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Shelton
avatar 24/04/2008 @ 07:13:09
Beaucoup de papes à vous présenter... Certains attendent depuis si longtemps leur heure de gloire sur Critiques Libres... Ils ne sont plus à cinq minutes près...

Ne vous inquiétez pas ! Ils vont tous arriver... Chacun à leur tour, cela me donne l'occasion de saisir sur informatique mes biographies de papes puisque lors de l'écriture de mon encyclopédie des papes on écrivait (du moins pour moi) à la main... Cahiers et stylo plume, quoi, comme autrefois...

C'est promis, cette fin de semaine j'en mets au moins deux ou trois en ligne... A commencer par ceux de samedi...

Saint Jean-Baptiste 25/04/2008 @ 00:12:57
Marc l'évangéliste n'était pas un apôtre de Jésus, c'était un disciple. Sa mère, qui s'appelait Marie, était une des femmes les plus proches de Jésus. C'était une des saintes femmes qui arrivèrent les premières au tombeau vide après la résurrection. C'est elle aussi qui recevait Jésus avec ses apôtres quand ils venaient à Jérusalem. Marc était beaucoup plus jeune et c'est avec ravissement qu'il devait écouter Jésus et ses apôtres discuter autour de la table.

Quand, l'apôtre Pierre s'évada de la prison d'Hérode, avec l'aide de l'ange qui lui ouvrit la porte, il alla se réfugier dans la maison de la mère de Marc. Il y retrouva tout un groupe de fidèles qui priaient pour lui et c'est probablement à ce moment là que Marc et Pierre se jurèrent une amitié à la vie à la mort.

Marc a retrouvé Pierre quand il était à Rome. Ils se sont raconté les souvenirs du temps de Jésus et Marc a rédigé son évangile sous la dictée de Pierre.

Mais avant ça, Marc avait accompagné Paul et Barnabé lors de leur mission en Asie Mineure ; et, en cours de route, il s'était chamaillé avec Paul puis il était retourné chez lui à Jérusalem.
Cinq ans plus tard, Barnabé voulut le reprendre pour visiter les églises de leur première mission mais Paul s'y opposa. Si bien qu'ils se séparèrent : Paul partit de son côté avec Silas et Barnabé et Marc continuèrent ensemble de leur côté. On retrouve ensuite Marc en mission avec Timothée avant de le voir à Rome où il est allé retrouver Pierre.

Paul avait la réputation d'avoir un caractère assez bouillant mais il n'était pas rancunier. Quand il arriva lui-même à Rome, il retrouva Pierre et Marc et il fit la paix avec Marc.

Marc n'avait pas autant de culture que Luc. Il n'était pas un grand théologien comme Jean et il connaissait moins bien la Loi et les Prophètes que Matthieu. Mais son évangile est le plus vivant, le plus anecdotique. C'est lui qui nous a laissé le plus beau portrait de Jésus et qui nous a le mieux raconté les miracles et les différentes péripéties de sa mission.

Dans son récit – en 14, 51 - il nous raconte un détail amusant : au jardin de Gethsémané, quand les soldats viennent pour s'emparer de Jésus et de ses disciples, un jeune garçon parvient à s'échapper en laissant son vêtement aux mains des soldats et s'enfuit tout nu... Ce jeune garçon, c'était lui...

Marc a écrit son évangile pour les Romains, dans une langue un peu rudimentaire, un peu à la manière d'un reportage, mais tout ce qu'il écrit est d'une observation remarquable qui nous fait penser qu'il a été témoin de ce qu'il raconte et qu'il a été relu et approuvé par Saint Pierre.

Après le martyre de Paul – décapité, et de Pierre – crucifié la tête en bas, Marc partit fonder les premières églises en Égypte et mourut en martyr à Alexandrie.

En 815, les Vénitiens découvrirent sa dépouille mortelle et la ramenèrent à Venise où il devint le Saint Patron de la ville, dont la grand place la plus célèbre portera désormais son nom.

Bonne fête aux Vénitiens, bonne fête aux Marc !

Débézed

avatar 25/04/2008 @ 01:02:08
Tu crois qu'ils ont bu des bières à Rome !

Saint Jean-Baptiste 27/04/2008 @ 00:30:09
Sainte Zita a vécu modestement et son entrée au paradis s'est faite en toute discrétion.

Elle était la plus jeune d'une famille nombreuse, très nombreuse, tellement nombreuse qu'on ne sait pas au juste combien il y avait d'enfants...

Il faut dire que ça se passait en Italie et au XIIIème siècle.

Elle était née à Lucques, en Toscane et sa famille était pauvre. Dès son plus jeune âge, à l'âge où les petites filles vont à l'école, Zita devait travailler. Elle allait au marché de grand matin vendre les légumes du potager de son père et les œufs des poules de l'élevage de sa mère.

Puis elle assistait à la messe avant de rentrer pour travailler dans une ferme voisine.
Et c'est là, à la messe, que la fille d'une grande famille, les Farinelli, fit sa connaissance et demanda pour l'avoir à son service.

La petite Zita était si sage et travaillait si bien que sa maîtresse la prit en affection : elle veillait à ce qu'elle soit bien nourrie, bien habillée, bien traitée... Ce qui, bien évidemment, suscitait la jalousie de tout le personnel de la maison. On l'accusa d'être une fainéante, une propre à rien, une souillon... Comme elle ramenait de la nourriture de son repas chez elle pour ses frères et sœurs, on l'accusa d'être une voleuse...

Mais Zita demeurait sereine, elle ne se plaignait jamais. Elle resta toujours joyeuse et de bonne humeur, pendant les quarante ans qu'elle passa au service des Farinelli.

Elle mourut, discrètement, comme elle avait vécu, le 27 avril 1278, et aussitôt, elle fut l'objet d'un culte populaire, très fervent, qui s'étendit sur toute l'Italie, puis dans l'Europe entière.

Sainte Zita est une Sainte Patronne de l'Italie.
Bonne fête aux Italiens, bonne fête aux Zita !

Saint Jean-Baptiste 27/04/2008 @ 00:32:26
Et pour toi, Shelton, ce sera le dernier du mois : le mercredi 30 avril Saint Pie V.
;-))

Val. 27/04/2008 @ 09:49:56
J'attends avec impatiente demain que saint jean baptiste fasse sa petite rubrique du saint du jour, car c'est ma fête... dans tous les sens du terme d'ailleurs.

Val. 27/04/2008 @ 22:05:17
A moins que demain soit jour de repos ?

Saint Jean-Baptiste 28/04/2008 @ 08:20:57
Non, non, Val ce n'est pas jour de repos... ;-))
En ton honneur, je présente Sainte Valérie et son mari Saint Vital (on ne peut pas les séparer) au lieu de Sainte Théodora. (Tu sais qu'il y a souvent plusieurs saints le même jour, on peut faire le choix.)
Mais j'espère que tu t'appelles Valérie, ça pourrait être Valentine ou Valtrucmachin...
Quoiqu'il en soi : bonne fête Val... ... ... et bienvenue sur le site !
;-))

Saint Jean-Baptiste 28/04/2008 @ 08:22:01
Vital et Valérie formaient un couple fidèle et uni comme il en est peu !

C'était de bons chrétiens, c'était des bienfaiteurs, et ils étaient estimés de tous...
De tous ? non, pas vraiment... car à l'époque où ils vivaient, être bons chrétiens n'était pas apprécié par tout le monde. Il faut même dire que c'était interdit !

Ils vivaient au temps du sinistre Néron et ils étaient parmi les fondateurs de la toute jeune église de Ravenne dans l'Émilie-Romagne d'Italie. Vital était magistrat et Valérie était femme au foyer, elle avait beaucoup d'enfants.

On les soupçonnait d'être chrétiens. Un jour, Vital, en sortant du palais de Justice, fut sommé par un soldat de la garde du gouverneur de sacrifier au culte d'Apollon.
Bien entendu, il refusa. Ce fut sa perte ! On le jeta au fond d'un puits et pour être sûr qu'il n'en sorte pas, on le remplit de sable et de cailloux.

Sa veuve éplorée alla s'établir à Milan avec ses enfants. Mais un jour, comme elle traversait un petit bois pour se rendre à la messe de six heures du matin, elle fut attaquée par des bûcherons qui s'adonnaient au culte de Sylvain, le Dieu des forêts ; ils la rouèrent de coups puis ils la découpèrent en petits morceaux avec leur cognée ...et elle en mourut.

Sainte Valérie et Saint Vital portaient bien leur nom : Valérie veut dire : valeureuse et Vital : vigoureux. Ils se retrouvèrent, unis pour l'éternité, au paradis.

Bonne fête aux Valérie, bonne fête aux Vital !

Saint Jean-Baptiste 29/04/2008 @ 08:21:33
C'est encore l'Italie et la Toscane qui nous donnent aujourd'hui notre Sainte du jour : Sainte Catherine de Sienne.

Elle était née à Sienne en 1347 dans une famille très nombreuse - on parle d'une vingtaine d'enfants - et toute jeune elle fit son instruction chez les Dominicaines.
C'était une fille pétulante et vive, toujours joyeuse et très travailleuse. Elle était intelligente et très instruite. Elle avait lu Saint Thomas d'Aquin et Saint Augustin. Elle connaissait la théologie, la philosophie et les belles lettres. Elle parlait avec beaucoup d'aisance et elle écrivait très facilement.

Elle avait été amenée, un peu malgré elle, à suivre la vie politique et elle prêchait pour la réconciliation des grandes familles et des clans qui déchiraient l'Italie. Mais surtout, c'était une mystique : il lui arrivait d'avoir des extases au cours desquels elle parlait à Dieu.
Petit à petit, les magistrats et les politiciens recherchèrent son appui et bientôt sa notoriété parvint jusqu'aux Papes.

À cette époque l'Église passait de mauvais moments.

La papauté médiévale avait brillé d'un éclat incomparable en donnant au monde une civilisation grandiose dont la religion était le fondement.

Mais, dès le XIVème siècle, à la magnificence suivait la désolation.

Depuis 1309 les Papes étaient en Avignon et se voulaient les Princes du monde. Ils avaient abandonné la direction morale des peuples et prétendaient gouverner Rome et les États. Ils leur arrivaient même de rêver d'une théocratie universelle alors que dans les faits, ils perdaient leur autorité sur les consciences.

Mais à l'intérieur de l'Église la contestation se faisait de plus en plus forte.

En 1376 Catherine de Sienne, à la tête de ses Caterinati - 28 religieux qui l'accompagnaient partout - partit pour Avignon et, après quatre mois de discussions, elle entraîna le Pape Grégoire XI par la main et le reconduisit à Rome.

En 1377 elle s'installa définitivement à Rome où le Pape Urbain VI la réclamait comme conseillère.
C'est dans ces années là qu'elle écrivit ses plus belles pages : Les Dialogues. Ce sont des écrits où elle raconte sa doctrine et ses visions. Ils sont considérés comme des modèles de la littérature mystique en Italie.

Hélas ! en 1394, le Pape Clément VII retournait à Avignon ce qui devait provoquer le «schisme d'Occident». Et puis la Papauté allait bientôt entrer dans la tourmente de la Renaissance italienne ...mais alors, Catherine n'était déjà plus de ce monde !

Elle avait fait sa joyeuse entrée au paradis le 29 avril 1380, à l'âge de 33 ans.
Sainte Catherine, pour la beauté et la pureté de ses écrits, a reçu le beau titre de Docteur de l'Église. Elle est une des Saintes Patronnes de l'Italie.

Bonne fête aux Italiens, bonne fête aux Catherine !

Saint Jean-Baptiste 30/04/2008 @ 11:18:57
N'oublions pas de fêter aujourd'hui nos amis Pie...
;-))

Shelton
avatar 30/04/2008 @ 17:39:10
Je ne pense qu'à ces amis et à tous les autres dont les parents ont choisi un nom de pape... ;)
Un nouveau pape est appelé araignée... Mais vous la connaissez...

Saint Jean-Baptiste 01/05/2008 @ 00:49:37
Sigismond était né la même année que le Roi Clovis en 466. Il avait épousé une ravissante princesse italienne qui répondait au doux prénom de Ostrogothe et il était le fils du Roi de Bourgogne Gondebaud.
En ce temps là, la Bourgogne était chrétienne mais elle avait adopté l'hérésie arienne (cette hérésie, on le sait, nie la divinité du Christ).

Mais Sigismond était chrétien de la bonne orthodoxie ; il avait été l'ami de saint Avit qui l'avait instruit dans les vrais dogmes religieux, tels que définis par le Concile de Nicée en 325.

En 516, à la mort de son père, il devint Roi de Bourgogne et entreprit d'imposer la vraie religion à ses sujets.

C'était un bon chrétien, mais il était bien de son siècle : c'était un vrai sauvage.
Comme les évêques de Bourgogne reprochaient à un de ses amis un comportement incestueux, il chassa purement et simplement tous les évêques de son royaume.

Plus tard, il étrangla son propre fils de ses mains. Mais sans doute qu'à cette époque ce n'était pas si grave ! ça n'empêchait personne d'être sanctifié... D'ailleurs, s'il faut en croire Grégoire de Tours, il eut des regrets. Et, toujours selon Grégoire de Tours, il avait commis cet horrible forfait par amour : il s'était attiché d'une jeune femme qui avait un fils et qui souhaitait que ce fils devienne l'héritier du trône...

Mais la justice divine a contrarié ses plans : il fut attaqué en 524 par Clodomir, le fils de Clovis, et jeté dans un puits avec femmes et enfants.

Comme il avait laissé son argent au monastère de Agaune, les moines reconnaissants parlèrent d'un miracle et agrandirent leur monastère. Et c'est probablement ce beau geste posthume qui lui valut la sainteté...

Bonne fête aux Sigismond !

Saint Jean-Baptiste 02/05/2008 @ 08:17:02
Après le saint roi de Bourgogne, c'est aujourd'hui le tour de Saint Boris roi de Bulgarie.

Il était né en 850 et il était le fils de Vladimir le Tsar de la Russie d'alors.
Boris et Vladimir avaient reçu l'enseignement des deux grands savants et saints : Cyrille et Méthode.

On se souvient des Cyrille et Méthode, célébrés dignement le 14 février ; ils sont les inventeurs de l'alphabet cyrillique, toujours en pratique aujourd'hui, et inventé pour évangéliser le monde slave.

Ils s'étaient donc convertis à la religion chrétienne de Cyrille et Méthode, mais le fils aîné de Boris, par opposition à son père, était resté païen.

Un jour ce mauvais fils partit en expédition avec ses troupes contre son père et tenta de le tuer. Alors son père le destitua au profit de son autre fils, Siméon, puis se retira dans un couvent à Sofia.
Mais le fils rebelle se vengea : il se présenta un jour au couvent déguisé en mendiant et assassina son père. Saint Boris eut de temps d'adresser une prière à Dieu pour qu'il pardonne à son fils et mourut décapité le 2 mai 907.

Saint Boris est le Patron de la Bulgarie.
Bonne fête aux Bulgares, bonne fête aux Boris !

Saint Jean-Baptiste 03/05/2008 @ 00:43:57
Nous fêtons aujourd'hui deux saints dont les prénoms sont toujours très bien portés :
Saint Philippe et Saint Jacques (il s'agit de Saint Jacques dit : le Mineur).

C'était des apôtres de Jésus. Ils sont fêtés à la même date parce que leurs reliques ont été déposées le même jour, le 3 mai 565, dans la première basilique des douze apôtres à Rome.

De Saint Philippe, il n'est pas beaucoup question dans les évangiles ; et ce n'est que Saint Jean qui nous en parle.

Une première fois (J. 1, 43) pour nous expliquer comment Jésus l'incita à le suivre : il était chez lui, à Bethsaïda en Galilée, où vivaient aussi Pierre et André, et Jésus lui dit tout simplement : «suis-moi».
Il était avec son ami Nathanaël et il lui dit :
- Voici celui dont Moïse a parlé dans La Loi et les Prophètes...
Ce qui montre que c'était un homme pieux, instruit, et qu'il connaissait les Ecritures.

Une deuxième fois (J. 6, 5-7) pour nous dire que, au lac de Tibériade, il s'inquiète parce que la foule qui a suivi Jésus n'a rien à manger. Ce sera la multiplication des pains.

Et puis une troisième fois, à la Passion, (J. 14, 7-11) où Philippe demande à Jésus :
- Seigneur montre-nous le Père...
Et Jésus lui répond : « Je suis dans le Père et le Père est en moi ». (Ce sont là les bases de la théologie chrétienne.)

La Tradition nous dit que Philippe est allé prêcher en Scythie, au nord de la mer Noire, et qu'il aurait eu trois filles dont l'une serait Sainte Iris, qu'on célèbre encore aujourd'hui en Crimée.
Cette même Tradition nous dit qu'il est mort en martyr, comme tous les apôtres.


Le Saint Jacques d'aujourd'hui est surnommé le Mineur pour le distinguer de l'autre Jacques, le frère de Jean, fils de Zébédée, celui du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

De Jacques le Mineur, il n'est pas question dans les évangiles. Son nom est seulement cité parmi les apôtres. On pense, si on se fie à des récits apocryphes, qu'il serait le fils d'Aphnée, une des saintes femmes proches de Jésus, où, selon d'autres récits, qu'il serait le frère, ou le demi-frère (fils de Joseph), ou le cousin de Jésus.

On sait par «les Actes» de Saint Paul, que Pierre l'avait nommé premier Évêque de Jérusalem et «la Lettre de Saint Jacques» lui est généralement attribuée.
Au premier Concile de Jérusalem, ce serait lui qui aurait conseillé à Saint Pierre de renoncer à la circoncision pour les nouveaux chrétiens issus du monde païen.

Après quelques temps, vers la fin des années soixante, Jacques fut sommé par Ananias, le nouveau grand chef de la Synagogue, de renoncer à son enseignement. Il se mit alors à prêcher sur la place publique. Mais il fut aussitôt jeté par terre tandis qu'il parlait et piétiné par les amis d'Ananias, jusqu'à ce que mort s'ensuive.

Bonne fête aux Philippe et bonne fête aux Jacques.

Shelton
avatar 03/05/2008 @ 10:04:53
Voilà, j'ai maintenant un grand nombre de papes en retard... et derrière un grand nombre de fêtes qui n'ont pas pu être souhaitées correctement...
Je me remets au travail et je vais commencer par les plus récentes, donc certains attendront assez longtemps, mais personne ne sera oublié...
30 avril : Pie V
26 avril : Marcellin et Clet
22 avril : Caïus
19 avril Léon IX
17 avril : Anicet
13 avril : Martin 1er
.....

Shelton
avatar 03/05/2008 @ 10:05:25
[Saint Pie V, fête le 30 avril]

Le pape Pie V est devenu, de toute évidence, un mythe de son vivant et ce n’est pas si courrant même dans l’histoire des papes. Pourtant rien ne prédestinait ce paysan lombard du XVIe siècle à une telle aventure : dominicain, grand inquisiteur, pape, acteur de la mise en œuvre des décisions multiples du concile de Trente puis, mais post mortem, saint de l’Eglise universelle !
De plus et c’est une nouveauté depuis que je vous présente des papes, c’est un des papes pour lequel nous avons le plus de documents écrits (du moins si je ne compte pas les papes des dix-neuvième et vingtième siècles).
D’origine rurale, donc, Michel Ghislieri est né à Alessandria en 1504. Il entre chez les dominicain à l’âge de quatorze ans. Les ordres étaient une façon de donner un avenir à ses enfants quand on était d’origine modeste et ce n’était pas lié à des attirance spécifiquement spirituelles. Dans le cas du jeune Michel, son intelligence et son caractère le poussent à mener une vie remarquable de moine érudit et austère. En clair, on dirait aujourd’hui qu’il n’avait rien d’un clown ou d’un drôle…
Cette figure engagée dans une vie de pénitence et de prière va marquer tous ses contemporains qui lui donneront une image de cœur sec, comme une machine. Personne ne comprend sa spiritualité et son sens de la prière.
Pour un dominicain, surtout pendant cette période de troubles religieux, il faut appartenir à l’Inquisition, c’est la voie royale d’une carrière. Les souhaits du dominicain Ghislieri sont exaucés (nommé commissaire général de l’Inquisition en 1550) et il s’illustre dans cette institution de mauvaise réputation. L’Inquisition est un tribunal ecclésiastique responsable de la lutte contre les hérésies. Dans ce cadre, le dominicain devient spécialiste de la préparation des dossiers à charge. Il est faux et souvent injuste de penser que cette institution ne fait que condamner : Michel Ghislieri participe, par exemple, à laver de tout soupçon d’hérésie le franciscain Michele Peretti, le futur pape Sixte Quint. Mais cela ne signifie pas, non plus, que nous serions en face d’un tribunal paisible et certaines séances sont dures et se terminent, parfois, par des condamnations à mort.
L’ascension de Ghislieri commence lorsqu’il se fait remarquer par le pape Paul IV qui le nomme cardinal en 1557, puis Inquisiteur général en 1558. Son élection à la plus haute charge de l’Eglise va lui permettre de montrer que le zèle dont il a fait preuve dans la préparation des procès peut être mise au service de la réforme de l’Eglise. Il faut dire que cette Réforme tout le monde en parle depuis que Luther a tenté de faire bouger les choses, d’abord au sein de l’Eglise puis en dehors…
Quand Michel Ghislieri devient Pie V (7 janvier 1566), le concile de Trente vient de se terminer et il reste le plus long et le plus délicat à réaliser : le mettre en application. Pie V va être le pape qui va commencer à publier les décrets d’application de ce concile. Il termine l’ouvrage commencé par Pie IV et il publie le « Catéchisme romain » en 1566, texte collectif destiné à aider le clergé dans sa mission de formation des laïcs. Ce texte très dogmatique et stricte va longtemps rester le texte de base de l’Eglise catholique et il faudra attendre Jean-Paul II et son catéchisme de l’Eglise universelle en 1992 pour trouver un équivalent. Ce texte aurait du servir à retrouver l’unité de l’Eglise mais, dans la pratique, un certain nombre d’Eglises particulières l’adaptèrent ou le refusèrent.
Pie V fait aussi paraître avec son approbation, si ce n’est sa participation directe dans la rédaction, les nouveaux bréviaire et missel. C’est pour cela qu’aujourd’hui encore le rite de la messe tridentine (du concile de Trente) est dite messe Saint Pie V, rite qui vient d’être autorisé de nouveau par un certain Benoît XVI…
Pour consolider l’action de fond du concile, le souverain pontife proclame le dominicain Saint Thomas d’Aquin docteur de l’Eglise en 1567. Ainsi, il montre la théologie préférentielle de l’Eglise et ce choix va marquer très, trop durablement les chercheurs. A trop vouloir protéger, on sclérose la pensée et ce que pensait un certain théologien, Joseph Ratzinger, avant de devenir le cardinal responsable de la doctrine puis le pape Benoît XVI…
Dans les domaines politiques et diplomatiques, Pie V n’est pas ce que l’on peut nommer un grand pape. Pour l’Angleterre, avec l’excommunication de la reine Elisabeth Ière, en 1570, il n’obtient aucun effet positif si ce n’est l’aggravation des conditions de vie des catholiques. En France, il encourage la lutte contre les Huguenots sans réaliser que l’on est en train de basculer vers la guerre de religion : la nuit de la Saint Barthélemy arrive juste après sa mort, mais il ne l’a absolument pas pressentie. Enfin, dans la lutte contre les Turcs, il a le plaisir d’enregistrer la victoire navale de Lépante, le 7 octobre 1571, quand Juan d’Autriche écrase la flotte turque. Mais ce haut fait naval n’a aucune conséquence tant les princes chrétiens sont divisés…
Les amis lyonnais peuvent voir à l’intérieur de la basilique de Fourvière une grande mosaïque représentant Pie V en pleine prière pendant le combat naval. C’est anecdotique mais quand on sait que cette œuvre d’art a été commandée dans une basilique à la fin du dix-neuvième siècle, cela montre l’aura de ce pape dans la chrétienté durant de très nombreuses années…
Pie V, très connu et célébré en France pour son action liturgique, représente pour beaucoup l’homme qui a officialisé et propagé une prière traditionnelle de l’Eglise : le rosaire. Il institue la fête de Notre Dame du Rosaire et la fixe le 7 octobre, jour anniversaire de la bataille de Lépante…

Shelton
avatar 03/05/2008 @ 10:50:55
[Clet, pape fêté le 26 avril]

Pierre, apôtre du Christ et premier pape, même si le mot semble inapproprié, est le vicaire du Christ sur terre, et la tradition vivante de l’Eglise se veut le prolongement naturel de l’écriture. Dès les premiers temps de l’Eglise apparaît le souci d’établir la liste des papes afin de prouver la légitimité de l’autorité des successeurs de Saint Pierre. Saint Irénée, évêque de Lyon, dresse vers 180 une liste où les noms de Lin et Clet succèdent à Pierre. Le peu que l’on sait de ces deux papes tient sans doute plus de la légende hagiographique que de la réalité. On dit que Lin aurait prescrit aux femmes de se présenter voilées à l’Eglise, mais reste à démontrer qu’il y avait déjà des églises… Même le martyre des ces deux papes est incertain… Quant à l’existence de ce pauvre Clet (ou Anicet car les deux noms existent), elle est sujette à caution…
Toujours est-il que l’évêque de Rome, successeur de Saint Pierre, préside à la charité, l’agape, lien entre les communautés chrétiennes qui fleurissent dans le bassin méditerranéen. Rome, la nouvelle Babylone, supplante Jérusalem dont le Temple est détruit par Titus en 70. L’Eglise se développe désormais dans un monde païen et non juif. Lin, Anaclet puis Clément Ier sont romains. Religion venue d’Orient, le christianisme se répand en Occident. La jeune Eglise, ferment de ce qui va devenir la plus vieille institution du monde, subit pourtant les pires épreuves. La continuité de l’Eglise du Christ est assurée au prix du sang des martyrs. A commencer, sans doute, par celui des leaders, donc les papes Lin et Clet.
Pourquoi les Chrétiens sont-ils persécutés ? Cet acharnement contraste avec la tolérance des Romains pour les autres religions. Il prend sa source dans des préjugés, des calomnies répandues sur les Chrétiens avec d’autant plus de facilités que ceux-ci s’entourent de mystère dans les célébrations de leur culte. On les traite d’ennemis du genre humain. Leurs veillées nocturnes intriguent, inquiètent. On les accuse de tuer des enfants et de boire ensuite leur sang. Il s’agit d’une méprise au sujet de l’Eucharistie qui commémore la Cène où le Christ donne son corps et son sang sous forme de pain et de vin. Surtout, les Chrétiens refusent de rendre un culte aux dieux officiels de Rome, à commencer par celui rendu aux empereurs. Seuls les Juifs en sont dispensés en raison du caractère national de leur religion. Le simple fait de se dire Chrétien peut donc être considéré comme un aveu de haute trahison. Cela dit, hormis sous Néron (54-68), les persécutions ont toujours eu un caractère plutôt sporadique et local. Cela dépend souvent des gouverneurs des provinces ou même des conseils municipaux bien plus que des empereurs, en l’occurrence les Flaviens : Vespasien, Titus et Domitien.
C’est dire combien est difficile la tâche des premiers papes, successeurs de Saint Pierre, chef d’un groupe religieux minoritaire et poursuivi pour trahison, responsable de la communauté chrétienne de Rome dans sa vie régulière…
Précisons que le mot pape est un titre d’honneur qui veut dire père. Il apparaît plus de trois siècle après la mort de Pierre et on le donne à tous les évêques jusqu’au VIIe siècle.

Saint Jean-Baptiste 04/05/2008 @ 01:01:52
Bravo Shelton ! et pour un peu varier, voici notre saint du jour...

Saint Jean-Baptiste 04/05/2008 @ 01:02:27
Saint Grégoire est le fondateur de l'Église d'Arménie.
Il était né en 214. Il était le cousin et conseiller du Roi d'Arménie qui était alors, tout le monde sait ça : Tiridate II.

Un beau jour Grégoire se convertit à la religion chrétienne et alors le roi le jeta en prison.
Mais les Arméniens l'aimaient bien. Beaucoup d'entre eux s'étaient convertis avec lui et priaient pour sa délivrance.

Il était en prison depuis 14 ans quand le Roi fut atteint d'un mal mystérieux – répugnant, nous dit la chronique – c'était probablement la lèpre.

Après avoir consulté tous les guérisseurs de son royaume, en désespoir de cause, le Roi délivra son cousin et lui demanda de prier pour lui.

...Et il fut guéri !

Alors le Roi et tous ses sujets se mirent au christianisme. Grégoire demanda au métropolite de Cappadoce de lui envoyer des religieux. On construisit des couvents, des monastères, des églises et des écoles.

Le christianisme fut admis comme religion dans le royaume d'Arménie en 250 – soit trois quarts de siècle avant Rome. Dans les faits, l'Église d'Arménie d'aujourd'hui, dépend de Rome, mais en principe elle est toujours restée indépendante et se positionne comme – chronologiquement – la première Église chrétienne du monde. On l'appelle l'Église grégorienne.

Saint Grégoire est le Patron de l'Arménie.
Bonne fête aux Arméniens, bonne fête aux Grégoire !

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