Rouchka1344
avatar 21/07/2010 @ 17:26:57
L'ouvrage semble refléter le profond mépris de l'auteure pour ses semblables à qui elle assène des vérités indigestes pour se faire mousser. On notera que depuis le Hérisson, elle n'a rien publié...


Alain Fournier non plus, so what ?


Le pauvre garçon est mort. Il lui a été difficile de continuer contrairement à Barbery. ;)
Mais attendons encore un peu étant donné qu'il y avait eu 6 ans entre son premier livre et le hérisson. Le fait qu'elle n'a rien publié juste après son succès est tout à son honneur.

Mr.Smith

avatar 21/07/2010 @ 17:48:43
Il semble que j'ai, par une malencontreuse manipulation, publié mon post une deuxième fois. Veuillez me pardonnez cette maladroite redondance.

Yeaker
avatar 21/07/2010 @ 17:58:34
Un grand merci à Bolcho pour les stats, j’avoue n’avoir pas eu son courage au milieu de la nuit dernière. Et moi aussi je me retrouve comme Bolcho et Rouchka dans ceux qui avec virulence tapent sur des Best Sellers sur estimés. Mais je ne ferais pas mon mea culpa comme toi Rouchka, jamais je ne cesserais ce grand plaisir! Certes ma vérité n’est pas la vérité mais c’est si bon parfois de le croire…

Béatrice
avatar 21/07/2010 @ 20:14:11
Bolcho, tu n’as pas lu « L’élégance du hérisson » ?
Pourtant, en 2002 tu t’es penché sur « Musique au cœur » de Barbara Cartland et tu as rédigé une critique mémorable !

Poil2plume
avatar 21/07/2010 @ 20:34:45
Provis, je m'en veux d'avoir fait cette allusion à l'une de mes activités. Mais si tu as l'occasion un jour de te pencher sur l'un de ces manuscrits bouffis de suffisance, tu comprendras peut-être de quoi je veux parler.
Alors, pour dire du bien de Barbery, certains passages ne manquent pas d'humour, notamment quand Paloma exerce sa critique quand même assez acérée pour une gamine de 12 ans sur les manies de la grande bourgeoisie occupée à se goberger au restaurant. J'aurais bien voulu aimer ce livre, car l'idée de cette rencontre improbable était intéressante. Mais pourquoi ces kilomètres de philo indigeste ? Pour expliquer quoi ? C'est ça qui me dérange.
Pour faire un parallèle, je me souviendrai toujours du merveilleux choc que j'ai eu en lisant "Le Nom de la rose" d'Umberto Eco. Tout y était : du suspense, une fine érudition distillée au compte-gouttes, des personnages réellement attachants, une intrigue palpitante de la première à la dernière page, bref, un véritable bonheur de lecture.

Alors, pour te faire sourire, un exemple de manuscrit lu récemment, tellement horrible que je croyais d'abord à une blague.

Voilà, dans un pays d'Amérique du sud que je ne nommerai pas, un écrivain prétendument célèbre fait une enquête à propos d'une malédiction locale. Le sujet est en lui-même tout à fait alléchant. Hélas, dès la dizième page, on doit ingurgiter un double expresso pour ne pas sombrer dans une douce somnolence. L'auteur décrit sans relâche, et toujours sur le même ton, les habitudes des uns et des autres, les soirées de M. Le Maire, les dîners soporifiques entre "initiés". Page 180, enfin il se passe quelque chose, un détail infime, une gargouille qui bat le rappel de tous les animaux souterrains de la ville. Wouah ! Là on se dit, c'est peut-être quand même pas mal, même si le truc gore fait un peu maternelle grande section. Hélas bis, on sombre à nouveau dans le quotidien de cette ville sud-américaine où il ne se passe rigoureusement rien (shopping, pizzéria, une vague love story avec une nana du cru, café, blabla pseudo ésotérique...) . Et, aux alentours de la page 300, on a l'impression d'assister à un remake des Oiseaux de Hitchcock. Pardon, mais si là je hurle au génie, l'éditrice va croire que j'ai fumé de la moquette.

S'il y a des gens qui ont adoré le Hérisson, tant mieux. Mais j'ai bien peur que ce ne soit un coup d'épée dans l'eau.

Garance62
avatar 21/07/2010 @ 20:46:27
Bolcho, toutes mes félicitations pour l'analyse.
(Quand je pense que pendant que certains ont le temps de décortiquer ce genre de trucs ça me rend malade !) (en fait, euh, un peu jalouse :))

Saint Jean-Baptiste 21/07/2010 @ 22:42:14

(Quand je pense que pendant que certains ont le temps de décortiquer ce genre de trucs ça me rend malade !)

Comprenne qui pourra... ;-))

Saint Jean-Baptiste 21/07/2010 @ 22:44:58


Distinction sociale, quand tu nous tiens…

Moi j’aurais dit « distinction intellectuelle » mais soit ! on a chacun ses maquets.
;-))
C’est que tu ne crois pas à la lutte des classes, SJB !
Les classes sociales existent toujours,

Au fait c’est quoi, un « maquet », un masculin de « maquette » ? :o)


.).

Je sais que les classes sociales existent, Provis, mais je ne crois pas qu’elles soient en lutte.
Personnellement, en cas de lutte, j’aurais des difficultés à trouver mon camp.
J’ai vu souvent des gens comme Mitterrand, Ségolène Royal ou Jacques Delors qui chantaient : « debout les damnés de la terre », le poing vengeur levé au ciel, alors que leur chauffeur les attendait dans leur limousine de 20000 euros…
Je crois que je serais mal à l’aise de ce côté-là… ;-))


« Maquet » c’est un beau mot de la langue française, employé souvent dans les régions réputées « de bon langage », comme à Liège, par exemple, et que les dictionnaires ont oublié de mettre à leur répertoire.
Un maquet c’est un dada : sujet favori – idée à laquelle on revient sans cesse.

Saint Jean-Baptiste 21/07/2010 @ 23:01:46
, je me demandais s'il était possible d'établir une formule plus générale pour engeancer un best seller.



Il existe encore de nombreux stratagèmes-type, certains plus flagrants encore, et il est fascinant d'étudier la nature de l'attrait des lecteurs pour les plus répétitifs de ceux-ci.

Il est bien difficile de savoir ce qui fait le succès d’un livre.
Simenon a souvent donné vie à des héros tout à fait ordinaires. Ce sont même souvent des personnages lamentables, pas du tout le genre dans lequel le lecteur voudrait se reconnaître.
De plus il écrit d’une manière archi simple.
- Quand j’ai le choix entre deux mots, disait-il, j’emploie celui qu’emploierait ma concierge.
(Parce que, c’est bien connu, les concierges n’emploient jamais des vilains mots…)
;-))
Pourtant Simenon est le recordman des gros tirages, et il écrit remarquablement bien.

Je crois finalement, qu’il n’y a pas de recette au succès - sinon, parfois, le talent.

Pendragon
avatar 22/07/2010 @ 13:26:25
Magnifique analyse de Bolcho, j’y souscris entièrement…

N’ayant pas lu cet hérissant hérisson, permettez-moi de parler de Dan Brown que j’ai eu le malheur de lire pour illustrer ce qui fait d’un livre un « best seller ».

Le plus simple est encore de traduire… un « best seller » est la « meilleure vente », c-à-d un livre qui se vend mieux que les autres et donc, on sait qu’un livre est un « best seller » après coup ! Par contre, ce que l’on sait généralement assez tôt c’est quels livres les éditeurs décident de qualifier de « best seller », n’hésitant évidemment pas à chipoter un peu les chiffres, mais ceci est une autre histoire…

Or donc, comment fait-on un « best seller » -- je parle évidemment de l’édition, puisqu’il y a belle lurette que le contenu n’importe quasi pas dans la définition – et bien, c’est assez simple :

- Choisir un auteur soit connu (les mémoires de Mylène se vendront mieux que les miennes), soit pas forcément connu mais dont le texte de base surfe sur la vague (spiritualité, philo, religion, secret, futur, bien-être, …)
- Remanier le texte pour le rendre à la fois plus neutre au niveau de la lecture mais à la fois plus dérangeant au niveau du contenu. On peut aussi en faire un texte complètement abscond mais le pari est plus risqué.
- Inonder le marché des grandes librairies (Fnac, Furet, …), faire des affiches, des signets, des gondoles, etc, …
- Acheter des publicités radio et TV
- Parfois même acheter soi-même (je parle de la boîte d’édition) un paquet d’exemplaires
- Bref, dépenser beaucoup d’argent pour en gagner plus (en se disant que si le pari est perdu, on se refera sur le suivant, généralement le mois d’après)… le truc de base étant qu’il faut qu’on ne parle que de ça !
- Ensuite de quoi, on regarde ce que fait le grand public pendant le premier mois… et si la sauce prend, on en remet une couche et belote, rebelote et 10 de der !

Nous qui sommes un peu plus malin, on analyse un peu plus loin et on regarde tout ça sur une ligne du temps et que voit-on ? On voit un bouquin X qui a un moment donné Y de son existence a été le plus vendu (ce qui ne veut pas dire le plus lu, mais n’ergotons pas) de la bande. Etirons cette vente sur une durée Z (50 ans ? ça vous paraît un bon chiffre ça 50 ans ? 100 ans ?, peu importe) et voyons si c’est toujours le « best seller »… Je n’ai pas, ni le temps, ni la patience de Bolcho mais je vous parie mon meilleur whiskey que ce sera loin d’être le cas !

Et donc, nous qui sommes des critiqueurs « libres », c-à-d dénués d’influences people, politique, monétaire, etc, … nous ne devrions pas parler de « best seller » mais de livres tenant le coup sur la durée et considérer ces « best seller » pour ce qu’ils sont, des phénomènes de modes dont la vacuité est directement proportionnelle aux efforts fournis pour en faire une pompe à fric !

Et si, d’aventure, par hasard, un « best seller » se révèle réellement un « bon livre », remercions le ciel que l’éditeur ne l’aie pas vu comme tel, sinon, il n’aurait sans doute jamais vu le jour… ^^

P.

Yeaker
avatar 25/07/2010 @ 22:49:54
Il me semble que Léautaud disait qu'un bon livre ne peut se vendre à plus de 3OOO exemplaires. Il y a du vrai, je crois qu'un chef d'œuvre n'est pas universel. A chacun son chef d'œuvre en fonction de ses critères personnels. On ne peut s'entendre que pour désigner un livre comme ayant des qualités ou n'en ayant pas.
OUI mais exemple : "Le Petit Prince". Il s'agit d'un best seller, d'un long seller même et peut-être chef d'œuvre universel?

Pieronnelle

avatar 28/07/2010 @ 16:00:01
Best seller ou pas on s'en fiche non? pour ma part complètement. J'ai tellement découvert de livres par hasard,chez ma libraire, en super marché, d'après une émission littéraire(rarement..) et maintenant par "critiques libres". Ce que j'ai retenu dans ce site en premier c'est le mot LIBRE. J'y suis venue pour lire surtout des critiques de livres que j'ai déjà lus et le plus souvent elles me conviennent tellement que je ne vois pas l'intérêt de rajouter des critiques éclairs. J'en ai lu beaucoup mais ne suis donc pas intervenue, alors comment suis je considérée dans les statistiques?... Quand à faire des critiques principales franchement j'ai la trouille de trahir l'auteur.... je ne m'en sens pas encore capable.Pourtant il y a des livres qui ne sont pas répertoriés comme "le chant de la nuit" d'Androméda Romano-lax et que j'ai adoré ainsi que tous les romans d'Alain Gerber (dont "cinq citadelles de sable"..) car on ne parle, malheureusement, que de ses livres sur le Jazz (d'ailleurs remarquables). J'ai lu plein de best seller dont je ne savais pas qu'ils l'étaient, certains m'ont plu d'autres pas, je me moque royalement du nombre de ventes et de critiques favorables. J'aime lire c'est tout.

Pendragon
avatar 28/07/2010 @ 16:23:46
C'est magnifique Pieronnelle, tu as la bonne attitude... mais ce n'est pour autant que nous ne pouvons pas nous poser deux-trois questions théoriques, n'est-ce pas !?

P.

Pieronnelle

avatar 28/07/2010 @ 16:37:20
C'est magnifique Pieronnelle, tu as la bonne attitude... mais ce n'est pour autant que nous ne pouvons pas nous poser deux-trois questions théoriques, n'est-ce pas !?

P.



Absolument!

Poil2plume
avatar 28/07/2010 @ 17:35:56
Pendragon, ton analyse de la stratégie commerciale des éditeurs est juste, sauf qu'elle n'est pas valable pour l'Elégance du hérisson, vu que ce titre a été choisi par les lecteurs, une sorte de méga bouche à oreille.
Gallimard a évidemment été enchanté par ce succès tout à fait inespéré mais je doute que la sauce prenne à nouveau si un autre auteur faisait de la philo à la louche avec une intrigue coincée au milieu comme une saucisse entre deux tranches de pain.
Dans le fond, il est bon que les éditeurs ne puissent pas toujours prévoir un succès de librairie. Les lecteurs ont encore leur mot à dire et c'est tant mieux.

Dirlandaise

avatar 02/03/2012 @ 16:44:24
Il me reste une centaine de pages à lire et j'aurai terminé ce bouquin. Franchement, quand je lis les critiques et cette discussion, les bras m'en tombent. Vous ne pouvez pas cesser de tout prendre au sérieux et juste lire pour le plaisir, la détente ? Franchement, pourquoi toujours chercher de midi à quatorze heures le pourquoi du comment du succès de ce gentil livre qui est, à mon avis, à ne surtout pas prendre au sérieux ? Ben non, il faut se prendre la tête et creuser et surtout ne pas avouer qu'on a eu du plaisir tout simplement car cela fait trop inculte et ceci et cela...

La lecture doit rester un plaisir sinon cela n'en vaut plus la peine. Moi, j'aime bien cette histoire. La concierge me fait rire. Par contre, les passages avec l'adolescente sont vraiment à la limite de la nullité mais peu importe, je ne cherchais pas dans ce livre le secret de l'univers...

Patman
avatar 02/03/2012 @ 17:01:30
Et pan dans les dents ! ... Je te reconnais bien là Dirlandaise ;-)

"L'élégance du hérisson" est un peu à la littérature ce qu'a été "Amélie Poulain" au cinéma... au début, tout le monde s'est exclamé "génial", "c'est chouette", "tellement nouveau"... et dès que le succès a été au rendez-vous et que ça a été "populaire" alors on a crié haro sur le baudet (pour paraphraser La Fontaine)... Moi j'ai bien aimé l'élégance du hérisson, tout comme j'avais bien aimé Amélie Poulain... j'en déduis donc que je suis le dernier des crétins ?! :-)

Camarata 02/03/2012 @ 17:55:47
J’ai trouvé la lecture de l’élégance du hérisson très ennuyeuse et surtout l’histoire et les personnages peu crédibles. Ca m’a donné un peu la sensation de lire un des magazines que j’achetais pour ma mère quand j’étais gosse, « Nous deux » .Magazine qui avait l’énorme mérite en plus de la faire rêver de lui apprendre le français.

C’était quoi généralement la trame de ces romans photos ? Une pauvre fille (cendrillon), qui était remarquée par un beau prince charmant (friqué) dont l’existence était alors transformée, toujours des histoires de contes pour petite fille (pas très féministe).

Et bien" l’élégance du hérisson" c’est à peu près ça sauf que c’est plus moderne avec un prince charmant friqué mais japonais et érudit. Avec un aspect social gauche, par l’introduction du personnage de l’adolescente qui méprise ses parents ces affreux bourgeois et de la concierge qui n’en pense pas moins.
Peut être que la recette d’un best seller c’est de se servir des images d’Épinal ancestrales en les accommodant à la sauce de l’époque ?

Dirlandaise

avatar 02/03/2012 @ 18:30:00
Bon, c'est un point de vue. Par contre, moi j'aime bien le personnage de la dame gardienne d'immeuble qui cache soigneusement son érudition. Il me semble que, souvent, c'est le contraire qui se produit. On se pavane en étalant sa science alors que le contraire me semble beaucoup plus rare... ;-)

Pour ce qui est de la philosophie, eh bien, si vous voulez lire de la philo, ne vous jetez pas sur ce bouquin.

DE GOUGE
avatar 04/03/2012 @ 00:06:11
Ce livre m'a beaucoup plu .... au début, comme toi Dirlandaise,j'ai aimé la concierge qui cache son érudition, mais il y a un moment ou c'est trop : le japonais hyper cultivé, richissime et sa rencontre avec la dite concierge..... Sans raison .... Ca dérange !
A suivre quand tu auras fini le livre !

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