs). La grande affaire qui occupe ce charmant monde, c’est la mort - que le Général espère imminente – de sa mère – on l’appelle la grand-mère – tyran en jupon comme la Russie sait en produire (sans jupons généralement). Le Général envoie télégramme sur télégramme pour s’enquérir de la progression de l’agonie supposée. Des qui ont “investi” sur cette mort prochaine, et donc le retour en fortune du Général, ne sont pas mal non plus ! Notamment un français auprès de qui le Général a hypothéqué ses biens, et Dieu que les français en prennent pour leur grade sous la plume de Dostoïevski !
Mais le jeu me direz-vous ? On y vient, on y vient …
Il y a aussi Pauline, belle-fille du Général, dont Alexis se persuade qu’il en est définitivement amoureux mais aussi définitivement éloigné qu’un ver de terre peut l’être des étoiles ! Et cette Pauline aura un comportement mystérieux – et restera mystérieuse somme toute - en bonne partie parce que toute l’affaire nous est contée déformée par le prisme « Alexis ». Elle va inciter Alexis à jouer pour elle au casino pour lui gagner un argent dont elle aurait besoin. Elle va être littéralement le détonateur de l’affaire. Car Alexis va jouer. Mais pas seulement Alexis. Puisque, contre toute attente, débarque à Roulottenburg la grand-mère que tous veulent voir morte et enterrée. Et excentrique comme peuvent l’être ces vieilles dames, elle va se mettre au jeu aussi, au jeu de la roulette. Et elle n’ira pas de main morte, ruinant d’un coup les espoirs de son général de fils. En voilà une sacrée joueuse !
Mais le pire restera à venir avec la montée en puissance d’Alexis, qui jouera, jouera, y perdra son âme puis ses gains.
Tout ceci est écrit dans une langue magnifique, à coups de considérations et de rebondissements généreux. On ne fait pas trop dans l’économie avec Dostoïevski ! Issue tragique, comme il se doit pour des caractères russes explosifs qui ne connaissent pas de limites. On a l’impression que Dostoïevski aurait pu étoffer, étayer davantage. La fin est un raccourci brutal d’une période tout à coup compressée mais il avait sans doutes d’excellentes raisons de mettre au monde cette histoire, lui qui fût concerné par cette passion du jeu. Il l’a peut-être jetée sur le papier comme on exhume des souvenirs dans le fauteuil d’un psychologue pour exorciser ses démons ?
Dostoïevski m’évoque la personne d’un sabreur qui se jette droit sur l’adversaire dès le coup d’envoi du combat donné. Et les sabreurs ne tergiversent pas ! Va que je te fouette et te pourfends ! Une écriture radicale.
La roue de l'infortune
Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 23 juin 2008
Dostoïevski plonge cette société délétère qui est à la fin son cycle de vie, dans un monde qu’il connaît bien pour l’avoir fréquenté avec une assiduité quelque peu coupable et préjudiciable à ses intérêts. Il confesse l’enfer du jeu « et pourtant avec quelle émotion, quel serrement de cœur je prête l’oreille aux annonces du croupier… ». Le jeu n’est pas seulement la roulette, mais la vie qui tourne et qui donne le sens à notre existence. La vie qu’il faut provoquer car toujours la pente on peut remonter, «j’avais obtenu cela en risquant plus que ma vie, j’avais osé prendre un risque et… je me trouvais de nouveau au nombre des hommes ! »
Dans ce roman court, linéaire et fluide, Dostoievski fait preuve d’une grande maturité littéraire en dressant des personnages dont il croque le physique avec une grande justesse et une grande finesse et dont il analyse le profil psychologique et moral avec beaucoup d’acuité. Mais aussi, il manipule avec une grande maîtrise la mécanique qui met en rapport tous ces personnages (dont un Des Grieux qui n’aurait pas séduit Manon Lescaut, à coup sur !) qui soumettent leur existence à la roulette de la fortune ou de l'infortune !
La fortune ou la misère ?
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 22 avril 2008
J'ai retrouvé avec joie l'humour si particulier et efficace du grand écrivain avec le personnage de la grand-mère dont tout le monde attend le décès d'un jour à l'autre pour l'héritage considérable qu'elle laissera à sa famille qui en a grand besoin c'est le moins qu'on puisse dire. C'est d'un comique irrésistible de voir débarquer la grand-mère bien vivante et en pleine forme quoique impotente, qui se prend de passion pour la roulette et qui passe son temps au casino à jouer de fortes sommes sur cet héritage tant attendu ! Pourquoi Dosto ne met-il pas plus souvent en scène de tels personnages d'une irrésistible drôlerie ? Je ne peux que le regretter car il excelle dans ce genre d'humour.
Pour le reste de l'histoire, nous avons droit à un personnage principal assez inconsistant qui jure son amour à la belle Polina mais n'hésite pas à l'abandonner pour partir avec une aventurière sans scrupule qui n'en veut qu'à son argent. L'analyse que Dostoïevski fait de la passion du jeu par le biais du personnage d'Alexis est tout à fait remarquable. Il décrit en détail le plaisir physique et psychologique du joueur mais aussi ses angoisses devant les risques et les fortes mises qui le mettent en péril et risquent de faire basculer sa vie. On sait que l'auteur a eu cette passion du jeu et qu'il a mis longtemps à s'en guérir alors, il écrit en connaissance de cause.
Un roman plus étoffé aurait bien servi cette bonne idée de base mais Dosto était pressé par le temps je crois et cela transparaît dans la composition de son récit. Dommage mais tout de même, c'est un roman qui m'a bien divertie malgré son côté nettement pessimiste sur le destin de celui qui se laisse prendre à cette passion dangereuse qu'est le jeu.
Un classique sans relief
Critique de Mallollo (, Inscrite le 16 janvier 2006, 42 ans) - 25 octobre 2007
Critique très personnelle, je l'avoue, pour une note assumée. Un bon petit moment de lecture, mais sans plus de recommandations.
Dostoievsky égal à lui-même
Critique de FightingIntellectual (Montréal, Inscrit le 12 mars 2004, 42 ans) - 22 février 2007
Utilisation brillante ici d'une famille recomposée où Alexei Ivanovich donne de la tête sans trop savoir vraiment où aller. Un grand roman psychologique malgré si peu de pages.
Les jeux sont faits, rien ne va plus...
Critique de Soili (, Inscrit le 28 mars 2005, 52 ans) - 24 septembre 2006
Alexei est amoureux de Polina la fille de cette famille aristocrate.
Alexei se retrouve embarqué dans deux passions , la passion amoureuse et la passion du jeu.
Je ne développerai pas plus avant les sujets du livre mais le sujet central reste la passion et jusqu'où elle peut mener.
Dostoievski était joueur pendant 10 ans de sa vie et sait donc de quoi il parle .
Je recommande ce livre qui est fort bien écrit et qui sonne juste .
Découverte de Dostoïevski
Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 20 mars 2006
Histoire d’amour aussi, Alexis aime et hait Pauline qui joue avec lui.
Un livre captivant.
Mon premier Dostoïevski
Critique de Lestat (, Inscrit le 9 juillet 2005, 36 ans) - 22 juillet 2005
Ce livre met en scène un groupe de personnes très intéressant et montre que l'argent influence de près ou de loin la vie de chacun.
Il est vrai que le thème principal est la passion du jeu, qui mène qui s'y abandonne à sa perte, mais tout cela fait partie d'un thème plus vaste: les comportements influencés par le désir d'obtenir de l'argent de façon passive, sans travailler: par exemple s'approprier le coeur d'un vieil homme ou souhaiter la mort d'une parente riche.
Quant au jeu lui même, rien ne montre mieux à quel point on en devient esclave que la décision du narrateur qui, malgré l'amour de la femme qu'il désire depuis bien longtemps, ne peut rien faire d'autre que d'aller jouer à la roulette, risquant tout ce qu'il a sur une soirée, et ceci est la conclusion: le vrai joueur ne joue pas pour l'argent mais pour le risque et, accessoirement, pour le statut qu'il obtient aux yeux du monde en gagnant.
La roulette russe
Critique de THYSBE (, Inscrite le 10 avril 2004, 67 ans) - 17 mai 2005
Ce n’est pas anodin qu’il soit précepteur de ce bourgeois en quête de belles compagnes pour soigner ses apparences. Ils sont là tous identiques à s’épier au quotidien, à ce jouer d’eux-mêmes. Le virus est inoculé, il est presque impossible d’y échapper. C’est tellement fort que l’on ressent intensément toute cette dépendance.
Tous ces personnages useront de la faiblesse de l’autre pour exister et se mettre en avant, à chacun ces armes.
J’ai aimé ce petit livre de Dostoïevski, mais je n’ai pas été aussi séduite que par les « pauvres gens », qui sont pour le moment les deux seuls livres de cet auteur à mon actif.
Le sujet ne m’a pas complètement satisfaite car « Vingt quatre heure de la vie d’une femme » de Stefan Sweig est encore très présent en moi, ce qui m’a enlevé toute surprise à la description de l’emprise du jeu. D’ailleurs, je ne suis pas capable de dire, qui de Sweig et de Dostoïevski décrit le mieux cette dépendance.
Il n’en reste, tout de même, que c’est un très bon livre.
Une passion plus grande que l'amour
Critique de Kinbote (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans) - 26 février 2005
de son aimée mais qu’il peut encore le regagner, en misant toute sa vie, qu’il s’adonne au jeu de la roulette, que le jeu de hasard prend la pas sur l’amour ordinaire. Mais n’est-ce pas plutôt parce qu’il se sait voué à une passion plus grande que l’amour pour une femme qu’il renonce à l’objet de son amour ? Car l’amour, dans l’idéal et dans certaines pratiques, construit, édifie, met l’être humain en relation avec le tout, en équilibre stable. Mais certains êtres préféreront se détruire tel l’Alexeï du livre, ce jeune homme tempétueux fait pour des passions plus grandes et dévorantes qu’un amour consenti et accepté. Le jeu n’est que l’une de ces passions destructrices comme ç’aurait pu être l’alcool, l’art, l’opium ou une passion qui met l’homme face à lui même, le replie du monde, guère enviable certes (de tout temps gouverné par l’argent, les faux sentiments et la réussite sociale), mais en vue comme d’une implosion rédemptrice, un autodestruction moins violente qu’un suicide, mais qui en serait la forme acceptable, disciplinée.
Ecriture vive, près des nerfs, du corps donc ; normal pour un pareil sujet.
Réconciliation
Critique de Krystelle (Région Parisienne, Inscrite le 10 juin 2004, 45 ans) - 14 août 2004
Revenons-en au sujet
Critique de Bérénice (Paris, Inscrite le 18 mai 2004, 38 ans) - 26 mai 2004
Mais il me semble que ceux qui se demandent si la vision du jeu est fidèle à la réalité ou pas dans "le joueur" sont tout simplement passés à côté du principal. Est-ce que lorsqu'on lit Madame Bovary on se demande si l'effet de l'arsenic est ou n'est pas aussi terrible ?
Une très histoire, réaliste et drôle
Critique de Seulement (, Inscrit le 3 janvier 2004, 38 ans) - 3 janvier 2004
La passion est-elle un vice ?
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 25 février 2003
Le héro est amoureux d'une femme: passionnément, au point de s'applatir devant elle, de se laisser humilier, de vouloir mourir pour elle. Stupide ? Pourtant le personnage nous est irrésistiblement sympathique, on est touché par la noblesse d'un amour aussi fort. Il devient ensuite joueur et la passion du jeu prend le dessus sur son amour. Le jeu c'est l'aveuglement par excellence: le joueur se persuade qu'il va gagner et son illusion est d'autant plus forte que sa mise est importante. Mais on aime toujours notre jeune héro, d'ailleurs il y a une certaine dose de courage et de noblesse dans sa folie de joueur: miser tout, jusqu'a son dernier kopeck, sur une seule case. Et quand il gagne le pactole, il le flambe allègrement. Car l'argent ne l'intéresse pas, ce qu'il veut c'est le vertige du jeu, la sensation de jouer son sort sur un simple coup de roulette.
C'est un livre formidable, d'une intensité dramatique rare, un pur bonheur de lecture. Et bien sur les personnages sont à la hauteur des romans de Dostoievski: des âmes torturées, des personnages dépassés par leurs passions, le caractère Russe, excessif mais avec un fond de noblesse. Sur le même sujet il y a aussi '24 heures de la vie d'une femme', de Stefan Zweig: toujours la passion qui conduit à la perte.
Le destin d'un joueur est de tout perdre. C'est aussi vrai dans le domaine amoureux: aveuglé par son amour le général abdique son honneur, sa richesse, pour une jeune femme qui le mène par le bout du nez. Pitoyable ? La passion est-elle un vice ? Probablement, oui, pourtant tout les personnages de Dostoievski y succombent avec plaisir
slot
Critique de Pétoman (Tournai, Inscrit le 12 mars 2001, 49 ans) - 28 mai 2001
Critique de Mauro (Bruxelles, Inscrit le 20 février 2001, 61 ans) - 24 février 2001
L'enfer du jeu.
Critique de Joujou (Bordeaux, Inscrite le 2 février 2001, 55 ans) - 10 janvier 2001
une bonne critique
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 9 janvier 2001
Critique de Anonyme (, Inscrit(e) le ??? (date inconnue), - ans) - 7 janvier 2001
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Dostoïevski | 6 | Bérénice | 16 juin 2004 @ 22:51 |