Sahkti
avatar 09/07/2005 @ 23:11:50
Petit Oui-Oui était devenu matelot
A cause d'une grosse vache écornée
Lors d'un tir plutôt raté de javelot,
Coup auquel la bête n'était pas abonnée.
Le pantin ne trouvait pas cela fabuleux
Perdu à bord de grands navires nébuleux,
Sa mission était d'astiquer la girouette,
Tâche lui demandant pas mal de pirouettes.
Heureusement il avait un bon détergent,
De quoi lui rendre le travail moins affligeant.
Hélas! Etant de constitution fragile,
Il devint lecteur officiel des Evangiles.
Le livre, un jour, fut barbouillé par un pigeon
Dont les intestins hurlaient "Nous nous figeons!".
Pour l'équipage, Oui-Oui n'était pas un frère.
A l'eau ils le jetèrent muni d'une lourde pierre.

Moralité: Si la force d'astiquer javelot ou girouette tu ne possèdes point, lecteur d'Evangile ne deviens jamais, car ce sont les requins qui viendront t'astiquer autre chose.
Autrement dit: si de ta main tu ne peux point te servir, fais marcher ton cerveau, ça te sauvera la peau.

Sibylline 09/07/2005 @ 23:15:01
Oh combien de marins, combien de matelots
Partis dans la marine, par amour écorné
Qui moururent soudain d’un coup de javelot
Alors que tout espoir était abonné ?
Combien de ces amants au chagrin fabuleux
Se sont perdus ainsi dans les tours nébuleux
Que l’amour fit jouer à leur cœur girouette
Les quittant pour toujours après une pirouette ?
Et par la pire peine, le pouvoir détergent,
Erodant, abusif, stérile et affligeant
Fit rendre toute vie à ces êtres fragiles
Eduqués jusqu’alors à grands coups d’Evangile
Tout aussi désarmés que le pauvre pigeon
Face aux injustes coups dont parfois nous figeons
Le souvenir en vers. Les poètes, nos frères
En ferons des chansons gravées dedans la pierre.

FéeClo
avatar 09/07/2005 @ 23:15:07
Une chatte rousse qui aimait un matelot,
Lisait, au fil de l’eau, une revue écornée,
Laissant son amant ramer avec un javelot
Et oubliant qu’elle n’y était pas abonnée.
Le trajet dans la barque, jusque là fabuleux
Rendit tout à coup le matelot très nébuleux :
«Ma belle chatte rousse est une girouette !
Pourquoi m’être embarqué dans cette pirouette ?
Hier, elle ne me parlait que de détergent
C’était d’un ennui et terriblement affligeant.»
Mais la chatte lectrice semblait trop fragile,
On lui donnerait l’bon dieu et les évangiles.
Le matelot ne voulait pas être un pigeon,
Il arrêta sa rame et cria « nous nous figeons ».
La chatte n’eut pas l’temps de prier pour son frère
Que tous deux furent déjà transformés en pierre.

Morale
Quand l’amour vogue sur l’eau
Parfois mieux vaut l’arrêter trop tôt


(bon je sais c'est pas une morale joyeuse, mais j'aime pas les morales)

Loupbleu 09/07/2005 @ 23:15:25
Las d'une mer trop calme était le matelot,
De ses rations infectes de morues écornées,
Il décida sur l'heure de prendre un javelot
Et de viser la mouette au navire abonnée

Propulsant dans l'azur, missile fabuleux
La lance vers l'oiseau au long vol nébuleux
Il toucha par malheur du mât la girouette
Qui tomba sur son crâne. Il fit la pirouette.

On dut le ranimer à coup de détergents
Et il vit au réveil spectacle affligeant :
Au bout du javelot elle se tenait fragile
La mouette riant bien récita l'évangile :

"Croyais-tu mon ami qu'il y a marqué pigeon ?
Devant tant de bétise j'avoue nous nous figeons
Crois bien ami marin que nous sommes des frères
Mais la prochaine fois je te lance des pierres !"

Moralité:
Souvent pour s'amuser les mouettes d'équipage
Se prennent à viser les matelots amers.

Fee carabine 09/07/2005 @ 23:15:34
Jadis, un souriceau se rêvait matelot
avec un atlas, la couverture écornée,
il voyageait à quelques traits de javelot
dans sa p'tite tête qui était abonnée
à faire des rêves de plus en plus fabuleux.
Et se perdant dans un univers nébuleux
De rêve en rêve, changeant comme girouette
il passait dans l'instant, alouette, pirouette
La réalité effaçait tout, détergent
surpuissant, Ah Dieu, que c'en était affligeant
pour ce pauvre souriceau bien trop fragile
qui voyait ses rêves comme un évangile
son destin plutôt sous les plumes d'un pigeon
que dans la fourrure d'un souriceau, figeons
donc là le peu de vie de ce pauvre frère
avant que, piégé, il ne se change en pierre

Sibylline 09/07/2005 @ 23:16:13
Oh combien de marins, combien de matelots
Partis dans la marine, par amour écorné
Qui moururent soudain d’un coup de javelot
Alors que tout espoir était abonné ?
Combien de ces amants au chagrin fabuleux
Se sont perdus ainsi dans les tours nébuleux
Que l’amour fit jouer à leur cœur girouette
Les quittant pour toujours après une pirouette ?
Et par la pire peine, le pouvoir détergent,
Erodant, abusif, stérile et affligeant
Fit rendre toute vie à ces êtres fragiles
Eduqués jusqu’alors à grands coups d’Evangile
Tout aussi désarmés que le pauvre pigeon
Face aux injustes coups dont parfois nous figeons
Le souvenir en vers. Les poètes, nos frères
En ferons des chansons gravées dedans la pierre.

Oups, Moralité: Tout finit par des chansons.

Fee carabine 09/07/2005 @ 23:19:02
Jadis, un souriceau se rêvait matelot
avec un atlas, la couverture écornée,
il voyageait à quelques traits de javelot
dans sa p'tite tête qui était abonnée
à faire des rêves de plus en plus fabuleux.
Et se perdant dans un univers nébuleux
De rêve en rêve, changeant comme girouette
il passait dans l'instant, alouette, pirouette
La réalité effaçait tout, détergent
surpuissant, Ah Dieu, que c'en était affligeant
pour ce pauvre souriceau bien trop fragile
qui voyait ses rêves comme un évangile
son destin plutôt sous les plumes d'un pigeon
que dans la fourrure d'un souriceau, figeons
donc là le peu de vie de ce pauvre frère
avant que, piégé, il ne se change en pierre


Moi, j'aime pas les morales ;-)... mais si vraiment il en faut une, voici:

Moralité: ne rêvons pas, vivons!

FéeClo
avatar 09/07/2005 @ 23:20:12
bon je vous laisse, ai lu en triple vitesse. je reviendrai lundi pour mettre mon p'tit commentaire mais là faut que je parte.

Merci pour cette soirée sympathique, ô frères de pirouette littéraire... ;o)

Bon dimanche!

Sibylline 09/07/2005 @ 23:20:46
Très rigolo Loup bleu, mais crois tu bien qu'en ces temps de guerre il soit de mise de faire du surréalisme???!!!
;-)))))))

Loupbleu 09/07/2005 @ 23:22:02
Très rigolo Loup bleu, mais crois tu bien qu'en ces temps de guerre il soit de mise de faire du surréalisme???!!!
;-)))))))
;-)))) Y a des missiles qui se perdent comme disait la mouette de la fable :o)))

Sahkti
avatar 09/07/2005 @ 23:22:41
crois tu bien qu'en ces temps de guerre il soit de mise de faire du surréalisme???!!!;-)))))))
Hahahaha!!!!

Salut Féeclo!

Sibylline 09/07/2005 @ 23:23:32
Le souriceau et le chat des deux Fées devraient pouvoir faire quelque chose... l'un dans l'autre ;-))

Fee carabine 09/07/2005 @ 23:23:52
Sib 1: j'ai un peu de mal avec le début (surtout "sur l'île, abonné"... qu'est-ce à dire ;-)?, mais j'aime beaucoup la fin très humoristique ;-).

Sib 2: plus réussi que le premier, parce que plus cohérent et avec toujours le même humour.

Loupbleu 09/07/2005 @ 23:24:10
Très rigolo Loup bleu, mais crois tu bien qu'en ces temps de guerre il soit de mise de faire du surréalisme???!!!
;-)))))))
Tu trouves que ma pouésie de ce soir fait Breton ?

Sibylline 09/07/2005 @ 23:24:26
On n'a pas récupéré SJB?

Fee carabine 09/07/2005 @ 23:24:35
Bonne fin de soirée, FéeClo!

Saint Jean-Baptiste 09/07/2005 @ 23:24:39
Je te l'avais bien dit, prends garde aux matelots
Ces soiffards de gargotes à morale écornée
Pour qui fille est à prendre, comme avec javelot
On attrape un poisson ! Mais tu t'es abonnée
A ce genre d'hameçon qu'a rien de fabuleux.
Ah tu me reprochais mes propos nébuleux
Tu préférais courir comme une girouette
Et croyais t'en tirer par une pirouette.
Allons, t'es dans la boue mais j'ai du détergent
Ton sort n'a, après tout, rien de bien affligeant
Allons viens avec moi, la chair est si fragile
Je crois avoir lu ça dans un des évangiles.
Ah répondit l'oiseau, je ne suis pas pigeon
Je te vois bien venir avec tes fi-fi-geons
Je veux vivre ma vie, mais loin de toi, vieux frère
C'est l'âne qui trébuche deux fois sur la mêm' pierre.

Sibylline 09/07/2005 @ 23:24:59
Très rigolo Loup bleu, mais crois tu bien qu'en ces temps de guerre il soit de mise de faire du surréalisme???!!!
;-)))))))
Tu trouves que ma pouésie de ce soir fait Breton ?

;-)))))))

Sahkti
avatar 09/07/2005 @ 23:26:08
Sib, j'aime bien tes trois textes. Les deux premiers sont vifs et presque chantants. Le dernier est plus grave, plus lyrique, comme une poésie classique qui parle de déchirement. Difficile de choisir mais je préfère tout de même la tonalité du premier, plus rythmé et mélodieux.

Sibylline 09/07/2005 @ 23:27:32
Sib 1: j'ai un peu de mal avec le début (surtout "sur l'île, abonné"... qu'est-ce à dire ;-)?, mais j'aime beaucoup la fin très humoristique ;-).
[.

Exact, faute. J'avais compris et voulu mettre abandonné (d'ailleurs, avec abonné, il manque un pied). Mais le mot juste était abonné. Je m'étais trompée.

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