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Bonjour Le rat des champs. A 106 ans, voici que tu te lances dans le paranormal ! C’est l’histoire du rationnel qui devient « parationel » ?
Je n’ai pas lu le bouquin et mon intervention a donc surtout pour but de causer pour causer…
Je me souviens avoir lu l’intégrale du « Patriote Illustré » de je ne sais plus bien quelle année entre 1932 et 1936 (pour ceux qui ne sont pas de chez nous : c’est un hebdomadaire belge). Je crois me souvenir qu’il y avait presque chaque semaine (par forcément en couverture, mais souvent) le récit d’un naufrage, avec des canots à la mer, des SOS, des mers démontées, des femmes et des enfants d’abord et des capitaines sombrant avec leur navire, le regard embué fixé sur l’horizon, une main tenant une dernière fois la barre et l’autre saluant je ne sais quelle autorité morale. Il faut dire que tous les transports de personnes d’un continent à l’autre se faisaient par bateaux. Aujourd’hui, bien des gens ont peur de l’avion, parce que c’est ce genre d’accident qui est mis en première pages des magasines. A l’époque, c’était les bateaux, et la peur était plus compréhensible puisqu’ils avaient tendance à couler plus souvent que nos zingues ne chutent.
Alors…que toutes sortes de gens aient nourri des fantasmes sur le naufrage supposé d’un gros bateau réputé insubmersible, cela n’étonnera personne. C’était dans l’ordre du possible. Qu’ils aient imaginé que ça se passerait sur la route de l’Atlantique nord (la plus courue) et au printemps contre un iceberg, c’était encore dans le possible. Une fois que l’événement a eu lieu, les rêveurs, « fantasmeurs » (et sans doute aussi ceux qui ont envie de « voir leur nom dans le journal » comme aujourd’hui on veut « passer à la télé), ont fait part de leurs visions prémonitoires. Moi, des visions prémonitoires, j’en ai tous les jours. Des paquets de visions. Dans 999999 cas sur un million, elles se révèlent complètement fausses, alors je n’en parle à personne. Mais vous allez voir, le jour où je vais « voir juste », je serai plus bavard…
Il y a aussi cette histoire de Morgan Robertson dans son roman « Futility ». Morgan Robertson avait été marin pendant dix ans et il écrivait des bouquins sur la mer. Inutile de dire que ce qui pour les autres était de l’ordre du possible était pour lui déjà dans le probable.
Et il y a toujours cette idée qui me revient sans cesse. Des romans sur des naufrages, il y en a autant que des gouttes d’eau dans la mer (non, d’accord, je n’ai pas compté…). On ne parle de paranormal que dans le cas où l’histoire inventée se vérifie partiellement. Et dans tous les cas où elle ne se vérifie pas, qui sont pourtant les plus nombreux ?
Je n’ai pas lu le bouquin et mon intervention a donc surtout pour but de causer pour causer…
Je me souviens avoir lu l’intégrale du « Patriote Illustré » de je ne sais plus bien quelle année entre 1932 et 1936 (pour ceux qui ne sont pas de chez nous : c’est un hebdomadaire belge). Je crois me souvenir qu’il y avait presque chaque semaine (par forcément en couverture, mais souvent) le récit d’un naufrage, avec des canots à la mer, des SOS, des mers démontées, des femmes et des enfants d’abord et des capitaines sombrant avec leur navire, le regard embué fixé sur l’horizon, une main tenant une dernière fois la barre et l’autre saluant je ne sais quelle autorité morale. Il faut dire que tous les transports de personnes d’un continent à l’autre se faisaient par bateaux. Aujourd’hui, bien des gens ont peur de l’avion, parce que c’est ce genre d’accident qui est mis en première pages des magasines. A l’époque, c’était les bateaux, et la peur était plus compréhensible puisqu’ils avaient tendance à couler plus souvent que nos zingues ne chutent.
Alors…que toutes sortes de gens aient nourri des fantasmes sur le naufrage supposé d’un gros bateau réputé insubmersible, cela n’étonnera personne. C’était dans l’ordre du possible. Qu’ils aient imaginé que ça se passerait sur la route de l’Atlantique nord (la plus courue) et au printemps contre un iceberg, c’était encore dans le possible. Une fois que l’événement a eu lieu, les rêveurs, « fantasmeurs » (et sans doute aussi ceux qui ont envie de « voir leur nom dans le journal » comme aujourd’hui on veut « passer à la télé), ont fait part de leurs visions prémonitoires. Moi, des visions prémonitoires, j’en ai tous les jours. Des paquets de visions. Dans 999999 cas sur un million, elles se révèlent complètement fausses, alors je n’en parle à personne. Mais vous allez voir, le jour où je vais « voir juste », je serai plus bavard…
Il y a aussi cette histoire de Morgan Robertson dans son roman « Futility ». Morgan Robertson avait été marin pendant dix ans et il écrivait des bouquins sur la mer. Inutile de dire que ce qui pour les autres était de l’ordre du possible était pour lui déjà dans le probable.
Et il y a toujours cette idée qui me revient sans cesse. Des romans sur des naufrages, il y en a autant que des gouttes d’eau dans la mer (non, d’accord, je n’ai pas compté…). On ne parle de paranormal que dans le cas où l’histoire inventée se vérifie partiellement. Et dans tous les cas où elle ne se vérifie pas, qui sont pourtant les plus nombreux ?
Mon cher Bolcho, c'est toujours un plaisir de te lire. Ce livre m'a semblé très curieux, et est à lire avec une certaine ouverture d'esprit. L'approche zététicienne de ce genre de phénomène est simple, c'est "circulez, il n'y a rien à voir." Moi je veux bien, mais je trouve qu'il y a un grand orgueil à prétendre que toute le vérité nous est accessible. Pour moi, le paranormal ce n'est que du normal pas encore expliqué dans l'état actuel de nos connaissances. Lavoisier prétendait qu'il était impossible que des pierres tombent du ciel parce qu'à cette époque, on ne connaissait pas les météorites.
Pour moi la vraie approche scientifique n'est pas la zététicienne que je trouve extrêmement réductrice. Le vrai scientifique remettra en cause ses théories en fonction des observations.
En ce qui concerne Robertson, c'était comme tu l'as dit un ancien marin, mais il écrivait dans un état proche du "somnambulisme" comme on disait à l'époque. Comme bien d'autres d'ailleurs : Gérard de Nerval, Victor Hugo et plus près de nous, André Breton. Son livre écrit en 1898 raconte avec une précision hallucinante ce qui est arrivé au Titanic en 1912. Tous les détails y sont: le tonnage, la taille du bateau, son nom (Titan au lieu de Titanic), le nombre insuffisant de chaloupes, la mort des passagers de 3e classe qui n'ont pu être embarqués, le choc contre un iceberg, le fait que ce bateau était réputé insubmersible, l'obstination du commandant à vouloir battre un record de vitesse, et j'en oublie.
Certains ont avancé l'hypothèse que le Titanic a été nommé ainsi par d'anciens lecteurs du livre de Robertson, ce qui tu en conviendras est peu probable quand on connaît la superstition du milieu maritime de l'époque.
Bien sûr, on peut toujours parler de coïncidences, et c'est ce que diront nos amis zététiciens, mais quand on atteint un tel degré de précision, il y a de quoi se poser des questions.
J'ajoute que l'auteur ne prend parti pour aucune théorie et certainement pas pour les plus fumeuses. Il essaie de faire coller les faits aux théories actuelles de la psychanalyse.
A propos de psychanalyse, Alfred Adler lui-même a relaté avoir eu une prémonition de ce naufrage, aisni d'ailleurs que le futur écrivain Graham Greene âgé à l'époque de 5 ans.
Je te souhaite une excellente journée, et si tu le désires, je te donnerai plus de détails.
Pour moi la vraie approche scientifique n'est pas la zététicienne que je trouve extrêmement réductrice. Le vrai scientifique remettra en cause ses théories en fonction des observations.
En ce qui concerne Robertson, c'était comme tu l'as dit un ancien marin, mais il écrivait dans un état proche du "somnambulisme" comme on disait à l'époque. Comme bien d'autres d'ailleurs : Gérard de Nerval, Victor Hugo et plus près de nous, André Breton. Son livre écrit en 1898 raconte avec une précision hallucinante ce qui est arrivé au Titanic en 1912. Tous les détails y sont: le tonnage, la taille du bateau, son nom (Titan au lieu de Titanic), le nombre insuffisant de chaloupes, la mort des passagers de 3e classe qui n'ont pu être embarqués, le choc contre un iceberg, le fait que ce bateau était réputé insubmersible, l'obstination du commandant à vouloir battre un record de vitesse, et j'en oublie.
Certains ont avancé l'hypothèse que le Titanic a été nommé ainsi par d'anciens lecteurs du livre de Robertson, ce qui tu en conviendras est peu probable quand on connaît la superstition du milieu maritime de l'époque.
Bien sûr, on peut toujours parler de coïncidences, et c'est ce que diront nos amis zététiciens, mais quand on atteint un tel degré de précision, il y a de quoi se poser des questions.
J'ajoute que l'auteur ne prend parti pour aucune théorie et certainement pas pour les plus fumeuses. Il essaie de faire coller les faits aux théories actuelles de la psychanalyse.
A propos de psychanalyse, Alfred Adler lui-même a relaté avoir eu une prémonition de ce naufrage, aisni d'ailleurs que le futur écrivain Graham Greene âgé à l'époque de 5 ans.
Je te souhaite une excellente journée, et si tu le désires, je te donnerai plus de détails.
Peut-être que si on pouvait analyser dans le détail tout les évenements qui ont précédés la prémonition tout s'expliquerait aisément : on se rendrait compte que le quidam qui croyait ne rien savoir du Titanic avait en fait aperçu une affiche publicitaire vantant le bateau alors qu'il était en train de boire un coca. Inconsciemment en observant les glaçons de son coca il pense à un iceberg et ensuite pendant la nuit il va rêver le fameux accident...
C'est comme ça que fonctionne l'intuition, ce qui veut simplement dire que parfois on sait des choses sans savoir qu'on les sait : notre inconscient a enregistré une masse de petits faits et dans son coin il en tire une conclusion qui nous est comme chuchotée à l'oreille.
Il y a des cas plus mystérieux : quand on pense à une personne à laquelle on ne pense jamais et ensuite, justement, cette personne nous appelle ! Evidemment Bolcho rétorquera que souvent il pense à une personne et que cette personne ne lui téléphone pas pour autant. Mais personnellement je crois que parfois nos pensées peuvent être comme perçue par la personne à laquelle on pense, sans pour autant croire à la transmission de pensées.
Bref je pense comme Leura, ça me semble présomptueux de balayer tout ça d'un revers de main sous prétexte que ça dépasse notre entendement.
C'est comme ça que fonctionne l'intuition, ce qui veut simplement dire que parfois on sait des choses sans savoir qu'on les sait : notre inconscient a enregistré une masse de petits faits et dans son coin il en tire une conclusion qui nous est comme chuchotée à l'oreille.
Il y a des cas plus mystérieux : quand on pense à une personne à laquelle on ne pense jamais et ensuite, justement, cette personne nous appelle ! Evidemment Bolcho rétorquera que souvent il pense à une personne et que cette personne ne lui téléphone pas pour autant. Mais personnellement je crois que parfois nos pensées peuvent être comme perçue par la personne à laquelle on pense, sans pour autant croire à la transmission de pensées.
Bref je pense comme Leura, ça me semble présomptueux de balayer tout ça d'un revers de main sous prétexte que ça dépasse notre entendement.
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