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Forums  :  Forum général  :  Le Saint du jour.

Saint Jean-Baptiste 24/02/2008 @ 00:45:45
Ahhh ! Shelton ! Pour un peu te changer les idées, le vendredi 29 février, c'est le Pape : Saint Hilaire...
À ta plume... OK ?

Shelton
avatar 24/02/2008 @ 10:37:02
Comme je viens de jeter l'éponge pour les élections municipales, je crois que cette semaine je vais avoir du temps pour ces pauvres papes... donc, à très bientôt. ;)

Benoit
avatar 24/02/2008 @ 15:17:27
Ahhh ! Shelton ! Pour un peu te changer les idées, le vendredi 29 février, c'est le Pape : Saint Hilaire...
À ta plume... OK ?

Ouh là, il devait sentir le souffre, ce pape : on ne le fête que tous les quatre ans! J'ai hâte d'en savoir un peu plus sur lui (et hop! un coup de pression sur Shelton!).

Saint Jean-Baptiste 25/02/2008 @ 00:13:01
On va patienter en faisant connaissance avec une sainte très sympa...

Saint Jean-Baptiste 25/02/2008 @ 00:13:49
Sainte Walburge est une des plus grandes saintes du paradis, très honorée à Liège qui lui a même dédié une commune : une belle commune, qui se situe sur ce qu'on appelle la Montagne Sainte Walburge. On y accède par les rues escarpées, derrière le palais des Princes Évêques. Et quand on se retourne, lors de l'escalade, on découvre de ci de là, au hasard des percées entre les vieilles maisons, de superbes vues panoramiques sur la ville de Liège.

Sainte Walburge était née en Angleterre en 710, elle était la fille de sir Richard de Saxe

Elle avait passé une partie de sa jeunesse à Liège où elle avait fait la connaissance de Saint Boniface, l'ami et protecteur de Pépin le Bref, le père de Charlemagne, qui résidait dans son palais à Herstal-lez-Liège.

La présence de Walburge à Liège dans les années 730, a laissé des souvenirs très vivaces dans la population liégeoise ; on parle souvent d'elle dans les bistrots autour de la Place Saint Lambert. Elle avait le type anglais assez prononcé : elle était grande, plutôt jolie, un beau sourire un peu chevalin, des yeux gris et des cheveux blonds.

Vers les années 750, elle fut appelée par Saint Boniface à l'épauler dans les missions en Germanie Occidentale, près de Brême. Elle s'y rendit en bateau par la mer du Nord et heureusement elle fit un miracle pour sauver son navire d'un naufrage. Ce miracle a été immortalisé par Rubens dans un superbe tableau qui est au musée des beaux arts à Leipzig.

Elle termina sa vie à la tête d'un monastère qu'elle avait fondé à Heidenheim dans la Basse Saxe, où elle mourut le 25 février 776.

Walburge signifie en saxon : qui protège les marcheurs.
Bonne fête aux marcheurs, bonne fête aux Walburge !

Saule

avatar 25/02/2008 @ 20:08:25

La présence de Walburge à Liège dans les années 730, a laissé des souvenirs très vivaces dans la population liégeoise ; on parle souvent d'elle dans les bistrots autour de la Place Saint Lambert.

Vraiment ? Tu n'exagères pas un peu :-) ?

Saule

avatar 25/02/2008 @ 22:36:02
Je crois qu'a l'heure actuelle on parle plus dans les cafés de la cité ardente du dernier match des rouches que des Saint du paradis.

O tempora, o mores !

Saint Jean-Baptiste 26/02/2008 @ 08:19:29

La présence de Walburge à Liège dans les années 730, a laissé des souvenirs très vivaces dans la population liégeoise ; on parle souvent d'elle dans les bistrots autour de la Place Saint Lambert.

Vraiment ? Tu n'exagères pas un peu :-) ?

;-)))

Saint Jean-Baptiste 26/02/2008 @ 08:19:52
Nestor ! Voilà bien un beau prénom, bien porté : comme tout le monde a pu le remarquer, au moins une fois dans sa vie, les Nestor sont toujours des garçons sympathiques. C'est probablement parce qu'ils ont un très bon Saint Patron : Saint Nestor de Magydos.

Il était né à Magydos, en Pamphylie (sud de la Turquie actuelle) au IIIème siècle et avait été porté au siège épiscopal de sa bonne ville par la population.
Mais, comme plus personne ne l'ignore, sévissait au IIIème siècle en Asie Mineure, le fameux Dèce, l'implacable persécuteur des chrétiens.

Quand un beau jour Nestor vit arriver Dèce et ses troupiers exterminateurs, il mit tous les chrétiens de son diocèse dans des cachettes aménagées dans la forêt et demeura seul dans sa ville.

Il fut capturé et crucifié, pour l'exemple, sur la place publique.

Bonne fête aux Nestor !

Saint Jean-Baptiste 27/02/2008 @ 08:37:16
Séville a gardé un souvenir ému de son grand évêque, Saint Léandre, qui était né à Carthagène, au sud de l'Espagne, en 540, et qui avait gravi les marches du trône épiscopal de la belle ville de Séville en 579.

Il y avait à peu près un siècle que les Wisigoths avaient envahi la péninsule ibérique et les plaies causées par ces barbares commençaient à se cicatriser, quand dés 568, le nouveau Roi Léovigild résolut d'exterminer les chrétiens.

Le Roi Léovigild était un hérétique rabique et convaincu. Mais, dés que son fils atteignit l'âge de raison, il fit ce que font souvent les fils, il prit le contre pied de son paternel : il se fit chrétien.

Dés lors, il devint l'ami de notre bon Évêque Léandre et en 583, il lui conseilla d'aller demander du secours à Maurice, l'Empereur de Byzance. Quand son père apprit ça, il devint fou furieux ; il tua son fils et interdit le retour de l'évêque à Séville ...Puis il mourut !

Alors son second fils prit sa succession et l'Espagne entière retint son souffle : était-il hérétique comme son père, ou bon chrétien comme son frère ?

...Il était hérétique !

Mais, averti par un ange, Léandre rentra précipitamment d'exil et baptisa le nouveau roi dans l'urgence, puis il le convertit à la vraie foi.

L'Espagne pouvait enfin respirer ! On organisa des fêtes grandioses avec des belles danseuses, des castagnettes et des olé ! toutes les Sévillanes claquaient des talons sur des rythmes flamenco... La sangria coulait goulûment des cruchons dans les gosiers sans passer par les verres... Ah ! la fête à Séville... !

On organisa un concile national où clergé et bon peuple de toute l'Espagne firent un banquet pantagruélique ; tous levaient leur verre au bonheur d'être chrétien. Avec l'approbation du Pape Grégoire le Grand, on décida dans l'allégresse que Léandre serait, après Dieu, le Saint Protecteur de l'Espagne et tous les Espagnols trinquèrent à sa santé.

Ceux qui ont le bonheur de résider à Séville pourront admirer le portrait de Saint Léandre, par le grand peintre espagnol Bartolomé Esteban Murillo, dans la cathédrale de Séville.

Bonne fête aux Sévillans, aux Espagnols et aux Léandre !

Saint Jean-Baptiste 28/02/2008 @ 00:44:43
Les Romain ont un beau prénom, souvent très bien porté, pas trop couru, bien qu'il revienne à la mode, et leur saint Patron gagne à être connu.

Romain était né en 463 à Lyon, très belle capitale de la Gaule Cisalpine, mais qui, à son goût, était un peu trop turbulente. Il était du genre contemplatif et il avait de bonnes lectures, il lisait la Vie des Saints.

À l'âge adulte, il pris son chapeau et partit vers le nord ; et puis il tourna vers l'est et goûta aux délices mystérieux des grandes forêts de la Franche-Comté. Il vécut d'abord de trois fois rien, mais bientôt il finit par avoir faim.

Il sortit de la forêt, se construisit une cabane et se mit aux cultures maraîchères quelque part le long de l'Ain.
Il monta même une petite affaire de produits alimentaires et ses disciples devinrent tellement nombreux qu'il leur construisit un monastère à l'endroit qui deviendra plus tard, Saint Claude.

Et puis son frère Lupicin perdit sa femme et vint le retrouver. Alors Romain agrandit son affaire et construisit un monastère pour son frère.

Les deux monastères se remplirent de moines-agriculteurs et tout allait très bien.

Lupicin était du genre austère et faisait régner une discipline un peu excessive. Quand ses moines se mettaient en grève, il allait chercher Romain, qui était du genre bon garçon, et qui arrangeait les choses dans la bonne humeur.

Romain était un sage, et à son contact Lupicin le devint aussi.
Romain fut proclamé saint par son frère et ses moines quand il mourut le 28 février 480.

Bonne fête aux Romain !

Saint Jean-Baptiste 29/02/2008 @ 22:46:40
Pauvre Pape Saint Hilaire... ;-((
Enfin, il doit attendre quatre ans pour avoir sa fête le 29 février, il attendra encore un peu...
;-))

Débézed

avatar 29/02/2008 @ 22:57:25
Les Romain ont un beau prénom, souvent très bien porté, pas trop couru, bien qu'il revienne à la mode, et leur saint Patron gagne à être connu.

Romain était né en 463 à Lyon, très belle capitale de la Gaule Cisalpine, mais qui, à son goût, était un peu trop turbulente. Il était du genre contemplatif et il avait de bonnes lectures, il lisait la Vie des Saints.

À l'âge adulte, il pris son chapeau et partit vers le nord ; et puis il tourna vers l'est et goûta aux délices mystérieux des grandes forêts de la Franche-Comté. Il vécut d'abord de trois fois rien, mais bientôt il finit par avoir faim.

Il sortit de la forêt, se construisit une cabane et se mit aux cultures maraîchères quelque part le long de l'Ain.
Il monta même une petite affaire de produits alimentaires et ses disciples devinrent tellement nombreux qu'il leur construisit un monastère à l'endroit qui deviendra plus tard, Saint Claude.

Et puis son frère Lupicin perdit sa femme et vint le retrouver. Alors Romain agrandit son affaire et construisit un monastère pour son frère.

Les deux monastères se remplirent de moines-agriculteurs et tout allait très bien.

Lupicin était du genre austère et faisait régner une discipline un peu excessive. Quand ses moines se mettaient en grève, il allait chercher Romain, qui était du genre bon garçon, et qui arrangeait les choses dans la bonne humeur.

Romain était un sage, et à son contact Lupicin le devint aussi.
Romain fut proclamé saint par son frère et ses moines quand il mourut le 28 février 480.

Bonne fête aux Romain !


Pour le clin d'oeil :

Si les moines de Lupicin faisaient grève, ils ont peut-être laissé leurs coutumes aux ouvriers de Smoby qui a son siège à Saint Lupicin et qui risque de fermer prochainement ses portes provoquant l'ire des dits-ouvriers.

Saint Jean-Baptiste 01/03/2008 @ 00:32:08
Saint Lipicin ? Il faudrait nous dire où c'est Debezet...
;-))

Saint Jean-Baptiste 01/03/2008 @ 00:32:45
Sainte Eudoxie est une sainte exemplaire et beaucoup admirée au paradis.
Enfin, exemplaire ...elle le devint.

Elle vivait au tout premier siècle à Héliopolis en Phénicie (près de Baalbek au Liban actuel) et elle n'avait jamais vu un chrétien de sa vie.

Pourtant des hommes, elle en avait vu ! Elle exerçait le plus vieux métier du monde...
Elle était, enfin s'il faut en croire les connaisseurs, la plus belle fille d'Orient. Aussi ces charmes n'étaient pas pour rien et ce n'est pas pour rien qu'elle occupait la plus belle villa d'Héliopolis.

Un jour, un Gaulois nommé Germain vint à passer devant sa maison, au moment où Eudoxie était à son balcon. Il n'était pas de bois ...il tomba instantanément sous ses charmes.
Il comptait dormir dans une auberge juste en face mais il ne pouvait pas trouver le sommeil.
L'aubergiste le mit au courant des activités de la belle et lui donna ses tarifs.

Exorbitants ! Et puis d'ailleurs, Germain était un homme de bien.

Il était venu à Héliopolis pour se faire moine. Il se mit à chanter sous son balcon un Magnificat et puis un Hosanna, un Sanctus spiritu, puis il se mit à improviser sur des paroles d'évangile et sur la beauté du salut éternel...

La belle était conquise ! Elle lui ouvrit et son lit et son cœur, mais Germain était bon, il devint héroïque. Sans plus attendre il la conduisit chez un évêque, mal voyant nous dit-on, qui s'appelait Théodose, et qui amena la belle Eudoxie dans la vraie foi.

Mais la jeune femme avait une clientèle plutôt exigeante qui commençait à la trouver mauvaise : leur favorite restait enfermée dans sa chambre jour et nuit absorbée dans ses prières.

Ils la dénoncèrent comme chrétienne au Gouverneur romain Altilatius. Mais Altilatius avait une très belle femme, très gentille, très fidèle, qui encouragea son jeune mari à acquitter l'accusée. Alors, ses clients, furieux, la conduisirent devant un vieux magistrat, qui avait une femme retorse et vilaine. Elle assistait au procès et dévisageait Eudoxie avec une jalousie et une méchanceté de mauvais aloi. Elle exigea sans même attendre la fin des plaidoiries qu'on lui présentât la tête de l'accusée sur un plateau !

C'est affreux, j'en ai les larmes aux yeux, mais la jeune femme fut décapitée en pleine audience devant la foule de ses clients qui applaudissaient à tout rompre...

Sainte Eudoxie est peu connue chez nous mais dans l'Église orientale elle a conquis les cœurs et elle a gravi les marches du plus haut piédestal, comme elle l'avait bien mérité.

Bonne fête aux Eudoxie !

Shelton
avatar 01/03/2008 @ 10:19:37
Message pour le 11 février :
(Shelton, papologue en retard)

On ne sait pas exactement quand et où est né Pascal. Probablement romain, chrétien dès sa naissance, on ne le suit qu’à partir du moment où il devient pape, soit le 25 janvier 817… Mais, en ces temps reculés, les archives existent déjà et nous avons de nombreuses traces de ce pontife à la différence de ceux que je vous ai présentés ces derniers temps…
Pascal est élu le jour même de la mort d’Etienne IV et il est consacré le lendemain en grandes pompes. Son parcours ecclésiastique tranche par son originalité. Sous-diacre, puis abbé du monastère de Saint-Etienne, près de la basilique Saint-Pierre du Vatican, il devient évêque de Rome, tout simplement, sans passer par les arcanes pontificales comme un grands nombre de ses prédécesseurs qui étaient devenus cardinaux dans une première étape. Il est aussi un des premiers à avoir été membre du clergé séculier (sous-diacre), puis régulier (abbé), puis, de nouveau séculier (évêque de Rome, c’est à dire pape).
Sitôt installé sur le siège apostolique, Pascal 1er souhaite clarifier les relations de la papauté et de l’Empire d’Occident. Il délègue une ambassade auprès de Louis le Pieux. L’empereur lui accorde un privilège qui confirme la propriété par l’Eglise des territoires que lui a concédés Charlemagne en 774. Ces territoires sont nommés et garantis contre toute agression extérieure. En contrepartie est rappelé le droit d’appel au tribunal royal pour quiconque le désire. Cela donne une idée de l’évolution complexe des rapports de force entre l’Eglise et les empereurs. Pascal 1er profite de ce que Louis n’a pas la ferme poigne de son père Charlemagne.
Le 5 avril 823 constitue une date importante pour Pascal. En effet, ce jour-là, il sacre Lothaire empereur de Rome, alors que Louis le Pieux l’a déjà couronné six ans auparavant sans se préoccuper de la volonté du pape. Cet évènement peut se lire de deux manières. D’un côté, Lothaire voit son autorité drapée de légitimité par des sacre. D’un autre côté, Pascal 1er peut se réjouir car ce couronnement rappelle celui de Louis le Pieux par Etienne IV, alors que lui aussi avait été déjà couronné par son père. L’autorité impériale devient ainsi indissolublement liée au sacre de l’empereur par le pape, comme si seul ce dernier pouvait conférer la dignité impériale. Cet aspect est resté fort longtemps ancré dans les têtes et Bonaparte ira chercher de force le pape Pie VII pour le sacre à Notre-Dame de Paris…
Pascal 1er se montre souvent rude. La douceur de caractère, ce n’est pas son genre. Cela lui crée des ennemis. Il les traite sans ménagement. Il fait même exécuter, dans des conditions particulièrement cruelles, deux hauts fonctionnaires afin de mettre fin à l’agitation qui règne dans Rome. Cet acte suscite une enquête décidée par Louis le Pieux. Pascal est obligé de jurer publiquement qu’il n’est pas coupable. Sa mort met fin à l’affaire. Le climat est tellement détérioré à Rome que ses funérailles ne peuvent avoir lieu dans la basilique Saint-Pierre du Vatican.
Pascal a laissé à beaucoup l’image d’un pape peu recommandable. Tout n’est pas noir pourtant dans son action. Outre le sacre de Lothaire, évoquons l’accueil des Chrétiens chassés d’Orient par l’iconoclasme ou la restructuration de la basilique Sainte-Marie-Majeure.
L’iconoclasme est la doctrine proclamée par les empereur byzantins pour interdire le culte rendu aux images saintes du Christ et des Saints (icônes).
Il n’empêche qu’en ces temps le crime et le parjure n’étaient pas des motifs suffisamment solides pour stopper une canonisation…

Alors, avec un peu de retard, bonne fête à tous les Pascal, Pascale, Pascaline…

Shelton
avatar 01/03/2008 @ 10:55:44
Suite de mes retards... Passons à la vie courte de notre ami Saint Félix...

C’est en Italie centrale qu’est né Félix que nous fêtons aujourd’hui et qui est connu sous le nom de Félix le quatrième, pape du 12 juillet 526 au 22 septembre 530.

C’est après deux mois de vacance apostolique (Jean 1er est décédé le 18 mai 526 des mauvais traitements du roi des Ostrogoths, Théodoric), que Félix est désigné par Théodoric comme pape. Le roi impose sa loi, le clergé romain ne peut que s’incliner, le peuple romain accepter… mais cela ne porte pas chance au roi barbare qui décède dans le mois qui suit.
Durant son pontificat, le pape, évêque de Rome, entretient plutôt de bons rapports avec la cour de Ravenne où réside le nouveau roi, Atharic. Il se mêle des querelles doctrinales liées au semi-pélagianisme, doctrine condamnée lors du concile d’Orange (529).

Le semi-pélagianisme adoucit les positions de Pélage (360-422), mais il privilégie tout de même la volonté, expression de la liberté humaine, sur la grâce, qui a pour source l’intervention de Dieu. Qui sauve l’Homme ? Sa propre volonté ou la grâce divine ? Un des grands débats des débuts du Christianisme, l’Eglise répond avec fermeté que la salut n’est que don de Dieu.

On doit à Félix IV la construction de la basilique dédiée aux Saints Côme et Damien. On lui doit aussi une initiative, visant à éviter d’affaiblir l’Eglise par des problèmes de succession. Sentant sa mort prochaine, il désigne son successeur, l’archidiacre Boniface, auquel il confère le pallium (vêtement blanc orné de croix noires). Il l’annonce officiellement au clergé, au Sénat et au peuple. Peine perdue, cette précaution, compréhensible à cause du rôle de plus en plus fort joué par les empereur et rois dans le choix des papes, n’empêchera pas Boniface et Dioscore de s’opposer dans la succession pontificale.

Le pontificat de Félix IV est marqué par deux faits importants.

L’un est symbolique : il s’agit de la fermeture de l’école philosophique d’Athènes, la prestigieuse Académie fondée par Platon. Il aura de lourdes conséquences avec la difficulté de construire une nouvelle philosophie, certes, mais aussi la disparition pendant de longues années de la culture classique grecque qui ne reviendra qu’au cours de la Renaissance.

L’autre ouvre des perspectives considérables à la christianisation en profondeur de l’Europe occidentale. Benoît de Nursie (480-547) fonde le monastère du Monte Cassino en Italie. La règle bénédictine (du nom latin de Benoît, benedictus) repose sur la prière, la lecture d’ouvrages pieux et le travail manuel. « Ora et labora » : prie et travaille. La communauté des laïcs qui se font moines vit de son propre travail. Le monachisme, apparu en Orient, se répand en Occident. La fondation du monastère de Lérins en 410 en était un signe avant-coureur.

Bonne fête aux Félix... D'ailleurs, même si le prénom n'est pas à la mode, j'en connais un, qui a une dizaine d'années et que j'embrasse tendrement...

Benoit
avatar 01/03/2008 @ 14:33:05
Aura-t-on droit à Saint-Hilaire cette année ou faudra-t-il attendre 2012?

*dixit Benoit, bien installé dans son fauteuil, à siroter un café*

Shelton
avatar 01/03/2008 @ 14:43:25
A tous ceux qui n'y croyaient plus... Chez Shelton, le retard ne se compte pas, il se vit et s'oublie...

Notre saint du jour, qui est aussi un pape, d’où ma présence sur ce fuseau du Saint du jour, est un habitant de Sardaigne, ce qui n’est pas courant. On ne sait pas grand chose de sa naissance, mais on est certain qu’il a été élu pape le 19 novembre 461 et qu’il est mort le jour de la fin de son règne (cas assez répandu chez les souverain pontife) le 28 février 468 après 6 ans et trois mois de règne.

Son prédécesseur était Léon le Grand, celui qui avait tenu tête à Attila pour protéger la ville de Rome. Ce n’était donc pas chose aisée que de prendre le trône derrière lui. Hilaire va tout faire pour rester fidèle à Léon, à l’Eglise et à l’image qu’il se fait du successeur de Pierre.

IL est donc né en Sardaigne et on trouve trace de lui lorsqu’il devient diacre puis archidiacre de Léon le Grand. Ce grand pontife l’envoie comme légat à Ephèse au concile réuni en 449 par l’empereur d’Orient Théodose II (408-450). Lors du tristement célèbre « brigandage d’Ephèse », selon l’expression de Léon, Hilaire se montre le plus en vue de la délégation pontificale. Il proteste énergiquement contre ceux qui bafouent l’autorité du pape et refuse de cautionner une telle mascarade. Il ne doit son salut qu’à une fuite providentielle.

Le thème du concile d’Ephèse ? Le monophysisme ! C’était une hérésie qui prétendait que, dans la personne du Christ, les deux natures, humaine et divine, étaient tellement unies que la partie humaine du Christ disparaissait, complètement absorbée par la nature du divine de cet être. Le Christ n’était donc plus un homme mais un Dieu de passage sur notre terre ce qui amputait le christianisme d’un de ses fondements : le Christ est une être avec deux natures entières et réelles : humaine et divine. Or, ce concile d’Ephèse restaure et réhabilite le monophysisme au grand dam de Rome !

Hilaire est élu évêque de Rome le 19 novembre 461 et il s’oppose tout de suite et vigoureusement à toute hérésie, en particulier l’arianisme et ses innombrables rejetons. Il renouvelle la condamnation des deux extrêmes opposés : Nestorius (Jésus n’est qu’un homme comme les autres adopté par Dieu) et Eutychès (monophysisme). Sa référence en matière de dogme, c’est la lettre doctrinale de Léon à Flavien, évêque de Constantinople, dite Tome de Flavien. Le Christ concilie en sa personne les natures humaine et divine, sans aucune discussion possible, tout ce qui s’écarte de cette ligne sent l’hérésie…

L’autorité du pape, évêque de Rome, s’exerce surtout en Occident. Hilaire est tout naturellement porté à intervenir dans les affaires des Eglises locales. Il le fait en Gaule par l’intermédiaire de Léonce, évêque d’Arles, auquel il attribue d’importants pouvoirs. Il arbitre un conflit opposant des évêques espagnols, lors d’un concile tenu à Rome en 465. Il rappelle à cette occasion que les évêques n’ont pas le droit de nommer leurs successeurs.

Ce défenseur de l’autorité romaine et de la discipline ecclésiastique est aussi un bâtisseur : oratoires, monastères, églises, basiliques… Il poursuit la lente construction de l’Eglise.

Bonne fête à tous les Hilaire, même s’ils ne sont pas très nombreux…

Saint Jean-Baptiste 01/03/2008 @ 14:44:37
Oup ta ta ! Shelton, je viens de voir que ce dimanche 2 mars c'est encore un Pape !
Mais ça tombe bien, c'est Saint Simplice, le successeur de Saint Hilaire.
Alors, tu nous concoctes quelque chose de bien ?
OK ?

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