Frunny
avatar 27/03/2023 @ 12:00:27
Un article du Monde du 15 janvier dernier souligne ce nouveau phénomène "made in USA" et qui est en train de fondre sur la vieille Europe :
Les « sensitivity readers », qui traquent les préjugés ethniques et sexuels dans les livres, émergent dans l’édition en France
Censure ou progrès ?.

En toute innocence, je croyais que la littérature était le seul domaine ou l'on pouvait tout dire, tout faire, tout critiquer et... plus encore ; sous réserve d'avoir un peu de talent. Mais je m'apercois que des "biens pensants" ( je m'arrête là sinon Pierronnelle va me scarifier .. ) veulent la brider .
La France voit son nombre de lecteurs fondre au fil des ans. Si la Litteraiture devait obéir à des normes... elle mourra tout simplement .
Ces " minorités " (transgenres, écolos extremistes, ... ) sont respectables ( sauf s'ils agissent en violence) mais ils ne sont que "peanuts"

Souhaitons que nous échappions à cette vague haineuse.

Radetsky 27/03/2023 @ 16:58:29
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En toute innocence, je croyais que la littérature était le seul domaine ou l'on pouvait tout dire, tout faire, tout critiquer et... plus encore ; sous réserve d'avoir un peu de talent. Mais je m'apercois que des "biens pensants" ( je m'arrête là sinon Pierronnelle va me scarifier .. ) veulent la brider .
.............................

A ce compte-là, il faudrait brûler tous les livres, puisque chacun d'entre eux est susceptible d'emmerder quelqu'un sur un sujet quel qu'il soit.
On avait la Sainte Inquisition...maintenant même les cons ont la leur. Mais vu d'où ça vient, rien ne m'étonne !
Il y a déjà un club des brûleurs de livres : les nazis et les intégristes religieux :((

Minoritaire

avatar 29/03/2023 @ 19:23:30
Un article du Monde du 15 janvier dernier souligne ce nouveau phénomène "made in USA" et qui est en train de fondre sur la vieille Europe :
Les « sensitivity readers », qui traquent les préjugés ethniques et sexuels dans les livres, émergent dans l’édition en France
Censure ou progrès ?.

En toute innocence, je croyais que la littérature était le seul domaine ou l'on pouvait tout dire, tout faire, tout critiquer et... plus encore ; sous réserve d'avoir un peu de talent. Mais je m'apercois que des "biens pensants" ( je m'arrête là sinon Pierronnelle va me scarifier .. ) veulent la brider .
La France voit son nombre de lecteurs fondre au fil des ans. Si la Litteraiture devait obéir à des normes... elle mourra tout simplement .
Ces " minorités " (transgenres, écolos extremistes, ... ) sont respectables ( sauf s'ils agissent en violence) mais ils ne sont que "peanuts"

Souhaitons que nous échappions à cette vague haineuse.

Plusieurs remarques :
- Pieronnelle a quitté CL précisément parce qu'elle y ressentait une forme de censure. Pas vis à vis d'elle, mais de lecteurs, de commentateurs (je n'aime guère le mots "critiqueurs"). Même si ce n'est que de l'ironie pas méchante, je trouve désobligeant de parler ainsi des absent-e-s.
- Concernant les "bien-pensants", je ne sais pas ce que Piero te ferait, mais c'est à mes yeux un mot d'une vacuité insondable, au même titre que "wokisme", "pensée unique" ou "politiquement correct". Toutes ces expressions sont des fourre tout qui définissent plus leurs utilisateurs que n'importe qui d'autre.
- Que tu souscrives ou non à l'avis des minorités ne dépend que de toi, mais qu'une maison d'édition le fasse dépend de sa politique commerciale. Si elle le fait, c'est qu'il y a plus que des "peanuts" à gagner ; si elle ne le fait pas, comme Gallimard récemment avec les œuvres de Roald Dahl, elle va le crier bien fort parce qu'il y a aussi gros à gagner. En l'occurence, c'était un beau coup de pub. N'oublions jamais la dimension économique (au sens large) des rapports sociaux.

Pour le reste, je suis d'accord avec toi, les minorités sont respectables, la littérature et les arts en général doivent être libres

Saule

avatar 30/03/2023 @ 13:53:32
C'est un peu anormal que ce genre de décisions soit dicté par l'appat du gain d'éditeurs qui sont détenteurs des droits. A moins que l'auteur ne soit d'accord, mais dans le cas d'Agatha Christie impossible de lui demander son avis !!

Aaro-Benjamin G.
avatar 30/03/2023 @ 14:42:35
Oui c’est assez troublant.

Quand on est rendu au point de vouloir ‘canceller’ des personnages qui n’existent même pas ou mettre des livres de fiction à l’index, on est rendu loin. Mais cela reste dans le domaine du choix et du processus de sélection d’une œuvre.

Cependant, lorsque l’on modifie des histoires sans le consentement de l’auteur pour imposer ses valeurs, cela est beaucoup plus grave. On trafique la pensée de quelqu’un. Clairement les lois ne protègent pas assez les écrivains et surtout pas assez longtemps.

Don_Quichotte
avatar 30/03/2023 @ 17:02:30
à propos des oeuvres de Fleming, Roald Dalh ou d'Agatha Christie qui seraient modifiées pour ne pas choquer une audience moderne, savez-vous s'il sera fait mention sur la couverture que le livre a été transformé ? C'est déjà une décision catastrophique, mais prétendre qu'un auteur a écrit des lignes qui ne sont justement pas de lui, c'est vraiment orwellien, et je n'emploie pas ce terme à la légère.

Aaro-Benjamin G.
avatar 30/03/2023 @ 19:18:25
Dans le cas de Roald Dahl, des centaines de modifications ont été apportées par des lecteurs ‘sensibles’ engagés. Et du texte a même été ajouté!

Suite aux plaintes, la maison Puffin publiera dorénavant 2 versions. La nouvelle version gentille et l’originale appelée ‘Classique’.

On ne sait pas encore si une mention claire sera sur la couverture. Même chose pour les nouvelles versions de James Bond qui seront publiées en Avril-Mai et celles de Agatha Christie plus tard en 2023.

Espérons que toutes ces nouvelles éditions inutiles seront boycottées. Ainsi, les héritiers et les entreprises possédant les droits de ces écrivains, qui charcutent leurs oeuvres sans vergogne, en payeront peut-être le prix.

Martin1

avatar 30/03/2023 @ 20:49:36
Je suis amplement d'accord avec ce qui a été dit. C'est orwellien, comme le dit Don Quichotte, et me vient à l'esprit une citation d'Orwell :
"les dissidents potentiels sont privés des moyens intellectuels, c’est-à-dire avant tout langagiers, d’exprimer et d’articuler leur divergence – de se la formuler à eux-mêmes "

C'est-à-dire que les déconstructeurs (j'emploie un mot français pour désigner ceux qui s'appellent eux-mêmes wokes, ce qu'on pourrait aussi traduire par éveillés) cherchent à nous priver d'un certain nombre de mots, et par-là même, d'un certain nombre d'outils intellectuels.
Il s'agit d'une véritable entreprise de mutilation, non contre l'homme, mais contre la noblesse du genre humain. J'emploie le mot de noblesse, car j'ai en tête le fameux mot de Pascal :
"Mais, quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien"

La pensée et le langage qui est son médium indispensable, est ce qui fait de l'homme un être infiniment noble.

Ce site est un site littéraire, il a l'absolu devoir de faire front contre les entreprises de destruction portées contre les belles-lettres.

Martin1

avatar 30/03/2023 @ 20:59:06

- Pieronnelle a quitté CL précisément parce qu'elle y ressentait une forme de censure. Pas vis à vis d'elle, mais de lecteurs, de commentateurs (je n'aime guère le mots "critiqueurs"). Même si ce n'est que de l'ironie pas méchante, je trouve désobligeant de parler ainsi des absent-e-s.



Minoritaire, j'apprends cela avec regret, car j'aimais bien nos échanges. Peux-tu (ou quelqu'un peut-il) me dire les mots qu'elle a prononcés et ce qu'elle entendait par là ?

Car :
- Personnellement je n'ai jamais vu de censure sur critiqueslibres.
- Si j'étais modérateur de critiqueslibres, je ne pourrais pas lire cela sans bondir. Et donc, un peu de précision ne fera pas de mal (le mot est peut-être mal choisi).
- Les débats d'idées ayant lieu sur ce site, auxquels j'ai participé, souvent avec obstination, ont-ils suscité chez Piero un peu (ou beaucoup, ou un peu trop) d'investissement émotionnel de sa part ? Ou est-ce complètement autre chose ?

Martin1

avatar 30/03/2023 @ 21:00:29
...investissement qui serait à l'origine de son départ, j'entends.

Aaro-Benjamin G.
avatar 30/03/2023 @ 22:00:03
Bof, le ‘wokisme’ a le dos large.

La plupart du temps, on ne sait jamais qui est à l’origine. 1 individu ou 1000? Un lobby, une association ou un groupe de pression? Ou peut-être juste une mauvaise décision à l’interne d’une organisation comme c’est souvent le cas. Par exemple, changer la formule du Coca-Cola en 1985.

Martin1

avatar 30/03/2023 @ 23:05:19
Bof, le ‘wokisme’ a le dos large.

Non, les déconstructeurs n'ont pas le dos large. Ils ont le dos court. On a le droit de les charger puisqu'ils revendiquent tout cela.
On en a même le devoir.

Et il faut leur parler en face et leur dire que nous méprisons ces assassins de la civilisation, que nous les combattons.

Et on a le droit de les nommer.
Et on a également le droit de les redouter, et de vouloir protéger nos enfants de leur influence, et de vouloir protéger nos grands auteurs de leurs saccages.

Et on a encore le droit, je veux dire le devoir, de demander à l'Etat de ne plus leur dresser de tapis rouge. L'Etat doit sauvegarder la civilisation magnifique sur laquelle nous avons construit nos villages et nos écoles, il doit les chasser définitivement de l'enseignement public ou privé.

Ils ne sont pas une confrérie, ni une secte. Ils sont simplement des idéologues. Ils se multiplient parce que la bien-pensance a créé, par ces reniements de civilisation incessants, un espace de fermentation particulièrement oxygénant pour les déconstructeurs, qui sont en quelque sorte, leurs enfants monstrueux.

Oui, des enfants monstrueux que la bien-pensance a dorloté, nourri, autorisé, instruit, et dont maintenant elle ne sait plus que faire tant le goût de la liberté et de l'égalité ont tourné chez eux à un dégoûtant iconoclasme.

Martin1

avatar 30/03/2023 @ 23:25:56
Ah, j'écris sans relecture, et j'oublie d'enlever les fautes :) je m'en veux à chaque fois!

Don_Quichotte
avatar 31/03/2023 @ 07:22:03
Il y a aussi énormément de censeurs réactionnaires. Le problème réside dans l'état d'esprit de celui qui part du principe qu'il a raison ; il faut s'y opposer par la critique et la conversation. Quand je lis qu'il faut "chasser" "ces assassins de la civilisation" pour préserver notre "civilisation magnifique", je reste perplexe. Mais je dois être un mou bien-pensant.

Martin1

avatar 31/03/2023 @ 08:06:55
Il y a aussi énormément de censeurs réactionnaires. Le problème réside dans l'état d'esprit de celui qui part du principe qu'il a raison ; il faut s'y opposer par la critique et la conversation. Quand je lis qu'il faut "chasser" "ces assassins de la civilisation" pour préserver notre "civilisation magnifique", je reste perplexe. Mais je dois être un mou bien-pensant.


Oui, tu l'es sans doute (comme bien d'autres ici du reste) mais il ne faut pas le voir comme une fatalité. Il faut que vous réappreniez à dire non. Dans le cas présent, les déconstructeurs ne sont peut-être pas si nombreux, mais ils savent très bien qu'on ne s'opposera pas à eux autrement que par 'la critique et la conversation", ce qui dans leur esprit, signifie qu'on ne s'y opposera pas sérieusement. Toi, tu es perplexe, et je te laisse à ta perplexité ; moi, je suis ferme et je te demande de me laisser à ma fermeté.
Notre civilisation est magnifique en effet.

Martin1

avatar 31/03/2023 @ 08:30:35
A ce compte-là, il faudrait brûler tous les livres, puisque chacun d'entre eux est susceptible d'emmerder quelqu'un sur un sujet quel qu'il soit.
On avait la Sainte Inquisition...maintenant même les cons ont la leur. Mais vu d'où ça vient, rien ne m'étonne !
Il y a déjà un club des brûleurs de livres : les nazis et les intégristes religieux :((


Mazette, Rad, tu as entièrement raison sur les autodafés inquisitoriaux et nazis ; mais tu oublies les socialistes du KGB. Par ce message, justice leur est faite ;)

Don_Quichotte
avatar 31/03/2023 @ 09:03:37
Mais comment appliquer cette fermeté ? Comment chasser les enseignants déviants ? Vérifier leur affiliation politique ou syndicale, contrôler les propos qu'ils pourraient tenir en dehors de leur fonction, ou se contenter des rares cas flagrants où des professeurs sans déontologie ont grossièrement manipulé leurs élèves ? D'ailleurs, le qualificatif de woke est subjectif, et pour simplement être en faveur du mariage pour tous, je peux être considéré comme un infâme "gauchiste" par certaines.

Si j'ose émettre une critique de notre civilisation, suis-je en faute ? Ma perplexité réside dans l'observation de la parabole de la paille et de la poutre.

Pour ma part, je combats des actes, des faits établis, et non pas des idéologies, par nature mouvantes et incertaines dans des démocraties libérales.

Radetsky 31/03/2023 @ 09:55:31
A.........................
Il y a déjà un club des brûleurs de livres : les nazis et les intégristes religieux :((

Mazette, Rad, tu as entièrement raison sur les autodafés inquisitoriaux et nazis ; mais tu oublies les socialistes du KGB. Par ce message, justice leur est faite ;)

Je ne les oublie pas, ils étaient peut-être plus vicieux et hypocrites car s'abritant derrière la promesse de justice en germe dans le socialisme....Las ! Dans les années cinquante Guy Debord appelait ça "le mensonge russe et le mensonge chinois", dans la "Société du Spectacle". Des satrapies fascistes enveloppées dans des drapeaux rouges, sont aussi une forme de "wokisme".
Il n'y a qu'à voir ce que ça donne de nos jours...
Nous vivons "l'Ere du faux".

Yokyok
avatar 31/03/2023 @ 10:20:49
La culture occidentale n'a rien de sacré, et au vu de son passif on peut comprendre que certains, excédés par les injustices de notre temps, aient parfois envie d'en faire table rase. Comme les hommes d’Église dans les premiers temps du christianisme vis-à-vis du patrimoine antique, ou comme les humanistes de la Renaissance vis-à-vis de la culture scolastique. Dans la pure tradition de la culture européenne, riche de débats enfiévrés autour du canon.

Cependant, "il n'est pas de témoignage de culture qui ne soit en même temps un témoignage de barbarie." (Walter Benjamin), et si on devait passer l'ensemble des biens culturels de l'humanité au tamis de la perfection morale, il n'en resterait pas grand chose. Or effacer le passé, c'est se priver de clefs pour penser le présent. C'est rendre plus malléables les individus, en faire de meilleurs rouages de la machine de production et des consommateurs dociles.

En somme, les tenants de la "cancel culture" soulèvent une question légitime, mais y apportent une réponse désastreuse.

Saint Jean-Baptiste 31/03/2023 @ 12:27:08


Plusieurs remarques :
-
- Concernant les "bien-pensants" (...) c'est à mes yeux un mot d'une vacuité insondable, au même titre que "wokisme", "pensée unique" ou "politiquement correct". Toutes ces expressions sont des fourre tout qui définissent plus leurs utilisateurs que n'importe qui d'autre.
/ C’est un peu hors sujet mais j’apprécie toujours ces Français qui ne sont jamais à court de mots pour désigner un phénomène comme, par exemple, « la Gauche caviar, le politiquement correct, la pensée unique... » ; en deux mots tout est dit.

Par contre j’ignorais jusqu’ici ce voulait dire le wokisme. En vous lisant j’apprends – merci Martin – que ceux qui se désignent comme des Wokes sont «  des déconstructeurs qu’on pourrait appeler des éclairés ». J’en sais assez pour les envoyer au Diable…

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