Shelton
avatar 24/08/2025 @ 09:38:15
L’été c’est fait pour lire et nouvelle escale dans la série des aventures d’Astérix avec Le combat des chefs. Ce n’était pas prémédité, c’est juste qu’une personne de la famille m’a offert un carton de bandes dessinées qu’elle avait dans sa cave (et que j’ai accepté pour redistribuer à mes petits-enfants) et que cet après-midi, après presque deux heures de natation dans le lac de Saint-Pardoux et une bonne douche chaude, j’ai décidé de prendre un album et de le relire. J’en avais deux en main et c’est le Combat des chefs qui a eu ma préférence… Grand bien m’a pris car ce fut une relecture bien sympathique pour un épisode que je n’avais probablement pas relu depuis au moins cinq ou six ans…

Resituons quelque peu cet album sorti en 1966 mais, et c’est là l’essentiel, qui est paru dans le journal Pilote (Mâtin quel journal !) entre octobre 1964 et août 1965 (Waouh, c’était pile il y a 60 ans !). Or, il y eut en décembre 1965, des élections présidentielles… Ce fut à l’époque un véritable combat des chefs et avouons que les auteurs s’amusent grandement avec cela…

Dans les explications précises et constitutionnelles, je vous conseille la rubrique sur le ballotage entre deux chefs… Je ne veux pas tout vous révéler mais le texte et le dessin sont à la hauteur du ballotage qui va suivre entre Abraracourcix et Aplusbégalix… Euh, non, De Gaulle et Mitterrand !

Pour ceux qui n’ont pas relu depuis longtemps cet album ni vu la minisérie sur Netflix, quelques éléments factuels et précis. Les Romains n’arrivent pas à venir à bout des irréductibles Gaulois et l’aide de camp Perclus donne à son chef, le Centurion Langélus une bonne idée pour éviter de se « faire sonner les cloches » par César, demander au chef Gallo-romain et fidèle Aplusbégalix de défier en duel Abraracourcix ! Facile, si et seulement si les légionnaires romains neutralisent le druide Panoramix, celui qui a le secret de la potion magique qui rend invincible…

Alors, bien sûr, la fin est prévisible, donc pas de suspense démentiel, mais, pour arriver à la victoire finale, il y aura des situations à mourir de rire, des jeux de mots en très grand nombre, des allusions politiques, des dessins très drôles et ce septième épisode de la série est très réussi et mérite largement et sans aucun doute d’être relu ! Il fait partie de ces albums mémorables signés Goscinny pour le scénario et Uderzo pour le dessin… Il ne me reste plus qu’à décider qui de mes dix petits-enfants le récupèrera !

En attendant, puisque l’été c’est fait pour lire et que nous sommes toujours en été n’hésitez pas à lire ou relire cette série de bande dessinée !

Très bonne lecture !

Shelton
avatar 25/08/2025 @ 08:10:03
L’été c’est fait pour lire et une fois que l’on commence à relire un Astérix, on y prend goût, on y revient et, du coup, je viens de relire Le tour de Gaule ! Là encore, je vous l’avoue, une très belle relecture même si on peut poser raisonnablement quelques limites par un jeu de répétition (bagarre, fuite, barrage romain, rebagarre…).

Comme à chaque fois, il y a un point de départ, du moins à mon avis. Il s’agit de la construction d’un mur pour séparer le village gaulois du reste de la Gaule envahie et vivant sous l’influence romaine. Un mur pour isoler, séparer, rendre les déplacements impossibles… Cela fait penser à l’Allemagne de l’Est envahie par les Russes soviétique et le mur de Berlin, un mur construit en 1961… or cet album des aventures d’Astérix est paru dans le journal Pilote (Mâtin quel journal !) de février 1963 à novembre 1963. Je ne suis pas certain que l’on puisse parler de « hasard » !

Ce cinquième épisode de la série Astérix est d’autant plus à lire en vacances estivales que Astérix et Obélix vont entreprendre, à la suite d’un défi-pari fait avec l’inspecteur général Lucius Fleurdelotus, un tour de Gaule en rapportant quelques victuailles spécialités des villes traversées… La preuve serait faite que les deux Gaulois auraient réussi à franchir le mur et revenir chez eux après un long voyage…

Avant de suivre le voyage d’Astérix et Obélix, laissez-vous séduire par ce légionnaire romain qui se fait ami avec un hibou, un moment de poésie ornithologique peu courant dans cette série… Enfin, si on peut dire, un instant léger et comique !

Pour ce qui est du voyage, c’est une suite de bagarre, de potion magique, de dégustation de sangliers rôtis, certains sont mêmes empoisonnés, et de jeux de mots à répétition en particulier avec ces pauvres Romains. Souvenez-vous, le préfet de Lugdunum, ce fameux Encorutilfalluquejelesus qui a dû rester dans votre mémoire de lecteur ! Et on peut citer aussi Faimoiducuscus, Tikedbus, Milexcus ou Quelquilfus…

Dans cet album, on a les problèmes psychologiques d’Obélix qui apparaissent et qui sont liés à son poids, on fait la connaissance d’un petit chien blanc qui suit Obélix et qui va devenir le fameux Idéfix, personnage incontournable de la série… Enfin, le tour de Gaule est aussi (surtout diront certains) une allusion au Tour de France cycliste (et c’est encore un élément estival !). D’ailleurs, pour compléter le tableau de l’été gallo-romain, n’oublions pas les références à la Nationale 7 et ses bouchons, à la plage de Nice hyper fréquentée, et à toutes ces villes françaises réputées pour leurs spécialités culinaires : Rouen, Paris, Cambrai, Reims, Lyon, Marseille, Nice, Toulouse, Agen, Bordeaux… Bon, le transport d’une bonne bouillabaisse laisse quelque peu rêveur, je l’avoue !

Mais plutôt que de vous en parler plus longtemps, je vous conseille, puisque l’été c’est fait pour lire, de reprendre cet album en entier et d’en profiter au maximum ! Très bonne lecture !

Shelton
avatar 26/08/2025 @ 16:58:47
L’été c’est fait pour lire et rien de tel qu’un bon petit meurtre en famille pour passer quelques belles heures de lecture ! Bon, reconnaissons que pour la pauvre Ronnie le jour est mal choisi, un meurtre et une disparition pour le jour de son anniversaire, on peut faire mieux…

Mais comme Ronnie est membre du club des amateurs de romans policiers, reprenons depuis les origines pour que tout le monde puisse suivre un minimum. On est en Australie, et deux sœurs ont créé un club d’amateurs de romans policiers (en fait ce sont surtout des fans d’Agatha Christie). Les membres choisissent un roman, le lisent ou le relisent avant de prendre le temps d’en parler une tasse de thé à la main et une petite gourmandise dans l’autre… Alicia et Lynette, mais aussi Claire, Queenie, Missy, Perry, Ronnie s’entendent bien et dès le premier roman de la série, Ils étaient sept, le club s’est trouvé associé à la résolution d’un crime. Alicia est amoureuse d’un policier mais la police n’aime pas trop voir le club tourner autour d’une affaire, surtout quand la responsable sur place est la fameuse inspectrice Singh et non l’amoureux d’Alicia, Jackson.

Alors, que s’est-il passé lors de cet anniversaire de Ronnie ? Il y avait beaucoup de membres de la famille, des invités proches de Ronnie et les membres du club au grand complet. La propriété vibrait lors d’un magnifique feu d’artifice quand soudain le drame arriva… La propriété était fermée, un gardien à l’entrée… Le criminel était donc à la fête de Ronnie ! Les suspects sont donc finalement assez nombreux au départ et il faudra du temps pour que certains suspects soient enlevés de la liste…

Je ne vais pas tout vous raconter en détail mais cela donne un roman très classique, bien dans la lignée de ceux d’Agatha Christie et, surtout, des cinq romans précédents de C. A. Larmer. J’avoue aimer beaucoup cette série, j’éprouve un attachement aux personnages membres de ce club atypique et les références aux grands romans policiers classiques n’est pas pour me déplaire.

Dans cette propriété finalement assez malsaine sur le fond à cause des membres de la famille de Ronnie, on commence en tant que lecteurs à s’interroger sur les mobiles possibles et les pistes sont nombreuses et complexes : jalousie, argent, adultère, vengeance, paternité et maternité cachées et/ou secrète… Tout ou presque est possible ! Sans compter que la fameuse Singh semble en vouloir beaucoup au club lui-même et, bien sûr, à Alicia l’amoureuse de Jackson… Une autre affaire de jalousie éventuelle ?

Une très bonne série, un excellent cosy mystery estival et comme l’été c’est fait pour lire, ce peut être une bonne idée que de s’attaquer à la série complète…

Très bonne lecture à toutes et à tous !

Shelton
avatar 29/08/2025 @ 07:56:52
L’été c’est fait pour lire et même si certains ne supportent pas les aventures de Tintin et Milou, je dois vous parler d’une expérience de lecture d’un album de Tintin avec l’un de mes petits-fils. En effet, d’une voix douce et agréable, un petit garçon est venu me demander un soir : « Dis Papy, tu peux me lire ce Tintin ? ». Comme il ne sait pas lire (je parle du texte et non des images pour lesquelles il est plutôt doué), je ne pouvais que fondre, ouvrir Le crabe aux pinces d’or et entamer une soirée Tintin…

Lire une bande dessinée à un enfant n’est pas chose aisée et je pense que tous ceux qui ont essayé de le faire ce sont rendu compte de la grande difficulté. Il faut à la fois, lire le texte des dialogues, laisser du temps à l’enfant pour comprendre ce qu’il voit, expliquer certains points qui semblent évidents au lecteur adulte et, enfin, trouver les bons mots pour expliquer certaines situations. Ici, par exemple, dans le Crabe aux pinces d’or, il y a des thèmes très lourds : trafique de drogue, alcoolisme, luttes entre différents partis avec intervention française coloniale… Avouez que ce ne n’est pas si simple à expliciter à un enfant de six ans et demi !

« C’est quoi une drogue ? »
« Papy, pourquoi le trafic de drogue ça rapporte de l’argent ? »

Si je tenais celui qui a fait croire que la bande dessinée n’était qu’une lecture pour enfant ? Et si je tenais celui qui offre Le crabe aux pinces d’or à un si jeune enfant ? Bon, là, en l’occurrence, c’est moi et donc je ne peux m’en prendre qu’à moi-même ! Mais, en fait, je ne regrette rien car la suite fut merveilleuse…

En effet, cet album de Tintin contient quelques merveilles visuelles et qui fonctionnent avec un enfant qui observe si bien. Il y a, par exemple, la première planche avec Milou qui fouille une poubelle, trouve une boite de crabe, tente d’en extraire quelques aliments puis connait une mésaventure… Il y a Haddock qui s’énerve contre des rebelles, qui croit les mettre fuite et qui termine par s’assommer avec son propre fusil… Certaines des vignettes sont pami les plus élaborées et réussies d’Hergé. On est dans le sublime ! Et avec un enfant tel que mon petit-fils, grand lecteur d’images, on voit la puissance du dessin de ce bédéaste exceptionnel…

Parfois, je m’amusais à lui tendre des pièges, je lui demandais de m’expliquer pourquoi la couleur de certains vêtements changeait d’une page à l’autre… Et chaque fois, son regard perçant trouvait une solution, une explication, une rationalité que beaucoup d’adultes n’auraient pas pu deviner… Rôle du soleil, jeu de lumière dans le désert, costumes pour passer inaperçu (ou presque !) …

Alors, comme l’été c’est fait pour lire, il est reparti avec plusieurs albums qui, je l’espère, lui tiendront compagnie tout au long de cette année scolaire qui va s’ouvrir !

Très bonne lecture ! Si vous n’aimez pas Tintin, choisissez autre chose !

Shelton
avatar 04/09/2025 @ 08:35:45
L’été c’est fait pour lire et l’été n’est pas terminé même si la rentrée scolaire est venue perturber l’ordre estival. C’est ainsi, il faut bien rentrer à un moment, que ce soit à l’école, à l’université, dans l’entreprise ou chez soi… Pour autant, on n’est pas obligé d’arrêter de lire !

Après quelques jours de calme car j’étais à une magnifique fête de famille – ce n’est pas tous les jours que l’on participe à des noces de diamant – je viens de reprendre mes lectures. Il était temps car ma pile de bandes dessinées en retard devenait monstrueuse. Par quel album commencer, ce fut simple, j’ai pris l’un des derniers arrivés, Jekyll & Hyde, Le docteur et l’assassin, une adaptation du roman de Robert Louis Stevenson par Marco Cannavo (scénario) et Corrado Roi (dessin). Et ce fut un coup de cœur fantastique (c’est bien le cas de le dire !).

Corrado Roi est un dessinateur italien que je n’avais jamais lu. Pourtant, ce n’est pas un petit débutant. Il a commencé par de la Science-Fiction, avec par exemple le personnage de "Rick Zéro" créé par Graziano Origa. On le retrouve dans de très nombreuses publications en Italie, en particulier la série Dylan Dog qui sera éditée en France par les éditions Glénat, où on peut voir son travail dans le tome 3. Mais j’avoue avoir découvert là avec ce dernier album paru, un dessinateur d’une grande qualité (pour ne pas dire plus !).

Le dessinateur s’est attaqué à cette trilogie gothique célèbre, fruit du travail de trois romanciers différents, Dracula, Frankenstein, Jekyll & Hyde. C’est le même scénariste, Marco Cannavo, qui a réalisé les adaptations et comme à chaque fois dans ce genre de kidnapping littéraire, certains seront heureux du résultat tandis que d’autres crieront au scandale ! C’est tout à fait normal et c’est bien le jeu de l’adaptation on s’approprie le texte original et on en donne sa version personnelle. Ces romans ont ainsi connu de nombreuses versions au théâtre, au cinéma, en bande dessinée… Moi, je trouve que non seulement tout cela est bien normal mais que cela ouvre à d’autres interprétations : après tout pourquoi ma vision des choses serait-elle meilleure que celle de Cannavo ?

Pour revenir à ce dernier Jekyll & Hyde, je trouve que l’adaptation est totalement réussie et j’y adhère à 100%. Quant au dessin au lavis en noir et blanc de Corrado Roi, il frôle le sublime et nous plonge entièrement dans un univers noir et cruel, encore plus terrible que celui de Robert Louis Stevenson ! J’ai adoré !

Précisons que cette adaptation est réservée à des lecteurs avertis et non à de jeunes collégiens, mais pour ceux qui connaissent cet univers c’était peut-être évident…

Alors comme l’été c’est encore fait pour lire, voici trois belles pistes de lecture !

Shelton
avatar 05/09/2025 @ 08:44:10
L’été c’est fait pour lire et prolongeons nos lectures estivales avec le tome 14 d’aune série spéciale que j’aime beaucoup, Son espionne royale, de Rhys Bowen. Il est très difficile de classer cette série qui ne répond jamais strictement à une définition. Dans cet ensemble romanesque, il y a (un peu un inventaire à la Prévert) : du roman historique, de l’espionnage, du polar, de la romance, du cosy mystery… L’éditeur français ose dire une série entre Downton Abbey et Miss Marple. Je ne peux pas confirmer car j’ignore tout de Downton Abbey (hé oui, on ne peut pas tout connaître !) mais je dirais, pour ma part, que cette histoire peut avoir les même aspects espionnage et humour que certains romans d’Exbrayat et effectivement des intrigues proches de certaines d’Agatha Christie ! Dans tous les cas, le résultat est une lecture paisible, sereine, légère et totalement adaptée à l’été, à la plage, à la sieste ou aux transports en commun !

Pour ceux qui ne connaitraient absolument pas cette série et qui voudraient l’essayer, je conseille de commencer par le premier volume et de les prendre dans l’ordre car si chaque épisode est bien entièrement résolu dans le volume correspondant, il faut savoir que le personnage principal, Lady Georgiana de Rannoch, Georgie pour les intimes, a une vie des plus passionnante et qu’elle évolue tout au long de la série. Il faut la découvrir dans le premier volume avec la galère qu’elle vit pour comprendre et apprécier toute la suite… Les personnages principaux sont le couple royal, le fils héritier, le frère de Georgie ainsi que sa belle-sœur, Darcy, et la meilleure amie, Belinda dont il sera beaucoup question dans cet opus !

Que puis-je dire sans déflorer le roman et sans casser les mécaniques romanesques de la série pour ceux qui vont la découvrir ? Belinda et Georgie vont aller en Cornouailles, car la première vient d’hériter de sa grand-mère une petite résidence secondaire en bord de mer… Belinda ne sait rien sur ce lieu ni sa construction et elle cherche à savoir ce qu’elle peut bien en faire… Tout ne va pas se passer comme les deux amies le souhaitaient et il faudra que Georgie mène une petite enquête pour sortir son amie du pétrin… Mais je n’en dis pas plus !

La série se passe dans l’Angleterre des années trente avec en toile fond un héritier de la couronne qui fréquente une femme divorcée, la mère de Georgie qui vit en Allemagne, Hitler qui devient de plus en plus fort dans son Reich, certains Anglais qui souhaiteraient s’allier avec les nazis… Bref, une toile de fond angoissante qui n’est pas sans rappeler l’époque que nous vivons…

Une belle série estivale à lire quand on ne cherche pas à se prendre la tête mais qui n’est pas du tout dénuée d’intérêt. Alors, comme l’été c’est encore fait pour lire, très bonne lecture à toutes et à tous !

Shelton
avatar 06/09/2025 @ 08:01:09
L’été c’est fait pour lire et, aujourd’hui, je vous propose un ouvrage atypique qui ne correspondra, je l’avoue, qu’à des amateurs éclairés de bandes dessinées. En effet, François Rivière nous raconte des rencontres avec des auteurs de bandes dessinées belges du temps où il était jeune…

François Rivière est ce que l’on pourrait appeler un touche-à-tout du livre. Il est né en 1949, à Saintes, et il a été libraire, journaliste, critique, scénariste, biographe, bédéiste, éditeur, traducteur et expert en littérature policière et littérature jeunesse… Il est éclectique, sans aucun doute, passionné et, au demeurant, fort sympathique si je me souviens bien des deux fois où j’ai pu l’interviewer… Ici, c’est un petit opus – par la taille – de souvenirs de jeunesse qui est savoureux car il raconte des rencontres avec des gens comme Hergé, Martin, Jacobs… Oui, lui, il a eu la chance de dialoguer avec ces géants de la bande dessinée franco-belge, des auteurs que je n’aurais moi la chance de fréquenter que par leurs albums, ce qui m’a procuré, je le reconnais un grand bonheur… C’est pour cela que j’ai plongé dans son récit sans aucune hésitation !

Il faut dire que pour ma génération, Hergé, Martin, Peyo et Jacobs représentent le cœur indiscutable d’une bande dessinée de qualité qui a illuminé notre jeunesse. Tintin, même pour ceux qui n’apprécient pas certains de ses engagements, est la bande dessinée qui a formalisé un grand nombre de codes du récit en bande dessinée. Peyo et ses Schtroumpfs ont apporté une touche d’humour et de folie qu’il fallait et il n’y a qu’à voir le succès relatif du dernier film de ces petits héros pour mesurer la place dans notre imaginaire collectif de ce Peyo. Blake et Mortimer, rien qu’écrire le nom de ces deux héros est presque suffisant pour plonger les lecteurs que nous avons tous été dans ces épisodes merveilleux… Le secret de l’Espadon, Le secret de la Grande Pyramide, La marque jaune… Et depuis l’aventure continue avec d’autres grands auteurs… Enfin, pour clore ce regard en arrière, finissons avec Alix et Lefranc, les héros de Jacques Martin… Le dernier Spartiate (il faut bien citer un Alix) ou La grande menace furent deux de mes lectures d’adolescent, et je crois presque me souvenir de mes premières sensations en lisant ces chefs d’œuvre !

Alors, même si François Rivière restera pour moi, avant tout, un expert et biographe d’Agatha Christie, j’ai adoré le « voir » rencontrer ces grands auteurs de la bande dessinée franco-belge et ce fut un grand plaisir de voir mes souvenirs de lectures revenir chaque fois qu’il rencontrait ces géants… C’était aussi une époque où les auteurs ne se prenaient pas trop la tête et acceptaient de répondre à un jeune admirateur, le recevaient chez eux, l’invitaient à manger à la table familiale… Une grande chance !

Quant à nous, il faut se replonger dans ces beaux albums puisque l’été c’est encore fait pour lire… Alix, Tintin, les Schtroumpfs, Blake et Mortimer, Lefranc… Quel programme ! Donc, bonne lecture !

Shelton
avatar 07/09/2025 @ 08:38:20
L’été c’est fait pour lire et après avoir parlé des rencontres de François Rivière avec les grands auteurs de bande dessinée belge, dont un certain Hergé, j’ai voulu revenir sur un des albums de cette série des aventures de Tintin. J’ai choisi L’affaire Tournesol car il y a 70 ans cet épisode paraissait dans le Journal de Tintin toutes les semaines… rassurez-vous, à ce moment-là je n’étais pas encore lecteur de la série et ce n’est qu’un peu plus tard que je découvrais cette histoire d’espionnage scientifique fascinante !

Mais, comment peut-on encore parler des aventures de Tintin du célèbre Hergé alors que par principe il ne peut pas y avoir de nouveautés dans ce domaine ? Oui, dit comme cela, il n’y a rien à dire… quoique… Précisons, rappelons, que c’est Hergé lui-même qui a souhaité de son vivant que les aventures de Tintin s’arrêtent avec lui. D’autres n’ont rien précisé de leur vivant mais ne sont peut-être pas plus heureux de voir ce que l’on a fait de leurs personnages… Mais revenons-en à Tintin…

C’est bien L’affaire Tournesol qui va reprendre sa place dans les bacs des libraires au titre d’une nouveauté dans quelques semaines car les éditions Casterman vont nous proposer la version exacte qui était parue dans le Journal de Tintin…

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que dans l’univers Tintin, tintinologues, tintinophiles, tintinomaniaques et tintinolâtres se bousculent, non par dizaines, ce serait trop beau, mais bien par milliers, millions probablement.
Les tintinologues recherchent les détails de cette édition, soit parce qu’ils ne l’avaient pas eue en main, soit pour la contrôler (il est à préciser que chaque édition a ses particularités, couleurs, anomalies, distorsions…). Les tintinophiles, collectionneurs dans l’âme, l’achèteront, la poseront délicatement à côté de la précédente, tout ce qui vient du maître Hergé est digne d’amour et de vénération… Les tintinomaniaques, encore assez nombreux, sont assez difficiles à comprendre. Ils ne peuvent pas supporter de voir un objet « Tintin » sans le posséder. Restent les tintinolâtres… Pour eux on ne peut pas faire grand-chose, la vénération du grand maître relève d’un culte, d’une adoration… Cette édition n’est qu’anecdote, ce qui compte c’est de prouver que Hergé est encore vivant parmi nous, qu’il n’est pas mort, qu’il nous raconte encore des histoires… Même si L’affaire Tournesol continue de raconter la même histoire et quelle histoire !

Mais pour tous ceux qui ne sont pas de cette génération – je ne vous en veux pas – je vous propose de découvrir ou redécouvrir la narration en images selon Hergé. Ne cherchons pas, ici, à savoir si Hergé était de droite, du centre, catholique ou homosexuel, macho, misogyne ou profondément perturbé dans sa tête… C’est un auteur qui nous raconte des histoires, laissons-nous prendre par ses récits… Ne boudons pas notre plaisir !

Tout commence à Moulinsart, le château du capitaine Haddock, où vivent nos trois amis, le capitaine, Tintin et Tournesol, quatre, même, si nous intégrons Milou. Le professeur Tournesol n’y a pas qu’une chambre, il y a aussi un laboratoire au cœur de cette histoire. L’affaire Tournesol est en effet une histoire d’espionnage scientifique. Le professeur est l’un des plus grands physiciens de son temps, n’est-il pas celui qui a conçu et réalisé la fameuse, que dis-je, l’illustre fusée lunaire rouge et blanche ? Mais que nous invente-t-il maintenant ? Pourquoi est-il si difficile de garder son verre en main sans voir le verre se pulvériser soudainement ?

Nous voilà partis dans l’enquête… heureusement que les cigarettes de la marque Macédonia vont nous permettre de rester dans le droit chemin, enfin, c’est que doivent penser Haddock et Tintin. Quant aux Syldaves et Bordures, ce sont bien des Slaves, c’est à dire de braves gens toujours imprévisibles, parfois violents et dangereux.
Hergé va s’amuser à convoquer la Castafiore que l’on va retrouver dans une de ses tournées comme cela avait été le cas dans Le Sceptre d’Ottokar… Et elle sauve encore Tintin, quelle constance pour cette artiste !

Mais maintenant, vous allez lire cet album et faire attention au mouvement, à la dynamique du récit en images… Pages 1, la course effrénée de Nestor qui va répondre au téléphone ; page 2 le retournement du parapluie à cause du vent ; page 5, l’entrée fracassante de Séraphin Lampion ; page 15, le coup de poing reçu par le capitaine dans le laboratoire de Tournesol ; page 19, les malheurs de Haddock dans le hall de l’hôtel Cornavin… Et ainsi de suite… Dans cet album, le talent de Hergé arrive à maturité, il frôle la perfection du récit, il donne une leçon à tous ceux qui vont le suivre dans ce genre littéraire. Oui, je dis bien littéraire, il n’y a pas d’autres adjectifs possibles pour un tel album…

Benoît Peeters, expert en tintinologie, trouve que c’est le meilleur des albums de la série des aventures de Tintin… personnellement, je préfère Les bijoux de la Castafiore, mais c’est très subjectif…

Je voudrais que vous lisiez cette aventure avec des yeux nouveaux, oubliez un instant le scénario et observez de tout votre regard, de toute votre attention cette bande dessinée… Bref, devenez de véritables lecteurs de bédés et comprenez pourquoi Hergé est et restera un des grands de ce mode narratif…

Alors, comme l’été c’est encore fait pour lire, bonne lecture !

Shelton
avatar 11/09/2025 @ 07:42:25
L’été c’est fait pour lire et c’est aussi un temps privilégié pour voyager. J’ai bien dit voyager mais pas nécessairement traverser le monde et ses océans… On peut voyager près de chez soi, à pied ou à vélo… et même voyager sans quitter sa chambre ! En préparant cette petite chronique je me suis souvenu de mon enfance qui a été marquée par plusieurs collections qui m’ont énormément fait voyager… En effet, j’aimais les timbres, les cartes postales et les flammes postales. Je n’étais pas un véritable collectionneur, juste un rêveur qui avait l’impression de voyager en regardant ces signes et objets… Plus tard, devant le pont Valentré de Cahors, le château de Chenonceaux ou la cathédrale de Chartres, j’avais le sentiment d’avoir déjà vu, d’être venu visiter jadis…

Aujourd’hui, la carte postale est presque en extinction, les timbres sont avant tout une taxe et non un objet d’art, quant aux flammes postales, elles sont réduites à leur plus simple expression… Tristesse et monotonie, il devient difficile de voyager avec un simple code postal ! Alors, il reste certains livres qui font revivre nos villages, bourgs, villes et régions avec des cartes postales ou des timbres, façon aussi de transmettre aux plus jeunes l’existence de ces habitudes désuètes et passées !

Gérard Chappez, ancien dentiste dolois, a collectionné les cartes postales et il a ensuite écrit plusieurs ouvrages sur sa région, La Franche-Comté (aujourd’hui Bourgogne-Franche-Comté). Dans son ouvrage « Balade insolite en Franche-Comté », il nous invite au voyage et à la découverte de sa région avec un texte de qualité, passionné et documenté, et une iconographie remarquable basée sur les cartes postales et les timbres (sans oublier quelques flammes postales, bien évidemment !).

Attention, il ne s’agit pas simplement de passer d’un lieu à un autre, ici, Gérard Chappez prend le soin de nous parler des célébrités locales, des habitants, des us et coutumes… C’est là la richesse et l’originalité de cet opus. On croisera donc Rouget de Lisle (Lons le Saunier), Paul-Emile Victor (certes, né en Suisse mais ayant passé son enfance à Saint-Claude), Louis Pasteur (Dole et Arbois), Jean de Vienne (Dole)… sans oublier un médecin dont le nom est connu, Xavier Bichat, mais dont on ne sait en fait rien surtout pas qu’il est né à Thoirette… Question complémentaire : où est Thoirette ? C’est une ancienne ville du Jura, sur les bords de l’Ain, qui, aujourd’hui, a fusionné avec Coisia (2017). Le nom est devenu : Thoirette-Coisia…

J’aurais pu parler aussi de la résistante Simone Michel-Lévy ou de l’écrivain Marcel Aymé, de l’horlogerie de Besançon ou de Pierre Fourier à Gray, une fois qu’il eut quitté ses Vosges natales… mais je me devais de vous laisser quelques surprises si vous décidiez de vous plonger dans cet ouvrage…

Et comme l’été c’est fait pour lire, très bonne lecture !

Shelton
avatar 17/09/2025 @ 07:20:02
L’été c’est fait pour lire et comme durant l’été les guerres ne s’arrêtent pas (ce fut encore le cas cet été), nous allons parler aujourd’hui de la guerre. Pas d’une en particulier, pas en cherchant à les classer entre guerres justes, injustes, illicites ou défensives… juste en regardant avec une certaine lucidité ce que peut bien être une guerre, une bataille dans l’histoire de l’humanité. Je ne me contenterai pas de dire « de toutes façons, il y a toujours eu des guerres, c’est inévitable ! » car ces expressions ne sont pas très utiles à l’humanité et son avenir, mais je vais plutôt creuser du côté des victimes, des atrocités, des massacres, des bilans financiers… C’est ainsi que je me suis retrouvé avec l’ouvrage de Joël Lévy en mains, Les pires batailles de l’Histoire…

Le titre ne dit qu’une partie de la vérité car, en fait, toute bataille représente le pire pour l’humanité. Il n’existe pas de bataille belle ou radieuse ! On peut aussi compléter cette réflexion initiale par une autre : il n’existe pas des victoires et des défaites car devant le nombre de morts de chaque bataille, il n’y a pas de vainqueurs et de vaincus. Il y a d’abord des victimes. N’oublions jamais la réflexion de Pyrrhus à la fin de la bataille d’Ausculum qu’il venait de « remporter », « encore une victoire comme celle-ci et nous sommes perdus ». D’où cette expression qui est restée, une victoire à la Pyrrhus !

Enfin, pour clore avec mes réflexions préalables, on se doit de rappeler que les victoires des uns sont les défaites des autres. En lisant cet ouvrage qui présente une cinquantaine des batailles, on réalise que bien souvent nous ne connaissons que notre petite histoire, les batailles qui nous concernent, de préférence nos victoires, alors qu’il faudrait avoir une vision beaucoup plus élargie… Car ici, Joël Lévy ne se limite pas du tout à notre histoire française…

L’auteur, journaliste, auteur et réalisateur, a trouvé une façon claire et précise de présenter chaque bataille en suivant le même plan, avec des données purement factuelles comme les pertes, les forces en présence, les belligérants, une citation… et des éléments plus narratifs, des analyses géopolitiques et humaines, des réflexions presque philosophiques dans certains cas… En trois ou quatre pages, avec une iconographie de qualité, Joël Lévy nous transformerait presque en experts de la bataille en question (bon, j’exagère un peu…).

Mais sans vouloir tout vous raconter, je voudrais prendre le temps de parler de certaines batailles de cet ouvrage et, donc, je reviendrai dès demain, poursuivre cette lecture passionnante de cet ouvrage… D’ici là, n’hésitez pas à réfléchir à cette question : quelle seraient pour vous les pires des batailles… Oui, la liste pourrait bien être longue, voire très longue…

Très bonne lecture et réflexion !

Shelton
avatar 18/09/2025 @ 08:53:05
L’été c’est fait pour lire et nous revenons aujourd’hui sur cette question des batailles de l’Histoire en nous basant sur ce livre de Joël Lévy, Les pires batailles de l’Histoire. Je vous laissais hier avec cette question simple : pour vous quelles sont les batailles les pires de l’Histoire ? Je ne peux pas écouter vos réponses ni les lire, mais si on m’avait posé la question, j’aurais probablement répondu : Azincourt (le professeur d’histoire m’avait presque traumatisé en parlant de ces chevaliers français transpercés par les flèches des Anglais), la Campagne de Russie (deux ennemis à vaincre, les Russes et l’hiver !), Solferino (la bataille qui a secoué Henri Dunant et l’a poussé à créer la Croix Rouge) et probablement Gaza (car cette fois-ci on a les images en direct tous les jours)… Mais à peine ai-je écrit cette liste que d’autres noms me viennent à l’esprit… La Somme, Verdun, Stalingrad, Bassora… Et avalanche de nouvelles images avec cette guerre en Ukraine ! Et je suis certain que la lecture de ces noms de batailles réveille en vous d’autres noms auxquels vous n’aviez pas pensés… Les batailles sont cruelles, c’est entendu, mais prolongeons la lecture de cet ouvrage…

Citons donc quelques batailles que l’on va retrouver là et qui dans de nombreux cas réveilleront quelques souvenirs… La bataille de Cannes en 216 avant Jésus Christ. Oui, cela n’a pas dû marquer vos esprits… Rien ? Si je vous parle d’Hannibal, des Carthaginois, des éléphants, des Romains… Oui, souvent on imagine les Carthaginois dans les Alpes avec leurs éléphants mais à Cannes, victoire carthaginoise, il y eut quand même plus de 15 000 morts, répartis presque équitablement entre les deux camps. Enormissime !

Et la bataille de Malplaquet ? Rien encore ? Si, souvenez-vous d’un certain Malborough. On est en 1709 lors de la Guerre de succession d’Espagne. Le duc de Malborough et le prince Eugène de Savoie s’affrontent, les alliés contre les Français, 25 000 morts pour les uns, 15 000 pour les autres… Un observateur allemand écrit : « Ils taillèrent en pièces tout ce qu’ils trouvèrent devant eux… même les morts lorsque leur fureur ne trouvait plus de vivant à massacrer ».

A partir des guerres napoléoniennes, les batailles deviennent de véritables boucheries et rien ne semble limiter les massacres, y compris des civils. La Première Guerre mondiale a tenté de se glisser à la première place des batailles les pires de l’Histoire et la Somme et Verdun resteront indiscutablement dans la liste pour longtemps. Aller à Verdun, marcher dans certaines zones autour de la ville et de certains forts, est traumatisant, désespérant, déprimant. J’ai accompagné une classe à Verdun durant une petite semaine et je peux vous certifier que l’ambiance au retour dans le bus était calme, presque morose… et les enfants de quatrième d’un établissement chalonnais se souviendront longtemps de la Marseillaise qu’ils ont chanté, a capella, devant les milliers de tombes de Verdun, un petit matin de 11 novembre, lors d’une cérémonie…

Oui, les batailles sont toutes les pires de l’Histoire et je ne peux que vous conseiller de lire cet ouvrage, de le faire lire et d’en parler autour de vous !

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