Dans le cas présent on ne peut invoquer le marketing, le livre étant passé inaperçu à sa sortie et ayant néanmoins démarré avant de recevoir le prix des libraires.
Les personnages évidemment, une concierge qui cache sa vraie nature et sa culture au fond de sa loge, une gamine qui s’exprime avec plus de vocabulaire et de discernement que la plupart d’entre nous, des bourgeoises aveuglées de certitudes…
Si on ajoute une écriture qui tient la route, je crois que le succès de se livre ne tient qu’à cela.
Car pour le reste, une construction sans génie, une répétition des intelligences de l’adolescente un peu lassante et une fin qui ressemble à une fuite classique de l’écrivain qui ne sait pas comment finir son livre du style « et paf le chien ».
Est-ce que j’ai oublié quelque ingrédient ?
Les personnages évidemment, une concierge qui cache sa vraie nature et sa culture au fond de sa loge, une gamine qui s’exprime avec plus de vocabulaire et de discernement que la plupart d’entre nous, des bourgeoises aveuglées de certitudes…
Si on ajoute une écriture qui tient la route, je crois que le succès de se livre ne tient qu’à cela.
Car pour le reste, une construction sans génie, une répétition des intelligences de l’adolescente un peu lassante et une fin qui ressemble à une fuite classique de l’écrivain qui ne sait pas comment finir son livre du style « et paf le chien ».
Est-ce que j’ai oublié quelque ingrédient ?
Tu as bien résumé la chose. Le livre m'avait été prêté par un
ami qui a une maîtrise en philo. Il ne m'a fait aucun commentaire
et quand j'ai commencé à le lire, j'ai compris pourquoi. En fait, ce bouquin est la parfaite illustration d'un certain snobisme germanopratin. On se gargarise de trucs que personne ne comprend. Et plus on avance dans cette lecture fastidieuse, pénible, truffée de philo ardue et plus on se demande ce qui a bien pu faire le succès du titre.
Quand j'ai rendu le livre à l'ami en question, il m'a demandé mon sentiment. Je ne suis pas une grande spécialiste de philo (seulement deux ans en fac) mais j'avais l'impression que l'auteure se moquait d'une discipline qu'elle semble pourtant enseigner ! Qui comprend quelque chose à la phénoménologie de Hegel ? Et qu'est-ce que ça vient faire dans un "roman" ? L'ami m'a alors avoué avoir éprouvé la même sensation d'avoir été roulé dans la farine.
Je pars du principe que n'importe quel sujet littéraire doit être accessible à tout lecteur adulte, habitué à lire des textes variés. Je me suis monstrueusement énervée avec des bonnes femmes bourrées de mauvaise foi qui n'avaient visiblement rien compris non plus à ce déluge de philo mais qui persistaient à dire qu'elles avaient passé un bon moment de lecture. Si on supprime tous ces passages indigestes, il reste une histoire somme toute banale, la rencontre entre une concierge surdoué et une gamine de la bonne société d'une érudition agaçante qui donne envie de lui flanquer des claques à tour de bras.
L'ouvrage semble refléter le profond mépris de l'auteure pour ses semblables à qui elle assène des vérités indigestes pour se faire mousser. On notera que depuis le Hérisson, elle n'a rien publié...
ami qui a une maîtrise en philo. Il ne m'a fait aucun commentaire
et quand j'ai commencé à le lire, j'ai compris pourquoi. En fait, ce bouquin est la parfaite illustration d'un certain snobisme germanopratin. On se gargarise de trucs que personne ne comprend. Et plus on avance dans cette lecture fastidieuse, pénible, truffée de philo ardue et plus on se demande ce qui a bien pu faire le succès du titre.
Quand j'ai rendu le livre à l'ami en question, il m'a demandé mon sentiment. Je ne suis pas une grande spécialiste de philo (seulement deux ans en fac) mais j'avais l'impression que l'auteure se moquait d'une discipline qu'elle semble pourtant enseigner ! Qui comprend quelque chose à la phénoménologie de Hegel ? Et qu'est-ce que ça vient faire dans un "roman" ? L'ami m'a alors avoué avoir éprouvé la même sensation d'avoir été roulé dans la farine.
Je pars du principe que n'importe quel sujet littéraire doit être accessible à tout lecteur adulte, habitué à lire des textes variés. Je me suis monstrueusement énervée avec des bonnes femmes bourrées de mauvaise foi qui n'avaient visiblement rien compris non plus à ce déluge de philo mais qui persistaient à dire qu'elles avaient passé un bon moment de lecture. Si on supprime tous ces passages indigestes, il reste une histoire somme toute banale, la rencontre entre une concierge surdoué et une gamine de la bonne société d'une érudition agaçante qui donne envie de lui flanquer des claques à tour de bras.
L'ouvrage semble refléter le profond mépris de l'auteure pour ses semblables à qui elle assène des vérités indigestes pour se faire mousser. On notera que depuis le Hérisson, elle n'a rien publié...
Il y reste aussi un ingrédient important à son succès : la polémique. J'en ai vraiment entendu parlé lorsque les lecteurs disaient d'une part que c'était une arnaque littéraire et de l'autre un vrai chef d'œuvre.
De plus, il y a cette aura de savoir qui plane autour de ce bouquin, toute la philo que nous bassine Barbery pendant 120 pages sans interruption attire les personnes qui croient qu'en lisant ce livre ils se donneront une certaine part d'intellectualisme.
C'est un effet de mode. Tu as compris ou tu le fais croire ce qu'elle baragouinait dans son langage philosophique ? tu es intelligent. Tu n'as rien pigé ? Tu n'es qu'un blaireau qui n'a rien compris à son œuvre "génial".
Les femmes avec qui tu t'es disputé, Poil2plume, n'ont certainement rien capté à la première partie du livre, mais tu comprends ça fait tellement bien de faire comme si.
De plus, il y a cette aura de savoir qui plane autour de ce bouquin, toute la philo que nous bassine Barbery pendant 120 pages sans interruption attire les personnes qui croient qu'en lisant ce livre ils se donneront une certaine part d'intellectualisme.
C'est un effet de mode. Tu as compris ou tu le fais croire ce qu'elle baragouinait dans son langage philosophique ? tu es intelligent. Tu n'as rien pigé ? Tu n'es qu'un blaireau qui n'a rien compris à son œuvre "génial".
Les femmes avec qui tu t'es disputé, Poil2plume, n'ont certainement rien capté à la première partie du livre, mais tu comprends ça fait tellement bien de faire comme si.
Le titre m'ayant interpellé, mais n'ayant pas lu le livre, ce que vous seriez bien en peine de me reprocher, je me demandais s'il était possible d'établir une formule plus générale pour engeancer un best seller.
Outre le talent, qui quoique l'on en dise, est indispensable pour attirer les foules, (quelle que soit la nature de ce talent par ailleurs), il est possible de dégager des éléments récurrent qui sont propre à satisfaire le goût partagé par le plus grand nombre.
J'ose avancer ici un stratagème qui a fait ses preuves, mais qui a peu de rapport avec le hérisson : Le choix de décrire des personnages dont la vie est au-dessus du lot, avant même que ne commence l'aventure. C'est le cas de Dan Brown, John le Carré ou même Agatha Christie. Les protagonistes principaux font alors partie de l'élite, et ce procédé appelle en nous des sentiments d'admiration, et peut-être même une sorte d'identification perverse. C'est, du point de vue purement logique, assez difficile à expliquer, car comment provoquer l'empathie pour des personnages dont la vie est si éloignée de celle du lectorat ? Le désir puéril d'évasion peut-être.
Il existe encore de nombreux stratagèmes-type, certains plus flagrants encore, et il est fascinant d'étudier la nature de l'attrait des lecteurs pour les plus répétitifs de ceux-ci.
Outre le talent, qui quoique l'on en dise, est indispensable pour attirer les foules, (quelle que soit la nature de ce talent par ailleurs), il est possible de dégager des éléments récurrent qui sont propre à satisfaire le goût partagé par le plus grand nombre.
J'ose avancer ici un stratagème qui a fait ses preuves, mais qui a peu de rapport avec le hérisson : Le choix de décrire des personnages dont la vie est au-dessus du lot, avant même que ne commence l'aventure. C'est le cas de Dan Brown, John le Carré ou même Agatha Christie. Les protagonistes principaux font alors partie de l'élite, et ce procédé appelle en nous des sentiments d'admiration, et peut-être même une sorte d'identification perverse. C'est, du point de vue purement logique, assez difficile à expliquer, car comment provoquer l'empathie pour des personnages dont la vie est si éloignée de celle du lectorat ? Le désir puéril d'évasion peut-être.
Il existe encore de nombreux stratagèmes-type, certains plus flagrants encore, et il est fascinant d'étudier la nature de l'attrait des lecteurs pour les plus répétitifs de ceux-ci.
J'ose avancer ici un stratagème qui a fait ses preuves, mais qui a peu de rapport avec le hérisson : Le choix de décrire des personnages dont la vie est au-dessus du lot, avant même que ne commence l'aventure.
Les protagonistes principaux font alors partie de l'élite, et ce procédé appelle en nous des sentiments d'admiration, et peut-être même une sorte d'identification perverse.
Cela correspond parfaitement à "L'élégance du Hérisson" => une élite dirigeante parisienne vivant dans les beaux quartiers de la capitale et une élite intellectuelle (la concierge et la gamine).
Les ingrédients d’un best seller, je ne les connais pas, mais je trouve que les hypothèses avancées par Mr Smith (que je salue) sont intéressantes et pas si éloignées, finalement, de ce que je voudrais avancer ici.
Puisque la question est posée à partir d’un best-seller particulier, « L’élégance du hérisson », j’ai eu la curiosité d’aller voir l’ensemble des critiques sur CL. Je précise que je n’ai pas lu ce livre, ni quelqu’un de mon entourage proche.
Comment faire un best seller ? Mystère. Mais ce que donne un best seller sur un site de lecteurs, on peut l’analyser. C’est soufflant.
Il y a eu 105 interventions sur notre site (en plus de la critique principale de Sahkti, très positive). Remercions au moins l’auteure du bouquin d’avoir indirectement fourni à Critiques Libres autant de nouveaux membres : 26 personnes s’inscrivent le jour où elles postent leur critique de « L’élégance du hérisson » ! Et je ne compte pas dans le nombre ceux et celles, nombreux aussi, qui ne se sont inscrit(e)s que la veille ou deux jours avant ! Donc, au moins 25% des intervenants sur ce livre s’inscrivent d’abord dans le but de communiquer leurs impressions dessus.
Mais Critiques libres n’aura pas fait une si belle affaire à long terme. En effet, 20 de ces 26 nouveaux inscrits n’iront pas au-delà de 2 critiques postées, en tout et pour tout, et il y en a 13 (la moitié donc) pour qui l’intervention sur « L’élégance du hérisson » restera la seule apparition sur le site : dans leur majorité, ils descendant le bouquin totalement (0,5 étoile) ou bien le louent absolument (5 étoiles). Beaucoup d’émotion donc.
Autre chose curieuse. Les notes données par les « nouveaux inscrits » sont plutôt bonnes dans l’ensemble jusqu’à il y a environ un an. Ensuite, c’est le déferlement d’avis très négatifs. On a un peu l’impression que, passé le moment d’adhésion au succès, c’est le succès qui crée l’aversion. Peut-être serait-il bon ici de rappeler la remarque de Palorel (sur le fil « Du snobisme chez les lectrices ? », 4 septembre 2009), soutenue par Feint : « Il y a d'autres critiques (de ce livre, entre autres) qui me sidèrent. J'ai l'impression qu'il y a des types qui achètent le bouquin dans le simple but de s'indigner en le lisant, de se prouver qu'ils méritent quand même mieux. Ils se ruent donc sur le livre acheté par la masse pour montrer qu'ils n'en font pas partie, parce que c'est de la grande littérature qu'il leur faut et que là, il y a tromperie sur la marchandise. Avouez tout de même que c'est couillon! »
Je prends mes grands airs d’observateur impartial, mais je suis parfaitement conscient d’être sans doute tombé dans ce même panneau en d’autres occasions.
J’ajouterais que l’on trouve, parmi ceux qui ont aimé le livre, des gens très connus sur le site, beaux esprits vachement cultivés qui nous sortent depuis parfois dix ans des critiques époustouflantes d’intelligence. Au hasard : Saint Germain des Prés (4 étoiles), Veneziano (4,5 étoiles), Mallollo (4 étoiles), Oxymore (4 étoiles), Franblan (4 étoiles), Heyrike (3,5 étoiles), Sahkti (4,5 étoiles) et d’autres. A l’inverse, l’exceptionnelle profusion des notes les plus basses est tout de même étrange et semble dénoter une réaction extrêmement épidermique qui confirmerait la supposition de Palorel ci-dessus.
Distinction sociale, quand tu nous tiens…
Puisque la question est posée à partir d’un best-seller particulier, « L’élégance du hérisson », j’ai eu la curiosité d’aller voir l’ensemble des critiques sur CL. Je précise que je n’ai pas lu ce livre, ni quelqu’un de mon entourage proche.
Comment faire un best seller ? Mystère. Mais ce que donne un best seller sur un site de lecteurs, on peut l’analyser. C’est soufflant.
Il y a eu 105 interventions sur notre site (en plus de la critique principale de Sahkti, très positive). Remercions au moins l’auteure du bouquin d’avoir indirectement fourni à Critiques Libres autant de nouveaux membres : 26 personnes s’inscrivent le jour où elles postent leur critique de « L’élégance du hérisson » ! Et je ne compte pas dans le nombre ceux et celles, nombreux aussi, qui ne se sont inscrit(e)s que la veille ou deux jours avant ! Donc, au moins 25% des intervenants sur ce livre s’inscrivent d’abord dans le but de communiquer leurs impressions dessus.
Mais Critiques libres n’aura pas fait une si belle affaire à long terme. En effet, 20 de ces 26 nouveaux inscrits n’iront pas au-delà de 2 critiques postées, en tout et pour tout, et il y en a 13 (la moitié donc) pour qui l’intervention sur « L’élégance du hérisson » restera la seule apparition sur le site : dans leur majorité, ils descendant le bouquin totalement (0,5 étoile) ou bien le louent absolument (5 étoiles). Beaucoup d’émotion donc.
Autre chose curieuse. Les notes données par les « nouveaux inscrits » sont plutôt bonnes dans l’ensemble jusqu’à il y a environ un an. Ensuite, c’est le déferlement d’avis très négatifs. On a un peu l’impression que, passé le moment d’adhésion au succès, c’est le succès qui crée l’aversion. Peut-être serait-il bon ici de rappeler la remarque de Palorel (sur le fil « Du snobisme chez les lectrices ? », 4 septembre 2009), soutenue par Feint : « Il y a d'autres critiques (de ce livre, entre autres) qui me sidèrent. J'ai l'impression qu'il y a des types qui achètent le bouquin dans le simple but de s'indigner en le lisant, de se prouver qu'ils méritent quand même mieux. Ils se ruent donc sur le livre acheté par la masse pour montrer qu'ils n'en font pas partie, parce que c'est de la grande littérature qu'il leur faut et que là, il y a tromperie sur la marchandise. Avouez tout de même que c'est couillon! »
Je prends mes grands airs d’observateur impartial, mais je suis parfaitement conscient d’être sans doute tombé dans ce même panneau en d’autres occasions.
J’ajouterais que l’on trouve, parmi ceux qui ont aimé le livre, des gens très connus sur le site, beaux esprits vachement cultivés qui nous sortent depuis parfois dix ans des critiques époustouflantes d’intelligence. Au hasard : Saint Germain des Prés (4 étoiles), Veneziano (4,5 étoiles), Mallollo (4 étoiles), Oxymore (4 étoiles), Franblan (4 étoiles), Heyrike (3,5 étoiles), Sahkti (4,5 étoiles) et d’autres. A l’inverse, l’exceptionnelle profusion des notes les plus basses est tout de même étrange et semble dénoter une réaction extrêmement épidermique qui confirmerait la supposition de Palorel ci-dessus.
Distinction sociale, quand tu nous tiens…
Extrait de la plume de Poil2plume :
Et de Rouchka :
Oh que c'est bon de se reconnaître !
des bonnes femmes bourrées de mauvaise foi qui n'avaient visiblement rien compris non plus à ce déluge de philo mais qui persistaient à dire qu'elles avaient passé un bon moment de lecture.
Et de Rouchka :
Les femmes avec qui tu t'es disputé, Poil2plume, n'ont certainement rien capté à la première partie du livre, mais tu comprends ça fait tellement bien de faire comme si.
Oh que c'est bon de se reconnaître !
Je suis d'accord avec Bolcho et Feint sur le fait que le succès engrange de l'aversion, j'avoue être moi-même très virulente sur les grands succès, que je n'ai pas aimé, du genre Hérisson, Déferlantes et compagnie.
Je devrais à l'avenir nuancer mes opinions sur ces livres mais comme tu l'as très justement dit Bolcho, c'est parce que tous ces livres apportent un tel succès que les opinions sont les plus virulentes négativement ou positivement. La célébrité est à double tranchant!
On ne critique plus un livre, mais un conformisme littéraire, une mode et on a envie de dire "Moi je ne l'ai pas aimé ! !" comme pour se démarquer.
Je suis coupable de snobisme, j'avoue ! :)
Par contre, je ne suis pas de ceux qui détestent un livre juste par principe ! Si le hérisson et les Déferlantes m'avaient plu, je l'aurais clamé haut et fort!
Je devrais à l'avenir nuancer mes opinions sur ces livres mais comme tu l'as très justement dit Bolcho, c'est parce que tous ces livres apportent un tel succès que les opinions sont les plus virulentes négativement ou positivement. La célébrité est à double tranchant!
On ne critique plus un livre, mais un conformisme littéraire, une mode et on a envie de dire "Moi je ne l'ai pas aimé ! !" comme pour se démarquer.
Je suis coupable de snobisme, j'avoue ! :)
Par contre, je ne suis pas de ceux qui détestent un livre juste par principe ! Si le hérisson et les Déferlantes m'avaient plu, je l'aurais clamé haut et fort!
Je n'ai pas lu "L'élégance du hérisson" mais j'ai lu "L'ombre du vent". Et je crois qu'on peut le qualifier aussi de best-seller dont l'auteur a su utiliser les filons susceptibles de plaire au lecteur.
Il me semble que le best-seller aujourd'hui doit donner l'impression au lecteur (français ?) qu'il est intelligent, cultivé et politiquement critique. Ce qui n'était sans doute pas le cas il y a quelques années. C'est le cas, à des degrés divers, du "Da Vinci code", sans doute de "L'élégance du hérisson" et certainement de "L'ombre du vent".
Il me semble que le best-seller aujourd'hui doit donner l'impression au lecteur (français ?) qu'il est intelligent, cultivé et politiquement critique. Ce qui n'était sans doute pas le cas il y a quelques années. C'est le cas, à des degrés divers, du "Da Vinci code", sans doute de "L'élégance du hérisson" et certainement de "L'ombre du vent".
Distinction sociale, quand tu nous tiens…
Moi j’aurais dit « distinction intellectuelle » mais soit ! on a chacun ses maquets. Pas que je sois porté sur l’intellect, mais je ne suis pas branché sur le social autant que toi.
;-))
Ceci dit belle analyse des critiques de CL comme je les aime.
J’avais déjà fait ce constat : un succès de librairie commence par susciter des critiques enthousiastes et, peu à peu, les critiques qui suivent sont négatives.
Et ces succès attirent de nouveaux membres qu’on ne revoit plus après.
N’y a-t-il pas sur CL un sociolo-philosophe qui pourrait creuser ce phénomène ?
Ça prouve au moins qu’il y a encore beaucoup plus de spectateurs qui consultent le site sans y participer que de critiqueurs actifs.
Question accessoire : je voudrais savoir si les auteurs des livres connaissent notre site et lisent nos critiques.
J’ajouterais que l’on trouve, parmi ceux qui ont aimé le livre, des gens très connus sur le site, beaux esprits vachement cultivés qui nous sortent depuis parfois dix ans des critiques époustouflantes d’intelligence. Au hasard …
Je viens de terminer « L’élégance du hérisson » , la larme à l’œil. Fuyant les best sellers (cela doit être un nouveau genre de snobisme, sûrement) je l’avais ignoré. Une rencontre récente de quelques uns d’entre nous (un groupe d’ « anciens », ils se reconnaîtront) dont les avis contrastaient étonnement m’a titillée et dirigée tout droit au rayon poche d’une librairie, prise de risques limitée donc.
J’ai adoré.
Un début difficile, avec un sentiment d’écriture ampoulée , puis un réjouissement réel devant cette espèce de recherche du mot juste, du beau, d’agacement permanent devant la médiocrité, qui se termine sur de l’émotion crue. Je ne sais pas pourquoi, ça m’a fait penser à mon paquet de beurre , acheté hier, oublié dans la voiture au soleil…
J’aime beaucoup l’analyse statistique de Bolcho sur le phénomène hérisson.
Et en lisant son dernier chapitre, j’ai perfidement convoité figurer au nombre des « gens très connus sur le site….. »
Pour les mêmes raisons d’avis très contrastés, dans la foulée, j’ai acheté « la route »…
Je viens de terminer « L’élégance du hérisson » , la larme à l’œil. Fuyant les best sellers (cela doit être un nouveau genre de snobisme, sûrement) je l’avais ignoré. Une rencontre récente de quelques uns d’entre nous (un groupe d’ « anciens », ils se reconnaîtront) dont les avis contrastaient étonnement m’a titillée et dirigée tout droit au rayon poche d’une librairie, prise de risques limitée donc.
J’ai adoré.
Un début difficile, avec un sentiment d’écriture ampoulée , puis un réjouissement réel devant cette espèce de recherche du mot juste, du beau, d’agacement permanent devant la médiocrité, qui se termine sur de l’émotion crue. Je ne sais pas pourquoi, ça m’a fait penser à mon paquet de beurre , acheté hier, oublié dans la voiture au soleil…
J’aime beaucoup l’analyse statistique de Bolcho sur le phénomène hérisson.
Et en lisant son dernier chapitre, j’ai perfidement convoité figurer au nombre des « gens très connus sur le site….. »
Pour les mêmes raisons d’avis très contrastés, dans la foulée, j’ai acheté « la route »…
Distinction sociale, quand tu nous tiens…
Moi j’aurais dit « distinction intellectuelle » mais soit ! on a chacun ses maquets. Pas que je sois porté sur l’intellect, mais je ne suis pas branché sur le social autant que toi.
;-))
Bonjour SJB. Relis "Le système des inégalités" : distinction intellectuelle et distinction sociale ne sont pas indépendantes l'une de l'autre. En exprimant l'une, on renvoie toujours à l'autre, l'air de rien. Et (je vais faire dans la distinction sociale puante moi aussi...mais on le fait d'autant plus, et maladroitement, que ça repose sur du vide... ), on trouve la même chose chez Bourdieu.
Question accessoire : je voudrais savoir si les auteurs des livres connaissent notre site et lisent nos critiques.
Certains à coup sûr (on les connait, mais ils ne viennent pas ici pour scruter nos opinions sur leurs œuvres) ; pour les autres, je suis comme toi, je ne sais pas. Peut-être que la seule chose qui compte à leurs yeux, c'est encore l'article dans un journal ou un magazine. Ça changera.
j’ai perfidement convoité figurer au nombre des « gens très connus sur le site….. »
Bonjour Zoom !
Et j'ajoute Zoom à la liste, qu'on se le dise et qu'on aille battre tambour dans tous les villages pour l'annoncer !
Oui Rouchka, il ne faut jamais hésiter à parler de ce que l'on aime vraiment et non de ce que l'on est censé apprécier. Pour ma part, j'ai passé un très bon moment de lecture avec le Da Vinci Code. C'est sans prétention, ce n'est pas de la haute littérature mais c'est parfait pour l'été et se changer les idées.
En ce qui concerne ces critiques tellement sublimes façon Shakti, pardon mais c'est effroyablement consensuel. Ces super critiques ne dévient pas d'un poil d'un certain genre littéraire qu'il s'agit absolument d'encenser. Et comme l'a si justement dit Rouchka plus haut, on est un crétin si l'on ne porte pas aux nues le dernier bouquin à la mode.
Cela me rappelle l'époque Angot. D'emblée, j'ai détesté cette auteure d'une vacuité abyssale avec ses phrases répétées comme des mantras et ses remarques débiles de psy de supermarché sur les hommes et l'amour. J'étais alors quasiment la seule à râler sur tant de médiocrité. Aujourd'hui, changement de programme : Angot est tombée de son piédestal. Tiens donc !
L'un de vous a évoqué Agatha Christie pour comprendre le phénomène du Best Seller. N'importe qui peut la lire - j'ai commencé à 13 ans et j'ai tout compris !- mais peut-on en dire autant de Barbery ? La notoriété d'un auteur tient surtout à la facilité d'identification des lecteurs aux personnages de l'écrivain. Et tout le monde peut s'identifier à la délicieuse miss Marple même si pas tout le monde n'aime ça. Mais au moins ça reste accessible. J'attends de pied ferme un autre bouquin de Barbery. Si elle n'écrit plus rien, elle sera irrémédiablement balayée et oubliée. Un phénomène de mode de plus qui n'aura pas duré bien longtemps. Agatha Christie, elle, est toujours vivante dans le coeur d'un vaste lectorat car elle a su toucher tous les âges, de l'ado qui se cherche au papy qui veut passer un bon moment en sa compagnie.
En ce qui concerne ces critiques tellement sublimes façon Shakti, pardon mais c'est effroyablement consensuel. Ces super critiques ne dévient pas d'un poil d'un certain genre littéraire qu'il s'agit absolument d'encenser. Et comme l'a si justement dit Rouchka plus haut, on est un crétin si l'on ne porte pas aux nues le dernier bouquin à la mode.
Cela me rappelle l'époque Angot. D'emblée, j'ai détesté cette auteure d'une vacuité abyssale avec ses phrases répétées comme des mantras et ses remarques débiles de psy de supermarché sur les hommes et l'amour. J'étais alors quasiment la seule à râler sur tant de médiocrité. Aujourd'hui, changement de programme : Angot est tombée de son piédestal. Tiens donc !
L'un de vous a évoqué Agatha Christie pour comprendre le phénomène du Best Seller. N'importe qui peut la lire - j'ai commencé à 13 ans et j'ai tout compris !- mais peut-on en dire autant de Barbery ? La notoriété d'un auteur tient surtout à la facilité d'identification des lecteurs aux personnages de l'écrivain. Et tout le monde peut s'identifier à la délicieuse miss Marple même si pas tout le monde n'aime ça. Mais au moins ça reste accessible. J'attends de pied ferme un autre bouquin de Barbery. Si elle n'écrit plus rien, elle sera irrémédiablement balayée et oubliée. Un phénomène de mode de plus qui n'aura pas duré bien longtemps. Agatha Christie, elle, est toujours vivante dans le coeur d'un vaste lectorat car elle a su toucher tous les âges, de l'ado qui se cherche au papy qui veut passer un bon moment en sa compagnie.
C’est que tu ne crois pas à la lutte des classes, SJB !
Distinction sociale, quand tu nous tiens…
Moi j’aurais dit « distinction intellectuelle » mais soit ! on a chacun ses maquets. Pas que je sois porté sur l’intellect, mais je ne suis pas branché sur le social autant que toi.
;-))
Les classes sociales existent toujours, le libéralisme a seulement réussi à les cacher à tes yeux.. :o)
Au fait c’est quoi, un « maquet », un masculin de « maquette » ? :o)
C'est ce qu'a fait Bolcho ?
Ceci dit belle analyse des critiques de CL comme je les aime.
J’avais déjà fait ce constat : un succès de librairie commence par susciter des critiques enthousiastes et, peu à peu, les critiques qui suivent sont négatives.
Et ces succès attirent de nouveaux membres qu’on ne revoit plus après.
N’y a-t-il pas sur CL un sociolo-philosophe qui pourrait creuser ce phénomène ?
Qui comme un statisticien endurci s’est fondé sur des chiffres tirés de la réalité (alors que le sociolo-philosophe risque de tirer la réalité de quelques chiffres choisis pour les besoins de sa cause ?.. :o)..).
Je pars du principe que n'importe quel sujet littéraire doit être accessible à tout lecteur adulte, habitué à lire des textes variés. Je me suis monstrueusement énervée avec des bonnes femmes bourrées de mauvaise foi qui n'avaient visiblement rien compris non plus à ce déluge de philo mais qui persistaient à dire qu'elles avaient passé un bon moment de lecture. Si on supprime tous ces passages indigestes, il reste une histoire somme toute banale, la rencontre entre une concierge surdoué et une gamine de la bonne société d'une érudition agaçante qui donne envie de lui flanquer des claques à tour de bras.
L'ouvrage semble refléter le profond mépris de l'auteure pour ses semblables à qui elle assène des vérités indigestes pour se faire mousser. On notera que depuis le Hérisson, elle n'a rien publié...
Je suis assez souvent d'accord avec toi, mais pas ici. Je ne comprends pas ce principe selon lequel un livre devrait être intelligible à tout le monde, ou "à tout lecteur adulte, habitué à lire des textes variés". Pourquoi ??
Tu as déjà dit ça quelque part ailleurs ("un livre, quel qu'il soit, devrait être intelligible à tout lecteur de 15 à 85 ans") à propos d'un écrivain dont tu as lu le manuscrit et qui n'acceptait pas faire les corrections que tu lui proposais.
Certains livres qui te sont illisibles peuvent être parfaitement lisibles à d'autres ?
J’ajouterais que l’on trouve, parmi ceux qui ont aimé le livre, des gens très connus sur le site, beaux esprits vachement cultivés qui nous sortent depuis parfois dix ans des critiques époustouflantes d’intelligence. Au hasard …C'est décidé, je vais lire "L’élégance du hérisson", ce livre pour snobs.. :o)
Je viens de terminer « L’élégance du hérisson » , la larme à l’œil. Fuyant les best sellers (cela doit être un nouveau genre de snobisme, sûrement) je l’avais ignoré. Une rencontre récente de quelques uns d’entre nous (un groupe d’ « anciens », ils se reconnaîtront) dont les avis contrastaient étonnement m’a titillée et dirigée tout droit au rayon poche d’une librairie, prise de risques limitée donc.
J’ai adoré.
Un début difficile, avec un sentiment d’écriture ampoulée , puis un réjouissement réel devant cette espèce de recherche du mot juste, du beau, d’agacement permanent devant la médiocrité, qui se termine sur de l’émotion crue. Je ne sais pas pourquoi, ça m’a fait penser à mon paquet de beurre , acheté hier, oublié dans la voiture au soleil…
J’aime beaucoup l’analyse statistique de Bolcho sur le phénomène hérisson.
Et en lisant son dernier chapitre, j’ai perfidement convoité figurer au nombre des « gens très connus sur le site….. »
L'ouvrage semble refléter le profond mépris de l'auteure pour ses semblables à qui elle assène des vérités indigestes pour se faire mousser. On notera que depuis le Hérisson, elle n'a rien publié...
Alain Fournier non plus, so what ?
Alain Fournier non plus, so what ?
j’ai perfidement convoité figurer au nombre des « gens très connus sur le site….. »
Bonjour Zoom !
Et j'ajoute Zoom à la liste, qu'on se le dise et qu'on aille battre tambour dans tous les villages pour l'annoncer !
:-))))))) coucou Bolcho
Le titre m'ayant interpellé, mais n'ayant pas lu le livre, ce que vous seriez bien en peine de me reprocher, je me demandais s'il était possible d'établir une formule plus générale pour engeancer un best seller.
Outre le talent, qui quoique l'on en dise, est indispensable pour attirer les foules, (quelle que soit la nature de ce talent par ailleurs), il est possible de dégager des éléments récurrent qui sont propre à satisfaire le goût partagé par le plus grand nombre.
J'ose avancer ici un stratagème qui a fait ses preuves, mais qui a peu de rapport avec le hérisson : Le choix de décrire des personnages dont la vie est au-dessus du lot, avant même que ne commence l'aventure. C'est le cas de Dan Brown, John le Carré ou même Agatha Christie. Les protagonistes principaux font alors partie de l'élite, et ce procédé appelle en nous des sentiments d'admiration, et peut-être même une sorte d'identification perverse. C'est, du point de vue purement logique, assez difficile à expliquer, car comment provoquer l'empathie pour des personnages dont la vie est si éloignée de celle du lectorat ? Le désir puéril d'évasion peut-être.
Il existe encore de nombreux stratagèmes-type, certains plus flagrants encore, et il est fascinant d'étudier la nature de l'attrait des lecteurs pour les plus répétitifs de ceux-ci.
Outre le talent, qui quoique l'on en dise, est indispensable pour attirer les foules, (quelle que soit la nature de ce talent par ailleurs), il est possible de dégager des éléments récurrent qui sont propre à satisfaire le goût partagé par le plus grand nombre.
J'ose avancer ici un stratagème qui a fait ses preuves, mais qui a peu de rapport avec le hérisson : Le choix de décrire des personnages dont la vie est au-dessus du lot, avant même que ne commence l'aventure. C'est le cas de Dan Brown, John le Carré ou même Agatha Christie. Les protagonistes principaux font alors partie de l'élite, et ce procédé appelle en nous des sentiments d'admiration, et peut-être même une sorte d'identification perverse. C'est, du point de vue purement logique, assez difficile à expliquer, car comment provoquer l'empathie pour des personnages dont la vie est si éloignée de celle du lectorat ? Le désir puéril d'évasion peut-être.
Il existe encore de nombreux stratagèmes-type, certains plus flagrants encore, et il est fascinant d'étudier la nature de l'attrait des lecteurs pour les plus répétitifs de ceux-ci.
Vous devez être connecté pour poster des messages : S'identifier ou Devenir membre