Lindy
avatar 04/09/2009 @ 16:39:29
Cher Nouvel Hermes,

Votre critique est très intéressante et pourvue de beaucoup de bon sens. Il est vrai que le cloisonnement mental des personnages, en particulier de la concierge est assez agaçant, que l’écriture se veut un peu ampoulé mais voyez-vous, je doute que tous les lecteurs ayant aimé ce roman l’aient prétendu par snobisme et encore moins que cela ne s’adresse qu’à des femmes oisives… Quelle arrogance et quelle méchanceté dans votre critique ! Vous n’avez pas apprécié la lecture de ce livre, et comme vous le dites si bien, c’est absolument votre droit. En revanche, vous auriez pu vous dispenser d’être insultant envers les autres lecteurs (dont les critiques sur ce site, si vous regardez bien, sont largement proposées par d’autres hommes concernant ce roman).

Finalement, même si je vous ai trouvé drôle, je ne peux que vous reprocher votre propre cloisonnement, limite misogyne quant à votre opinion sur le lectorat de ce type de livre…
Que faut-il lire pour obtenir grâce à vos yeux ?

Veneziano
avatar 04/09/2009 @ 16:52:36
Nouvel Hermès,

J'ai le regret de vous spécifier que je suis en accord avec la remarque qui vous est faite ici. Il me semble éminemment dommage que vous ayez pris les éléments de ce livre au premier degré, en faisant fi de l'ironie avec laquelle ont été décrits les personnages. J'espère ne pas me vautrer dans le snobisme, mais, habitant le quartier ici décrit, la critique faite aux habitants avec un humour sous-jacent détient un fond de vérité.

Votre désapprobation face à un succès de librairie est évidemment justifiable en soi, et au même titre totalement honorable. De la même manière, je n'ai que modérément adhéré au Fabuleux destin d'Amélie Poulain, que j'ai certes apprécié, mais sans excès.
Néanmoins, la teneur de votre rejet me paraît excessive, tant dans le fond que dans la forme. Vous en venez à vous en prendre aux lecteurs, de manière quelque peu désobligeante. Je ne désire pas émettre un quelconque jugement de valeur à votre égard, mais il faut reconnaître que vous en venez à devenir presque blessant. Restons zen et prenons du recul. J'essaie de me l'appliquer à moi-même.

Stavroguine 04/09/2009 @ 17:59:43
Je vois pas trop ce qui vous choque, Nouvel Hermès (un brin prétentieux pour quelqu'un qui tire à boulets rouges sur le nombrilisme des bobos, soit dit en passant) ne dit pas "tous les lecteurs qui ont aimé ce livre sont des cons", mais que le public visé par ce genre de livre se trouve plutôt parmi la gent féminine bourgeoise et relativement éduquée - ce en quoi il n'a pas tout à fait tort d'après ce que je sais des gens qui ont lu et aimé ce livre (n'appartenant moi-même à aucune de ces catégories - enfin, celle des bobos, si, sûrement un peu, mais pas celle de ceux qui ont acheté/aimé le livre).
Bon, après, comme je disais, c'est vrai que notre divin messager tire un peu à boulets rouges et en profite pour faire tourner à plein tonneau la caricature du bobo, mais que voulez-vous ? tout le monde n'a pas la chance d'habiter à Paris et il nous faut bien assumer les conséquences de la convoitise que l'on suscite. D'autant que, même dans cette caricature un peu épaisse, il n'a pas forcément tort, notre nouvel ami.
Alors, Vénéziano, tu préconises que nous prenions du recul et restions zen, faisons-le donc ! Et si on se reconnaît un peu dans la description faite par ce Mercure Moderne, rions-en (jaune, éventuellement) en s'exclamant, à la manière des Anglais, "touché!". Et si on n'est pas fair-play, on pourra toujours se dire que c'est un gros con et passer à autre chose. En tout cas, je ne trouve, pour ma part, rien d'insultant dans cette critique.

Saule

avatar 04/09/2009 @ 18:37:37
Assez d'accord avec Stavro, j'avais trouvé la critique de Nouvel Hermès assez amusante et pas vraiment méchante. J'avais relu la critique de Sakhti, que je connais bien, et cela met les choses en perspective.

Lindy
avatar 04/09/2009 @ 19:12:30
Oui, vous n'avez pas tort messieurs - ça, j’avoue que je savoure :-)

J'ai un peu hésité avant de poster ma remarque sur le forum de ce livre car en effet, ce que vous dites m’a traversé l’esprit. Tolérance, fair-play, ouverture d’esprit tout ça… J'ai vu à propos d'une remarque similaire sur un autre livre quelqu'un dire qu'il fallait accepter qu'il y ait autant de personnalités sur CL que de critiques. Oui, mais non…

Déjà parce qu’il est permis d’ouvrir des sujet de discussion et que j’aime bien discuter.

Et puis parce que ce n’est pas le fait que « la gente féminine bourgeoise et relativement éduquée » soit mise à l’épreuve dans cette critique, parce que dit comme ça, vous pensez bien que j’aurai passé mon chemin. Non, les termes sont un peu plus dégradants : « certaines femmes diplômées et oisives, femmes qui pérorent sur tout et ne perçoivent le monde que juchées du haut de leur mondanité. Alors il fallait une Précieuse ridicule écrivant pour des Précieuses ridicules ». Excusez-moi, mais c’est pas tout à fait pareil.

Bon, je vous accorde que, sorti du contexte, c’est un peu plus cru encore… mais quand même, cette misogynie, même sans aucun doute volontaire et un peu cynique de la part de son auteur ne passe pas inaperçue dans mon cœur de femme (que je m’y reconnaisse ou non, on s’en fiche pas vrai ?) et que c’est uniquement en tant que telle que je me suis sentie insultée.

Bien entendu, d’autres diraient « soyons économes de notre indignation, il y a tant de nécessiteux » (une phrase que j’ai conservé d’une de mes lectures féministe).

Stavroguine 04/09/2009 @ 20:02:46
Il me semble que l'originale - de Chateaubriand, je crois - veut que l'on soit économe de notre mépris, plutôt que de notre indignation.
Ah, ces féministes, vraiment aucune pensée originale... C'était ma phrase misogyne du jour - et je ne vois toujours pas le mal qu'il y a à dire qu'une partie de la population est constituée de précieuses ridicules et que c'est justement cette partie que vise ce bouquin. Encore une fois, la critique n'est pas contre le lecteur mais contre le public visé - c'est différent !
Et quand bien même ce serait critique envers le lecteur, ce ne serait pas misogyne, à moins de considérer que toutes les femmes sont des précieuses ridicules ce que ne laisse pas entendre Nouvel Hermès.
Et encore quand bien même toutes les femmes seraient effectivement des précieuses ridicules (Dieu - ou un autre - nous en garde !), serait-ce vraiment misogyne de dire que ces femmes sont aussi cultivées qu'elles aiment à s'écouter parler ? La précieuse, c'est finalement plus ou moins la déclinaison féminine du bobo qui en prend pour son grade dans l'ensemble de la critique, dès lors devrait-on accuser cette pauvre critique de misandrie ? Et puis, en cherchant bien, on peut voir un percer un peu de mépris pour les films japonais dans la critique, son auteur est-il asianophobe ? voire carrément xénophobe quand il parle d'exotisme avec ironie ?

Palorel

avatar 04/09/2009 @ 20:05:44
Il y a d'autres critiques (de ce livre, entre autres) qui me sidèrent. j'ai l'impression qu'il y a des types qui achètent le bouquin dans le simple but de s'indigner en le lisant, de se prouver qu'ils méritent quand même mieux. Ils se ruent donc sur le livre acheté par la masse pour montrer qu'ils n'en font pas partie, parce que c'est de la grande littérature qu'il leur faut et que là, il y a tromperie sur la marchandise. Avouez tout de même que c'est couillon!

Veneziano
avatar 04/09/2009 @ 20:45:22
Il y a d'autres critiques (de ce livre, entre autres) qui me sidèrent. j'ai l'impression qu'il y a des types qui achètent le bouquin dans le simple but de s'indigner en le lisant, de se prouver qu'ils méritent quand même mieux. Ils se ruent donc sur le livre acheté par la masse pour montrer qu'ils n'en font pas partie, parce que c'est de la grande littérature qu'il leur faut et que là, il y a tromperie sur la marchandise. Avouez tout de même que c'est couillon!


Bah oui, mais bon. Je n'avais pas aimé Ensemble, c'est tout, pas tant pour l'histoire que pour sa rédaction, assez faiblarde, qui a, selon moi, un peu déteint sur le fond. L'histoire reste cependant émouvante, et ça ne m'a pas traversé la tête d'aller titiller les gens qui l'ont apprécié.
Là, j'ai été en phase avec le mouvement général. Ca n'est en soi ni bien ni mal. Mais cette réaction m'est apparu quelque peu excessive. Après cela, il n'y a rien de bien dramatique. Et si lui a le droit de s'indigner, pourquoi pas moi ? Non mais ?

Lindy
avatar 04/09/2009 @ 20:47:38
Sans doute Isabelle Alonso a t-elle emprunté cette citation à Chateaubriand ("Il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux", merci Google, je suis honnête à défaut d’érudite !), mais moi, c’est bien d’elle que je la tiens et sous la forme que j’ai écrite. Ma référence au féminisme n’était d’ailleurs qu’une boutade, ne vous méprenez pas !

Nous avons bien le droit de diverger sur cette critique ; Si public visé il y a, la manière dont cela est évoqué me chagrine quelles qu’en soient les références littéraires. Ensuite, oui, pour moi, le fait de dire que ce bouquin s’adresse à des femmes cultivées inactives est – sinon misogyne – au moins aussi méprisant que de dire d’un autre qu’il s’adresse à de gros bourrins n’ayant jamais lu que Oui-Oui.

Maintenant, je suis bien d’accord que ce n’est pas une affaire d’état, d’où ma citation de troisième main (au bas mot ;-)).

Feint

avatar 04/09/2009 @ 20:56:46
Il y a d'autres critiques (de ce livre, entre autres) qui me sidèrent. j'ai l'impression qu'il y a des types qui achètent le bouquin dans le simple but de s'indigner en le lisant, de se prouver qu'ils méritent quand même mieux. Ils se ruent donc sur le livre acheté par la masse pour montrer qu'ils n'en font pas partie, parce que c'est de la grande littérature qu'il leur faut et que là, il y a tromperie sur la marchandise. Avouez tout de même que c'est couillon!

C'est aussi mon sentiment. On peut trouver ça couillon, ou maso, mais au fond ce n'est pas très honnête. Qu'on soit déçu par une lecture très attendue, qu'on ait le sentiment d'avoir été trompé par la critique, c'est parfaitement compréhensible. Que l'on trouve qu'un succès est immérité, que la majorité se leurre sur la qualité réelle d'un livre, c'est compréhensible aussi (d'ailleurs moi-même je le pense souvent). Mais Internet devient souvent une sorte de défouloir, on s'autorise à écrire à peu près n'importe quoi. On se demande pourquoi tant de haine (et parfois, on ne se le demande pas). Même sur CL, j'ai souvent lu des critiques-éclair qui me choquent, y compris sur des livres que je n'ai aucune envie de lire. Il n'y a pas que les critiques professionnels qui soient capables de malhonnêteté intellectuelle.

Lindy
avatar 04/09/2009 @ 21:04:38
Il y a d'autres critiques (de ce livre, entre autres) qui me sidèrent. j'ai l'impression qu'il y a des types qui achètent le bouquin dans le simple but de s'indigner en le lisant, de se prouver qu'ils méritent quand même mieux. Ils se ruent donc sur le livre acheté par la masse pour montrer qu'ils n'en font pas partie, parce que c'est de la grande littérature qu'il leur faut et que là, il y a tromperie sur la marchandise. Avouez tout de même que c'est couillon!


Bah oui, mais bon. Je n'avais pas aimé Ensemble, c'est tout, pas tant pour l'histoire que pour sa rédaction, assez faiblarde, qui a, selon moi, un peu déteint sur le fond. L'histoire reste cependant émouvante, et ça ne m'a pas traversé la tête d'aller titiller les gens qui l'ont apprécié.
Là, j'ai été en phase avec le mouvement général. Ca n'est en soi ni bien ni mal. Mais cette réaction m'est apparu quelque peu excessive. Après cela, il n'y a rien de bien dramatique. Et si lui a le droit de s'indigner, pourquoi pas moi ? Non mais ?


ça, c'est bien vrai !

Bon, soit dit en passant, je suis allée voir ta critique sur "Ensemble, c'est tout" et tu ne donnes en effet absolument pas l'impression que ce bouquin n'est pas digne de toi comme ce qu'a constaté parfois Palorel dans d'autres critiques, tu t'excuses même auprès des lecteurs qui ont aimé... voilà ce qu'est le respect !

Veneziano
avatar 04/09/2009 @ 21:23:59
Merci...

Bravo à Feint, pour la clarté de son message, qui exprime en condensé et en mieux ce que j'aurais voulu dire.

Tallula31
11/11/2009 @ 17:00:43
"tout le monde n'a pas la chance d'habiter à Paris et il nous faut bien assumer les conséquences de la convoitise que l'on suscite"

euh??? c'est de l'humour c'est ça?? !!!!!!!!!!!!

talluladehautegarônne

Stavroguine 11/11/2009 @ 17:47:43
"tout le monde n'a pas la chance d'habiter à Paris et il nous faut bien assumer les conséquences de la convoitise que l'on suscite"

euh??? c'est de l'humour c'est ça?? !!!!!!!!!!!!

talluladehautegarônne


Va savoir...

Tallula31
15/11/2009 @ 18:16:24
chers amis lecteurs qui débattez sur l'élegance ou la non élégance du hérisson, je vous conseille de lire "morts aux cons", (que je viens de terminer) et de relire ensuite vos commentaire sur ce forum .... effet garantie! ;o)- n'y voyez là aucune insulte de ma part, à prendre aux ixième degrés comme ledit roman.
Pour en revenir à notre hérisson, la fin n'est pas très originale. Notre concierge hyper intellect qui meurt bêtement en traversant sans regarder ni à droite ni à gauche pour sauver un type soi-disant pas alcoolo mais qui en fait est alcoloo (de quoi en perdre sa philo) aux dires des badauds. En écrivant en fait je viens de piger: et oui! un hérisson comment ça meurt?? !! écrasé sur la route!!! ahh d'accord!
moi con-pris!!

Aria
avatar 15/11/2009 @ 18:24:40
Rhôôô!

SPOILER dans le post précédent !
Vraiment Tallula, c'est pas sympa !

Lindy
avatar 08/12/2009 @ 22:46:24
Merci pour ce conseil Tallula31, j'ajoute à ma LAL...

HildegardeVonBeaumont

avatar 09/12/2009 @ 13:02:04
J'ai lu avec attention la critique de Nouvel Hermes, je ne suis pas d'accord avec lui car j'ai aimé ce livre et j'ai pris du plaisir à m'y frotter les yeux....mais je veux bien m'incliner devant son analyse et la verve de sa plume !

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