L’été c’est fait pour lire et nous n’échappons pas à l’idée d’ajuster nos lectures en fonction de la situation du monde, de notre pays ou de notre propre vie. Donc, il n’est pas étonnant de lire des livres d’histoire pour comprendre d’où l’on vient, pour avoir des éclairages spécifiques sur l’Ukraine et la Russie, sur le Moyen-Orient, sur le Groenland et que sais-je encore… Mais, comme la politique semble un peu malade chez nous, on peut aussi réfléchir à notre démocratie et son avenir… Oui, je sais, sujet délicat mais donc bien incontournable !
Pour cela je propose d’inviter les philosophes à prendre un petit café avec nous. Alors, j’aurais pu déployer un tapis rouge à quelques penseurs grecs dont les livres ont posé les jalons de cette grande réflexion sur l’organisation de la cité et la politique. Mais souvent ces ouvrages conséquents nous semblent – peut-être à tort – trop éloignés de nos réalités quotidiennes. Alors, j’ai invité deux femmes du vingtième siècle, deux femmes fortes, reconnues et aux idées pointues pour ne pas dire innovantes… Ce sont deux philosophes que j’aime beaucoup, que je lis régulièrement et qui ne sont pas si simples d’accès, reconnaissons le.
Mais j’ai choisi, pour aller à leur rencontre deux petits ouvrages qui ne sont pas, à proprement parler, des livres aboutis et terminés. Ce sont des écrits qui auraient pu devenir plus mais qui sont restés des ébauches, des notes, des travaux en cours : « Note sur la suppression générale des partis » de Simone Weil et « La politique a-t-elle encore un sens » d’Hannah Arendt.
Simone Weil est arrivée à Londres pour rejoindre la France Libre et on lui demande de travailler sur les mesures qu’il faudrait prendre pour reconstruire la France une fois la guerre terminée. Elle écrit alors ce texte, Note sur la suppression générale des partis politiques. Pour elle, les partis politiques sont dangereux dans la mesure où ils pousseraient les acteurs politiques dans un sens en bridant leur réflexion propre. Le parti déciderait pour l’individu sans laisser le libre arbitre… D’ailleurs s’il fallait illustrer ce point, on pourrait prendre le vote récent sur la loi concernant la fin de vie. Durant les débats, des partis ont exprimé des positions parfois radicales. Si on se basait sur les points de vue la loi pouvait passer mais d’extrême justesse. Mais les partis ont laissé chaque député voter en son âme et conscience et la loi est passée… C’est pour cela que Simone Weil préconisait de se passer des partis politiques…
Hannah Arendt, elle, s’interroge sur le sens de la politique. Il faut dire que cette recherche du sens est une démarche permanente dans ses recherches et ses écrits. Pour la politique, elle commence par surprendre ses lecteurs en affirmant que contrairement à des idées reçues, cette interrogation initiale sur le sens de la politique est vieille comme le monde ou presque. On n’a pas attendu le vingtième siècle pour sembler désabusé de la politique, avoir des doutes sur le personnel politique et craindre la médiocrité des dirigeants… Rien de nouveau dans ce monde ! Quand elle parle de la violence internationale, du commerce des armes et des tensions entre les pays, on a presque l’impression qu’elle parle de l’année 2025…
Bon, deux regards de qualité sur notre monde et comme l’été c’est fait pour lire, même si les philosophes n’ont pas toujours raison, je ne peux que vous souhaiter une bonne double lecture !
Pour cela je propose d’inviter les philosophes à prendre un petit café avec nous. Alors, j’aurais pu déployer un tapis rouge à quelques penseurs grecs dont les livres ont posé les jalons de cette grande réflexion sur l’organisation de la cité et la politique. Mais souvent ces ouvrages conséquents nous semblent – peut-être à tort – trop éloignés de nos réalités quotidiennes. Alors, j’ai invité deux femmes du vingtième siècle, deux femmes fortes, reconnues et aux idées pointues pour ne pas dire innovantes… Ce sont deux philosophes que j’aime beaucoup, que je lis régulièrement et qui ne sont pas si simples d’accès, reconnaissons le.
Mais j’ai choisi, pour aller à leur rencontre deux petits ouvrages qui ne sont pas, à proprement parler, des livres aboutis et terminés. Ce sont des écrits qui auraient pu devenir plus mais qui sont restés des ébauches, des notes, des travaux en cours : « Note sur la suppression générale des partis » de Simone Weil et « La politique a-t-elle encore un sens » d’Hannah Arendt.
Simone Weil est arrivée à Londres pour rejoindre la France Libre et on lui demande de travailler sur les mesures qu’il faudrait prendre pour reconstruire la France une fois la guerre terminée. Elle écrit alors ce texte, Note sur la suppression générale des partis politiques. Pour elle, les partis politiques sont dangereux dans la mesure où ils pousseraient les acteurs politiques dans un sens en bridant leur réflexion propre. Le parti déciderait pour l’individu sans laisser le libre arbitre… D’ailleurs s’il fallait illustrer ce point, on pourrait prendre le vote récent sur la loi concernant la fin de vie. Durant les débats, des partis ont exprimé des positions parfois radicales. Si on se basait sur les points de vue la loi pouvait passer mais d’extrême justesse. Mais les partis ont laissé chaque député voter en son âme et conscience et la loi est passée… C’est pour cela que Simone Weil préconisait de se passer des partis politiques…
Hannah Arendt, elle, s’interroge sur le sens de la politique. Il faut dire que cette recherche du sens est une démarche permanente dans ses recherches et ses écrits. Pour la politique, elle commence par surprendre ses lecteurs en affirmant que contrairement à des idées reçues, cette interrogation initiale sur le sens de la politique est vieille comme le monde ou presque. On n’a pas attendu le vingtième siècle pour sembler désabusé de la politique, avoir des doutes sur le personnel politique et craindre la médiocrité des dirigeants… Rien de nouveau dans ce monde ! Quand elle parle de la violence internationale, du commerce des armes et des tensions entre les pays, on a presque l’impression qu’elle parle de l’année 2025…
Bon, deux regards de qualité sur notre monde et comme l’été c’est fait pour lire, même si les philosophes n’ont pas toujours raison, je ne peux que vous souhaiter une bonne double lecture !
L’été c’est fait pour lire et, souvent, quand je prends un livre en mains, je suis assailli par une rafale de souvenirs et d’images. La cause est multiple, nom de l’auteur, nature du thème, circonstances de lecture… A chaque fois, une histoire, un reliquat du passé, une tranche de vie, même réduite…
Il y a peu de temps, en déambulant chez Emmaüs, j’ai trouvé un fac-simile des fables de La Fontaine illustrées par Benjamin Rabier. Il était à l’état neuf et vendu pour seulement 3 €. Je n’ai pas hésité d’autant plus que…
C’était il y a fort longtemps, une soixantaine d’années. Nous habitions la région lyonnaise et nous avions une sorte de petit grenier où nos parents laissaient quelques cartons de ce qu’ils n’avaient pas réussi à ranger dans la maison. Pour nous, c’était un peu une caverne d’Ali Baba pleine de trésors. Un jour, j’avais trouvé et sorti de la poussière un fablier illustré par Benjamin Rabier. Immédiatement, je trouvais les dessins si beaux que j’en découpais quelques-uns probablement pour remplacer les images que je ne recevais pas à l’école… Certains frères et sœur, fascinés par ces belles illustrations firent de même. Autant vous dire qu’en deux heures, nous avions saccagé le beau livre, édition originale de 1906 ! Bon, ce fut un drame familial, nous avons été grondés puis tout cela est tombé dans l’oubli. Je ne peux même pas vous dire si nous avions gardé nos découpages !
Mais si j’avais été fasciné par le travail de Benjamin Rabier, je n’avais pas été le premier. Hergé raconte comment lui aussi avait été marqué par ces dessins :
« Car ces dessins étaient simples. Très simples, mais robustes, frais, joyeux et d’une lisibilité parfaite. En quelques traits bien charpentés, tout était dit : le décor était indiqué, les acteurs en place, la comédie pouvait commencer. Les coloris, eux aussi, m’enchantaient. C’étaient des aplats de couleurs, sans aucun dégradé, des couleurs franches, lumineuses, nettement délimitées par un trait énergique et fermé. C’est ainsi que Benjamin Rabier est devenu, à mes yeux, un maitre ! »
Tout est dit et on peut affirmer que l’illustration selon Rabier est un modèle précurseur du récit en bande dessinée. Prenez le temps de regarder, par exemple, son travail sur La cigale et la fourmi et vous allez comprendre sans difficulté. Sept dessins pour vingt-deux vers et vous allez même finir par voir bouger la fourmi !
Je ne peux donc que vous encourager à rechercher ce fac-simile que l’on trouve encore et de profiter du talent fou de cet illustrateur dont on peut lire encore les albums des aventures du canard Gédéon. J’aime beaucoup ce canard et je crois avoir réussi à persuader deux de mes petits-enfants de les lire dont un parle même de « Mon canard » tant il l’aime bien !
Très bonne lecture en compagnie de Jean de La Fontaine et de Benjamin Rabier !
Il y a peu de temps, en déambulant chez Emmaüs, j’ai trouvé un fac-simile des fables de La Fontaine illustrées par Benjamin Rabier. Il était à l’état neuf et vendu pour seulement 3 €. Je n’ai pas hésité d’autant plus que…
C’était il y a fort longtemps, une soixantaine d’années. Nous habitions la région lyonnaise et nous avions une sorte de petit grenier où nos parents laissaient quelques cartons de ce qu’ils n’avaient pas réussi à ranger dans la maison. Pour nous, c’était un peu une caverne d’Ali Baba pleine de trésors. Un jour, j’avais trouvé et sorti de la poussière un fablier illustré par Benjamin Rabier. Immédiatement, je trouvais les dessins si beaux que j’en découpais quelques-uns probablement pour remplacer les images que je ne recevais pas à l’école… Certains frères et sœur, fascinés par ces belles illustrations firent de même. Autant vous dire qu’en deux heures, nous avions saccagé le beau livre, édition originale de 1906 ! Bon, ce fut un drame familial, nous avons été grondés puis tout cela est tombé dans l’oubli. Je ne peux même pas vous dire si nous avions gardé nos découpages !
Mais si j’avais été fasciné par le travail de Benjamin Rabier, je n’avais pas été le premier. Hergé raconte comment lui aussi avait été marqué par ces dessins :
« Car ces dessins étaient simples. Très simples, mais robustes, frais, joyeux et d’une lisibilité parfaite. En quelques traits bien charpentés, tout était dit : le décor était indiqué, les acteurs en place, la comédie pouvait commencer. Les coloris, eux aussi, m’enchantaient. C’étaient des aplats de couleurs, sans aucun dégradé, des couleurs franches, lumineuses, nettement délimitées par un trait énergique et fermé. C’est ainsi que Benjamin Rabier est devenu, à mes yeux, un maitre ! »
Tout est dit et on peut affirmer que l’illustration selon Rabier est un modèle précurseur du récit en bande dessinée. Prenez le temps de regarder, par exemple, son travail sur La cigale et la fourmi et vous allez comprendre sans difficulté. Sept dessins pour vingt-deux vers et vous allez même finir par voir bouger la fourmi !
Je ne peux donc que vous encourager à rechercher ce fac-simile que l’on trouve encore et de profiter du talent fou de cet illustrateur dont on peut lire encore les albums des aventures du canard Gédéon. J’aime beaucoup ce canard et je crois avoir réussi à persuader deux de mes petits-enfants de les lire dont un parle même de « Mon canard » tant il l’aime bien !
Très bonne lecture en compagnie de Jean de La Fontaine et de Benjamin Rabier !
L’été c’est fait pour lire et la lecture a de nombreuses missions ou fonctions allant de la simple information à l’esthétique pure en passant par l’occupation du temps jusqu’à la compréhension ultime et existentielle de notre monde, de notre vie… L’album de bande dessinée que je vous propose aujourd’hui est à la fois une aventure humaine, que dis-je, une double aventure humaine, celle de deux victimes d’AVC, Elise et Louis, mais c’est aussi la description très précise de tous ceux qui œuvrent autour de ces malades, médecins, infirmières, ergothérapeutes, kinés et autres… sans oublier les aides-soignantes ; enfin, c’est la vie quotidienne des familles, amis et proches des victimes car, eux aussi, ne les oublions pas, sont des victimes et des acteurs de la reconstruction, à commencer par les parents.
Une bande dessinée est avant tout un livre qui raconte une histoire avec du texte et du dessin. Ici c’est le travail de Céline Théraulaz et il faut la mettre en avant car elle a su, dans un premier temps, capter les forces du témoignage/récit d’Elise et Louis, comprendre comment les présenter sans tomber dans le pathos le plus lourd ou rester dans un descriptif anatomique sans émotion, puis pour clore, trouver le moyen d’imbriquer les deux aventures humaines de façon pertinente et agréable à lire. Un très beau travail construit avec finesse et humanisme !
Ce récit commence donc par deux AVC, accident vasculaire cérébral, l’un en 2017 pour Elise, l’autre en 2015 pour Louis. Mais dans les deux cas nous sommes en présence de jeunes (27 ans et 24 ans), de jeunes actifs en fin d’études et en bonne santé apparente… L’AVC vient foudroyer une vie en bonne voie et il va falloir se reconstruire car plus rien ne sera identique à la vie « d’avant ».
Si le sous-titre de l’album est « avancer et se reconstruire à deux après un AVC », reconnaissons que la reconstruction est largement collaborative avec les différents soignants dont certains sont très attentifs, humains et d’une valeur médicale au top. Tout cela n’en demeure pas moins une longue période d’efforts, lente, délicate, difficile, avec des rechutes… C’est là qu’être deux vient consolider le travail entrepris seul.
J’ai d’abord lu une première fois cet album comme une aventure humaine, comme la vie d’Elise et Louis et j’ai été séduit par la narration graphique de Céline Théraulaz. Puis, j’ai relu la bédé pour prendre en compte tous les aspects informatifs que j’avais trop négligés la première fois. C’est réellement passionnant, précis, complet. On y traite de l’AVC, des soins intensifs, de la rééducation, de la convalescence, du retour à la vie « normale ». D’ailleurs, la bande dessinée traite de la normalité, une véritable question souvent oubliée… Qu’est-ce qu’être normal ? Suis-je assez normal pour être en couple ? Pour être parent ?
Que l’on soit victime, proche d’une victime, parent ou pas, ce livre parle à tous car il s’adresse à notre humanité. C’est pour cela que je ne peux que vous en conseiller la lecture et, comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture !
Une bande dessinée est avant tout un livre qui raconte une histoire avec du texte et du dessin. Ici c’est le travail de Céline Théraulaz et il faut la mettre en avant car elle a su, dans un premier temps, capter les forces du témoignage/récit d’Elise et Louis, comprendre comment les présenter sans tomber dans le pathos le plus lourd ou rester dans un descriptif anatomique sans émotion, puis pour clore, trouver le moyen d’imbriquer les deux aventures humaines de façon pertinente et agréable à lire. Un très beau travail construit avec finesse et humanisme !
Ce récit commence donc par deux AVC, accident vasculaire cérébral, l’un en 2017 pour Elise, l’autre en 2015 pour Louis. Mais dans les deux cas nous sommes en présence de jeunes (27 ans et 24 ans), de jeunes actifs en fin d’études et en bonne santé apparente… L’AVC vient foudroyer une vie en bonne voie et il va falloir se reconstruire car plus rien ne sera identique à la vie « d’avant ».
Si le sous-titre de l’album est « avancer et se reconstruire à deux après un AVC », reconnaissons que la reconstruction est largement collaborative avec les différents soignants dont certains sont très attentifs, humains et d’une valeur médicale au top. Tout cela n’en demeure pas moins une longue période d’efforts, lente, délicate, difficile, avec des rechutes… C’est là qu’être deux vient consolider le travail entrepris seul.
J’ai d’abord lu une première fois cet album comme une aventure humaine, comme la vie d’Elise et Louis et j’ai été séduit par la narration graphique de Céline Théraulaz. Puis, j’ai relu la bédé pour prendre en compte tous les aspects informatifs que j’avais trop négligés la première fois. C’est réellement passionnant, précis, complet. On y traite de l’AVC, des soins intensifs, de la rééducation, de la convalescence, du retour à la vie « normale ». D’ailleurs, la bande dessinée traite de la normalité, une véritable question souvent oubliée… Qu’est-ce qu’être normal ? Suis-je assez normal pour être en couple ? Pour être parent ?
Que l’on soit victime, proche d’une victime, parent ou pas, ce livre parle à tous car il s’adresse à notre humanité. C’est pour cela que je ne peux que vous en conseiller la lecture et, comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture !
J'ai été surpris de recevoir plusieurs messages liés à la chronique sur cette bande dessinée AVC de personnes victimes d'AVC ou proches de victimes. Oui, comme je le disais, cette BD est indispensable pour que nous comprenions mieux cette maladie...
L’été c’est fait pour lire et vous avez constaté qu’après avoir visité la maison de Balzac à Paris j’ai décidé de donner cette année un peu de place à ce grand romancier. J’ai pris le temps de relire certains titres de la Comédie humaine et je suis heureux de constater que depuis la première chronique estivale balzacienne, vous êtes déjà trois à avoir annoncé publiquement l’envie et l’intention de lire un roman de Balzac. Cela me rend heureux, je vous l’avoue… L’objectif est atteint et je vais continuer à enfoncer le clou… Sait-on jamais !
La Comédie humaine est un grand ensemble romanesque, avec certains personnages récurrents, et on peut même affirmer qu’il s’agit d’une magnifique fresque de l’humanité. On peut même être parfois surpris d’une telle densité d’écriture car cela fait au total environ quatre-vingt-dix livres en vingt et un an ! Certes, tous ne sont pas énormes, mais quand même… Dans la maison Balzac, il y a entre autres, une présentation en gravure de nombreux personnages de ces romans et c’est là que l’on mesure qu’il y a encore beaucoup à lire et découvrir… Moi, quand j’eus terminé la visite avec une excellente guide-conférencière, je n’avais qu’une seule hâte, passer par la librairie du musée.
Alors, comme la Comédie humaine est déjà dans ma bibliothèque, je me suis concentré surtout sur les livres d’accompagnement, d’explications, sur les biographies… Et le choix était immense ! C’est alors que, picorant ici et là dans les quatrièmes de couverture, je suis tombé sur ces mots : « Parce qu’il a réussi sa vie en passant son temps à la rater, Balzac est mon frère ». Coup de foudre immédiat, c’est ce livre qu’il me fallait…
Il s’agit d’un texte sans aucune prétention universitaire de Titiou Lecoq, féministe, romancière et essayiste. A sa sortie, en 2019, je n’avais pas prêté attention à cet ouvrage, mais maintenant je voulais absolument voir comment elle allait traiter son sujet, ce brave Honoré. Le titre intriguait aussi : Honoré et moi. Parlerait-elle plus de Balzac ou d’elle ? Donnerait-elle envie de se replonger dans certains romans ? Bref, un livre énigme que j’avais envie de dévorer… et grand bien m’en prit !
Dès le soir même je plongeais sans retenue dans ce texte que je quittais quelques heures plus tard à la dernière page. Passionnant, différent de ce que j’avais déjà lu sur ce romancier et un texte qui ne commettait pas l’erreur de transformer Honoré en contemporain tout en montrant chez lui des aspects très modernes et même parfois en avance sur son temps… Non, Balzac ne fut pas féministe mais, par exemple, il parle sans hésiter du viol au sein du couple, une notion bien peu partagée de son temps… Bien sûr, elle ne parle pas que de cet aspect…
Le plus important c’est de suivre Titiou prendre plaisir à lire Balzac, à le suivre dans ses difficultés, dans ses excès mais toujours en mesurant qu’ouvrir un texte de la Comédie humaine c’est entrer dans une histoire que Balzac prend plaisir à nous raconter… Et comme l’été c’est fait pour lire profitons de ce bonheur !
La Comédie humaine est un grand ensemble romanesque, avec certains personnages récurrents, et on peut même affirmer qu’il s’agit d’une magnifique fresque de l’humanité. On peut même être parfois surpris d’une telle densité d’écriture car cela fait au total environ quatre-vingt-dix livres en vingt et un an ! Certes, tous ne sont pas énormes, mais quand même… Dans la maison Balzac, il y a entre autres, une présentation en gravure de nombreux personnages de ces romans et c’est là que l’on mesure qu’il y a encore beaucoup à lire et découvrir… Moi, quand j’eus terminé la visite avec une excellente guide-conférencière, je n’avais qu’une seule hâte, passer par la librairie du musée.
Alors, comme la Comédie humaine est déjà dans ma bibliothèque, je me suis concentré surtout sur les livres d’accompagnement, d’explications, sur les biographies… Et le choix était immense ! C’est alors que, picorant ici et là dans les quatrièmes de couverture, je suis tombé sur ces mots : « Parce qu’il a réussi sa vie en passant son temps à la rater, Balzac est mon frère ». Coup de foudre immédiat, c’est ce livre qu’il me fallait…
Il s’agit d’un texte sans aucune prétention universitaire de Titiou Lecoq, féministe, romancière et essayiste. A sa sortie, en 2019, je n’avais pas prêté attention à cet ouvrage, mais maintenant je voulais absolument voir comment elle allait traiter son sujet, ce brave Honoré. Le titre intriguait aussi : Honoré et moi. Parlerait-elle plus de Balzac ou d’elle ? Donnerait-elle envie de se replonger dans certains romans ? Bref, un livre énigme que j’avais envie de dévorer… et grand bien m’en prit !
Dès le soir même je plongeais sans retenue dans ce texte que je quittais quelques heures plus tard à la dernière page. Passionnant, différent de ce que j’avais déjà lu sur ce romancier et un texte qui ne commettait pas l’erreur de transformer Honoré en contemporain tout en montrant chez lui des aspects très modernes et même parfois en avance sur son temps… Non, Balzac ne fut pas féministe mais, par exemple, il parle sans hésiter du viol au sein du couple, une notion bien peu partagée de son temps… Bien sûr, elle ne parle pas que de cet aspect…
Le plus important c’est de suivre Titiou prendre plaisir à lire Balzac, à le suivre dans ses difficultés, dans ses excès mais toujours en mesurant qu’ouvrir un texte de la Comédie humaine c’est entrer dans une histoire que Balzac prend plaisir à nous raconter… Et comme l’été c’est fait pour lire profitons de ce bonheur !
L’été c’est fait pour lire et je classe dans la catégorie estivale de nombreux romans policiers dont certains, je le dis souvent, sont avant tout des romans. Donc, aujourd’hui, ce sera « Trois étoiles et un meurtre » de Peter May.
Je me souviens de ma première rencontre avec ce romancier écossais, résidant en France et devenu citoyen de notre pays il y a huit ans. C’était au Salon du livre de Paris – du temps où il y en avait un, bien sûr – et il était sur le stand du Rouergue pour présenter sa trilogie écossaise. Je ne le connaissais pas et après avoir parlé avec lui un quart d’heure je suis reparti avec son livre que j’avais adoré. Du coup, trouvant ce roman un peu par hasard, j’ai décidé de poursuivre l’expérience.
Inconvénient, mineur j’en conviens, ce roman est le cinquième d’une série, Assassins sans visages. Je dis mineur car les sept romans sont sept histoires criminelles différentes n’ayant aucun lien entre elles. C’est quand même mieux de les lire dans l’ordre car la vie du personnage central, Enzo MacLeod, en devient plus cohérente. Néanmoins, l’ayant lue dans cet ordre-là, je vous parlerai de cette série en commençant par ce volume et nous reviendrons au premier tome dès que possible !
Le thème général est simple et il est bien rappelé dès le début du roman : Enzo MacLeod, médecin légiste écossais venu s’installer en France pour une histoire d’amour, est devenu enseignant universitaire et, un soir, après avoir un peu trop bu en bonne compagnie, fait le pari de trouver les sept assassins inconnus de sept crimes décrit par un journaliste français. Là où gendarmerie et police avait échoué, il réussirait !
Dans ce roman, le chef étoilé Marc Fraysse, le médiatique grand chef de « Chez Fraysse » a été retrouvé mort et on n’a jamais compris ce qui s’était passé. Sept ans après les faits, Enzo se rend sur place et mène l’enquête. Il est aidé par une gendarme, celle qui a été sur place la première, qui a mené les premiers interrogatoires... Cette enquête était un peu son échec personnel et elle souhaiterait autant que cela se termine par la révélation de la vérité. Mais les différents protagonistes n’en ont peut-être pas trop envie… La femme de Marc, la maitresse de Marc, le frère de Marc…
Alors, vous ne serez pas étonnés d’apprendre que dans ce roman on mange bien, on y boit bien et pour le reste vous découvrirez tout cela en le lisant. J’aime beaucoup les constructions romanesques de Peter May, sa façon de développer ses personnages, de leur donner de l’importance même quand il s’agit objectivement d’acteurs secondaires mis en place pour une fausse piste… Pour moi, ce sont avant tout, ce « Trois étoile et un meurtre » en particulier, des romans agréables à lire, parfaitement adaptés à des lectures de vacances et j’ai bien l’intention de lire la série entière cet été, en suivant l’ordre de préférence…
N’hésitez pas à vous laissez tenter et bonne lecture !
Je me souviens de ma première rencontre avec ce romancier écossais, résidant en France et devenu citoyen de notre pays il y a huit ans. C’était au Salon du livre de Paris – du temps où il y en avait un, bien sûr – et il était sur le stand du Rouergue pour présenter sa trilogie écossaise. Je ne le connaissais pas et après avoir parlé avec lui un quart d’heure je suis reparti avec son livre que j’avais adoré. Du coup, trouvant ce roman un peu par hasard, j’ai décidé de poursuivre l’expérience.
Inconvénient, mineur j’en conviens, ce roman est le cinquième d’une série, Assassins sans visages. Je dis mineur car les sept romans sont sept histoires criminelles différentes n’ayant aucun lien entre elles. C’est quand même mieux de les lire dans l’ordre car la vie du personnage central, Enzo MacLeod, en devient plus cohérente. Néanmoins, l’ayant lue dans cet ordre-là, je vous parlerai de cette série en commençant par ce volume et nous reviendrons au premier tome dès que possible !
Le thème général est simple et il est bien rappelé dès le début du roman : Enzo MacLeod, médecin légiste écossais venu s’installer en France pour une histoire d’amour, est devenu enseignant universitaire et, un soir, après avoir un peu trop bu en bonne compagnie, fait le pari de trouver les sept assassins inconnus de sept crimes décrit par un journaliste français. Là où gendarmerie et police avait échoué, il réussirait !
Dans ce roman, le chef étoilé Marc Fraysse, le médiatique grand chef de « Chez Fraysse » a été retrouvé mort et on n’a jamais compris ce qui s’était passé. Sept ans après les faits, Enzo se rend sur place et mène l’enquête. Il est aidé par une gendarme, celle qui a été sur place la première, qui a mené les premiers interrogatoires... Cette enquête était un peu son échec personnel et elle souhaiterait autant que cela se termine par la révélation de la vérité. Mais les différents protagonistes n’en ont peut-être pas trop envie… La femme de Marc, la maitresse de Marc, le frère de Marc…
Alors, vous ne serez pas étonnés d’apprendre que dans ce roman on mange bien, on y boit bien et pour le reste vous découvrirez tout cela en le lisant. J’aime beaucoup les constructions romanesques de Peter May, sa façon de développer ses personnages, de leur donner de l’importance même quand il s’agit objectivement d’acteurs secondaires mis en place pour une fausse piste… Pour moi, ce sont avant tout, ce « Trois étoile et un meurtre » en particulier, des romans agréables à lire, parfaitement adaptés à des lectures de vacances et j’ai bien l’intention de lire la série entière cet été, en suivant l’ordre de préférence…
N’hésitez pas à vous laissez tenter et bonne lecture !
L’été c’est fait pour lire et dans l’actualité des livres – cela vous aura peut-être échappé – il y a eu une sacrée nouveauté courant mai 2025 : l’album La Pléiade de l’année a été consacré à un héros, Sherlock Holmes. On pourrait même compléter cette information en précisant que cet évènement a été accompagné par la parution des aventures (certains diront enquêtes) complètes de Sherlock Holmes en deux volumes. Alors, reprenons cela tranquillement si vous le voulez bien…
Depuis que cette collection La Pléiade existe les romans policiers n’étaient que fort peu nombreux à y avoir trouvé une place. Il faut dire que l’on avait l’habitude de trouver là les grands classiques de la littérature – citons quelques titres comme Pascal, Zola, Balzac, Proust, Beauvoir, Sand ou Colette – et il n’y avait eu que quelques exceptions comme des nouvelles d’Allan Edgar Poe. Cette fois-ci, place au premier des grands détectives Sherlock Holmes. Quant aux albums qui sortent à la cadence d’un par an depuis mai 1962, ils se consacraient entièrement à un auteur et le premier était sur Honoré de Balzac. Une première exception était survenue l’année 2023 avec le premier auteur qui se voyait deux fois à l’honneur, Céline et c’était à l’occasion de la publication de ses inédits… Cette fois-ci, c’est un héros qui fait son apparition dans cette illustre - pour ne pas dire plus – collection des albums !
Pour certains, c’est inadmissible car il y avait encore de nombreux auteurs qui auraient pu être mis en avant, pour d’autres, c’est la reconnaissance d’une littérature policière de qualité car les romans d’Arthur Conan Doyle ne sont pas simplement des romans policiers mais bien des romans, tout simplement ! Je laisserai chacun se faire son opinion mais cet évènement ouvre de nouvelles perspectives éditoriales et on peut imaginer, qui sait, un album Poirot ou Arsène Lupin dans les prochaines années…
Quand on dit « album consacré à un héros », précisons bien que Baudouin Millet, l’auteur, trace le récit complexe des relations entre un auteur et son héros. D’ailleurs, il avait voulu le faire disparaitre mais il a échoué devant la résistance forte des lecteurs. Souvent, on sourit du fait que certains héros échappent à leurs romanciers, rarement on mesure la force, le poids et la volonté des lecteurs… Il y a encore de belles études et recherches à mener !
Même si le lecteur holmésien n’apprendra pas à chaque page, je pense qu’il appréciera l’iconographie exceptionnelle de cet album, la tendresse de Baudouin pour son personnage et son auteur, son humour et sa légèreté parfois car il ne s’agit bien que de littérature, enfin cela le replongera dans ses lectures d’adolescence comme ce fut le cas pour moi…
Alors, bonne lecture à toutes et tous !
Depuis que cette collection La Pléiade existe les romans policiers n’étaient que fort peu nombreux à y avoir trouvé une place. Il faut dire que l’on avait l’habitude de trouver là les grands classiques de la littérature – citons quelques titres comme Pascal, Zola, Balzac, Proust, Beauvoir, Sand ou Colette – et il n’y avait eu que quelques exceptions comme des nouvelles d’Allan Edgar Poe. Cette fois-ci, place au premier des grands détectives Sherlock Holmes. Quant aux albums qui sortent à la cadence d’un par an depuis mai 1962, ils se consacraient entièrement à un auteur et le premier était sur Honoré de Balzac. Une première exception était survenue l’année 2023 avec le premier auteur qui se voyait deux fois à l’honneur, Céline et c’était à l’occasion de la publication de ses inédits… Cette fois-ci, c’est un héros qui fait son apparition dans cette illustre - pour ne pas dire plus – collection des albums !
Pour certains, c’est inadmissible car il y avait encore de nombreux auteurs qui auraient pu être mis en avant, pour d’autres, c’est la reconnaissance d’une littérature policière de qualité car les romans d’Arthur Conan Doyle ne sont pas simplement des romans policiers mais bien des romans, tout simplement ! Je laisserai chacun se faire son opinion mais cet évènement ouvre de nouvelles perspectives éditoriales et on peut imaginer, qui sait, un album Poirot ou Arsène Lupin dans les prochaines années…
Quand on dit « album consacré à un héros », précisons bien que Baudouin Millet, l’auteur, trace le récit complexe des relations entre un auteur et son héros. D’ailleurs, il avait voulu le faire disparaitre mais il a échoué devant la résistance forte des lecteurs. Souvent, on sourit du fait que certains héros échappent à leurs romanciers, rarement on mesure la force, le poids et la volonté des lecteurs… Il y a encore de belles études et recherches à mener !
Même si le lecteur holmésien n’apprendra pas à chaque page, je pense qu’il appréciera l’iconographie exceptionnelle de cet album, la tendresse de Baudouin pour son personnage et son auteur, son humour et sa légèreté parfois car il ne s’agit bien que de littérature, enfin cela le replongera dans ses lectures d’adolescence comme ce fut le cas pour moi…
Alors, bonne lecture à toutes et tous !
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