Sahkti
avatar 14/06/2004 @ 18:08:32
Qu'on se le dise (et surtout qu'on le lise): Gallimard édite Ulysse, avec une toute nouvelle traduction, le travail de huit personnes et un boulot de longue haleine. La langue a été allégée, certains termes corrigés (parfois de manière étrange à mes yeux).
L'occasion de relire Ulysse en cette veille de centenaire du Bloomsday.

"Des écrivains, des traducteurs littéraires, des universitaires se sont attelés à cet immense travail de traduction d'Ulysse, le tout coordonné par Jacques Aubert, pour nous proposer une traduction contemporaine respectant au mieux l'ordre des mots dans la phrase de Joyce et l'effet de sensation "en direct" qu'il essayait de produire comme au cinéma. L'oeuvre, composée de dix-huit points de vue différents, n'est en rien gênée par le nombre des traducteurs. Le centenaire du jour où se déroule le roman (16 juin 1904) est l'occasion de lire ou de relire cette grande oeuvre littéraire du XXe siècle" (source Gallimard)

Quelques infos:
http://lemonde.fr/web/recherche_articleweb/…
http://nouvelobs.com/articles/p2066/…

En parlant d'Ulysse, je vous renvoie à la soirée du vendredi 18 juin sur Arte qui consacre un Théma à James Joyce, avec un film-reportage d'une heure environ sur l'écrivain, sa ville et son oeuvre, suivi du film "Gens de Dublin" de John Huston

Sahkti
avatar 14/06/2004 @ 18:28:25
Toutes mes excuses pour le triple post!

FightingIntellectual 14/06/2004 @ 20:59:27
J'ai entendu dire par un de mes professeurs cet hiver que les descendents de James Joyce refusaient une nouvelle traduction. Auraient-ils changé d'idée? Moi voilà bien content d'une nouvelle traduction, qui pourra peut-être jeter une nouvelle perspective sur cette immense oeuvre.

Féline
avatar 14/06/2004 @ 21:23:56
Tiens, j'ai lu dans "Le Soir" que c'était à l'initiative de son petit fils que cette nouvelle traduction en français avait été faite.
Qui a la bonne réponse?

Sahkti
avatar 14/06/2004 @ 21:32:42
Il faut savoir que Stephen Joyce, le petit-fils en question, est un ardent défenseur de l'oeuvre de son grand-père mais également un grand protecteur, dans le sens "protéger l'oeuvre et l'homme" des rapaces.
Par exemple, Dublin souhaitait organiser une vaste exposition à l'occasion du centenaire du Bloomsday consacrée à Joyce et organisée par la Bibliothèque nationale. Une manifestation grandiose, centenaire oblige.
Cependant il y a un couac qu'on a attribué à Stephen Joyce, de manière parfois un peu violente, alors qu'il avait simplement la volonté de mettre en garde contre une législation en vigueur. Il a informé les organisateurs et l'Etat irlandais que cette exposition entravait la loi de protection des auteurs et de leurs descendants. Le droit d'auteur de l'oeuvre de Joyce devait prendre fin le 31.12.1991, mais une législation européenne, relayée par une loi irlandaise, a prolongé ce délai de vingt ans. Après d'âpres négociations, le gouvernement irlandais a décidé d'introduire en urgence un amendement à la loi organisant le copyright, proposant d'éliminer toute ambiguïté sur la possibilité pour une personne de présenter au public une oeuvre d'art ou littéraire protégée par le droit d'auteur sans commettre d'infraction.

D'autre part, il s'est quelque peu offusqué, et je le comprends, contre tout le foin fait autour de Joyce en cette année 2004 et pas uniquement parce que lors de la publication d'Ulysse, beaucoup d'Irlandais ont critiqué son grand-père, de manière parfois injurieuse. Il y a un véritable marketing autour de ce centenaire, d'un big petit-déjeuner pour 10.000 personnes sponsorisé par une marque de saucisses (la même que celle mangée dans Ulysse, certes, mais tout de même) ou un gigantesque barbecue sponsorisé par Guiness. Sans compter les souvenirs, guides et brochures touristiques, bref se faire du fric à tout prix.

La traduction était en gestation depuis longtemps. Stephen Joyce a été très attentif à ce que l'oeuvre de son grand-père ne soit pas dénaturée. Il préférait refuser au départ tant qu'il n'avait pas la certitude que tout serait mis en oeuvre pour que Ulysse reste conforme à l'original.
Personnellement, n'ayant fait qu'entamer cette nouvelle édition traduite, je ne peux pas encore porter de jugement même si il me semble que certaines expressions prêtent aujourd'hui à sourire. Je me demande si je ne les préférais pas dans la traduction éculée de 1929. A voir après lecture terminée et réflexion sur l'ensemble.

Sahkti
avatar 14/06/2004 @ 21:34:38
Plus d'infos sont disponibles pendant enqore quelques jours sur ce lien:
http://www.liberation.fr/page.php?Article=213711

FightingIntellectual 14/06/2004 @ 21:52:41
Merci pour les éclaircissement Sakhti. Pourquoi je ne suis pas surpris que son petit fils se nomme Stephen? :)

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