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« Il suffit de regarder un œuf dans le blanc des œufs pour qu’il se transforme illico en un bel oiseau bleu » (La clairvoyance); « La victime glacée d’effroi est généralement nue c’est pourquoi elle éternue mais qu’importe si elle mue » !(L’assassin menacé) ; « Le miroir mange des oeufs pour garder le domaine de la pensée en bon état »(La jeunesse illustrée); « Tout cela aussi sérieux que la vie et la fécondation in vitro l’inondation soudaine offrant le spectacle d’un corps féminin joueur de tuba mexicain » (Les jours gigantesques)
Ce recueil, vous l’aurez compris, regroupe 50 facétieuses divagations raisonnées composées à partir d’autant de tableaux de René Magritte par Marcel Peltier qui s’était déjà plié à l’exercice à partir de peintures diverses dans deux volumes (Le Carré rouge) parus aux éd. du GRIL et qui est, pour mémoire, l’auteur d’une douzaine de recueils de poésie ou de haïkus dont l’un, L’éphémère vérité, fut préfacé par Amélie Nothomb.
Magies, miroirs, masques, secrets émaillent ces fragments poético-philosophiques. Au royaume de l’illusion, « tout n’est qu’apparence », les images sont reines et les mots s’enchaînent sans trop préoccuper du sens. Si dans la peinture, les images doivent leur cohérence à un agencement de lignes et de couleurs, chez Peltier, fort de la connaissance que les choses ordonnées sont formées d’éléments instables (ou l’inverse), comme cet orage de La parure de l’orage « partagé en six parties incontrôlables », sa poésie est fabriquée dans un moule musical où un plan – secret – régit l’ordonnancement des phonèmes.
Marcel Peltier, « de la famille des oiseaux de fièvre » mais aussi « du bel oiseau libre », s’interroge sur les méfaits provoqués par l’appétit immense de l’homme, ses rêves trop vastes, sa course aux chimères (ces « images mises à la place de la réalité »), son ignorance « du néant exposé dans un cadre », mais aussi les possibilités offertes au « fils de l’homme » de délivrance et de salut, ici et maintenant. Sans toutefois perdre de vue que « l’image du fromage de Brie mise sous cloche ne changera rien à notre devenir » (La découverte du feu).
Le nouvel ouvrage de Marcel Peltier pose, sous des dehors de dérision, de multiples interrogations tout en laissant poindre les réponses. Si tout masque ne cachait au fond qu’une nudité figurant le désir, cet agent, éclaireur du plaisir ? Si mots et images ne répondaient qu’au strict principe du plaisir en enchaînant les objets à leur sens, et le nom des choses à leur devenir-songe? Et si l’unique délivrance ressortait au « musée de la nuit », à l’espace illimité de l’imaginaire. « Le rêve, a écrit Cocteau, c’est mettre sa nuit sur la table ». Marcel Peltier, lui, met ses rêves en mots ou, plutôt, ses mots issus d’une nuit invérifiable dessinent d’indéfinissables rêves.
Voici le texte (à la non ponctuation voulue) intitulé :
LES VALEURS PERSONNELLES
Les valeurs personnelles restent parmi les biens les plus précieux c'est pourquoi mon peigne mesure deux mètres de longueur tandis que mon blaireau tout neuf possède des poils gigantesques et dans mon verre bleuté vous pourriez facilement vous noyer mon allumette habituelle repose seule sur le tapis en laine je partage mon lit avec une personne sans grande envergure cette élégante ne comprend rien à rien elle n'imagine même pas pourquoi ma chambre à ciel ouvert se promène à hauteur des nuages
C’est paru aux Ed. CHLOÉ DES LYS Rue de Maulde 26 – B-7700 Barry
site web : htpp://chloedelys.skynetsblogs.be
Ce recueil, vous l’aurez compris, regroupe 50 facétieuses divagations raisonnées composées à partir d’autant de tableaux de René Magritte par Marcel Peltier qui s’était déjà plié à l’exercice à partir de peintures diverses dans deux volumes (Le Carré rouge) parus aux éd. du GRIL et qui est, pour mémoire, l’auteur d’une douzaine de recueils de poésie ou de haïkus dont l’un, L’éphémère vérité, fut préfacé par Amélie Nothomb.
Magies, miroirs, masques, secrets émaillent ces fragments poético-philosophiques. Au royaume de l’illusion, « tout n’est qu’apparence », les images sont reines et les mots s’enchaînent sans trop préoccuper du sens. Si dans la peinture, les images doivent leur cohérence à un agencement de lignes et de couleurs, chez Peltier, fort de la connaissance que les choses ordonnées sont formées d’éléments instables (ou l’inverse), comme cet orage de La parure de l’orage « partagé en six parties incontrôlables », sa poésie est fabriquée dans un moule musical où un plan – secret – régit l’ordonnancement des phonèmes.
Marcel Peltier, « de la famille des oiseaux de fièvre » mais aussi « du bel oiseau libre », s’interroge sur les méfaits provoqués par l’appétit immense de l’homme, ses rêves trop vastes, sa course aux chimères (ces « images mises à la place de la réalité »), son ignorance « du néant exposé dans un cadre », mais aussi les possibilités offertes au « fils de l’homme » de délivrance et de salut, ici et maintenant. Sans toutefois perdre de vue que « l’image du fromage de Brie mise sous cloche ne changera rien à notre devenir » (La découverte du feu).
Le nouvel ouvrage de Marcel Peltier pose, sous des dehors de dérision, de multiples interrogations tout en laissant poindre les réponses. Si tout masque ne cachait au fond qu’une nudité figurant le désir, cet agent, éclaireur du plaisir ? Si mots et images ne répondaient qu’au strict principe du plaisir en enchaînant les objets à leur sens, et le nom des choses à leur devenir-songe? Et si l’unique délivrance ressortait au « musée de la nuit », à l’espace illimité de l’imaginaire. « Le rêve, a écrit Cocteau, c’est mettre sa nuit sur la table ». Marcel Peltier, lui, met ses rêves en mots ou, plutôt, ses mots issus d’une nuit invérifiable dessinent d’indéfinissables rêves.
Voici le texte (à la non ponctuation voulue) intitulé :
LES VALEURS PERSONNELLES
Les valeurs personnelles restent parmi les biens les plus précieux c'est pourquoi mon peigne mesure deux mètres de longueur tandis que mon blaireau tout neuf possède des poils gigantesques et dans mon verre bleuté vous pourriez facilement vous noyer mon allumette habituelle repose seule sur le tapis en laine je partage mon lit avec une personne sans grande envergure cette élégante ne comprend rien à rien elle n'imagine même pas pourquoi ma chambre à ciel ouvert se promène à hauteur des nuages
C’est paru aux Ed. CHLOÉ DES LYS Rue de Maulde 26 – B-7700 Barry
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